Fin de voyage au Canada ...... Les deux derniers jours à Montréal
Après la soirée ''Smoked Meat'' de la veille nous avons passé une bonne nuit malgré l'aspect peu avantageux, quasiment crasseux, de notre hôtel pourtant assez bien situé rue St Dominique. Mais le sommeil est bizarre, et le pire n'est jamais sûr.... ce soir-là j'ai très bien dormi. Effet ''Smoked Meat'' ? Par contre je n'étais pas content du petit déjeuner : minimal syndical ! Et encore heureusement que nous sommes descendus de bonne heure car nous eûmes chacun une place assise sur la douzaine proposées. Pas à la même table, il ne faut pas trop demander, mais assis. D'un autre côté, la pauvreté de ce qui était proposé fait que le "turn over" fut assez rapide pour un groupe de 45 personnes + quelques inconnus.
Vers 8 h 30 nous avons rejoint notre car pour un tour de ville matinal. Nous avons récupéré en ville un guide qui allait nous accompagner comme ce fut le cas à Québec. Cette personne, Jean Maucouillard, n'était pas à priori historien, puisqu'il ne nous a donné aucune information sur l'histoire de Montréal. J'ai d'abord pensé que c'était un humoriste, car en nous faisant visiter les beaux quartiers de la ville, il nous montrait les plus belles maisons en nous indiquant leur prix d'achat. Au bout de 15 minutes, j'ai compris que ce monsieur au curieux patronyme était sérieux, et qu'il était plus probablement agent immobilier, ce qui reste d'ailleurs marrant.... Après nous avoir emmenés au belvédère du Champs-de-Mars pour que nous puissions prendre quelques photos de la ville à nos pieds, le car nous a ramené au centre ville pour découvrir le Montréal souterrain. M Maucouillard, nous a alors beaucoup parlé d'art contemporain.... Allez savoir pourquoi....... Un thème auquel je n'ai pas accroché.....
Puis le car est allé se garer devant la cathédrale Notre Dame, qu'on ne nous a pas présentée, où nous nous sommes séparés à l'amiable de M. Maucouillard, auquel j'ai quand même demandé où je pourrais trouver une librairie. Ma question a semblé l'embarrasser... puis après réflexion il m'en a indiqué une à environ 600 m de là. J'y suis allé et elle était bien là......! Pas très moderne, à l'image de notre hôtel, mais je suis persuadé qu'on doit y trouver tout ce qu'on veut comme littérature francophone... Je n'avais pas le temps d'y entrer car commençait alors notre temps libre.... et il était l'heure de déjeuner.
Ce faux pèlerinage à une librairie nous a fait perdre de vue nos compagnons de voyage. En descendant vers le port nous avons retrouvé un couple lorrain avec qui nous avons partagé un frugal mais excellent déjeuner (omelettes). Ensuite nous nous sommes baladés tranquillement dans Montréal en gardant pour cap la direction de notre hôtel. Nous faisions des arrêts photos, des arrêts boutiques et surtout un arrêt dessert dans un glacier. Nous avons quand même fini par arriver à l'hôtel où nous devions préparer nos valises pour le lendemain matin car elles devaient être dans le car à 9 h du mat.
Nous n'avions pas vraiment prévu de ressortir le soir pour diner, mais après les sandwichs de la veille, le petit déj. minimal du matin, les omelettes de midi et la glace du goûter.... j'avais une furieuse envie d'un steak américain..... Ce que nous avons trouvé facilement à moins de 300 m de l'hôtel où nous retrouvions aussi nos compagnons toulousains.
Dernier réveil au Canada : les valises et sacs à dos étaient prêts. Nous étions parmi les premiers à nous présenter au petit déjeuner qui, du coup, me parut plus copieux que la veille. Les derniers descendus auront-ils pu en dire autant ?
Contrairement à ce qui se passe habituellement nous ne pouvions pas laisser nos valises à l'hôtel pour venir les récupérer plus tard. En fait dans ce groupe de 45 personnes un petit tiers devait être amené l'aéroport pour 15 h, un autre tiers pour 17 h et le reliquat un très gros tiers pour 19 h. Nous étions dans ce dernier gros tiers. Le car nous conduisit place Royale, au centre ville, où il pouvait aisément se garer. Fred nous remis un questionnaire-bilan que nous devions remplir et remettre lors du transfert à l'aéroport. En échange avant de quitter le car nous avons mis quelques billets de pourboire dans deux enveloppes communes ; une pour l'accompagnateur et une pour le chauffeur. J’ai jugé inutile de passer ma déception de ce voyage sur le personnel sans pour autant être excessivement généreux. Juste, juste. Je fus un peu plus sévère pour ce qui concerne le questionnaire en donnant des notes moyennes : 5/10 étant la plus fréquente.
Nous avions 9 heures de temps libre dans Montréal à nous balader. Nous avons fait équipe avec 4 compagnons que nous avions bien appréciés pendant ce voyage dont un couple d'Abbeville. Comme la veille, nous nous sommes baladés avec des arrêts photos et arrêts magasins. Nous avons découvert que pour acheter des timbres poste il fallait entrer dans une pharmacie. En plus du bureau de poste au fond de la pharmacie, il y avait aussi un espace épicerie, quincaillerie et journaux, des produits de beauté et tout ce qu'on trouve dans une pharmacie française.
Le midi nous avons déjeuné comme la veille près du port, mais cette fois à l'italienne. Et puis il y eu une balade près du port, puis nous sommes retournés faire du lèche-vitrine et des photos dans les parcs, nous avons aussi goûté, sachant que l'on ne nous donnerait pas un sandwich dans l'avion avant 22 h ou 23 h.
Le car est venu nous chercher au rendez-vous avec moins de 10 minutes de retard et nous fûmes parfaitement à l'heure à l'aéroport.
Bye-bye Fred tu m’as été plus utile pour mes billets de blog que pour le voyage dans ton pays.
Pour finir ce billet et la série concernant ce voyage au Canada je poursuis, succinctement, l'histoire de la construction de ce grand pays commencée avec le billet consacré à la ville de Québec. Je finissais l'analyse avec la reddition du gouverneur français le 8 septembre 1760 à Montréal.
A partir de cette date la population canadienne est soumise à un gouvernement militaire. En 1763, la Proclamation royale établit un premier gouvernement civil britannique et impose les lois anglaises. Le Canada est appelé province de Québec, mais son territoire est limité à la vallée du Saint Laurent. Les autorités coloniales souhaitent assimiler les canadiens et les convertir au protestantisme ce qui entraîne des troubles. Comme par ailleurs l'immigration britannique ne se développe pas et qu'au contraire la population d'origine française augmente grâce à une forte natalité, l'échec de cette politique oblige les autorités à changer de stratégie ce qui se concrétise par un nouveau régime constitutionnel défini en 1774 par l'Acte de Québec : Les lois civiles françaises sont rétablies et la religion catholique reconnue ce qui permet aux Canadiens d'accéder aux fonctions publiques. Le système de gouvernance est un Conseil législatif dont les membres sont choisis par les autorités coloniales d'où bien sûr les Canadiens d'origine française restent très nettement minoritaires, sans compter que le gouverneur représentant la couronne britannique conserve des pouvoirs considérables. Pour les canadiens d'origine française cette loi de 1774 constitue la première reconnaissance du caractère distinct de leur société.
La guerre d'indépendance des États-Unis terminée en 1783 eut des conséquences sur la constitution du Canada. L'Angleterre offre aux Américains qui lui sont restés fidèles de s'établir dans sa colonie du Nord. Près de 50.000 loyalistes acceptent cette proposition. (La population d'origine européenne était avant cette arrivée d'environ 300.000 individus) La majorité de ces américains britanniques choisit la Nouvelle-Ecosse mais quelques milliers viennent s'installer dans les territoires situés à l'ouest de Montréal. Les nouveaux arrivants expriment bientôt deux revendications : ils ne veulent pas être soumis au droit civil français qui prévaut dans la colonie et ils exigent la création d'institutions parlementaires semblables à celles connues auparavant. Londres répond à ces requêtes par l'Acte constitutionnel de 1791. Le territoire de la province de Québec est divisée en deux colonies distinctes : le Haut-Canada (le sud de l'Ontario actuel) et le Bas-Canada (le sud du Québec d'aujourd'hui). La première comprend une population essentiellement anglophone et est régie par la Common Law britannique, tandis que l'autre est massivement francophone et continue d'être soumise aux lois civiles françaises.
A la fin du XVIIIe siècle, Québec est encore la ville la plus importante du pays mais graduellement Montréal, porte d'entrée vers le Haut-Canada, s'impose comme le principal centre métropolitain d'une région dont le centre de gravité se déplace vers l'ouest. Des revendications au début du XIXe siècle suivis de rébellions de 1837 à 1838 dans le Bas-Canada très majoritairement francophone conduit les autorités britanniques à promulguer en 1840 l'Acte d'Union réunissant le Haut-Canada et le Bas Canada pour former la province du Canada. Chacune des deux parties aura un nombre de députés et de conseillers législatifs, malgré une population plus faible du Haut-Canada ce qui l'avantage. Les canadiens français, d'abord opposés à la nouvelle constitution, changent bientôt d'attitude. Les réformistes francophones dirigés par La Fontaine en viennent à l'accepter et forment avec les réformistes anglophones une majorité parlementaire et grâce à cette orientation politique pragmatique ils font échouer l'un des objectifs de l'Union, leur assimilation. Ils réussissent ainsi à occuper une place significative sur l'échiquier politique. En outre chaque partie affirme sa spécificité et le gouvernement devient bicéphale, notamment pour le poste de Premier ministre et dans les secteurs de la justice et de l'éducation.
La suite de l'évolution du Canada se fait sans crise majeure. Notons quand même quelques grandes dates :
1867 : L'acte de l'Amérique du Nord britannique crée la Confédération canadienne (Ontario, Québec, Nouveau Brunswick, Nouvelle- Écosse.)
1918 Obtention du droit de vote des Québécoises aux élections fédérales.
1967 Charles De Gaulle, président de la république française en visite officielle au Québec, à la fin d'un discours public à Montréal le 24 juillet 1967, s'est écrié ''Vive le Québec qui fut longuement ovationné par la foule présente. Son discours ébahit à peu près tout le monde, y compris le Premier ministre canadien Daniel Johnson qui l'accompagnait. Ce discours déclencha une grave crise politique entre le Canada et la France et choqua le gouvernement canadien, qui ne désirait plus sa présence.
la partie de texte en bleu est tirée d'un fascicule " Que sais-je" : Histoire du Canada de Paul-André Linteau