Saga-Néo-Calédonienne..... 3ème et 4ème jours : suite de visite du Grand Sud et de Nouméa.
Pour la troisième journée de notre séjour en Nouvelle-Calédonie nous avions retenu de nous rendre à Prony, Yaté et aux chutes de la Madeleine. Nous avons fait le choix du plus court chemin pour rejoindre Prony à savoir la RP 2, or cette route devient, après Plum, une piste assez délicate à emprunter avec une voiture aussi basse que la Peugeot 208. Il m’a fallut rouler doucement, tout au long de la partie appelée la plaine du champ de bataille, pour passer les bosses et gués sans toucher, sur cette piste défoncée par les camions et engins de chantier dans cette zone d’extraction de minerais. Finalement (ouf !) je m’en suis bien tiré mais, heureusement que c’était un dimanche et qu’il ne pleuvait pas. Le village de Prony est chargé d’histoire, témoignant du passé colonial, pénitentiaire et minier de la région.
Le capitaine de la frégate qui localisa la baie en novembre 1854, probablement à court d’imagination, lui donna le nom de son navire, qu'il devait à un scientifique hydraulicien et encyclopédiste français, le baron Gaspard Prony décédé en 1839. Quelques années plus tard avec le rattachement de la Nouvelle-Calédonie à la France (septembre 1853) et l’implantation de Fort de France (qui devient Nouméa en 1863) les marins avaient relevé que les côtes de la baie voisine de Prony étaient riches en bois. Un officier y fut détaché, accompagné d’une trentaine de bagnards. En 1873 l’Artillerie cédait Prony à l’administration pénitentiaire qui y déporta les détenus. L’effectif du pénitencier s’éleva alors à 130 personnes. Une jetée de 45 m servait au chargement du bois sur les bateaux. Cette activité fut arrêtée en 1907 et le village abandonné. En 1953 une compagnie minière racheta le site pour exploiter des gisements de fer. Cette nouvelle activité se prolongea jusqu’en 1968. Depuis le village, quasiment abandonné, n’est plus qu’un lieu de passage pour quelques touristes curieux, comme nous, de résidents de Nouméa qui viennent y passer un week-end, dans de vieilles bâtisses rénovées mais sans commodité. Sur place il n’y a aucune possibilité de restauration : il faut y venir avec son pique-nique.
En fin de matinée nous reprenions la piste en direction de la Capture pour rejoindre Yaté. La piste était meilleure que celle de ce matin et finalement nous sommes arrivés assez rapidement à la bifurcation avec la RD3, en bordure du lac Yaté, pas très loin de l'entrée du parc de la rivière Bleue où nous étions la veille. Nous avons pris à droite pour rejoindre le col de Yaté le temps de faire quelques photos et nous descendions vers la côte.
Yaté est une grande-petite commune: grande par la superficie 1338 km2 . ( C'est la plus étendue de Nouvelle Calédonie et la 15ème de France ) mais peu peuplée (1730 habitants). Il n'y a pas non plus de lieu de restauration (pas même de vendeurs de brochettes en bord de route, du moins ce jour-là). Il y aurait deux petites épiceries, mais on ne les a pas trouvé (C'était dimanche). Nous avons trouvé la Mairie puis on a filé vers le sud en direction de Goro mais sur seulement une quinzaine de kilomètres. En bord de mer les paysages arides laissent la place à une végétation luxuriante. Les panneaux indicateurs nous informent que les hameaux traversés sont ceux des tribus kanaks Wa et Touarou. Mais nous ne croisions personne et décidâmes de repartir en direction du col où nous avons expédié un frugal pique-nique avant de partir à la recherche des chutes de la Madeleine.
Nous reprîmes donc la route de Prony, sur 10 km après avoir quitté la RD 3 pour trouver le panneau indiquant la parc et les chutes de la Madeleine. Dans l'autre sens, en venant de Prony, ce n'est pas indiqué, c'est dire si il y a peu de monde faisant le circuit dans ce sens. Ce parc de 400 ha se distingue par sa richesse botanique (on y dénombre 168 espèces végétales dont 95% sont endémiques à la Nouvelle-Calédonie.). Clou du spectacle : Les chutes de la Madeleine, accessibles en quelques minutes à pied depuis l'entrée. Un magnifique paysage !
Ensuite nous avons repris la route du logis par la RD 3 et 17 h 30 nous étions à Païta.
Lundi nous sommes restés à Nouméa : il nous fallait réserver les billets pour rejoindre, mercredi, en ferry l'île des Pins. Il nous fallait aussi connaître un peu mieux cette ville qui est quelque peu décevante en première impression comparativement à d'autres villes françaises d'outre mer, Cayenne, Fort de France, Point à Pitre, St Denis de la Réunion et on le verra ensuite Papeete. Nouméa est un univers à part, peu représentatif du reste de la Nouvelle-Calédonie. On pense arriver dans une lointaine bourgade des mers du Sud, mais c'est une cité sophistiquée qui se dévoile, sertie dans un magnifique écrin naturel, entre collines, baies, plages, mangroves, forêts, lagon turquoise et criques... Pas de choc culturel : l'influence mélanésienne et le brassage ethnique ne sont pas vraiment perceptibles dans cette capitale très occidentalisée, qui rassemble la moitié du territoire. Nous avons passé la fin de matinée en bord de l'Anse Vata, puis après nous être restaurés, le début d'après midi à la baie des citrons où je me suis esquinté la plante des pieds malgré mes sandales en m'approchant trop près des coraux ou plutôt parce que je ne pensais pas qu'ils étaient aussi près de la plage.
Malgré cet inconvénient, nous avons beaucoup marché ce lundi entre corniche, port, rond point De Gaulle, place des cocotiers et quartier asiatique.