Presse aidant ....... Ce "Monde" ouvert sur le monde....
Ce billet est en quelque sorte une réponse à Argoul qui le 11 juillet dernier a publié sur son blog (voir lien en marge), un texte au vitriol contre le journal "Le Monde" intitulé "Presse concierge" et dont voici un extrait :
" …Il y a 15 ans, je lisais Le Monde en 1h15 environ ; aujourd’hui, 10 mn me suffisent… les meilleurs jours. Ce 10 juillet, 5 minutes m’ont suffit largement tant ce torchon me tombe des mains. Rien qui n’ait déjà été dit et ressassé avec témoignages, intellos et contradictoire sur toutes les radios ; rien qui n’ait été analysé (bien plus directement, sans fioritures contorsionnées) par Internet ; rien qui n’ait fait l’objet d’enquêtes de la presse internationale ou (même !) hebdomadaire en France.
Le Monde est tombé bien bas, c’est un lecteur durant quarante ans qui vous le dit !....."
Je ne partage pas cet avis et, me semble-t-il, cette rancœur (Argoul a subi comme beaucoup de blogueurs qui passaient par le site du Monde des problèmes comme des pertes d'articles et de photos). Le Monde est mon journal et quand je ne peux me le procurer et malgré l'accès par internet il me manque (On survit quand même).... C'était le cas ces derniers jours de vacances en Corse dans la "Castagniccia" sauf rares déplacements sur la côte…. Ce n'est pas dramatique et j'ai vu pire : entre 1973 et 1976 au Zaïre nous le recevions par courrier avec cinq ou six semaines de retard. Les années suivantes travaillant au Maroc, et alors que tous les journaux français étaient en vente libre, lui fut très longtemps interdit en raison d'un article qui avait fortement déplu au roi.
J'aime ce journal, qui n'est pas foncièrement de gauche, qui en son temps a plutôt soutenu Mitterrand que Giscard et en autre temps Balladur que Jospin ou Chirac. J'y reste fidèle pour sa relative objectivité, son honnêteté, et surtout son ouverture au monde, et je crois même et contrairement à Argoul que ses dernières évolutions me le rendent encore plus sympathique.
D'abord il y a les dessins de Plantu et un jour sans Plantu c'est comme……. un repas sans fromage et même les rares fois où le crayon dérape un peu méchamment, le dessin devenant quelque fois pachydermique.
Il y a aussi l'éditorial souvent bien pesé ouvrant en pages intérieures sur des analyses intéressantes. Il y a aussi les instructives synthèses de l'œil du Monde, les tribunes, les décryptages, la faible place laissée aux sports, la large place donnée à la politique extérieure…. J'aime aussi le mercredi les pages "cinéma"; le "Monde des livres" du jeudi et la dernière version promet beaucoup. Quand au Monde du Mardi qui a le plus de recul sur les interventions politiques du week-end et présente un très intéressant supplément économique il est quasiment indispensable........Celui-là il me faut le trouver impérativement.
Par contre je fais souvent l'impasse sur les éditions du samedi et le dimanche-lundi car ces jours-là les suppléments ne présentent que très peu d'intérêt et je m'oriente alors sur un hebdomadaire qui, la plupart du temps, me déçoit.
En général je consacre une heure par jour pour lire l'essentiel du Monde. (on ne peut tout lire ou alors il faudrait y consacrer le triple d'un temps trop précieux) mais je garde les journaux environ une semaine et avant de m'en débarasser je passe, le lundi soir ou très tôt le mardi matin (la poubelle jaune est ramassée le mardi matin vers 11 H.) encore deux bonnes heures à survoler les quatre ou cinq journaux que je vais jeter, muni de ciseaux pour conserver des articles que j'avais zappés ou les analyses qui m'ont particulièrement intéressé.
Bref j'aime le Monde et n'en déplaise à l'ami Argoul je veux par quelques extraits lui rendre hommage, en accompagnant ce billet de quelques dessins "plantuesques":
Pour ne pas être trop long je vais reprendre quelques titres d'éditoriaux en partant du plus récent en ma possession, celui du 2 septembre (acheté avant-hier à Bastia) et je remonte jusqu'à celui du 12 juillet, sorti le jour du billet d'Argoul. Pour beaucoup je n'ai conservé qu'une coupure et je n'ai pas toutes les dates mais en principe ils sont classés dans l'ordre décroissant. Inutile de préciser que ces titres me semblent être en parfaite harmonie avec le contenu du billet et de la plupart des analyses développées en pages intérieures: Inversement le dessin de Plantu est souvent décalé de quelques jours.
Edito du 2/9 : Liberté de la presse et mensonges d'Etat. : Espionnage du journal le Monde par les services secrets.
Edito du 26/8 : La bataille de la crédibilité et de l'équité : Suite à la présentation du plan de rigueur par Fillon.
Edito du 24/8 : Malgré le non-lieu, une affaire impitoyable : Après l'abandon des poursuites contre DSK
Edito du 19/8 : Au fond que fait la France en Afghanistan : Constat que le contingent français est celui qui, proportionnellement au nombre de soldats déployés, subit à ce jour en 2011 le plus de pertes.
Edito du 18/8 : Les limites du volontarisme : Avec la rencontre Merkel-Sarkozy qui débouche sur pas grand-chose après le rejet de création d'obligations européennes et le refus de doter de nouveaux moyens financiers le Fonds européens de stabilité financière.
Edito du 13/8 : Sarkozy-Merkel, ou le directoire auto proclamé: La crise actuelle des dettes souveraines va forcer l'Europe à renforcer sa gouvernance économique. …. Pour progresser dans ce sens Mme Merkel et M. Sarkozy doivent avancer sur trois terrains : solidarité, efficacité et légitimité.
Edito du 12/8 : Tottenham-Clichy, les révoltés du "no future": …La colère, la provocation et l'opportunisme font de la police la première cible et les magasins à piller la seconde. Surtout quand, en Grande Bretagne comme en France en 2005, les responsables politiques ont placé la défense de la loi et de l'ordre au premier rang de leur priorité ou de leur rhétorique.
Edito du 11/8 : Les sans-abris, une honte nationale sans fin. : La pénurie de logements en France est un impitoyable amplificateur des inégalités sociales et une honte à laquelle on ne peut se résoudre.
Edito du 10/8 : La crise, l'arbitre et les mauvais perdants : Au sujet des agences de notation mais surtout sur la responsabilité des gouvernements qui ont laissé les états s'endetter à un niveau insupportable.
Edito du 6/8 : La malédiction de l'or noir dans le delta du Niger : Le paradoxe est bien connu : le pétrole rend pauvres bon nombre de pays producteurs d'or noir, ou plus exactement n'enrichit que d'étroites oligarchies au détriment de la population et pour le plus grand profit des compagnies pétrolières… A cet égard le sort du pays Ogoni au sud-est du Nigéria est malheureusement un triste exemple.
Edito du 4/8 : Prisons surpeuplées ou peuple sur-emprisonné? : 73320 personnes emprisonnées au 1er juillet 2011 il y en avait 29500 en 1971. On emprisonne chaque jour davantage de personnes et pour des délits de moins en moins graves. A cet égard, la responsabilité de l'actuel pouvoir et en particulier du chef de l'Etat est lourde.
Edito du 3/8 : Après la dette, la stagnation menace Obama: La Maison Blanche, les dirigeants démocrates et républicains du Congrès ont donc accouché d'un accord la veille de la date fatidique….La question maintenant est de savoir si cet accord est de nature à favoriser la relance ou de la plomber …
Edito du 1/8 : Dans la corne de l'Afrique, état d'urgence : La Somalie, l'Ethiopie et les camps du nord du Kenya où des milliers d'affamés sont venus s'entasser ont besoin qu'on les aide. L'ONU estime qu'il faut mobiliser de toute urgence 2,4 milliards de dollars. C'est beaucoup mais c'est dérisoire à côté de l'aide financière à la Grèce, au budget du Pentagone, à la réserve des changes de la Chine (3000 milliards de dollars). C'est de la responsabilité des pays "riches" et ce n'est pas au dessus de nos moyens. Il y a urgence.
Edito de début août : Le problème italien ? Silvio Berlusconi. .Le "Cavalere" consacre plus d'énergie à conserver son poste qu'à résoudre les graves problèmes économiques de l'Italie avec les risques de déstabilisation de l'Euro. Il est à craindre que les marchés n'aient pas à son égard la patience des italiens.
Edito du 28/7 : Algues vertes: l'insupportable déni : Lorsque les faits dérangent pour des raisons économiques on peut momentanément mettre en doute leur réalité, mais on ne peut nier très longtemps les lois de la nature.
Edito du 27/7 : A Washington, l'irresponsabilité des républicains : Alors qu'ils sont le parti qui a laminé les finances publiques ces dernières années les républicains rejettent le projet centriste d'Obama. Les républicains sont devenus un parti extrémiste qui par fanatisme idéologique refuse toute hausse d'impôts.