Voyage au Canada .... De Saguenay à Montreal (jours 7 et 8)
Après l'impressionnante croisière de la veille à la découverte des baleines nous avons savouré le repos qu'offre l'auberge ''Le Parasol'' à Chicoutimi-Saguenay. Cette auberge fut le meilleur hôtel du circuit, non seulement pour ce qui concerne le confort et le fait que nous allions y passer deux nuits mais surtout parce que la restauration, le souper du soir, se ferait sur place : plus besoin de ressortir ou, pire encore, de ne rejoindre l'hôtel que très tard pour avoir du passer d'abord par la case restaurant. Nous avions raison de bien en profiter car le pire nous attendait à Montréal (mais j'en parlerai dans le prochain billet). Nous voilà donc à Saguenay ou plus précisément à Chicoutimi, l'un de ses arrondissements. Saguenay (160.000 habitants) résulte du regroupement en 2002 de plusieurs municipalités voisines s'étendant au Nord du Saint Laurent sur 1.200 km2 dont Chicoutimi est la plus importante avec 68.000 habitants devançant de peu Jonquière (60.000 habitants). La ville tire son nom de la rivière Saguenay baptisée ainsi par Jacques Cartier en 1535 lors de son deuxième voyage. Elle fut nommée ainsi parce que Cartier avait cru comprendre que ce cours d'eau était la voie qui mène au royaume du Saguenay. En fait les indiens appelaient cette rivière Pitchitaouichetz et, c'est en répondant comme ils le pouvaient aux questions de l'explorateur qu'ils lui dirent qu'elle venait de saki-nip ce qui signifie « source de l'eau ». Ce qui devint pour Cartier le royaume imaginaire de Saguenay. Des amérindiens que les français appelèrent ''les Montagnais'' parce qu'ils venaient des petites montagnes du nord. Leur nom autochtone était Innu (être humain dans leur langue).
Le peuple innu est parfois divisé en deux communautés, les Montagnais du Saguenay et de la Côte-Nord et, moins nombreux, les Naskapis (peuple de l'intérieur en innu-aimun) qui vivent plus au nord. Depuis 1990, ce peuple est généralement reconnu comme étant les Innus
Nous partions donc ce matin-là, à la découverte de la région du Lac Saint-Jean, appelée « Piekougami » en amérindien. C'est l'une des rares régions où vivent encore quelques tribus amérindiennes. En décembre 2010 on estimait leur nombre à 17.517 au Québec répartis en 11 réserves. Bien sûr nous ne les avons pas visités et je trouve ça normal. Pas même un ''market'' à proximité d'une réserve (peut-être que ça n'existe pas). Mais pas la moindre information non plus de notre accompagnateur qui n'est guère plus bavard qu'en début de semaine à quelques blagues matinales près. Il nous semble, avis partagé avec quelques compagnons de voyage, que les canadiens n'aiment pas trop évoquer ce sujet. D'un échange capté entre deux chauffeurs de car sont arrivés à mes oreilles des propos comme ''bons à rien'' et ''ivrognes'' .... ???? J'espère que je me trompe et que ce n'est pas représentatif des canadiens !
Les paysages croisés sont magnifiques, ils me faisaient penser au film franco-canadien de Philippe Lioret « Le fils de Jean » avec l'acteur québécois Gabriel Arcand. J'en ai parlé à Fred ...: « Ah bon !....... »
Nous arrivions au zoo sauvage de Saint Félicien.......
Le Zoo de Saint Félicien fut créé en 1960 comme un zoo traditionnel, comprenant des animaux nord-américains et exotiques. Au cours de la décennie suivante fut ajouté le Parc des sentiers de la nature et progressivement il commença à se différencier, à devenir un autre type de zoo.
Au cours des années 90 la collection d'animaux exotiques était abandonnée et le zoo se concentrait pour l'essentiel sur la faune nord-américaine. En 2001 le Centre de conservation de la biodiversité boréale était fondé et l'accent était mis sur les animaux de la zone boréale ainsi que sur la recherche visant à préserver la biodiversité boréale.
Le Zoo sauvage se distingue des zoos traditionnels en faisant cohabiter certaines espèces d'animaux dans des habitats aussi semblables que possible à leurs habitats naturels. Sa superficie est de 485 hectares et il compte près de 1000 animaux représentant 80 espèces.
La visite du Parc des sentiers de la nature à bord d'un petit train grillagé permet aux visiteurs de parcourir 7 kilomètres à travers une reconstitution des grandes régions canadiennes où les animaux sont laissés en liberté. Des reconstitutions de modes de vie, comme un camp de bûcheron, et d'évènements historiques sont aussi présentées lors du parcours.
Pendant plus d'une heure nous en prenions plein les yeux : cerfs, caribous, wapitis, bisons, ours, loups etc....toute la faune nord américaine en liberté à l'exception des grizzlys.
Quand la balade en petit train fut terminée nous avons encore pu voir, dans des enclos séparés, d'autres espèces. Voir quand c'était possible car certains animaux comme le lynx et le couguar étaient bien planqués. Nous eûmes plus de chance avec les grizzlys, les tigres de l'Amour et les ours polaires. Et puis ce fut l'heure du rassemblement pour la restauration sur place.... nous avons donc snobé le passage par l'habitat des macaques. Après le repas nous nous sommes rendus au Boréaium pour assister à la projection un film multi sensoriel présentant le Zoo dans les quatre saisons. Lorsque le film a montré le parc en hiver nous avons senti de la neige provenant du plafond, nous tomber dessus. Curieuse sensation.
Le film n'était pas trop long et nous avons du attendre pendant plus d'une heure le retour du chauffeur et de l'accompagnateur qui avaient du prendre leur pause déjeuner en décalé. Certes il y avait un magasin où l'on pouvait faire quelques achats. Nous aurions bien pris une vidéo du film projeté mais elle était en format américain.
Vers 15 h, le car étant de retour, nous avons pris la direction de Val Jalbert.
Une heure plus tard nous étions au village de Val Jalbert, village fantôme, ou village historique, qui a obtenu le grand prix du Tourisme canadien.
C'est en 1871 que M. Jalbert, entrepreneur forestier acheta des terres situées près de la chute de la rivière Ouiatchouan située dans le but d'y développer une pulperie, mais ce n'est que 30 ans plus tard que son ambitieux projet abouti, construisant une pulperie au pied de la chute et les premières maisons de ce qui devait devenir une cité ouvrière. Un barrage de 9m de haut, une conduite forcée de 81m de long, une dynamo et une scierie allaient compléter ensuite le complexe industriel du village de Saint-George de Ouiatchouan.
Durant son premier hiver d'opération, l'usine, appelée à l'époque moulin Saint-Georges de Ouiatchouan, produisit à plein régime de la pâte de bois mécanique mais la mort de M. Jalbert en avril 1904 entrainait de gros bouleversements. La compagnie fut achetée par des Américains, mais ceux-ci furent bientôt acculés à la faillite. En 1909 elle devenait propriété de la Compagnie de pulpe de Chicoutimi.
Des travaux d'agrandissement furent effectués au cours des années suivantes, l'usine fut agrandie et des maisons supplémentaires construites. En 1910 un embargo du gouvernement du Québec, interdisant l'exportation du bois à pâte coupé obligeaient les pays étrangers à acheter plus la pulpe de bois ou du papier, ce qui fut très favorable à l'expansion de la compagnie. Cela conduisit la direction à agrandir l'usine, à moderniser les installations et développer le village pour héberger le personnel. Durant les années qui suivirent la compagnie fut prospère et la population du village croissait régulièrement
En 1918 le village fut durement touché par la grippe espagnole mais la compagnie surmonta cette épreuve car les derniers investissements dans l'usine datent de 1920 et de nouvelles maisons pour agrandir le village furent encore construites en 1924. En 1926 le village comptait une population de 950 âmes. Mais en mars 1926 la compagnie de pulpe de Chicoutimi fut achetée par un cartel du papier, qui lui-même fut repris en 1927 par un groupe plus puissant du nom de Québec Pulp and Paper. Le 30 novembre 1927, ce groupe devenait propriétaire de l'usine et de toutes les propriétés n'appartenant pas à des particuliers. En 1930 le village n'avait plus que 50 habitants.
Finalement, en novembre 1942, le gouvernement du Québec achetait toutes les installations de Val-Jalbert suite à la mise en faillite de la Québec Pulp and Paper. Le village n’avait alors plus de résidents et était interdit d'accès.
Lors de son abandon, le village comptait une maison de pension de 20 chambres, deux magasins, une boucherie, un couvent-école, une église, un cimetière, un moulin à pulpe, un moulin à scie, un atelier de charron, un moulin à farine (le moulin qui avait été construit en 1887).
En 1960, le site fut confié à l'office du tourisme du Québec, le but était de l’ouvrir à terme aux touristes et une série de travaux d'aménagement et de restauration furent amorcés.
Aujourd'hui le site accueille chaque année environ 150 000 visiteurs.
Nous sommes rentrés ensuite à notre charmante auberge de Chicoutimi
Le lendemain matin nous quittions Chicoutimi pour reprendre sensiblement le même chemin que la veille en longeant le Lac Saint Jean, une bonne occasion pour prendre quelques photos du car. Une courte pause fut faite dans la bourgade de Lac Bouchette et plus précisément à l'ermitage de Saint Antoine, où il y a de nombreuses églises ou chapelles.
Le lac Bouchette qui borde le l'Ermitage offre des vues splendides. Joseph Bouchette était un arpenteur géomètre qui avait exploré la région vers 1820 pour en faire un relevé cartographique. L'ermitage Saint Antoine ne fut fondé qu'un siècle plus tard.
En fin de matinée nous arrivions au Parc des chutes de la petite rivière Bostonnais. C'est un bel endroit pour pique-niquer se balader et se reposer.... finalement on était là pour ça. Je ne me suis trop attardé sur le pique-nique pour grimper à la tour d'observation prendre quelques photos du parc, de la rivière Saint-Maurice et de la petite rivière Bostonnais... Ensuite j'ai rejoint le centre Félix Leclerc qui relate la carrière de ce grand artiste originaire de la région. Il est né en août 1914 à Turque, une petite ville situé à 7 km du parc. Je n'ai pas appris grand chose sur l'artiste d'autant que les panneaux d'informations sont assez fastidieux à lire (il vaut mieux consulter Wikipédia) mais je me suis laisser bercer par le fond musical pendant une vingtaine de minutes. Nous avons ensuite fait une belle balade digestive d'autant plus facile que je n'avais pas abusé des sandwichs peu apétissants et nous avons pris le chemin balisé qui nous conduisait au pied de la chute de 35 m de haut.
En milieu d'après midi nous avons repris la route pour rejoindre Montréal en longeant l'immense Parc de la Mauricie, surnommé le cœur du Québec et la rivière St Maurice. Vers 19h nous déposions nos valises à l'hôtel des arts au centre ville de Montréal (un hôtel assez surprenant dont je parlerai dans le prochain billet) avant rejoindre un restaurant pour un souper avec "smoked meat'' une spécialité de Montréal, également assez surprenante. C'est un sandwich composé de pain de seigle (décidément c'était la journée) , et de tranches de viande de bœuf fumée empilées et tartinées de moutarde sucrée. Je ne suis pas trop fan de viande fumée mais accompagnée d'une bonne bière blonde ça peut passer.
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