Voyage en Thaïlande : Les merveilles de Sukhothai et la route de Chiang Rai
C'est le jour de la plus longue étape, en car, de ce séjour : plus de 530 km. Une étape très déséquilibrée car si l'on a pu visiter en matinée le plus beau site historique du voyage le reste de la journée ne fut qu'un long transfert vers le nord du pays avec de décevantes tentatives de photos prises du car en roulant et quelques pauses nécessaires.
Moins d'une heure après avoir quitté Phitsanuloke nous étions à « l’aube de la joie », qui est le sens en français de Sukhothaï, la belle siamoise qui fut au XIIe siècle la première capitale du royaume Siam (de 1257 à 1379).
Inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, le parc historique s'étend dans une large vallée gardée par des collines. Ces vestiges rappellent ce qu'était ce Royaume qui s'imposa face à l'empire khmer en déclin pour jeter les bases de ce qui deviendra le Siam, puis la Thailande. C'est le Royaume de Sukhothaï qui est à l'origine de la culture thaïe. Celle-ci a été notamment diffusé par Ramklmlaeng, son roi le plus célèbre qui régna 40 ans (de 1277 à 1317) le père fondateur de la nation thaïlandaise. Après plus d'un siècle de domination, la ville commença à décliner et devint en 1324 un état vassal d'Ayutthaya, la nouvelle capitale.
En arrivant par l'entrée principale de la vieille ville fortifiée on aperçoit de très beaux monuments en latérite. Au centre de la cité se trouvent les vestiges du Palais royal et son sanctuaire le Wat Mahathat. Bâti sous l'ère du premier roi de Sukhodai, il est le plus grand temple, le pôle sprirituel de la cité. On peut y admirer des représentations du Bouddha en pierre et en bronze. Au sud-ouest du Wat Mahathat se trouve le Wat Si Sawai et ses trois prangs et au nord le Wat Traphang Ngoen avec son piedestal de forme carré, son sanctuaire principal et ses statues de Bouddha debout en stuc, déposées en quatre niches. Il y a aussi un monument en honneur du Roi Ramkhamhaeng et sa statue de bronze.
Au nord-ouest signalons le Wat Chana Songgkram, un chedi circulaire et à l'ouest le Wat Traphang Ngoen, un sanctuaire Khmer du XIIe siècle. Enfin à l'est du Wat Mahathat il y a le Wat Trapang Thong, un monastère situé sur une ile au milieu d'un large étang.
Il restait plus de 400 km à effectuer pour atteindre Chiang Rai, où nous allions passer la nuit. Nous sommes passés par Lampang sans traverser la ville qui aurait sans doute mérité qu'on s'y arrête, si j'en crois le magazine "Voyage", pour ses balades en calèche et son centre de soins des éléphants et à la rigueur pour ses temples, mais sur ce point nous avions déja été gâtés le matin. Nous avons juste fait une pause restauration en périphérie de la ville.
Une heure après avoir repris la route nous avons fait un arrêt dans une plantation d'ananas où un brave homme nous fit goûter ses excellents produits, des ananas très sucrés découpés façon sucette : un vrai bonheur !
Deux heures plus tard nous faisions une nouvelle pause, cette fois à Phayo au bord d'un beau lac, le lac de Phayo comme il se doit puique nous étions dans la province de Phayo située au nord de la Thaïlande. La raison essentielle de cet arrêt était le shopping. Pilou est entrée dans le magasin. Moi, je suis resté au bord du lac pour admirer le paysage et me suis retrouvé pour la première fois à pouvoir discuter, en tête à tête, avec notre guide que j'appelle ''Aubaine'' selon la traduction du mot anglais (ou ''Faveur''). Il avait été particulièrement intéressant et pédagogue ce matin lorsque nous avons visité Sukhothai. Cet apès-midi, il avait du aborder des thèmes plus généraux sur le pays et sur ce que nous allions découvrir les prochains jours, le tout accompagné de ses habituelles petites blagues. Il parlait admirablement le français et aimait ponctuer ses propos de proverbes français, toujours à bon escient. Là, nous étions seuls, c'était l'occasion de l'en féliciter : « Aubaine, Tu nous a rappelé tout à l’heure le proverbe : ''une fois n’est pas coutume !'' et pourtant un grand poète français prétendait le contraire : ''une foi est coutume'' …. » Comme il ne comprenait pas, je lui expliquai que ce n’était pas le même mot : « dans le second cas il s’agit de la foi de la religion ». Il comprit mais n’eut pas l’air de trop apprécier. Dommage il aurait pu la ressortir pour un prochain groupe de touristes. Je lui ai précisé que le poète en question était Jacques Prévert (qu'il ne connaissait pas) et qu'il avait encore proposé une autre maxime : « Dans les églises il y a toujours quelque chose qui cloche » Il me regarda d'un air sceptique ; manifestement là, il ne comprenait pas. Je me suis bien gardé de lui fournir une explication car il sait trouver seul des proverbes et des blagues : si ça l'intéresse il finira par comprendre.
Après cet arrêt instructif nous avons repris notre route pour atteindre Chiang Rai vers 19 h. Un hôtel sympa, un restaurant très agréable et pour certains de nos compagnons une soirée de massages thailandais.
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