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Ciné-cure… Les films tirés de romans de John Grisham

29 Juin 2017 , Rédigé par niduab Publié dans #ciné-cure

Rien de tel qu’une bonne canicule pour se replonger, en début d’après-midi ventilés, dans des grands films des années passées. J’ai bon nombre de DVD qui permettent cet exercice agréable et reposant. Et si, en plus, on a la chance d’avoir dans sa bibliothèque, en collection de poche, les romans d’où sont tirés ces films dont on peut relire avant quelques pages où chapitres on arrive avec un tel programme, à passer une excellente semaine. C’est ce que nous, chanceux retraités, avons pu faire récemment avec les films tirés des romans de John Grisham.

 

En Septembre 1993 sortait en France, trois mois après sa sortie aux États-Unis, le film  « La Firme » réalisé par Sydney Pollack avec au casting, Tom Cruise, Gene Hackman, Ed Harris, Jeanne Tripplehom et Holly Hunter. Il faut noter que ce 1er film concerne le 2ème roman de Grisham qui parut en 1991 (1992 en France). John Grisham contribua d’ailleurs à l’adaptation en scénario. Ce roman reste 25 ans après sa parution dans le top 100 des meilleurs polars américains (à la 42e place)

« La Firme. Il est jeune, beau et brillant et figure parmi les cinq meilleurs lauréats de la fac de droit d’Harvard. Inutile de dire que Mitch McDeere croule sous les alléchantes propositions des plus éminents cabinets de Wall Street et de Washington. Et pourtant cet ambitieux avocat va choisir, contre toute attente, une firme plus modeste du Tennessee, dont l’atmosphère familiale l’a séduit. Un choix malheureux puisqu’il va vite se rendre compte que cette ‘’famille’’ l’est surtout au sens sicilien.

Non ! Vous n’en saurez pas plus, car l’intérêt principal du film réside justement dans la mise en place de l’intrigue. Le dénouement est quant à lui beaucoup plus classique et en tout cas plus prévisible…. Aidé par une mise en scène efficace et de brillants personnages secondaires, le film déjoue néanmoins la plupart des pièges que la difficile adaptation du roman de John Grisham pouvait lui tendre. Laurent Tirard Studio Magazine »

J’ai revu avec plaisir ce film en DVD. (Vidéo de la B.A.) Il n’a guère vieilli et même si certains passages sont quelque peu longuets, il est magnifiquement porté par l’ensemble des acteurs. Il fut nominé deux fois aux oscars : Holly Hunter meilleur actrice dans un second rôle et pour la musique de Dave Grusin.

J’ai déjà quelque peu évoqué la carrière de Sydney Pollack sur ce blog dans plusieurs billets ciné-cure et notamment les deux billets consacrés à Robert Redford (lien 1 & 2) avec qui il a tourné sept fois.

 

En mars 1994 sortait en France « L’affaire Pélican » quatre mois après sa sortie aux États-Unis. Un film réalisé par Alan J.Pakula avec Julia Roberts, Denzel Washington et Sam Shepard. Le roman n’était paru que deux ans plus tôt (et en France 3 mois avant) et c’était le 3ème roman de Grisham.

Je reporte ci-après la critique de Christophe d’Yvoire que je partage sur le fond mais que je trouve quand même un tantinet excessive dans la mesure où il s’attache surtout à la performance de Julia Roberts. Un amour déçu en quelque sorte : « Après trois ans d’absence, le retour de Julia Roberts, à l’écran aurait du être un évènement. Mais il est des come-back tant attendus qu’ils ne supportent pas l’à peu-près, et c’est malheureusement le cas de ce film filmé à la pépère par Alan J. Pakula d’après un scénario pour le moins rocambolesque. Après l’assassinat de deux juges de la cour suprême des États-Unis, une jeune étudiante en droit élabore une thèse selon laquelle les coupables seraient des proches de la Maison Blanche. Si cette supposition a le don d’épater son professeur et amant. Il déclenche un engrenage politico-mafieux qui lui vaut d’être aussitôt poursuivie par une horde de tueurs professionnels…… Une intrigue politico-policière un peu trop grosse et on obtient un film incolore, indolore, balisé de bout en bout qui ne laisse guère de place au dérapage….».

Il est vrai que las acteurs de ce film sont mal dirigés. Denzel et Julia déçoivent un peu, il y a tellement de films où ils ont fait mieux…. Mais ça reste quand même un bon divertissement (Vidéo de la B.A). J’ai aussi parlé du réalisateur Alan J.Pakula dans très ancien billet ciné-cure (lien)

 

En décembre 1994 arrivait, en France le 3ème film tiré d’un thriller de Grisham, « Le client ». Le film était sorti en Juillet 1994 aux Etats-Unis et le polar dont il est tiré avait été publié courant 1993. C’était 4ème best-seller de Grisham, poule aux œufs d’or d’Hollywood. Cette fois c’est Joël Schumacher qui se colle à la réalisation avec dans les rôles principaux Susan Sarandon et Tommy Lee Jones et comme héros de l’histoire un gamin de 12 ans Brad Renfro (*) … Il faut croire que cette succession de films tirés des romans de Grishan a déplu à la rédaction de Studio Magazine qui, une nouvelle fois, démoli le film avec une critique de Jean Pierre Lavoignat intitulée ‘’Trop, c’est trop’’ :

« Le client est un jeune garçon détenteur d’un lourd secret que lui a confié un homme étrange avant de se suicider. Il ne veut pas céder aux interrogations de la police parce qu’il sait qu’il risque sa vie, aussi, demande-t-il, pour l’assister dans sa résistance, les services d’une avocate à qui, méfiant,  il va également donner du fil à retordre….. Ce nouveau film de Joël Schumacher aurait pu, grâce à un scénario plein de rebondissements, une intrigue en béton et un savoir faire en or, être un film distrayant qui, en une seconde, vous entraîne dans un autre monde et vous laisse lors que la salle se rallume ému et satisfait. Hélas, les atouts du film deviennent vite ses propres handicaps. A force d’efficacité recherchée, de séduction annoncée et d’émotion forcée, on ne voit plus que les ficelles d’un film transformé en machine à plaire…. Heureusement il y a les acteurs, le petit garçon bien sûr et surtout Tommy Lee Jones et Susan Sarandon. Pétillant et séduisant, leur duel nous vaut quelques instants de jubilation….. » ).(Vidéo de la B.A).

Susan Sarandon fut nominée pour les Oscars et fut désignée meilleure actrice pour lors des BAFTA Awards 95. (*) Brad Renfro tourna dans plusieurs films dans des rôles de jeune (dont Sleepers)…. Mais il est mort brutalement à 25 ans.

 

Joël Schumarer récidivait en réalisant ensuite « Le droit de tuer ? » titre du film sorti en France en Novembre 96. Un titre en français avec un point d’exclamation d’autant plus ambigu que le titre de la version américaine sorti 4 mois plus tôt n’en a pas « A time to kill », titre également du roman sorti en 1989 et qui fut le premier de la série des ‘’Grisham’’, ne devenant réellement best-seller qu’après la sortie des suivants mais reste encore aujourd’hui dans le top 100 des meilleurs polars américain (à la 73e place).

Pour ce film le casting est impressionnant avec Samuel L. Jackson qui fut nominé aux Oscars, Matthew McConaughey, Sandra Bullock, Kevin Spacey, Donald Sutherland …. Pour le rôle tenu par ce dernier c’est Paul Newman qui avait été pressenti, mais il refusa le rôle ne voulant cautionner le message du film. Un message qui fait que ce film fut une nouvelle fois boudé par la rédaction de Studio Magazine. «…. L’histoire nous entraîne dans le sud des États-Unis, où un homme noir est jugé pour avoir tué les assassins blancs de sa petite fille. Sujet explosif dont Grisham, spécialiste des affaires judiciaires se délecte à décrire le mécanisme. Mais c’est précisément là où le bât blesse. Car sous couvert de dénoncer le climat hyper raciste qui règne dans cette région, il se fait n’y plus ni moins l’apôtre de l’autodéfense….. Le propos se voulait humaniste et politiquement correct. Le résultat est piteusement l’inverse….. Il faut dire que la mise en scène ne fait qu’accentuer cette impression….. Autant donc en convenir, personne ne sort grandi de ce film contestable, à l’exception de Matthews Mc Connaulhey qui fait preuve d’une présence convaincante… Christophe d’Yvoire.». Je suis en désaccord avec ce jugement : certes le message est très gênant dans le fond, mais il présente quand même l’avantage de dénoncer la puissance du Ku Klux Klan. Par ailleurs je trouve que McConnaulley et Bullock sont décevants, transparents et que ce sont Jackson et Spacey qui sauvent le film. (Vidéo de la B.A).

 

Le cinquième film de cette série est probablement celui qui fut le plus mal reçu par les critiques françaises et pourtant pour moi, c’est mon préféré. Je ne suis donc certainement pas fait pour donner mon avis sur le sujet. J’ai des excuses : Je considère que Gene Hackman est l’un des plus grands acteurs que le cinéma ait connu. J’aime les films dramatiques et je les aime d’autant plus que le rôle du salaud est important. Et alors dans « L’héritage de la haine » Hackman interprète magistralement un salaud comme j’en ai rarement vu au cinéma… et en plus en faisant peine pour ce personnage. Incroyable ! Précisons que ce 5ème film est tiré du 5ème roman de John Grisham. Une certaine cohérence.

Bon je dois bien reconnaitre que j’ai contre moi plein d’experts et à commencer par John Grisham lui-même. Qui qualifie le film à sa sortie de « désastre  « Il n'aurait pas pu être traité plus mal par les personnes concernées, y compris moi. J'ai fait une erreur fondamentale quand j'ai vendu les droits du film avant d'avoir fini d'écrire le livre. C'est un film horrible. Gene Hackman est la seule bonne chose du film. »

Ce film est sorti aux États-Unis en Octobre 1996 soit deux ans après la publication du roman « Le couloir de la mort » (The Chamber). Il fut réalisé par James Foley, avec pour les rôles principaux Gene Hackman, Chris O’Donnell et Faye Dunaway.

« Un jeune avocat fervent opposant à la peine de mort, s'apprête à

plaider le dossier le plus épineux et le plus dramatique de sa carrière : celui de son grand-père le plus vieux condamné à mort des États-Unis, qui doit être exécuté d'ici vingt-huit jours pour un attentat à la bombe ayant entraîné la mort de deux enfants en 1967. » J’ai eu beaucoup de mal à trouver à quelle date ce film était sorti en France. Grace à Allo Ciné j’ai su qu’il est arrivé en salle fin août 1997 ce qui n’est pas terrible, terrible pour faire un bon score d’entrées. Désastre annoncé par Grisham, désastre assuré. J’ai cherché dans mes archives de Studio Magazine je n’ai pas trouvé de critique mais juste un avis comme quoi ils n’avaient pas vu ce film. Sortie en catimini ? Les chroniqueurs étaient tous en vacances ? Ou trop c’était vraiment de trop….

J’ai trouvé sur Allo ciné une critique de D. Wilde que je partage  « Ce drame carcéral à sensation est adapté d'un roman de John Grisham, spécialiste du polar juridique. Le film retient l'attention car il s'attaque à l'un des fondements les plus dérangeants de la société américaine : le Ku Klux Klan, secte très contestée qui prône la haine raciale ; le propos n'est pas détourné ici, mais le film s'appuie surtout sur la confrontation de 2 idéaux incarnés par les 2 interprètes principaux : la bonté et l'idéalisme que représente le personnage d'avocat de Chris O'Donnell, la mauvaise conscience de l'Amérique et la crapulerie du personnage joué par Gene Hackman qui trouve là un de ces rôles de vieux saligauds comme il les aime. On pourrait croire que lui seul porte le film, mais face à un tel monstre sacré, Chris O'Donnell fait bonne figure. Un très bon film qui fait réfléchir sur le racisme, le pardon, la peine de mort... » J’ajoute que je n’ai pas vu un autre film de James Foley et que Faye Dunaway semble perdue dans ce film mais c’est peut-être voulu car le criminel (Hackman) est son père qu’elle essaye d’oublier depuis plus de 25 ans. (Vidéo de la B.A).

 

« L’Idéaliste » est le 6ème roman de John Grisham (publié en 1995) qui fut porté à l’écran comme 6ème film de cette série Hollywoodienne. Cette fois, c’est un réalisateur très connu qui fut choisi Francis Ford Coppola. Le film est sorti en novembre 1997 en Amérique puis en Avril 1998 en France. Au casting il y a Matt Damon, Danny de Vito, Claire Danes, Mickey Rourke, et John Voight et la musique est d’Elmer Bernstein que du beau monde. Et pourtant c’est bien celui que j’ai le moins aimé me trouvant pour une fois (pour ce genre de films) parfaitement en phase

avec Studio Magazine : «  Un jeune avocat idéaliste est enrôlé dans un cabinet de sympathiques escrocs. Il se retrouve à la tête d’un énorme procès contre une compagnie d’assurances sans scrupule … Ou est passé Coppola ? On l’a connu et aimé plus audacieux et plus ambitieux….. Certes on retrouve bien ici ou là plusieurs thèmes qui lui sont chers : la lutte des pauvres contre les puissants, la corruption, la perte de l’innocence, la découverte de l’amour, mais on dirait que lui-même n’y croit plus. On ne s’ennuie pas vraiment à cette adaptation qui sent la commande, mais c’est Coppola qu’on aurait presque, pour une fois, de mettre au banc des accusés. Juliette Michaud » (Vidéo de la B.A). On est quand même très, très loin du Parrain et d’Apocalypse Now.

 

Une petite pause de 7 ans entre le médiocre film de Coppola et celui assez réussi de Gary Fleder. Les ‘’Nababs’’ d’Hollywood étaient-ils superstitieux ? Avoir attendu sept ans pour faire le 7ème film d’une série basée sur les romans de John Grisham et plus particulièrement en adaptant son 7ème Best-seller. « Le Maitre du jeu » qui fut publié en 1996. Le film est donc sorti en en octobre 2003 aux États-Unis et en mars 2004 en France. Naïvement je m’attendais à un nouvel opus en 2008  et logiquement ça aurait du être l’adaptation de « L’associé » le 8ème Grisham, un excellent thriller, où j’aurais bien vu Di Caprio dans le rôle de Patrick Lanigan et qui sait, rêver aussi d’une adaptation de « La loi du plus faible », le 9ème roman, cette année en 2017 avec par exemple Brad Pitt dans le rôle de Michael Brock…… Et bien non ! Tout s’est terminé avec « Le Maitre du jeu » l’un des trois meilleurs de la série avec « l’Héritage de la haine » et « La Firme »…. Ah ! Je crois avoir compris : ils ont arrêté la série quand Gene Hackman a décidé de prendre sa retraite.

Bon soyons sérieux et parlons un peu du film « Le Maître du jeu » avec une distribution magnifique : John Cusak et Rachel Weisz mais aussi Dustin Hoffman et Gene Hackman, amis depuis l’Actor’s studio. Je reprends la critique de Magazine Studio d’autant plus que pour ce film je suis plutôt en phase : « Après le meurtre de son mari une femme porte

plainte contre les fabricants d’armes. Un juré va semer le trouble…. Un bon scénario, de bons acteurs, une histoire intéressante, le maître du jeu place son action au cœur d'un tribunal. Nous suivons le quotidien de jurés sur fond de manipulations et d'intimidations….. Cela donne évidemment un résultat extrêmement classique mais assez efficace. On prend plaisir à suivre les méandres de ce suspense dans les pas de deux manipulateurs de jury aux desseins méconnus (John Cusak et Rachel Weisz) et aussi le premier affrontement de deux amis de 46 ans. En effet Gene Hackman et Dustin Hoffman ne s’étaient jamais croisés au cinéma. Leur face à face en plein tribunal a quelque chose de jubilatoire. (Vidéo de la B.A)

 

Je dois aussi mentionner que John Grisham a écrit le scénario d’un film de Robert Altman « The Gingerbread Man ». Mais ce scénario n’était pas tiré d’un roman.

Je suis resté un grand lecteur des thrillers de Grisham et j’espère que certains de ses best-sellers puissent à nouveau être portés à l’écran. En m’amusant j’ai déjà cité « L’associé » et « La loi du plus faible ». Je peux encore mentionner « L’ombre de Gray Mountain » et « La Confession » deux romans plus récents que j’ai beaucoup aimés.

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