Moments choisis à moments perdus .... Faute de mieux
Dans un précédent billet j’ai raconté l’escapade que nous avons faite en Corrèze pendant le week-end de la Pentecôte. Une escapade de randonnées pédestres que nous n’avons pu mener à bien ; fatigués nous avons déserté le groupe le troisième jour. Nous n’étions pas les seuls à refuser la dernière épreuve, peut-être la moins difficile, et parmi ces déserteurs il y avait Jack et Mary qui nous accompagnèrent pour visiter tranquillement Collonges-la-Rouge. Après nous être garés sur le parking du camping nous avons pris le petit chemin qui conduit au village et immédiatement nous fûmes émerveillés par le tableau qui s’offrait à nous, en ce début de matinée. Sur fond de ciel bleu lumineux et de campagne verdoyante se découpaient l’église et les maisons de la cité avec toutes les nuances de rouges et ocres de moellons en grès avec les touches de gris et de violets qu’offrent les ardoises et les lauzes. Il n’était que 9 h, le village s’éveillait et il y avait encore peu de touristes ; c’était le bon moment pour faire des photos. Nous avons déambulé dans l’un des plus beaux villages de France pendant près de trois heures l’appareil de photos en bandoulière, le guide du routard à la main : « La cité est née au VIIIe siècle dans ce site tranquille et au début elle ne fut qu'une église et un prieuré puis elle se développa comme centre de commerce et connut une certaine prospérité. Le village a traversé des siècles d'histoire et possède aujourd’hui un patrimoine historique important. Il y a l'église Saint-Pierre et son clocher roman qui date du douzième siècle et les nefs qui ont été reconstruites au quinzième siècle. Il y a aussi la chapelle des pénitents édifiée au XIIIe siècle, le château de Vassinhac construit au XVIe siècle à la fois raffiné et puissant flanqué de deux belles tours hexagonales….. »
Jack et Mary nous abandonnèrent en fin de matinée pour prendre la direction du Lot et Garonne et nous, nous pouvions prendre un peu de repos et préparer notre circuit ''grande vadrouille''. Après un frugal pique-nique à Turenne nous avons passé le reste de la journée et la nuit à Rocamadour. Ce n’était pas la première fois que nous venions en ce lieu mythique mais quand on se gare au parking de la vallée de l’Alzou et qu’on lève la tête on voit la cité en équilibre à près de 150 m au dessus de nous. « Plus fort que Saint-Jacques-de-Compostelle : l’ermite Amadour attira des pèlerins dès le 12ème siècle. Aujourd’hui, c’est la Vierge noire de Notre-Dame-de-Rocamadour qu’ils viennent prier dans les sanctuaires. Croyant ou non, la visite est très agréable…. » On s’est baladé dans la rue unique bordée de jolies maisons médiévales. Les jambes quelque peu raides par les deux jours de randonnées corréziennes nous nous sommes abstenus de grimper le grand escalier (216 marches) d’autant que nous n’avions rien à trouver dans les sanctuaires du haut et surtout pas une crise de foi.
Il nous fallait surtout organiser la suite de notre périple ; à Rocamadour nous étions à égale distance d’Aurillac et de Villefranche de Rouergue. J’eusse bien commencé par rendre visite à Chris et Françoise pour ensuite aller voir ma sœur à Aurillac puis filer sur Chaudes-Aïgues où je pouvais rencontrer ma cousine Mauquette qui y passait une semaine de vacances puis descendre par la Lozère où se trouvait Jef, mon plus ancien pote, et enfin aller embrasser mon tante et mon oncle à Ales etc, etc… Ca ne marche jamais comme on veut car Chris ne pouvait pas me recevoir avant mercredi après midi et au plus tard jeudi matin car ensuite il filait sur Avignon. Créneau très serré : finalement ces retraités avec leurs soucis de santé (Chris est un survivant, 15 ans déjà) et leurs petits enfants c’est aussi galère de faire un planning de tour de chambres au printemps qu’en été. Exit donc Chaudes-Aïgues et Marvejols, on fera Aurillac, Villefranche, Ales pour finir à Sète où nous devrions retrouver Jeff et Nicky en fin de semaine. Il faudrait aussi meubler quelques temps morts : ma sœur étant occupée le lendemain matin nous pouvions lanterner tout au long des 70 km qui nous séparaient, ce qui m’a permis de découvrir un magnifique site celui du barrage de Saint Etienne du Cantal. Une construction commencée avant la guerre de 40 qui s’est poursuivie tant bien que mal pendant la guerre et qui, faute de main d’œuvre française, se poursuivait en faisant travailler les réfugiés espagnols regroupés en compagnies de travailleurs et un barrage qui fut finalement inauguré à la libération par le général De Gaulle. Cet ouvrage nécessite, aujourd'hui, des travaux de rénovation et en tant que spécialiste (1 et 2), je veux bien le croire.
Ce fut ensuite un bonheur et un plaisir de revoir Annie, Michel et mon neveu Sylvain. Michel vient de prendre sa retraite et j’espère que ça leur permettra de venir nous voir un peu plus souvent à Niort. Le lendemain nous prenions la route de Villefranche de Rouergue avec le petit arrêt habituel à Figeac pour quelques emplettes gourmandes à distribuer en cours de voyage. Finalement nous n’avons passé que trois heures avec Chris et Françoise à échanger des nouvelles de nos familles et bien sûr priorité aux petits enfants. Quelques échanges politiques comme d’hab. Nos amis sont furax contre Hollande, ce que je comprends, et ils parlent de voter Mélenchon la prochaine fois ce qui est une bonne nouvelle car ça signifie qu'ils ne se font plus trop de soucis de santé mais cela m’invite aussi à rester en contact (téléphone et nouvelle visite à l’automne) pour ne pas les laisser dériver vers des alternatives immatures. C'est ça un pote, montrer le bon chemin..... enfin... plutôt éviter les mauvais !
Le soir nous avons fait étape à Millau avant de reprendre le lendemain matin la route pour Ales, sans se presser, en flânant dans les gorges du Tarn. Lors d’un pique-nique sur une aire de repos nous avons partagé la table avec un couple originaire de Roanne. Le mec faisait sensiblement le même boulot que moi, ingénieur contrôle-qualité pour les grands chantiers de béton… Nous avions plein de connaissances communes ; mais lui le veinard était plus jeune et donc toujours en activité. Nostalgie.
Nous sommes arrivés à Ales en début d’après-midi et nous sommes repartis le lendemain en milieu de matinée. Des discussions diverses en évitant d’aborder la politique par respect familial pour les anciens (ma tante a 85 ans et mon oncle 88 ans) car je sais que nous n’avons pas du tout le même bulletin de vote. Ai-je dérapé quand, tard le soir, j’ai demandé si le bon républicain que je suis, pourrait voter pour la primaire de droite car c’est sans la moindre gêne que je choisirai Juppé. Ca n’a pas eu l’air de plaire à Ray…. Normal, c’était pour le titiller un peu… d’autant que je ne le ferai pas. A part ce léger incident voulu, nous avons surtout beaucoup parlé de la famille. De nos enfants, de nos petits-enfants et pour eux de leur premier arrière-petit-enfant. J’en ai aussi profité pour appeler mon frère pour lui dire où j’étais mais aussi que je n’aurai pas le temps de pousser jusqu’à Nice. Je voulais aussi prendre des nouvelles de notre fraternel ami Fafé qui avait des soucis de santé. Les derniers examens sont manifestement positifs et rassurants. Si tu me lis mon cher Fafé je t’embrasse.
Le lendemain matin nous prenions la route de Sète en passant par Quissac. A 13 H nous étions pour deux jours chez Jeff et Nicky.
Vendredi après midi nous avons visité le jardin antique méditerranéen de Balaruc-les-bains : une très agréable balade même si le prix d’entrée est quelque peu excessif. Le soir nous étions conviés à une réunion-repas de voisins dans une très belle ambiance méditerranéenne avec de très sympathiques convives. Samedi matin nous faisions un petit tour à Palavas puis l’après midi nous nous sommes promenés dans Sète entre le Mont Saint Clair et étang de Thau : Que c’est beau ! Le soir nous invitions nos hôtes au restaurant à Carnon. Pendant ce séjour nous avons beaucoup parlé de chansons avec une pensée pour Brassens mais sans oublier Brel, Ferrat, Leforestier, Cabrel et Jamait. J'ai avoué à mes amis qu'en plus du blog je me suis diversifié avec Facebook où je diffuse des vidéos et diaporamas musicaux ; tout pour la musique ! Nicky m'a demandé si avec ces passe-temps je prenais enfin vraiment plaisir à être la retraite. Non, lui ai-je répondu, ce ne sont que des faux-semblants pour passer le temps entre des voyages, surtout pour quelqu'un qui n'arrive, au mieux, qu'à dormir 5 ou 6 heures par nuit. J'aimerai mieux avoir 50 ans de moins et pouvoir encore jouer au rugby ou, faute de mieux, 20 ans de moins et être encore actif dans mon métier. Mais ......
Le lendemain Dimanche vers 10 h nous reprenions la route pour le retour à la maison.
La semaine suivante fut plutôt pluvieuse ce qui me permettait de renouer un peu avec la vie normale ; je devrais même dire renouer avec mes fondamentaux que j’avais quelque peu perdus depuis quelques temps. Par exemple je n’étais pas allé au cinéma depuis Pâques, rien ne m’intéressait. Cannes m’a ouvert l’appétit et ces dernières semaines j’ai vu « La loi du marché » de Stéphane Brizé avec l’excellent Vincent Lindon et « La tête haute » d’Emmanuelle Bercot avec Catherine Deneuve, Benoit Magimel et un jeune débutant Rod Paradot assez impressionnant. Plus réservé mais finalement avec beaucoup de plaisir je suis, aussi, allé voir deux films un peu plus étranges « Manglehorn » avec Al Pacino et Holly Hunter et « Comme un avion » de et avec Bruno Podalydes et une pléiade d’acteurs sympathiques.
C’est pareil pour la lecture, alors que j’ai toujours un retard de lecture d’une bonne vingtaine de bouquins achetés, j’ai été très fainéant ces derniers mois. J’ai certes lu et apprécié l’intéressant « Dassault système » de Yann Philippin et Sara Chibaudo que j’ai acheté sur recommandation et par devoir familial. J’ai aussi fini un livre que j’avais commencé l’hiver dernier « Le mal napoléonien » de Lionel Jospin, un livre qui pourrait me servir très bientôt. J’ai aussi terminé « Les grands garçons» l'essai politique de Claude Askolovitch, livre que j’ai prêté à une amie que nous avions invitée avec d’autres copains, tous ex-NPS, en fin de première semaine du mois de juin. C’est dire que les uns et les autres nous n’étions pas ce soir là à Poitiers, ni d’ailleurs pendant les trois jours du congrès du PS qui ne semble pas avoir fait plus recette que le congrès ex-UMP quelques semaines plus tôt. On a beaucoup plus parlé de la tribune de Montebourg et du banquier Pigasse et de l’escapade familiale de Valls. Après moult participations à des congrès du PS de 1992 à 2006 (je n’en ai manqué aucun) j’ai depuis rangé au placard mes rêves de réformer le monolithe à l’heure ou Valls pourrait peut-être enfin y parvenir. Je n’ai plus le temps de jouer à ça et je me contente de soutenir les tentatives du gouvernement de réformer le pays ce qui est bien plus important. Depuis quelques années, si je reste adhérent, c'est-à-dire que je subventionne par solidarité, fidélité et esprit démocratique le parti dont je me sens le plus proche, comme j’aide aussi les « restos du cœur » et « Anjca » comme il y a peu la « CFDT» ou « Amnesty international» avec de modestes montants au demeurant défiscalisés à 66%, je ne suis plus militant ni en campagne ni à la ville. J’ai quand même voté (motion A) juste avant de partir pour notre escapade de fin mai et au retour j’ai participé aux différents votes : Secrétaire fédéral et liste pour les prochaines régionales. C’est avec plaisir que j’ai vu mes choix majoritairement validés : la liste régionale alternative équilibrée l’a emportée sur la liste ‘’officielle’’ manifestement trop de marquée sensibilité royaliste et mon copain Pascal a battu celui que j’ai souvent appelé Iznogoud sur ce blog et qui par son comportement en 2013 a une part, non exclusive bien évidemment, mais non négligeable dans la perte de la mairie de Niort par la gauche. Je pourrais bien, un de ces jours, faire un billet sur ces sujets.
( A suivre)
Complément du 18 juin : Une très mauvaise nouvelle reçue en milieu de matinée le décès de Ninine, un très bon ami de jeunesse, ancien partenaire de rugby, auquel j'avais consacré, en avril 2008, un billet.
Une bonne surprise en début d'après-midi Alain et Liliane, des amis toulousain que nous connaissons depuis de notre période marocaine, de passage par Niort se sont arrètés pour une inattendue mais très sympathique pause-café.