Voyage au Vietnam.... Sixième jour, découverte de Hue.
Nous savions que cette journée, complètement consacrée à Hue la capitale impériale de la dynastie Nguyen (1802-1945), serait très riche en découvertes somptueuses. Encore eut-il fallu que nous gardions le rythme que nous avions pris au Vietnam du nord avec notamment un départ de l'hôtel vers 7h30. Mais nous ne l'avons quitté que vers 8h30 pour embarquer, quelques minutes plus tard, sur un bateau à têtes de dragon pour remonter la rivière des Parfums (Song Huong) jusqu'à la pagode de la Dame Céleste (Thien Mu) et à part cette matinale, lente mais poétique, balade en bateau, le reste de la journée ne fut qu'une course. Dommage !
Une promenade sur la rivière des Parfums compte parmi les plaisirs à savourer tant le fleuve est majestueux. Au panorama offert par les temples de l'époque impériale s'ajoute le spectacle de la circulation sur l'eau : paysans navigant en petit sampans,barges chargées de poissons ou de fruits et légumes, pêcheurs relevant des nasses
Le complexe bouddhique Chia Thien Mu fondé en 1601, sur la rive gauche de la rivière des Parfums, comprend une pagode, des sanctuaires et des dépendances monastiques.
Haute de 21 m, la tour de forme octogonale qui comprend sept niveaux, chacun symbolisant une réincarnation du Bouddha, fut ajoutée en 1840. Juste devant on voit les fondations d'une ancienne maison de prières de la même époque. Dans l'un des petits pavillons du parc il y a une énorme cloche en bronze datant de 1710 et dans un autre une tortue de marbre, symbole de la sagesse, soutenant une stèle évoquant l'histoire des lieux.
Un porche à trois portes conduit à la pagode principale du Grand Héroîsme (Dai Hung) qui abrite une statue en bronze doré du Bouddha du futur, Maitreya. Derrière deux sanctuaires en enfilade sont consacrés l'un à Quan Vo le dieu de la guerre et l'autre à Quan Am l'appellation vietnamienne du Bodhisattva révéré comme la déesse-mère de la compassion et souvent représenté sous la forme d'une femme à 1000 yeux et 1000 bras.
Selon une légende à l'endroit où se trouve cette pagode, un jour il y a très longtemps, des paysans auraient vu apparaître une vielle femme vêtue qui déclara qu'un seigneur devait construire en ces lieux une pagode, puis elle disparut. Le roi Nguyen Hoang entendit parler de cette légende et décida d'exaucer ce voeux. Il fit bâtir la pagode et lui donna le nom "Dame céleste".
Derrière cette pagode on arrive dans un magnifique jardin fleuri ponctué de bassins où flottent des lotus et nénuphars. Un peu plus loin se trouvent les habitations des moines et les écoles bouddhiques. En retournant vers la rivière des parfums nous avons descendu une ruelle commerciale destinée à soulager les touristes de quelques dollars ou euros superflus. On y croisa de nombreux jeunes qui pressaient le bas pour rejoindre les bancs de l'école.
Le car nous attendait près de l'embarcadère pour nous emmener rapidement à la Cité impériale.
C'est l'empereur Gia Long, fondateur de la dynastie Nguyen, qui lança au début de son règne (en 1805) le chantier de la citadelle. Entourée d'un rempart avec fossés, canaux et bastions, la citadelle est délimitée par une enceinte de 600 m de côté, percée de dix portes couronnées de tours de guet dont quatre, monumentales, marquent les points cardinaux : au nord la porte de la Paix, à l'est celle de l'Humanité, à l'ouest celle de la Vertu et au sud la porte du Midi.
Située face à l'entrée principale de la citadelle, la tour du Drapeau où "Cavalier du Roi" est une structure en briques de trois niveaux, surmontée d'un mât sur lequel flotte le drapeau vietnamien. Au pied de la tour sont alignés neuf canons sacrés fondus avec les armes prises aux Tay Son, la précédente dynastie vaincue en 1802.
C'est par la porte du Midi que les visiteurs, après avoir franchi une deuxième enceinte, pénètrent dans la cité impériale. Une troisième enceinte protégeait la cité pourpre où vivaient l'empereur et sa famille. L'ensemble couvrait une superficie d'environ 500 ha et comptait à son apogée quelques 150 bâtiments et de magnifiques jardins. Aujourd'hui, après des décennies de guerres et notamment l'offensive du Têt en 1968 quand les forces viêt-công qui s'y étaient installées résistèrent pendant des semaines aux intenses bombardements américains, il reste moins de 20% des bâtiments d'origine. Mais grâce à l'inscription sur la liste du Patrimoine Mondial de l'Humanité, de l'Unesco, de longues et minutieuses campagnes de restauration ont été entreprises.
Hiem Lam Cac, le pavillon de la splendeur est un bâtiment haut de 13m bâti en 1824 sous le règne de l'empereur Minh Mang./ dans la cour neuf urnes dynastiques en bronze sont alignées ; Elles incarnent chacune un souverain; au centre la plus grande est dédiée à Gia Long.
Le temple dynastique abrite dix autels consacrés à des empereurs et à leurs épouses./ Le temple de la Résurrection (Heug Mieu), bâti en 1821, ce sanctuaire est dédié au culte des parents de Gia Long.
Diverses photos de la cité impériale : le palais de l'harmonie suprême, le théâtre royal ; la bibliothèque royale, la cité pourpre interdite, la salle des mandarins etc...:
Au pas de course nous avions bouclé en 4h/4h30 le complexe bouddhique Chia Tiem Mu et la cité impériale.... J'aurai bien aimé prendre un peu plus mon temps, ou bien qu'on ait pu commencer plus tôt. Nike notre guide se rendit compte que ça risquait de coincer en fin d'après midi. Il était déjà plus de 13h et il fallait bien faire la pause restaurant et puis selon le programme nous devions faire après une promenade au grand marché de Dong Ba puis visiter les tombeaux de deux empereurs. Il proposa de faire l'impasse sur le marché; personnellement je n'y voyais pas d'inconvénient n'étant pas un fan de shopping, (ceci dit je ne suis pas non plus très porté sur les cimetières fussent-ils impériaux), mais perdre un tour de marché pour nos compagnons de voyage était totalement inconcevable. Nous sommes quand même allés déjeuner auparavant..... sans trop nous attarder à table.
Franchement ce genre de marché en gros ne présente aucun intérêt. Certes certains y ont fait quelques emplettes, le genre de babioles qu'on trouve en France dans tous les magasins ''Foirfouille'' ou équivalents. Mais les touristes sont ainsi faits. Je commençais à désespérer de mes compagnons quand une jolie et dense pluie tropicale s'est invitée et l'après midi prenait tout à coup un intérêt particulier, que ce soit au marché où lors de la visite du tombeau de l'Empereur Tu Duc. (D'ailleurs nous ne fîmes par le second pour y être arrivés trop tard)
De retour à l'hôtel, trempés mais ravis de cette journée marathon, nous savions qu'une dernière épreuve nous attendait : un diner impérial ! Nous allions tous être déguisés pour cette soirée festive. Tous, c'était un moindre mal je ne serai donc pas le seul à avoir l'air noc. Mais le pire était qu'un couple devait représenter les monarques et trôner à une table royale surélevée par rapport à la table des courtisans. Nos compagnons suggéraient que ce soit nous, respect oblige puisque nous étions les plus âgés. Moi j'étais prêt à me sacrifier mais j'y mettais une condition : comme pour la galette des rois je voulais avoir le privilège royal de choisir la reine de la soirée qui serait la plus jeune du groupe....Mais l'heureuse élue n'était pas d'accord. Il y eut donc tirage sort et comme par hasard c'est tombé sur nous.
Finalement ce fut une excellente et amusante soirée et aujourd'hui un très bon souvenir et je ne rechigne pas à publier des photos ridicules et très compromettantes.
Comme pour les précédents billets les textes en caractère italique et en bleu sont des passages piochés dans le guide "voir" ou dans le guide "Evasion Hachette" et divers.
( A suivre)