Saga Tahitienne........ Visite de la côte est de Tahiti Nui et la côte nord de Tahiti Iti

22 Décembre 2016 , Rédigé par niduab Publié dans #saga africa

Depuis la veille, nous avions un véhicule ; il était temps de partir à la découverte de Tahiti Nui. C'est la côte est qui nous avait le plus tapé dans l'oeil hier lors de notre rapide tour-découverte de l'île, ce fut donc notre choix de ce vendredi 14 octobre : d'abord Tahiti Nui de Papeete à Taravao puis dans l'après-midi la côte nord de Tahiti Iti, la presqu'île de Taiarapu.

C'est dans la baie de Matavai qu'ont débarqué en 1767 les premiers Européens emmenés par le navigateur Anglais Samuel Wallis. Deux ans plus tard c'est un autre navigateur anglais, James Cook, qui accostai. C'est lui qui baptisa, Pointe de Vénus, la bande alluvionnaire qui ferme en partie la baie de Matavai, après avoir vu, en ce lieu avec l'astronome Green, le passage de Vénus. Tous les navires européens mouillaient dans cette baie paisible avant que Papeete ne prennent son essor dans les années 1880. C'est ici que débarquèrent aussi en 1797 des missionnaires protestants britanniques chargés d'évangéliser les populations tahitiennes. C'est aussi là que, en 1788, le Bounty relâcha le temps de faire le plein de fruits et de plants d'arbres à pain. La jolie plage de sable noir, ombragée par les grands ''aito'' l'arbre à fer emblème de Oro le dieu de la guerre ; une plage très fréquentée le week-end. Toute cette zone fait partie de la commune de Mahina qui compte environ 15.000 habitants.

Nous avons repris la route côtière en faisant quelques pauses sur ces plages où nous avions vu la veille, en soirée, quelques jeunes faire du surf. Un peu plus loin à Papenoo débouche la plus grande rivière de l'île. C'est aussi le point de départ d'une piste traversière de 40 km de long qui ne peut être faite qu'avec un 4x4 et un chauffeur très expérimenté. Nous n'avions pas retenu cette excursion au programme et nous l'avons beaucoup regretté. Après Papenoo, la côte, plus escarpée, est bordée de falaises. Nous nous sommes arrêtés au trou du souffleur, à Arahoho. A cet endroit la mer s'engouffre dans des fracturation de falaise pour ressortir, comprimée comme un geyser le long de la falaise dans un grondement assourdissant. A 200 m du trou du souffleur, une piste remonte la vallée de la Vaiputu sur environ 1km. Après avoir laissé la voiture au parking nous avons passé un petit pont nous nous sommes trouvé face à la haute cascade de Vaimahuta. Un panneau raconte la légende de Fauai la fille d'un chef tyrannique qui réussit à échapper aux contraintes coutumières grâce aux trois cascades. C'est au retour vers le parking que nous eûmes la plus belle surprise de ce voyage. Nous croisions un groupe de touristes qui venaient d'arriver ...... Tout à coup une dame vint à notre rencontre pour nous saluer : « Vous ne me reconnaissez pas ….. Nous étions ensemble à Cuba en février 2015.... ». Bien sûr que nous nous rappelions de ces compagnons de voyage si sympathiques et avec qui nous avions gardé des liens par internet. C'était incroyable cette improbable rencontre au bout du monde, d'autant qu'eux, en croisière, ne passaient que cette journée à Tahiti avant de poursuivre une périple polynésien. Bien sûr ce ne fut qu'une brève rencontre, mais si extraordinaire. Mahaena fut le théâtre en 1844 la première bataille d'un conflit franco-tahitien. Une révolte contre le début de la colonisation française s'était manifestée dans cette partie de l'île. Le 17 avril 1844, a peine débarqués des navires L'Uranie et Phaeton, quelques 500 soldats français réprimèrent radicalement l'insurrection. Je pense aujourd'hui que cette triste histoire est bien loin. Toujours est-il que les pêcheurs qui s'activaient sur la plage à tirer les filets de pêches, n'ont pas refusé que je leur donne un petit coup de main, plus théâtral qu'efficace. On aperçoit au large de Hitiaa les deux ilots où, le 6 avril 1768 (soit un an avant Cook), le Français Bougainville, fit jeter l'ancre à ses deux navires, La Boudeuse et l'Etoile. Le mouillage n'étant pas sûr , l'escale ne dura que neufs jours, le temps pour l'explorateur de prendre possession de l'île au nom du roi Louis XV. Nous nous sommes arrêtés à Taravao pour déjeuner avant de passer l'isthme et nous rendre sur la presqu'île Tahiti iti ou Taiarapu.

Saga Tahitienne........ Visite de la côte est de Tahiti Nui et la côte nord de Tahiti Iti

A la sortie de Taravao on traverse d'abord Afaahiti, principale commune maraîchère de Tahiti. Puis viennent Pueu et enfin Tautira à l'embouchure de la Vaitepiha. Cook mouilla dans cette anse lors de ses voyages de 1773 et 1777. Des franciscains y vinrent à partir de 1774. Au siècle suivant l'écrivain écossais, Robert Louis Stevenson qui visitait les îles du pacifique, y mouillait son yacht « Cosco » en 1888. Pour l'auteur de l'île au trésor qui s'intégra formidablement bien à la vie locale lors de son séjour de deux mois, se trouvaient à Tautira ''le paradis et le peuple le plus aimable du monde''. Il écrivit Lettres des Mers du Sud en 1891. A Tautira se terminaient les 18 km de route revêtue de la côte nord-est de la presqu'île. Au delà débute et pour seulement une dizaine de km un chemin qui longe la côte. Pour atteindre le plateau de Taravao il faut revenir sur Afaahiti. Le plateau est desservi par deux voies qui se rejoignent au sommet. Nous avons pris celle du Pk3 ; après quelques lacets nous arrivions à un belvédère aménagé qui offre une vue somptueuse. En redescendant ensuite par la route des pâturages nous croisons de très belles vaches. Un petit coin de Limousin en Polynésie. Nous sommes rentrés sur Papeete par la même route est, nous nous sommes arrêtés seulement pour photographier quelques jolies églises et quelques arbres originaux. En arrivant à Papeete, nous nous sommes rendus à l'hôtel où nos amis du voyage à Cuba étaient logés, mais ils étaient sortis en ville..... Nous n'avons pas trop cherché à les trouver, car il ne peut pas y avoir deux miracles dans une même journée.

Vendredi matin nous sommes allés au marché central de Papeete et si, il ne peut y avoir deux rencontres-surprises le même jour, il faut bien reconnaître que c'est possible en 24h : cette fois c'est Maria Cruz que nous avons retrouvée alors que nous la pensions du côté de Bora Bora. C'est une sympathique espagnole qui a partagé avec nous les problèmes d'Air Calin et les attentes à Nouméa. Elle craignait que son programme de visites des îles polynésiennes en soit affecté, ce qui fut manifestement le cas, puisque elle était restée toute la semaine à Tahiti et en repartait le lendemain matin. Nous nous sommes aussi baladés dans Papeete, le long du port d'où nous avons aperçu le bateau de croisière qui allait emmener nos amis de Cuba vers d'autres horizons.... jusqu'aux Marquises... Veinards ! L'après midi, nous sommes allés visiter le musée de la Polynésie avec Maria Cruz. Après lui avoir fait nos adieux, en fin d'après-midi, nous nous sommes préparés pour une soirée en ville. Un dîner ''local'' aux roulottes avec Catherine et son mari Marquisien ; Catherine étant la soeur de Valérie, la meilleure amie de notre fille Cécile. Une très sympathique soirée !