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Souvenirs en vrac....... A janvier sage, bon présage.

20 Janvier 2011 , Rédigé par daniel Publié dans #Souvenirs en vrac

« Je raconte ma vie comme on fait des rêves au réveil » ; c’est avec cette citation d’Aragon que j’avais commencé, fin janvier 2008, mon premier billet « souvenirs en vrac » : Trois ans plus tard elle reste le fil conducteur, le leitmotiv de cette rubrique.

Trois ans que cela passe vite ! Trois ans et quelques trois cents billets de bla-bla mais j’ai bien envie de continuer encore un peu…. Poursuivre le chemin « blogueur » malgré parfois, quelques moments de lassitude, en mal d'inspiration, notamment en hiver.

Lors du premier cycle, en douze billets de « souvenirs en vrac », j’avais fait remonter du fond de ma mémoire, avec le secours de quelques agendas,  mes souvenirs les plus marquants...... Mais il y eut forcément des oublis ou des choses dont je n’avais pas encore envie de parler (il en reste encore) ou pas osé développer ; d’autres que je n’avais pas mentionnés pour les réserver à un billet spécifique. Cette série, du genre éphéméride, a donc quelques trous et c’est dommage ; autant être complet ! Aussi vais-je faire dans cette nouvelle série  le « bouche trous » ;  mais pour ne pas radoter en répétant des histoires déjà racontées, je relie ce billet au précédent de janvier 2008 dont le titre était «cousu de fil blanc».

Il est sans doute inutile de préciser que ces petites aventures ou mésaventures bien ordinaires ne devraient guère intéresser les « oiseaux de passage de Google » …. Alors bye-bye les inconnus, vous qui représentez quand même un bon tiers des visiteurs du blog. Merci d’être passés visiter, mais laissez le modeste griot se raconter en famille avec ses proches et  fidèles amis.

Le thème principal de ce billet est mon départ en retraite ; retraite qui, même si elle n'était pas complète, fut certainement la cause thérapeutique anti-blues du lancement de ce blog en juillet 2007. Je reconnais volontiers que cet arrêt de vie travaillée fut pour moi un évènement plus compliqué que prévu. Je sais que je devrais avoir honte de dire ça alors que j’avais déjà fin 2006 mes 40 années de cotisations et une carrière bien remplie, sans la moindre période de chômage : Tout le monde aimerait bien pouvoir en dire autant ! .J’avais été privilégié et je le restais en conservant pour quelques années de plus un rôle d’expert et formateur BPE …. Un job à temps partiel mais qui allait être un bon sas de décompression.  

Mon pot de départ avait été programmé pour le 17 janvier 2007. Il avait été envisagé de le faire initialement à Bordeaux pour mieux rassembler la famille professionnelle de la grande région sud-ouest mais je n’ai pas souhaité retenir cette proposition, en préférant une manifestation locale, a priori plus modeste, car nous ne pouvions pas accueillir beaucoup plus de 30 à 35 personnes dans nos locaux niortais, mais qui me semblait, de toute évidence, plus utile en rassemblant mes principaux amis professionnels et leur présenter, l’ensemble de l’équipe qui reprenait le flambeau et assurerait la pérennité de l’agence du Poitou-Charentes.

Etaient présents les six salariés d'alors de l’agence niortaise dont le nouveau chef d’agence Gaétan un géotechnicien, Arnaud son adjoint, ingénieur structures, diagnostic et pathologie des matériaux, sans oublier Séverine la gentille secrétaire et Yannick, technicien, le plus ancien de la bande qui n’avait alors que 37 ans, mais qui travaillait avec moi depuis plus de 15 ans (et qui a la particularité d’être né le même jour qu'Eric mon fils aîné.).

Il y avait aussi trois anciens, qui avaient fait leurs premiers pas à Niort, et qui répondaient présents à mon invitation : Christophe mon premier technicien à l’époque du pont de l’île de Ré et qui était devenu un très brillant ingénieur de l’agence de Tours, Jean François qui revenait à Niort après un transfert volontaire de quatre ans à Lyon, et enfin François H. qui avait codirigé avec moi cette agence entre 1990 et 1996 et qui était devenu, depuis, le responsable national du service « Grands travaux ».

Etaient aussi présents Guy C. mon complice en certification béton, en charge de île de France et les DOM, comme je l’étais pour la zone Sud-ouest, Alain B. le responsable de l’agence de Bordeaux, Patrick le tatillon mais formateur gestionnaire régional et Gilles D. responsable de l’agence de Toulouse qui avait en plus la lourde charge de directeur de la grande région S.O.

Enfin,  j’avais appris l’avant-veille la venue de Gérard M. le directeur national de la société : Je ne le connaissais pas bien, car ça faisait peu de temps qu’il était le patron du CABTP même s’il était depuis assez longtemps cadre dirigeant du groupe. J’avais fait sa connaissance à l’occasion d’une conférence de Jacques Attali organisée par notre Pdg en juin 2004. Pensez ! Le départ en retraite d’un ancien, l'un des plus anciens salarié de la société qui était là depuis l’époque où l'on vivait en noir et blanc (à la télévision)., Cela méritait bien le déplacement d’un patron ; le Pdg n’avait sans doute pas osé parce que nous avions eu quelques « différents » dans les années 2003/2004.

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Parmi mes invités  il y avait trois ingénieurs des ASF, un architecte, un maître d’œuvre, un expert bâtiment, un ingénieur de bureau d’étude, un autre de bureau de contrôle, deux responsables qualités de sociétés de béton et granulats, la responsable départementale d’un syndicat patronal du bâtiment, deux ingénieurs des services techniques de la ville de Niort, le directeur technique de la CAN… Pour un tel inventaire il faudrait un Prévert.... Que des copains ! … En ajoutant Pilou qui était là et moi, le compte était bon : nous étions une bonne trentaine autour de petits fours et de coupes de champagne….

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Mais j’avais aussi mes guest-stars avec deux représentants du monde politique….  Eh oui !

D’abord Alain mon grand ami, avec qui je refais parfois le monde le samedi matin au bar des halles ; Alain Mathieu  maire d'Aiffres et conseiller général PS, président de la Communauté d'Agglomération Niortaise, qui m’a fait l’honneur non seulement d’accepter cette invitation mais aussi d’arriver un peu en avance, ce qui me permit de le présenter longuement à Gilles D. et à Gérard M.. J’ai pu remarquer qu’ils eurent, tout au long de la réception des échanges soutenus.

J’avais aussi souhaité la présence de Christian Bonnet maire de Coulonges sur Autize et conseiller général divers droite …. que j’ai surtout connu et beaucoup, vraiment beaucoup, apprécié pendant deux décennies  comme entrepreneur BTP spécialiste des O.A. Christian fut un exceptionnel partenaire  professionnel et la notion d’amitié n’est pas galvaudée tant nous eûmes plaisir à travailler ensemble et parfois à prendre des décisions délicates en toute confiance 

Je fus vraiment très heureux et très honoré qu’ils puissent, tous les deux, être présents à ce pot de départ. Encore merci, les amis !

J’eus, bien sûr, droit à un long discours de Gilles D, un discours très travaillé,  peut-être un peu trop élogieux, mais en décrivant mon parcours de grands chantiers en grands chantiers, dont plus de dix ans en Afrique, il permit à mes jeunes collègues de mieux comprendre comment j'avais pu rester dans la même entreprise pendant plus de 40 ans.......  A noter que Gérard M. le patron national, apprit à cette occasion que je ne m’éloignais que très partiellement. Il avait d’ailleurs trouvé judicieux cette idée de mission de formateur .....   

Je reste encore un moment sur janvier 2007 : Geneviève fit sa première réunion pour préparer les élections législatives de juin. Je savais que Pilou allait être mandataire financier mais j’avais cru comprendre qu'elle ne choisirait pas le même directeur d'équipe de campagne qu'en 2002 et ça m’arrangeait bien. C’est dire si je fus surpris, quand elle présenta l’organigramme, de m'y retrouver une nouvelle fois en première ligne. Ca m’embêtait, mais je ne pouvais refuser, aussi je me suis contenté de marquer le coup en demandant que mon rôle soit dénommé non pas comme responsable, c’était d'ailleurs elle, mais comme « animateur de l’équipe » … C’était du pinaillage, une coquetterie mais ça me semblait important surtout quand j’entendais dire que j’allais avoir du temps maintenant que j’avais la chance d’être à la retraite, l'éternelle ritournelle qui m'énèrve un brin ….. D’autant que le temps libre qui se dégageait était largement consacré à ma mère dont la santé se dégradait rapidement.

Je poursuis l’éphéméride avec janvier 2008 : J’avais de plus en plus de soucis avec la santé de maman, Alzheimer gagnait du terrain.

A la fin du mois Geneviève présentait officiellement la liste pour les municipales à Niort. Quelques-uns, dont Vony, s’étonnèrent que je n’y sois pas, alors que ça faisait des années que je disais que ça ne m’intéressait pas ! C’est Pilou qui était retenue et elle y était bien plus à sa place que moi, connaissant parfaitement les rouages de l’administration et d’ailleurs elle venait juste, en début de mois de prendre sa retraite. Elle non plus n’aurait  pas vraiment de rupture….   

Janvier 2009 et janvier 2010 : Rien d’intéressant à raconter si ce n’est que j’allais être à la retraite à 100 % fin mars 2010. Le travail à temps partiel que j’effectuais depuis deux ans pour former des auditeurs et tenir le rôle d’expert certification touchait à sa fin. En janvier 2010 je mis les bouchées doubles pour finir la formation de Magali une auditrice pour le Poitou-Charentes en l’accompagnant comme tuteur lors des visites de suivi de centrales BPE….

Janvier 2011. Un début d’année sagement ennuyeux c’était probablement un bon présage car subitement on me réclamait à nouveau. Ma prise de retraite totale c’était encore une fausse sortie, un peu comme les compagnons de la chanson, des adieux qui n’en finissent pas….. Sauf que j’ai quand même définitivement rompu avec mon ancien employeur…. Maintenant on me demande d’intervenir comme consultant pour former des techniciens d’entreprise et comme c’est pour la Guyane je ne peux pas refuser (je ne refuserai  pas non plus dans un autre DOM si ça se présente et peut-être même  ailleurs.). J’ai déjà fait une mission en septembre 2010 et il y a des contrats en perspective pour l’année 2011….. Je suis très heureux de pouvoir être encore un peu utile et même si, pour rester cohérent,  je ne regrette pas d’avoir manifesté en 2010 contre la réforme des retraites à la hussarde du gouvernement.

Pour finir ce billet je fais brièvement quelques retours en arrière pour compléter le « souvenirs en vrac » de janvier 2008.

Comme je l’annonçais alors, mon oncle Didi n’occupe plus le petit appartement de Champigny et qui était au début des années 50 l’appartement de mes parents et de mes premiers souvenirs. Il y sera resté, seul, un peu plus de six ans après le décès de ma tante Josy ; il a depuis rejoint une résidence-services pour se rapprocher de son fils, mon cousin Joël, dans le sud de Paris.

Je me rappelle comme ce fut difficile de téléphoner à mon oncle et ma tante en ce début d’année 2002, alors que je savais que dans les semaines, au mieux les mois qui allaient suivre, le crabe finirait par gagner la bataille. La voix de Josy était toujours aussi douce malgré sa grande fatigue. Elle me demanda des nouvelles de mes enfants, des petits-enfants et… moi j’étais honteux de n’avoir que des banalités à lui répondre alors que nous savions bien, tous les deux, ce qui l’attendait ….. Il n’y eut pas de mois de répit, pas même un mois, tout au plus une ou deux semaines car ses obsèques eurent lieu le 18 janvier.

Le 20 janvier 2003 j’ai été traduit au tribunal d’instance de Rambouillet par ma direction en tant que membre du Comité d’entreprise. Une banale affaire de tract de la section syndicale parisienne qui n’avait rien à voir avec le rôle des élus au comité d’entreprise. Une affaire qui au début m’a beaucoup énervé mais qui fut, finalement, une très riche expérience ; expérience relatée dans «Théâtre d’instance »

Début janvier 98, un bon copain de l’époque camerounaise nous appelait pour nous souhaiter la bonne année. Nous nous voyions régulièrement depuis notre retour en France, Clément et sa famille étaient installés à Bordeaux. Nous savions depuis 1996 que le couple battait de l’aile et qu’ils s’étaient séparés…... Au téléphone il m’expliqua qu’il avait des ennuis avec Annie qui, dans la procédure de divorce, cherchait à le faire passer pour un mauvais père : il me demandait simplement de faire une petite lettre pour dire que nous n’avions jamais rien noté d’anormal à ce sujet ; ce qui était vrai. J’étais très ennuyé mais j’ai fini par céder. Comme de bien entendu quinze jours plus tard je recevais un coup de fil d’Annie qui était furieuse que j’aie pris partie contre elle. J’ai donc fait une autre lettre, pour elle cette fois et quasiment un copié-collé de celle pour Clément. Depuis nous n’avons plus eu de nouvelles, ni de l’un ni de l’autre, ce qui est bien dommage…. il ne reste que de bons souvenirs comme la naissance de Soizic, la nuit de Noël 1983, juste après le réveillon et la sortie d’Annie et de son bébé pour la Saint Sylvestre et pouvoir faire ensemble le second réveillon et se souhaiter une bonne année 1984. 

Janvier 1994 : Une jeune fille kurde assignée à résidence par Pasqua dans un hôtel des Deux-Sèvres, au cours de l’hiver 1993/94. Elle fêta ses 20 ans le 25 janvier entourée de très nombreux amis militants deux-sévriens et sous la surveillance de quelques R.G. …..ce fut ce jour-là « Soleil en Gâtine ». 

Je reviens sur le match de football de janvier 1985 au Cameroun dont j’ai déjà parlé dans le précédent billet : dans l’équipe des cadres où l’on me reconnait facilement sur la photo, j’avais quelques bons copains dont Saly un ingénieur que j’appréciais beaucoup, super sympa, super cool le Saly, qui fut même à la fin de mon séjour le directeur du centre. J’ai appris, par la suite, qu’il avait fait une brillante carrière technique, puis qu’il avait été appelé, en haut lieu, a d’éminentes fonctions …… et puis j’ai su en 2007 que mon ancien collègue avait eu des problèmes avec la justice de son pays dans une importante affaire de corruption : problèmes sérieux qui se sont terminés pour lui par une condamnation à 20 ans de prison.

Je ne sais pas si cette condamnation est méritée, je ne sais de cette affaire que ce que j’ai pu lire sur internet, …..Mais j’ai une pensée pour le jeune homme que j’ai connu, il y a plus de 25 ans et qui était un très agréable équipier.

Je passe rapidement sur les années 70 africaines ; peut-être ferai-je un jour prochain un billet pour relater comment on passait le temps dans ses bases-vie de chantier, sans commerce hors marché indigène et une petite supérette d’entreprise, parfois sans vraie possibilité de circuler (pour le Zaïre), sans télévision, sans rien ou pas grand chose ….. Le système D de A à Z…je ne sais pas si je me fais bien comprendre ; ça fera un bon sujet pour un prochain billet…. Il suffit de piocher dans sa mémoire pour retrouver  l’inspiration.

Je n’ai pas grand-chose à rajouter à ce voyage vers le passé mais pour conclure j’évoque un match de rugby en janvier 1965 dans la neige et sous la neige à Reims : Un match de juniors, j’avais 19 ans, mais quel match ! Nous l’avons gagné de justesse grâce à un drop foireux tiré quasiment sous les poteaux par notre petit de mêlée Popaul, avec un ballon qui avait roulé sur la barre transversale avant de tomber par miracle du bon côté. Je l’avais engueulé car nous étions alors positionnés pour marquer un essai.

J’espère que grâce à cette dernière anecdote je vais avoir un commentaire de mon cher et fidèle Fanfan et peut-être même la photo de l’équipe qui m’avait déjà été envoyée, il y a quelques années, mais qui a du rester début 2010 dans le disque dur d’un ordinateur qui s’est brutalement ramolli avant de rendre l’âme.

   

(À suivre)

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