Philo bath…. Philosophes de la Grèce antique (5): De l’Académie de Platon au Lycée d’Aristote.
Je poursuis donc mes devoirs de vacances avec les philosophes de la Grèce Antique. Comme pour les précédents billets j’ai abondamment emprunté au livre de ''Papadogeorgos Georgos'' «Hommes illustres de la Grèce Antique», complétées par quelques éléments trouvés sur Internet et notamment chez Diogène Laërce (IIIeme siècle après J-C)
Dans le précédent billet consacré à Platon j’avais mentionné la création de l’Académie en 388 av. J.C, mais il y eut à Athènes, en ce IVème siècle avant J-C d’autres courants et d’autres enseignements philosophiques dont Le Lycée, l'école péripatéticienne, fondée par Aristote en 335 av. J-C, après qu’il ait pris ses distances avec la ligne platonicienne.
Revenons d’abord sur l’Académie créé par Platon et où il aurait enseigné pendant une quarantaine d’années. En Grèce antique, à la tête des écoles, il y avait un scholarque, directeur de l’école, garant de la cohérence de la doctrine. La tradition voulait que le premier scholarque soit désigné par le fondateur et que les suivants soient élus par le collège des élèves et des maîtres.
A l’Académie le 1er scholarque fut Speusippe (407 à 339 av. J.-C.) neveu de Platon auquel il succéda à sa mort en -347 av. J-C « et qu’il dirigea pendant dix ans. C'est lui qui fit placer à l'Académie, les statues des Grâces. Fidèle aux doctrines de son maître, il n'imita point la sévérité de ses mœurs; car il était colère et voluptueux……. II est le premier qui ait considéré les sciences dans leurs rapports communs et se soit efforcé de montrer leur enchaînement mutuel. C'est lui aussi qui a le premier publié les opinions secrètes de Socrate….. Perclus par une paralysie, il manda Xénocrate et le chargea de lui succéder dans son école. Diogène Laerce. »
« Xénocrate le chalcédonien (394-314 av.J-C) fut parmi les premiers disciples de Platon et devint le deuxième scolarque de l’académie en 339 av. J-C. Il se rendit lui aussi à Syracuse, en compagnie de Platon et Speusippe ; il y rencontra les Pythagoriciens de Grande Grèce et s’initia à leurs théories. Il effectua ensuit divers voyages en Asie Mineure en compagnie d’Aristote, et tout deux, se plongèrent dans des études philosophiques. Xénocrate était un homme honnête et il avait l’habitude de vivre de manière ascétique. Il recommandait d’éviter la consommation de viandes et était lui-même végétarien. Sa vie fut l’exemple même d’une existence pure et était en parfait accord avec ses préceptes. Il était aussi pondéré et impartial…. Il énonça des doctrines platoniciennes qu’il mariait à des éléments de l’école pythagoricienne. Il semble qu’il ait été le premier à distinguer les trois principes majeurs du système philosophique : dialectique, physique et morale. Xénocrate admettait trois niveaux de connaissance : la réflexion, la perception à travers les sens et l’opinion….Il fut pendant vingt-cinq ans à la tête de l'Académie. Il est mort à 82 ans.»
« Aristote (384-322 av. J.C) naquit à Stagire petite ville de Macédoine. Son père était le médecin du roi de Macédoine. Vers 367 av. J.-C., à dix-sept ans, il vint à Athènes où il fut admis à l’Académie. Platon, ayant remarqué sa vive intelligence, lui donna le droit d’enseigner la rhétorique en tant que répétiteur. Il l'appelait ''le liseur'' (ou '' l'intelligence de l'école ''). Cela n'empêcha pas, ensuite, Aristote de rejeter la théorie des Idées de Platon, en se justifiant comme suit : « Ami de Platon, mais encore plus de la vérité ». Formé et profondément influencé par les platoniciens, il ajoute « ce sont des amis qui ont introduit la doctrine des Idées. Vérité et amitié nous sont chères l'une et l'autre, mais c'est pour nous un devoir sacré d'accorder la préférence à la vérité ».
La version de Diogène Laerce est un peu moins amicale : « Aristote n’attendit pas la mort de Platon pour le quitter ; Hermippus rapporte que pendant une absence d’Aristote, retenu auprès de Philippe II roi de Macédoine par une mission dont l’avaient chargé les Athéniens, Xénocrate prit la direction de l’Académie, et qu’Aristote, trouvant à son retour l’école occupée par un autre, adopta dans le Lycée une galerie où il allait discourir en se promenant avec ses disciples, jusqu’à l’heure où l’on se parfumait. C’est de là que lui vint le surnom de péripatéticien ; d’autres prétendent qu’on le surnomma ainsi parce que durant une convalescence d’Alexandre il discourait avec ce prince en se promenant. Cependant lorsque le nombre de ses disciples se fut accru il ouvrit une école ; car, disait-il, « Il serait honteux de se taire et de laisser parler Xénocrate ».
N’oublions pas aussi qu’Aristote né en Macédoine, était un métèque pour les athéniens et que dans le système démocratique de l’Académie il n’avait guère de chance d’être désigné comme scholarque.
D’autant qu’à partir de 342 av.J-C il avait été appelé à la cour de Philippe II qui le chargea de l’éducation de son fils Alexandre, alors âgé de 13 ans. Le philosophe exerça une influence très importante sur Alexandre qui exprima ensuite sa reconnaissance à son maître.
Au cours de l’été 336 av.J-C. Philippe II fut assassiné et Alexandre devenait, à 20 ans, roi de Macédoine, mais également, comme son père, archonte à vie des Thessaliens et hégémon (commandant en chef) de la Ligue de Corinthe (dont Athènes)
En 335 av. J-C, Aristote revenait donc à Athènes et fondait au Lycée sa propre école qu’il dirigea pendant 13 ans. Il rédigea de nombreux ouvrages philosophiques. Son œuvre était immense. Elle comprenait plus de 400 ouvrages et une encyclopédie philosophique et scientifique. Plus de 47 ouvrages ont été entièrement sauvegardés ainsi que des extraits d’une centaine d’autres.
Aristote fut le philosophe le plus méthodique de l’Antiquité. Il disposait de connaissances très vastes dans le domaine des sciences physiques. Il appliqua la logique à la ''méthode dialectiques''. Non pas dans le sens socratique du dialogue mais comme un processus comprenant la thèse, l’antithèse et la synthèse et qui abouti donc à une nouvelle thèse.
Aristote occupait à Athènes, jusqu'à la mort d'Alexandre, une place importante. Après la mort d’Alexandre en juin 323 av. J-C, les Athéniens tentèrent de se soustraire à la domination des Macédoniens et Aristote, menacé par le parti anti-macédonien de Démosthène, estima prudent de fuir Athènes. Fuite d'autant plus justifiée que fut portée contre lui une accusation d'impiété. Il quitta alors Athènes avec sa famille pour se réfugier à Chalcis, dans l’île d’Eubée où la famille de sa mère possédait une maison et où une garde macédonienne pouvait veiller sur lui. Théophraste son condisciple et meilleur ami, lui succéda à la tête du Lycée. Aristote est mort à Chalcis en 322 av. J-C à l’âge de 62 ans. Son corps fut transféré à Stagire en Macédoine où il était né.
Quelques citations d’Aristote : « La puissance de l’habitude est très forte » ; « Partout où il y a rivalité, il y a victoire » ; « Mes amis, il n’existe aucun ami » ; « L’homme est social par nature ».
Théophraste (371 – 288 av. J-C) est né à Lesbos. Il fut philosophe, botaniste et naturaliste ou encore alchimiste. Il suivit d’abord dans sa patrie les leçons de Leucippe, son concitoyen puis, rejoignant Athènes en 343 av. J-C, il s’attacha à Platon et en dernier lieu à Aristote, auquel il succéda comme premier scholarque en 343 av. J-C lorsque celui-ci se retira à Chalcis…. Il joignait à une haute intelligence un grand amour du travail… .. « On vante aussi son caractère bienveillant et affable. Il fut protégé par Cassandre, et Ptolémée l’invita à se rendre à sa cour. Telle était l’affection des Athéniens pour Théophraste qu’Agonidès, ayant osé l’accuser d’impiété, vit presque l’accusation se retourner contre lui. Voici ce qu’il dit lui-même à propos de son jugement, dans une lettre à Phanias le péripatéticien : « Il n’est pas facile de trouver dans une réunion de tous les citoyens les dispositions qu’on voudrait, pas même dans une assemblée choisie ; cependant les leçons dissipent les préjugés ; car aujourd’hui il n’est plus possible de mépriser tout à fait l’opinion et de n’en tenir aucun compte. » Il se donne dans cette lettre le nom de scolastique. Cependant il lui fallut s’exiler pour quelque temps avec tous les autres philosophes, lorsque Sophocle eut fait rendre une loi qui défendait, sous peine de mort, de tenir école sans l’autorisation du sénat et du peuple. Mais dès l’année suivante ils purent revenir : car Sophocle ayant été accusé à son tour comme violateur des lois, les Athéniens rapportèrent le décret et rappelèrent les philosophes afin que Théophraste pût revenir et enseigner comme auparavant……. On lui attribue quelques maximes remarquables : il disait, par exemple, qu’il vaut mieux se fier à un cheval sans frein qu’à un discours sans méthode. Dans un repas, voyant quelqu’un garder un silence absolu, il lui dit : « Si tu es ignorant, tu fais bien ; mais si tu es instruit, tu as tort. » Il répétait sans cesse que de toutes les dépenses, la plus coûteuse est celle du temps. Il mourut vieux, à l’âge de quatre-vingt-cinq ans, après avoir quelque temps interrompu ses travaux. Diogène Laerce».
Avant d’aborder le troisième courant philosophique émergeant en ce IVème siècle avant J.C, à savoir les ''Cyniques'' complétons la liste des scolarques de l’Académie de Platon et du Lycée d’Aristote.
Pour l’Académie, les successeurs de Xénocrate, 2ème scolarques furent successivement : Polémon d’Athènes (de 315à 269 av. J.C) ; Cratès d’Athènes (de à -264 av. J-C…. jusqu’au treizième et dernier scholarque de l’Académie au 1er siècle avant J-C.
Pour le Lycée le deuxième scholarque qui succéda à Théophraste fut Straton de Lampsaque qui fut élu en 288 av. J-C puis il y en eut 8 autres pour finir avec Andronicos de Rhodes, dixième et dernier scholarque du Lycée en 58 av. J-C.
Je présenterai dans un prochain billet consacré aux trois derniers siècles de l’Antiquité, les figures marquantes de ces deux écoles, selon les portraits proposés par Diogène Laërce.
Examinons maintenant le troisième courant de philosophie né ce siècle là : Les Cyniques.
Diogène de Synope est considéré comme le chef de cette école mais ses principes philosophiques étaient cependant largement inspirés de l’enseignement et de la morale d’Antisthène. Diogène Laërce confirme cette filiation intellectuelle : Étant venu à Athènes, Diogène prit les leçons d'Antisthène; et quoique celui-ci le rebutât d'abord, ne voulant point de disciples, il le vainquit par son assiduité. On dit qu'Antisthène menaçant de le frapper à la tête avec son bâton, il lui dit: « Frappe, tu ne trouveras point de bâton assez dur pour m'empêcher devenir t'écouter. »
Antisthène (444/365 av. J-C) Bien que né à Athènes d’un père citoyen grec il ne put avoir la pleine citoyenneté athénienne car sa mère était d’origine Thrace. Voici des extraits du portrait qu’en traça Diogène Laërce :
« Son premier maître fut Gorgias le rhéteur, et de là vient qu’il affecte la forme oratoire dans ses dialogues. Il finit par s’attacher aux leçons de Socrate, et en retira de tels fruits qu’il engagea ses propres disciples à les suivre avec lui. Comme il habitait le Pirée, il lui fallait faire chaque jour un chemin de quarante stades pour venir entendre Socrate. Formé par lui à la patience et au courage, jaloux d’imiter sa noble impassibilité d’âme, il fonda l’école cynique et proclama que le travail est un bien en prenant pour exemple le grand Hercule parmi les Grecs et Cyrus chez les Barbares…..
Antisthène enseignait dans le Cynosarge, gymnase peu éloigné des portes de la ville, et auquel, suivant quelques-uns, la secte cynique doit son nom. Il est le premier, qui se soit contenté pour tout vêtement de son manteau mis en double, et qui ait adopté le bâton et la besace….Antisthène est le seul des philosophes socratiques qu’ait loué Théophraste ; il vante son habileté et le charme irrésistible de sa parole, témoignage qui est confirmé d’ailleurs par les écrits d’Antisthène. Il passe pour avoir inauguré l’austère philosophie stoïcienne:
Antisthène a préparé les voies à Diogène pour son système de l’impassibilité ; à Cratès pour celui de la continence; à Zénon pour celui de la patience; c’est lui qui a jeté les fondements de tout l’édifice. Xénophon dit que sa conversation était pleine de charme et qu’en toutes choses il avait un empire absolu sur lui-même. Ses écrits forment dix volumes, Selon Antisthène, « le plaisir est un bien, et il ne faut pas s'en culpabiliser »; « il faut rechercher le plaisir résultant à l'effort et non celui qui le précède »
Diogène de Synope (410-323 av. J-C). Les principes philosophiques de Diogène étaient largement inspirés d’Antisthène. Diogène cultiva sa morale ascétique tout en la poussant plus loin. Il prônait l’autosuffisance totale et la satisfaction par l’homme de ses besoins primaires uniquement, c'est-à-dire de ceux dont dépendait sa survie. Sa vie fut à l’exemple des principes moraux qu’il prêchait. Il était toujours revêtu de haillons. Il ne se rasait jamais, exprimant ainsi son indifférence pour les biens matériels. Il portait toujours un sac contenant toutes ses affaires et vivait dans un tonneau. Son style de vie provoquant et ses réponses ingénieuses et impertinentes était en parfaite harmonie avec ses principes philosophiques. Cette attitude et ses traits d’esprit alimentèrent de nombreuses anecdotes le concernant.
On mentionne souvent la rencontre d’Alexandre le Grand avec Diogène, en 336 av. J-C. Diogène se trouvait à Corinthe lorsque Alexandre le Grand invita dans l’isthme tous les intellectuels grecs qui l’avaient reconnu en tant que souverain de la Grèce face aux Perses. Mais Diogène ne répondit pas à cette invitation. C’est donc Alexandre qui alla le rencontrer. Il le trouva à côté de son tonneau et lorsqu’il approcha de lui et lui demanda s’il voulait quelque chose de lui, Diogène qui se reposait au soleil, rétorqua avec l’indolence qui le caractérisait : « ôte-toi de mon soleil ». C’est d’ailleurs cette indolence qui lui valut le surnom de chien. (Et son tonneau qui faisait office de niche !). C’est de là que viendrait également et par extension, pour certains le terme « cynisme » qui convient parfaitement à la sincérité impertinente des Cyniques.
Pour ce qui est de son œuvre, elle est contestée. Le mode de vie de Diogène était d’ailleurs peu propice à une activité littéraire. Bon nombre de ses mots d’esprit ont cependant été sauvegardé. Ses principes philosophiques furent populaires durant les années helléniques et Romaines.
Trois citations « Je cherche l’homme » (en référence à l’humain idéalisé de Platon) « Ce que l’homme sobre garde dans son cœur, c’est ce que l’homme ivre découvre dans ses mots » « Supporter la pauvreté est une vertu qui ne s’apprend pas.»
S’il y a beaucoup de philosophes, intellectuels référencés dans le groupe des cyniques et ce jusqu’au troisième siècle après J-C, on ne peut pas dire qu’il y ait vraiment une école structurée, des maitres, des disciples et encore moins des scholarques. Face aux écoles philosophiques dispensant un apprentissage long et technique, le cynisme se présente comme « la voie la plus courte vers la vertu». Pour les cyniques, le simple fait de survivre dans le dénuement suffit à devenir sage. Il n'y a pas de savoir technique supplémentaire nécessaire. Les philosophes de l'école cynique se refuseront toujours aux grands discours, préférant les maximes sibyllines et ironiques, l'efficacité du quotidien, la preuve par le fait et non par la parole. En d’autres termes, la vérité éthique, démontrée par l'expérience et non les vérités théoriques résultant de systèmes complexes.
Parmi les philosophes référencés ‘’cyniques’’ et que l’on peut rattacher au IVème je retiens Cratès de Thèbes (365-285 av. J.-C.). Il a donné tout son argent pour vivre une vie de misère dans les rues d'Athènes. Il a épousé Hipparchia référencée philosophe ‘’cynique’’, elle aussi; et qui a vécu de la même manière. Respecté par le peuple d'Athènes, Cratès est connu pour être le maître de Zénon de Cition, qui fut au début du IIIème siècle av.J-C le fondateur du stoïcisme (dont je parlerai dans un prochain billet). Divers fragments d'enseignements de Cratès nous sont restés y compris sa description de l'état idéal cynique.
Diogène de Laërce : « Diores dit que Diogène persuada Cratès de laisser ses biens en friche, et de jeter à la mer l’argent qu’il pouvait avoir. Il rapporte aussi que sa maison fut détruite sous Alexandre Le Grand. Quelques-uns de ses parents vinrent à plusieurs reprises le solliciter de renoncer à son dessein ; mais il les chassa avec son bâton et resta inébranlable. On lit dans Démétrius qu’il avait placé de l’argent chez un banquier, à la condition de le rendre à ses enfants s’ils n’étaient pas philosophes, et de le donner au peuple dans le cas contraire, persuadé que s’ils étaient philosophes ils n’auraient besoin de rien. ;..
Hipparchie, sœur de Métroclès se laissa aussi prendre aux discours de Cratès. Elle s’éprit d’une telle passion pour sa doctrine et son genre de vie, qu’elle repoussa tous les prétendants, sans tenir compte de la richesse, de la naissance et de la beauté ; Cratès était tout pour elle. Elle menaça même ses parents de se tuer si on ne la mariait avec lui. Ceux-ci prièrent Cratès de la détourner de son dessein : il mit pour cela tout en œuvre ; enfin la trouvant inébranlable, il se leva et plaça sous ses yeux tout ce qu’il possédait en lui disant : « Voilà l’époux, voilà le patrimoine ; réfléchis; tu ne seras ma compagne qu’à la condition d’adopter le même genre de vie que moi.» La jeune fille se décida sur-le-champ ; elle prit le même vêtement que lui et le suivit partout…...
….Il prétendait qu’il faut poursuivre l’étude de la philosophie jusqu’à ce qu’on regarde les généraux comme des conducteurs d’ânes. Il disait aussi que les gens entourés de flatteurs ne sont pas moins abandonnés que les veaux au milieu des loups, parce qu’au lieu de défenseurs les uns et les autres n’ont autour d’eux que des ennemis…. »
(A suivre)