Voyage en Thaïlande..... Bangkok, la Venise orientale.
C'est après une nuit en avion que nous débarquions à l'aéroport Suvamabhumi-Bangkok le 14 mars au petit matin ; une nuit sans sommeil qui m'a permis de lire un passionnant magazine, "Voyages", acheté au Relay de Roissy, qui est consacré à la Thaïlande, un pays envoûtant et mystérieux. Je ferai des emprunts à cette revue, et à deux guides de voyage (Voir et Evasion). Ca sera plus particulièrement vrai pour ce billet car je n'étais pas dans ma meilleure forme pour capter les abondantes informations que nous fournissait notre guide thaïlandais au pseudo anglais que l'on peut franciser en ''Quelques aubaines ''ou encore ''Quelques faveurs'' ce qui était plutôt de bon augure : va pour ''Aubaine'' . Après un accueil gentiment fleuri nous sommes montés dans le car qui nous était réservé pour quitter Suvamabhumi (Terre d'or) et rejoindre Bangkok et le fleuve Chao Phraya (le seigneur des eaux) où nous allions passer la matinée à découvrir, sereinement au fil de l'eau, la capitale de la Thaïlande. Plus de 20 km pour rejoindre le ponton d'embarcadère et donc le temps d'être impressionné par l'aspect tentaculaire de cette mégapole de 14 millions d'habitants, d'une superficie de 7800 km2 (1500 km2 pour la seule Bangkok peuplée de 8 millions d'habitants). Située dans le dellta du fleuve, Bangkok a une altitude moyenne de 2m au dessus du niveau de la mer, ce qui entraîne des inondations importantes en période de mousson. En traversant sa partie la plus urbaine, en venant de l'aéroport, on a l'impression que tout est béton et autoroutes : Bangkok ressemblerait plus à Los Angeles qu'à Hanoi ou même Hô Chi Minh ville. Que de voitures ! Que de chantiers ! Mais finalement le chauffeur nous amèna assez rapidement sur les berges du Chao Phraya en rive droite du fleuve dans le quartier Thonburi et notre perception de Bangkok en fut alors très différente. Après avoir pris place dans un des bateaux-bus nous pouvions, en baillant à loisir, admirer cette ville diverse qui se partage harmonieusement entre le Bangkok traditionnel et le Bangkok moderne.
Le nom de Bangkok a pour origine celui d'un village Ban Kok (village de la prune sauvage) qui était situé dans l'actuel quartier Thonburi. Thonburi fut d'ailleurs la capitale du Siam sous le nom de Bangkok entre 1767 et 1782 jusqu'à ce que le roi Rama 1er déplace le siège du royaume sur l'autre rive du fleuve sous le nom thais de Krung Thep ..... etc... Le nom complet signifiant en français « Ville des anges, grande ville, résidence du Bouddha d'émeraude, ville imprenable du dieu Indra, grande capitale du monde ciselée de neuf pierres précieuses, ville heureuse, généreuse dans l'énorme Palais Royal pareil à la demeure céleste, règne du dieu réincarné, ville dédiée à Indra et construite par Vishnukarn ». La complexité du nom officiel fait que plus de deux siècles plus tard la capitale de la Thaïlande est resté Bangkok pour le monde diplomatique, celui des affaires et du tourisme, sauf pour la peuple thais qui préfère Krung Thep, la grande ville des anges.
Capitale du pays depuis le XVIIIe siècle, Bangkok était par le passé une ville dont l'activité principale était tournée vers le commerce. La présence des khlongs (canaux) y est pour quelque chose : c'est grâce à cette ressouce que Bangkok a pu se développer et compte aujourd'hui parmi les grandes mégapoles de la planète tout en préservant ses merveilles architecturales et en conservant vivantes les traces de son passé.
Nous avons quitté le bateau pour visiter le temple du Wat Arun : Selon la légende, le temple de l'aube porte le nom de la divinité hindoue du lever du jour, Aruna, car c'est à ce moment-là que le roi Taskin arriva ici, en octobre 1767, après avoir quitté la capitale dévastée d'Ayutthaya. Il fit agrandir le temple minuscule qui occupait le site et le transforma en une chapelle royale où Rama 1er installa plus tard le Bouddha d'Emeraude. Rama II et Rama III donnèrent au temple son prang central, haut de près de 80 m et avec une circonférence à la base de 234 m. Son décor de fragments de porcelaine date du règne de Rama IV. Le style du monument, qui dérive de l'architecture Khmère est sans équivalent en Thaïlande.
Avant de quitter ce site nous avons déambulé dans un petit marché de proximité et nous sommes attablés avec notre guide, ''Aubaine'', pour gouter une excellente soupe de crevettes ''Tom yam''. Le car nous avait rejoint et nous pouvions enfin nous rendre à notre hôtel en ce tout début d'après-midi. Deux heures de repos pour déposer nos valises, prendre une douche, quitter nos habits d'hiver et enfiler ceux adaptés au climat thaïlandais (près de 40° pour ce début d'après midi). Vers 15 h 30 nous reprenions le car pour effectuer une courte visite, d'environ deux heures, du quartier chinois. Jadis centre financier de la ville, Chinatown reste un endroit animé, affairé, odorant et bruyant. Entre les deux grandes artères toujours embouteillées de Yaowarat Road et de Charoen Krung Road, éventaires et bazars emplissent un labyrinthe de ruelles. Les étals les plus accessibles bordent Sampend Lane et le Soi Isara Nuphap.
Nous avons déambulé dans cette ambiance commerciale et orientale, première véritable rupture avec notre monde de la veille : là, après la douce transition fluviale, nous étions pleinement en Asie.
A la tombée de la nuit nous avons repris le chemin de l'hôtel avec un bref arrêt, pour la photo, au temple Wat Bencchama Bophit. C'est le dernier grand temple bâti dans le centre de Bangkok. Il marie, avec raffinement, architecture thaïe et influence européenne. Le roi Rama V commanda au prince Naris, un de ses frères, et à l'italien Manfredi, tous deux architectes un nouveau bot et un cloître pour le sanctuaire de l'époque d'Ayutthaya qui occupait le site. Le marbre gris de Carrare, utilisé pour les murs, valut au nouveau wat le surnom de temple de marbre.
De retour à l'hôtel nous avons négligé la promenade en cyclo-pousse de nuit en quartier populaire et ce malgré la promesse de dégustations d'insectes grillés. Nous avons rejoint le restaurant de l'hôtel dès son ouverture pour un souper traditionnel mais raisonnable et avant de rejoindre très tôt notre chambre et les bras de Shakti, l'étoile de nuit (qui me semble être la divinité bouddhiste la plus proche de la Morphée grecque)
Après une bonne nuit de sommeil, peut-être pas encore totalement réparatrice, mais qui, au moins, aura permis de remettre à l'heure locale notre pendule interne, nous avons, dès 7 h, repris la route pour de nouvelles découvertes. Il est certain qu'une seule journée et, qui plus est, dans un état de forme assez médiocre, c'est un peu juste pour se faire une bonne idée de cette gigantesque métropole. Mais nous y reviendrons en fin de voyage pour visiter notamment le Grand Palais et Wat Phra Kéo, le temple du Bouddha d'Emeraude.... Serons nous en meilleure forme après un long et voyage et un retour du nord du pays en train de nuit ?
Pour ce deuxième jour du voyage l'étape était courte, de l'ordre de 180 km, mais fort excitante pour le cinéphile que je suis, car elle nous conduisait sur les rives de la rivière Kwai. Mais je traiterai de cette seconde partie de la journée dans le prochain billet car pour terminer ce premier billet je n'évoque que la matinée de ce 15 mars avec la visite du marché flottant de Damnoen Saduak qui est situé à environ 80 km au sud-ouest de la capitale.
Haut en couleur, le marché flottant est un symbole de la Thaïlande ancestrale, celle où la vie se passait davantage sur les Khlongs que sur les chemins. S'il n'a plus, aujourd'hui, qu'un rôle local pour la vente de produits frais, les thaïlandais les apprécient pour leur athmosphère. Celui de Damnoen est un peu particulier car il est l'un de ceux qui attirent le plus de touristes. Il se présente comme un labyrinthe d'étroits khlong où se serrent des barques manoeuvrées par des femmes en tunique bleue et chapeau de paille conique, la tenue traditionnelle des campagnes. Il se compose en fait de trois marché différents: le plus grand Thon Khem sur le khlong Damnoen Saduak. Sur un khlong parallèle le Hia Kui s'adresse, avec ses vendeurs d'artisanat, aux cars de touristes. Au sud sur un canal plus petit, le Khun Phitak est le moins bondé des trois. Manifestement nous n'avons pas navigué sur ce dernier.