Souvenirs en vrac...... Octobre restera peut-être...
Octobre restera peut-être..... si j'ai emprunté ce dernier vers d'« Octobre » une chanson de
Francis Cabrel c'est que je me suis longtemps demandé quels événements, resteraient comme les marqueurs de cette période de l'année... Maintenant je sais ......
Octobre fut souvent le mois des départs et ce dans tous les sens du mot à savoir un commencement lorsque l'on prend un nouveau départ, soit une fin pour les départs définitifs, les pertes,
les disparitions de gens que j'aimais et qui m'enrichissaient..... comme Brel et Brassens .
Brel mort le 9 octobre 1978 et je me souviens que c'est une amie, Liliane, qui m'annonça la nouvelle à Al Massira.
Brassens décédé le 30 octobre 1981, information que j'appris en voiture par un flash radio alors que nous étions sur route entre Nîmes et Paris pour nous rendre au chevet de Luis le père de
Pilou qui était hospitalisé suite à un infarctus la nuit précédente.
Je n'ai pas de souvenir particulier d'enfance ou de jeunesse que je pourrais raccrocher à octobre, le mois de la routine en quelque sorte.
Quelques repères rappelés rapidement car j'ai déjà écrit des billets sur ces épisodes.
Ma vie africaine a commencé fin octobre 1973. Je débarquais en famille à Kinshasa avant d'aller
rejoindre le site d'Inga.
Je me souviens aussi être arrivé au Maroc en 1976 courant
octobre. Quelques semaines plus tard le 5 novembre je me trouvais à Al Massira où j'allais vivre et travailler pendant 3 ans. J'ai un repère pour ce nouveau départ c'est l'élection de Jimmy
Carter aux USA.
En octobre 1983 nous nous installions pour 3 ans à
Yaoundé.
Par la suite octobre fut encore l'occasion de missions de courte durée :
comme La Réunion en 2005 et 2006. Finalement rien de très inédit pour ce
blog.
Cameroun en Octobre 1985 : Le rôle de parents d'élèves tenait une grande place dans notre
vie d'expatriés à Yaoundé. Nous avions la chance d'avoir une excellente structure pédagogique française, le groupe scolaire Fustel de Coulanges qui ne présentait qu'un seul gros
inconvénient : le coût des frais de scolarité. Il apparaissait que les montants exorbitants conduisaient certaines familles et notamment les familles binationales à ne plus y
inscrire leurs enfants. Avec un groupe d'amis, nous nous sommes penchés sur les comptes et nous avons vu assez rapidement que les équipes de parents d'élèves élues les années
précédentes étaient pour le moins négligentes pour ne pas dire incompétentes, avec la conviction que l'on pouvait faire nettement mieux en y consacrant un peu de temps. Forts d'une
mise en jambes lors des premières élections de conseil d'établissement et d'école de mars 1985, nous sommes, cette fois, partis, à la bataille pour obtenir des représentants au conseil
de gestion.... Nous n'avions qu'un seul inconvénient, c'est que nous étions maintenant connus comme étant des gens de gauche... et ce fut donc une véritable bataille politique qui s'est
engagée pour la direction de l'APE de Fustel. Dans un milieu d'expatriés nettement droitier cet éclairage exploité par nos adversaires, paraissait être un gros handicap,
mais nos arguments, notre programme et le besoin de renouvellement étaient tels que nous avons remporté une large victoire qui s'est traduite, dès la première année, par une remise en ordre
complète des finances des établissements scolaires, primaire et secondaire, où étaient scolarisés plus d'un millier d'enfants, ce qui s'est traduit dès la première année par une baisse
significative des frais de scolarité.
En octobre 1989 nous avons vendu la maison que nous avions dans le Gard à
Bezouce près de Nîmes. Installés à Niort depuis 1987 nous voulions nous enraciner en faisant construire ; nous ne pouvions donc plus garder la maison du Gard pour
laquelle, l'année précédente en octobre 1988 nous avions eu de grandes inquiétudes lors des énormes précipitations qui s'étaient abattues sur la région et les terribles
inondations qui s'en étaient suivies.
Pour présenter un peu d'inédit dans cet article il me faut revenir à la politique comme par exemple le congrès PS du Bourget en octobre 1993, quelques mois après la grosse déculottée prise lors des élections législatives. J'étais délégué départemental et je me rappelle d'un sympathique week-end studieux avec mes camarades deux-sévriens dont Ségolène. Je revois un vieux militant, intimidé, s'approcher d'elle, lui remettre une rose et lui déclamer son admiration..... Une icône naissait.
Depuis le congrès de Liévin de décembre 1994 j'étais membre de la Commission Nationale des conflits du PS. Je fus membre de cette instance respectable pendant 9 ans dont 6 ans comme titulaire, et 3 ans comme suppléant. Je fus donc pendant cette période l'un des 33 "juges" chargés de punir les militants récalcitrants ou révoltés qui faisaient du tort au parti. J'en garde un souvenir mitigé : beaucoup d'histoires de type Clochemerle et quelques cas plus touchants. Ainsi l'un des dossiers que j'eus à instruire en octobre 1995 concernait la division des socialistes lors des précédentes municipales dans une ville de la banlieue de Toulouse. Je connaissais bien cette ville puisque mes amis Jipé et Claudine y habitent et que j'y passe régulièrement au moins 3 ou 4 fois par an. De plus l'un des militants mis en cause était leur voisin. Je savais que ces vieux et authentiques militants avaient été ulcérés par l'investiture donnée à quelqu'un qu'ils connaissaient bien et qui venait de s'inscrire au PS avec l'appui de quelques éléphants régionaux pour devenir maire de cette ville. Ces militants en colère avaient alors monté une liste concurrente et avaient été, automatiquement, exclus du PS. Ils faisaient donc appel de cette décision certains de leur bonne foi. Leur cas était indéfendable et ça me faisait mal au coeur car sur le fond je les comprenais mais ils s'étaient mis, statutairement, dans leur tort et l'exclusion ne pouvait qu'être confirmée. Depuis cet épisode et les deux ans d'exclusion purgée ils ont pu être réintégrés alors que l'objet de leur ressentiment a poursuivi ses turpitudes et ses magouilles et fut rejeté par le PS. Il n'est plus maintenant maire de cette ville qui est pourtant restée à gauche tandis que lui, grâce à ses relations multi cartes s'est facilement recasé à droite.... Les vieux briscards socialos avaient donc raison mais..... les statuts sont les statuts.
Octobre 1997. Geneviève avait été élue députée en juin et nous étions réunis chez elle pour mettre en place une association s'élargissant, au-delà du cadre PS, aux sympathisants. Tout ce passait très bien et sans problème ....jusqu'a ce que l'on bute sur le nom de l'association. J'ai proposé « Les citoyens d'abord » ; je trouvais que ça sonnait bien, que ça rendait hommage à Brassens et que par conséquent ça se mémorisait bien.... C'était sans compter sur certaines camarades d'obédience ultra féministe (et oui ça existe) qui voulait que l'appellation soit paritaire et devienne « les citoyennes et les citoyens d'abord » ce qui foutait en l'air l'analogie souhaitée. Je refusais obstinément. Alors que nous nous étions mis d'accord sur les statuts de l'association en moins d'une heure nous allions débattre pendant des heures sur le sexe des anges et des citoyens. J'eus finalement gain de cause grâce au soutien décisif de Geneviève mais en concédant diplomatiquement l'abandon de l'article.... L'association se dénommant finalement « Citoyens d'abord »... (Il faut d'ailleurs que je me décide à faire un article sur ses onze ans de fonctionnement et même de très bon fonctionnement et c'est bien ça l'essentiel.)
Samedi 26 octobre 2002 : un grand espoir naissait à la Sorbonne amphithéâtre Richelieu. Vincent Peillon, Arnaud Montebourg, Julien Dray, Christian Paul et Benoît Hamon rassemblaient près d'un millier de militants pour leur proposer de s'unir dans le courant NPS « Pour un nouveau Parti Socialiste ». Dray et ses amis en sont partis assez vite.... mais ça me convenait plutôt.... Je retrouvais tous les amis proches de Vincent, je connaissais un peu Arnaud qui était venu nous voir à Niort dans le cadre de « Citoyens d'abord » et j'avais déjà entendu parler de manière très élogieuse de Benoît. Ce jour-là je croyais en un nouveau départ du PS, j'avais la foi en cette jeune génération tellement talentueuse. J'ai partagé cette aventure pendant 4 ans.... Et puis les états d'âme les ego ont pris le dessus.... Et aujourd'hui tout se reconstruit à nouveau avec de nouvelles alliances mais sans moi..... Même si je garde un œil intéressé sur ce que deviennent et font ceux qui restent mes amis.
15
octobre 2006 naissance de notre 3ème petit fils Dorian.... celui qui me fait le plus la fête quand j'arrive.
Octobre 2007 de retour d'une petite semaine à Madère nous étions au mariage de Virginie une nièce de Pilou. Tous
les cousins et cousines, la génération de nos enfants, étaient rassemblés tous ensemble pour la première fois depuis 1994.... Et manifestement ils en étaient très heureux.... Un bien beau
mariage.
Quelques jours plus tard nous étions invités chez mes cousines
Mauricette et Jacqueline qui avaient aussi invité Evelyne une autre cousine que je n'avais pas vu depuis..... plus de 30 ans. Quelle joie de se retrouver, il faudrait veiller à ce que ces
fils ne se rompent pas et ce malgré les éloignements qu'impose la vie.
Octobre 2008.... Mais j'en parlerai, peut-être, une autre fois... aujourd'hui c'est trop tôt.
(A suivre)