Ciné-cure… L’Echange, Contre toute attente……etc,
« L’Echange » est un film sorti en 2001 que j’ai revu avec plaisir, à la télévision, la semaine dernière. Par contre je n’ai qu’un souvenir tassez lointain de « Contre toute attente » que j’ai vu en salle, probablement, en l’été 84. Le réalisateur Taylor Hackford n’a réalisé qu’une douzaine de longs métrages dont au moins huit eurent un assez beau succès public ; un succès souvent récompensé dans les festivals, parfois même oscarisé. Hackford méritait donc bien que je lui consacre un billet ciné-cure. Sa filmographie limitée ne m’emmènera pas dans un billet ‘’marathon’’ comme j’en ai fait pour Steve McQueen (1 et 2) et Robert Redford (1 et 2). De plus, les titres m’inspirent déjà pour une possible exploitation annexe, impertinente et caustique, comme j’ai pu en faire, de temps à autre, quand des évènements ou des personnages me gonflaient sérieusement…. Et comme c’est le cas en ce moment, ça me fera du bien de me défouler un peu ……. Mais ça, ça sera pour la fin du billet après avoir sérieusement analysé la filmographie de Taylor Hackford.
J’ai découvert son cinéma en 1983 avec « Officier et Gentleman » vu en salle à Bourg en Bresse. Le réalisateur avait alors 38 ans et, jusque là, avait surtout travaillé pour la télévision. C’est un court-métrage qui le fit connaitre ; avec « Teeage Father » qui avait obtenu en 1978 l’Oscar du meilleur court métrage de fiction.
Deux ans plus tard, en 1980, Taylor Hackford présentait son premier long métrage « Le temps du Rock’ n Roll », un film dont je ne sais rien, à part un titre prometteur, mais que j’aimerai bien découvrir.
En 1982 sortait donc « Officier et Gentleman » avec Richard Gere, Debra Winger, David Keith et Louis Gossett Jr. Ce film obtint un très beau succès commercial, six nominations pour les Oscars dont deux victoires ; Oscar du meilleur second rôle masculin pour Louis Gosset jr et Oscar de la meilleure chanson originale (Up where we belong up de Joe Cocker).
« Zack Mayo, fils d'un sous-officier de marine alcoolique et coureur de prostituées s'engage dans l'armée pour devenir officier aviateur. Il devra faire face au sergent instructeur Foley qui lui mènera la vie dure bien plus qu'aux jeunes recrues de sa section car Zack n'est pas digne à ses yeux de devenir officier. Zack fera la connaissance d'une jeune femme Paula dont il tombera amoureux »
En 1984 Hackford confirmait avec « Contre toute attente » un bon thriller qui marie harmonieusement actions et romance. Au casting on trouve Jeff Bridges, Rachel Ward, James Wood et dans l’un de ses derniers rôles une ancienne star des westerns, Richard Widmark. Il s’agit d’un remake d’un film de Jacques Tourneur Les griffes du passé sorti en 1947. La chanson du film ’’Against All Odds’’ interprétée par Phil Collins remporta le Grammy Award de la chanson de l’année et fut nominée aux Oscars et Golden Globes.
« Jake Wise engage Terry, un ancien joueur de football, afin qu'il retrouve sa maîtresse, la richissime Jessie Wyler. Celle-ci a en effet disparu après lui avoir dérobé 50 000 dollars ! Terry retrouve la jeune femme au Mexique et tout de suite c'est le coup de foudre. Leur bonheur est malheureusement éphémère car Sully, un homme de main de Wise, ne tarde pas à les repérer... »
En 1986 ce fut « Soleil de nuit » avec Mikhail Baryshnikov, Grégory Hines, Hélen Mirren et Isabella Rossellini. Pour ce film Hakkford a reçu son deuxième Oscar de la meilleure chanson, cette fois avec Separate Lives interprétée par Lionel Richie.
« Kolya Rodchenko (Baryshnikov) est un danseur de ballet qui a fui l'Union Soviétique. L'avion qui le transporte à Tokyo doit faire un atterrissage forcé en Sibérie, où il est reconnu par un officier du KGB qui contacte alors un danseur de claquettes afro-américain, Raymond Greenwood (Hines), qui, lui, a rejoint l'Union Soviétique pour ne pas aller au Vietnam. Le but est que Raymond arrive à convaincre Rodchenko de danser à la première de la saison au Kirov. Les deux danseurs qui avaient fait des choix idéologiques et d’expatriation opposés deviennent de grands amis et essayent de trouver le moyen de quitter le pays …. ». Le sujet parait certes, aujourd’hui, un peu daté, mais le film est admirable.
En octobre 1995 sortait « Dolores Claiborne » avec Kathy Bates, Jennifer Jason Leigh et Christopher Plummer. Le film fut récompensé au festival du film américain de Deauville mais aussi pour le Prix Edgar Allan Poe du meilleur film policier. « Dolores est-elle coupable ? A-t-elle sauvagement assassinée l’odieuse bourgeoise pour qui elle a marné comme une damnée pendant quatre décennies ? Franchement au début du film on hésiterait à lui accorder les circonstances atténuantes tant elle a la gueule de l’emploi. Car rien, ni personne pas même sa fille ne semble l’excuser. Mais l’histoire, adaptée d’un roman de Stephen King, dans laquelle on nous embarque est en fait d’un niveau autrement plus subtil. Le scénario tient tout bonnement du chef-d’œuvre. Au-delà de ses aspects polar, il s’agit d’une descente aux enfers des rapports humains et au-delà une remontée vers la lumière….Mais le plus fort du film reste le couple mère-fille que forment Kathy Bates et Jennifer Jason Leigh…….. Studio Magazine ». https://www.youtube.com/watch?v=_B4v2-lLuHE
Taylor Hackford poursuit sa descente aux enfers avec un troisième film consécutif où il annonce la couleur dès le titre « L’associé du diable » qui est sorti en Janvier 1998. Au casting il y a Al Pacino, Keanu Reeves et Charlize Théron. Ce film eut un gros succès commercial dont 1.3 millions d’entrée en France. Il eut quelques récompenses comme le Saturn Award du meilleur film d’horreur. « Une histoire un peu lourdingue ou Pacino est diaboliquement truculent :….. Pour beaucoup le plaisir du film provient de l’évidente jouissance de Pacino à interpréter l’essence même du mal. L’acteur est tout à tour séduisant, décadent, effrayant, pervers, excessif. D’ailleurs certains vous diront qu’il en fait trop….. »
« L’Echange » un thriller géopolitique que j’ai vu à sa sortie en avril 2001. J’ai aimé ce film pour l’histoire, la présence de Russel Crowe, Meg Ryan et peut-être plus encore celle de David Morse un très grand acteur malheureusement trop rare, les paysages d’un pays Andin (J’ai appris ensuite que c’était l’Equateur), le thème, le scénario…. Je pense aussi que le métier du personnage joué par David Morse il y ait aussi pour quelque chose : Il doit construire un barrage !« Employé par une compagnie d'assurances dans les affaires de kidnapping, Terry Thorne (Russel Crowe), négociateur, revient d'une mission en Tchétchénie. Une nouvelle affaire le conduit en Amérique du Sud, où il rencontre Alice Bowman (Meg Ryan), l'épouse de Peter (David Morse), un ingénieur tombé aux mains de guérilleros. Les kidnappeurs réclament trois millions de dollars à l'entreprise de Peter, mais celle-ci vient de faire faillite, et le contrat couvrant les enlèvements n'a pas été renouvelé. Terry ne peut dès lors plus négocier et doit donc abandonner l'affaire. Touché par le désespoir d'Alice, il décide pourtant de rester, entreprend de négocier la rançon en son nom et tombe peu à peu amoureux d'elle... » Le film présente quand même une faiblesse : « Situer l’action dans un pays de fiction était une erreur. Pour maintenir la tension, sous-tendue par un contexte politique, requiert plus d’authenticité…. Studio Magazine.»
https://www.youtube.com/watch?v=bAh1g6QLv78
Le 23 février 2005 arrivait dans les salles française le chef d’œuvre de Taylor Hackford, le biopic « Ray » magnifiquement interprété par Jamie Foxx, mais soyons honnête avec les autres acteurs et actrice d’un casting parfaitement réussi. Il y a Jamie Foxx, Kerrty Washington, Regina King, Clifton Powell, Harry Lennix….. Ce film obtint 6 nominations pour les Oscars mais surtout il remporta 2 Oscars : meilleur acteur pour Jamie Foxx et meilleur son.
« Soyons clair, ce qu’on adore dans Ray, outre la musique de Ray Charles, c’est Jamie Foxx. Il n’imite pas le génie de la soul, il est Ray Charles. Studio. »
« Jamie Foxx incarne magnifiquement le musicien mort en 2004, après avoir collaboré au film. Loin de l'hagiographie, le réalisateur Taylor Hackford retrace l'itinéraire de l'artiste et de l'homme et évite les embûches en ne quittant jamais son axe principal : la musique. Le Monde. »
« Hackford se montre beaucoup plus à son avantage avec les nombreuses scènes musicales, brillamment filmées, qui régalent les yeux autant que les oreilles. Sa maîtrise du sujet est impressionnante quand il utilise les chansons et les éléments biographiques en contrepoint pour enrichir le portrait de l'artiste et ouvrir des perspectives sur son processus créatif. Première. »
« Un beau, un très beau film sur la carrière exceptionnelle d'un musicien passionnant, émouvant et inspiré (...) Loin de tomber dans le chromo, le mélo ou la biographie pour fans, Taylor Hackford réalise là un portrait humain d'une réelle profondeur et d'une belle justesse. Figaroscope »
Il me reste encore deux films de la filmographie d’Hackford à mentionner mais je ne les ai pas vus.
« Love Ranch » en 2010 une romance avec Helen Mirren et Joe Pesci. Il semblerait que film ne soit pas sorti en France. Sur le site d’Allo-ciné il y a les commentaires de quelques spectateurs qui ont des avis partagés mais aucune critique de la presse.
« Parker » un film d’action sorti en 2013 avec Jason Statham et Jennifer Lopez. Toujours sur Allo-ciné, on relève que les critiques presse sont plutôt unanimes et médiocres tandis que les spectateurs sont en moyenne un peu moins sévère mais plus partagés.
Ces deux deniers films semblent être des commandes ‘’alimentaires’’. On note aussi que, depuis « Ray », Hackford travaille beaucoup plus pour la télévision que pour le cinéma.
Constat : Hackford a réalisé douze longs-métrages entre 1978 et 2010. J’ai vu sept de ces films et disons qu’il en a six que j’ai bien apprécié voire adoré (ce sont ceux pour lesquels je propose un lien vers une vidéo bande annonce. (Dommage pour Al Pacino, c’est celui que j’ai écarté)…. Parmi les films que je n’ai pas vu il n’y a que « Les princes de la ville » et « Le temps du Rock’ n Roll » que je serais assez curieux de découvrir. Il y a aussi un documentaire musical de 1988 pour la télévision consacré à Chuck Berry « Hail ! Hail ! Rock’n’ Roll »
Ce boulot de critique terminé je vais parler d’autre chose comme je le faisais assez souvent à l’époque de Sarkozy (à titre d’exemples 1 et 2 ). J’ai pratiquement arrêté depuis qu’Hollande est président : juste un désaccord acté avec Montebourg en qui j’avais, un temps, cru et qui depuis m’a beaucoup déçu. Quand à Hollande, malgré le fait qu’il soit sympa et de gauche, je n’attentais pas grand-chose de sa part en 2012 et finalement…… je trouve qu’à défaut d’avoir tout réussi, loin de là, il est plutôt courageux d’avoir choisi une ligne sociale réformiste et réaliste.
Alors que dire des titres ? Pour ce qui est de « Contre toute attente » je viens d’en parler : C’est la ligne économique choisie par François Hollande courant 2013. Je pourrai même rajouter le superbe but de Dimitri Payet, ce soir à la 89e minute du match France Roumanie de l’Euro, alors que j'étais entrain de me relire et corriger ce texte et plus surprenant que je ne suis pas un fan de foot : j’ai quand même partiellement suivi ce match. Ah, si les ‘’manchots’’ pouvaient sortir les français de la sinistrose !
Voyons maintenant le film « L’Echange » avec deux interprétations possibles. D’abord le titre original Proof of Life, preuve de vie, qui s’applique à la CGT qui emmerde beaucoup de monde depuis quatre ou cinq semaines et plus particulièrement les franciliens avec la grève de la SNCF. Un syndicalisme archaïque en voie de disparition qui veut montrer qu’il n’est pas mort car, en bandes, il gène encore.
Mais le titre français « L’Echange » concerne surtout l’exécutif et plus particulièrement Manuel Valls que par ailleurs je respecte et soutiens. Mais je ne suis pas du tout d’accord avec le cadeau qu’il vient de faire à la moribonde CGT et surtout à son leader moustachu. Sous prétexte de mettre un terme à la grève de la SNCF à la veille de l’Euro et de libérer les dizaines de milliers d’otages, principalement franciliens, Manuel s’est avéré être un médiocre négociateur : Il a poussé le président de la Sncf à revoir à la baisse son projet de réforme sociale et le transport ferroviaire français va continuer à perdre de la compétitivité. La SNCF va continuer à faire des déficits que l’Etat prendra en charge mais la CGT n’a pas stoppé son mouvement ultra minoritaire (7.5% de grévistes aujourd’hui.) et continue à se pavaner sur les chaines d’information contre la loi travail qui ne concerne pas les cheminots. Bien joué Manuel, tu as presque fait aussi bien que ton prédécesseur face aux ‘’ Bonnet rouges bretons’’.
(A suivre)