Voyage en Equateur ........ Une journée complète à Cuenca

5 Mai 2017 , Rédigé par niduab Publié dans #voyages

Nous sommes arrivés la veille au soir à Cuenca, la ville aux quatre fleuves, et en ce huitième jour de notre périple équatorien nous avons une journée pleine à consacrer à la capitale de la province d’Azuay, la troisième ville la plus importante d'Équateur. Mauricio est venu nous chercher à l'hôtel dès 8h et nous a conduit immédiatement au mirador de Turi qui est situé sur une colline au sud de la ville d'où l'on a une vue panoramique sur toute la ville. Chemin faisant, puis arrivé au mirador il nous présenta cette ville majestueuse. A la fois figée dans le passé et ancrée dans le présent, Cuenca possède un charme colonial indéfinissable et son centre historique témoigne du faste de cette époque. Elle est d'ailleurs inscrite au patrimoine de l'humanité depuis 1999.

La ville fut fondée en 1557 par Gil Ramirez Davalos, gouverneur de Quito, sur ordre du vice-roi du Pérou, Don Andres de Mendoza. A l'origine, Cuenca fut la ville inca de Tomebamba, considérée comme le berceau du roi Huayna Capac, elle-même bâtie sur ce qui fut Guapdondelig qui signifie « plaine grande comme le ciel », citée du peuple Cañari. Les Incas venus du sud, l'appelèrent Paucamba, vallée fleurie. A l'époque de la colonisation, des artisans espagnols y installèrent des écoles d'art (architecture, sculpture, et peinture) jadis réputées dans toute l'Amérique latine. Elles sont à l'origine des trésors artistiques de la ville.

Nous profitons d'être au mirador de Turi pour visiter une proche entreprise artisanale de porteries et céramiques. Ensuite nous avons repris la voiture pour redescendre dans la vallée pour rejoindre, au nord de la ville l’avenue Gil Ramez Davalos où se trouve la fabrique de chapeaux « Panama » de la famille Ortega. Contrairement à ce que l'on pourrait croire le fameux chapeau panama est d'origine équatorienne. L'origine du paja toquilla remonterait à quelques millénaires (avant J.C). Les espagnols l'adoptèrent dès le début de la colonisation et en firent la promotion sur tous les grands chantiers de construction en Amérique latine et notamment lors des travaux du canal de Panama. Pilou a essayé quelques chapeaux qui lui allaient très bien mais n'a pas su se décider « Je ne le mettrai sans doute jamais » Dommage ! Nous avons rejoint ensuite le centre historique de Cuenca, redescendant l'avenue Davalos puis la calle Barrial Blanco et enfin l'avenue Gran Colombia.... Bientôt nous étions arrivés devant la l'église San Sebastian. De style néoclassique cette église est une des plus anciennes de Cuenca puisqu'elle fut bâtie sur les bases d'une chapelle datant de 1578 sur la Plaza San Sebastián, une belle place entourée de belles maisons de style colonial. Nous avons pu apprécier l'architecture originale de cette église avec une seule tour de style baroque sur le côté droit de la façade principale. Le quartier où se trouve l'église San Sebastián est l'un des plus traditionnels de Cuenca et, de l'autre côté de la plaza il y a de beaux édifices d'architecture coloniale parmi lesquels un bâtiment construit en 1876, une ancienne prison, qui accueille aujourd'hui le musée d'Art Moderne.

Voyage en Equateur ........ Une journée complète à Cuenca

Nous nous sommes ensuite rapprochés du parc Calderon en empruntant la Calle Mariscal Sucre. Cette petite balade piétonnière nous a permis d'acheter une souris d'ordinateur et de nouvelles piles pour l'un de nos appareils photo. Les précédentes ''locales'' achetées à Alausi m'avait permis de faire une dizaine de photos. Nous voici arrivés au Santuario Mariano, une petite église moderne mais de style colonial. Et au marché aux fleurs. Nous nous sommes ensuite dirigés vers la nueva catedral de la Inmaculada Conception, que nous avons visitée. Elle est considérée comme l'une des plus belles cathédrales d'Amérique du sud. Sa construction commencée en 1855 ne dura pas moins de 120 années. Cet imposant édifice qui mêle plusieurs styles architecturaux (roman, gothique et renaissance) se voit de loin grâce à ses trois coupoles bleues. L'intérieur ne laisse pas indifférent. Dans les nefs latérales prédominent les vitraux de Guillermo Larazabal. Au centre le grand baldaquin de style baroque et les colonnes salomoniques rappellent ceux de la basilique Saint-Pierre du Vatican. La façade est sertie d'une porte centrale sculptée par Elis Palacio. Le sol est en marbre de Carrare. La cathédrale n'a toutefois pas pu être terminée : les cloches trop lourdes n'ont jamais pu être installées dans le clocher. Le parvis de la cathédrale donne sur le très agréable parc Abdon Calderon au centre duquel se trouve un monument à la mémoire de ce héros de la guerre d'indépendance, jeune soldat engagé volontaire né à Cuenca, mort à 18 ans suite à ses graves blessures reçues lors de la bataille de Pinchincha (juin 1822). De l'autre côté du parc Calderon se trouve l'ancienne cathédrale, l'église El Sagrario : Pendant l'époque coloniale, l'église principale (telle qu'elle est surnommée) était le centre de culte religieux de la ville et constituait la paroisse des Espagnols. Les pierres de taille proviennent des ruines du Tomebamba, et ont servi de ciment et de base pour les murs. L'église principale est devenue une cathédrale à la fin du XVIII^e siècle (décision de l'évêché). Aujourd'hui, l'église conserve sa structure coloniale basique malgré de nombreuses transformations réalisées aux XIX^e et XX^e siècles. A l'intérieur, elle compte 3 nefs, un autel central et 7 latéraux. On y reconnaît très bien les styles baroque et renaissance.

Nous avons poursuivi notre chemin en remontant la calle del presidente Cordova en passant devant de beaux édifices comme? La Mairie, la Banco Ecuador et la corte de justicia. Quelques centaines de mètres plus loin nous atteignions l'église San Francisco calle Padre Aguirre. Cette église fut construite par les franciscains au cours des premières années de la colonisation (fin du 16ème siècle. Cet ordre est resté à Cuenca jusqu'en 1860. L'église fut ensuite remodelée mais le grand retable de l'autel et la chaire de style baroque, dorés à l'or fin de l'époque coloniale ont été conservés.

Après cette visite Mauricio est allé récupérer son véhicule garé près de la plaza San Sebastian tandis que nous poursuivions notre balade en descendant la calle del presidente Borrero jusqu'au croisement avec la calle Larga où Mauricio devait nous rejoindre.

De la calle Larga nous rejoignons rapidement le musée des cultures aborigènes qui se trouve à l'intersection avec la calle Mariano Cueva. Sur le patio central il y a le restaurant où nous allons déjeuner. Il est près de 13 h et je pensais que l'on aurait du commencer par ça, mais nous sommes les premiers clients et le restaurateur a besoin d'un peu de temps, le musée passera donc en premier à mon grand regret. Dans ce musée quelques 5.000 pièces sont exposées. Toutes illustrent les périodes de l'histoire précolombienne. L'exposition, issue d'une collection privée, est la plus intéressante de la ville en terme d'archéologie. Nous sommes à proximité de l'église de Todos los Santos. Je me souviens d'en avoir déjà pris des photos ce matin, de la voiture mais sans s'y arrêter. A l'époque de la colonisation se trouvait à cet emplacement une chapelle où a été célébrée la première messe après l'arrivée des Espagnols. L'église actuelle a été construite en 1924 et présente un style éclectique. Sur la façade, se distingue la grande tour du clocher, de style Renaissance. Une croix de Todos los Santos se trouve sur le parvis au niveau de l'entrée principale.

Il n'existe aujourd'hui plus que deux sites archéologiques Incas (ou Cañari) dans Cuenca : les ruines de Todos los Santos le long de la Calle Larga et un peu plus loin, le long de cette même rue, les vestiges de ce qui serait l'emplacement de l'ancienne Tomebamba Inca ont été récemment mis à jour.

Le Barranco (le ravin) de la rivière Tomebamba constitue la séparation géographique naturelle entre le centre historique de la ville et la partie résidentielle moderne. Les maisons qui sont bâties le long de ce lieu de promenade sont, pour la plupart, des habitations privées.

El Puente Roto (le pont cassé) est le plus ancien pont de la ville. Il fut construit entre 1840 et 1850 et reliait la Cuenca historique avec la partie basse de la ville. Le 3 avril 1950 une très grande crue du Tomebamba emporta la moitié de l’ouvrage

En fin d'après-midi, Mauricio nous reconduisit à notre hôtel, Inca Real, pour une petite pause, puis il vint nous rechercher pour aller dîner au restaurant Raymipampa, très côté par cuencanais et les touristes et effectuer une petite balade sous les arcades du centre historique.