Voyage au Brésil ..... Premiers jours à Rio de Janeiro
Vers 13 h nous quittions Iguaçu sous la pluie mais sans retard et deux heures plus tard nous atterrissions à Rio de Janeiro, toujours sans retard, ce qui était une première pour ce voyage mais hélas aussi une dernière, comme je l'ai déjà décrit dans un précédent billet intitulé « Tempo estragado ». Par contre c'est le guide de Rio qui fut en retard. Après avoir récupéré nos valises nous avons bien attendu une dizaine de minutes, voire plus, avant de voir arriver, en courant et essoufflé, Stéphane. 10 à 15 minutes ce n'est pas la mer à boire mais ça montre bien que le guide était lui-même très étonné de voir un avion arriver à l'heure ! En car, il nous a conduit à notre hôtel "Acapulco Copacabana", à proximité de la plage du même nom, et à côté de l'hôtel "Hilton" en repère parce que c'est l'immeuble le plus haut dans cette zone. On avait après-midi libre pour s'installer et faire nos premiers pas sur la plage mythique. Stéphane devait venir nous chercher vers 19h30 pour aller diner dans un restaurant typique. Nous avons fait une jolie balade sur la plage de Copacabana en prenant la direction de l'ouest vers El Forte Copacabana. Une balade très agréable sur une plage vide, mais il est vrai que fin juin c'est l'hiver au Brésil (20 à 25° C quand même) et qu'à partir de 17h30 la nuit commence à tomber.
Stéphane était à l'heure pour nous conduire au restaurant ; une petite marche de 20 minutes pour rejoindre un restaurant de poissons où nous avons très bien mangé (il faut quand même rappeler que nous avions sauté le repas du midi hormis quelques biscuits mis de côté lors du petit déjeuner). Nous avons fait un peu plus connaissance avec nos compagnons de voyage et avec notre guide, un français établi au Brésil depuis plusieurs décennies. Lors du retour vers l'hôtel j'ai eu une discussion-débat avec Stéphane concernant quelques films tournés au Brésil : notamment les films de Werner Herzog qu'il avait rencontré lors de la sortie de "Fitzcarraldo" (ce qui signifie que Stéphane vit au Brésil depuis au moins le début des années 80) nous avons encore évoqué "Aguirre, la colère de Dieu" et "Cobra verde", et Klauss Kinski, l'acteur principal de ces films. Je me suis permis de lui faire remarquer que "Aguirre" n'a pas été tourné au Brésil mais au Pérou, en Amazonie Péruvienne, mais au Pérou. J'étais content de trouver en Stéphane un guide sympa et très intéressant.
Le lendemain matin le car et Stéphane étaient devant notre hôtel à 8h30 pour nous conduire au pied du Corcovado. Le Christ rédempteur, dressé debout, les bras en croix au sommet de la montagne, bénit et protège la ville.
Cette montagne de 709 m d'altitude est nichée au cœur de la forêt la Tijuca, une forêt parc national qui fut replantée en seconde partie du XIXe siècle après qu'elle ait été dévastée pendant plus d'un siècle pour y faire des plantations.
Pour monter jusqu'au sommet du Corcovado (le bossu en portugais) le moyen le plus pratique est de prendre le train dont la gare de départ se situe dans le quartier de Cosme Velho. La réalisation de cette voie de chemin de fer fut un véritable exploit technique; la construction fut difficile, un chantier de près de dix ans pour une inauguration officielle le 9 octobre 1884. En 1910 la ligne fut électrifiée, les locomotives à charbon étaient remplacées par la traction électrique et les trains actuels, d'origine suisse circulent depuis 1979. Le train a aussi servi à transporter les matériaux constituant la sculpture du Christ. Cette œuvre fut édifiée pour célébrer les 100 ans d'indépendance du Brésil (octobre 1822 pour la proclamation d'indépendance et mars 1824 pour la 1ère constitution du pays et fin de guerre avec le Portugal). La 1ère pierre fut posée le 4 avril 1922 et la cérémonie d'inauguration eut lieu le 12 octobre 1931. Le projet sélectionné après concours était celui de l'ingénieur brésilien Hector de Silva Costa. L'oeuvre fait 31 m de hauteur et 27 m de largeur d'une main à l'autre et pèse 1145 tonnes; elle est fondée sur un socle de 8 m de haut. Les mains et le visage du Christ furent sculptés par le français Paul Landowski. Sous la sculpture il y a une petite chapelle dédiée à la patronne du Brésil, santa Aparecida.
En redescendant du Corcorado, et avant d'aller déjeuner nous avons fait un courte halte au sambodrome Marquês de Sapucaí, c'est une avenue d'une douzaine de mètres de largeur, bordée de gradins à ciel ouvert à l'est et de loges sur trois niveaux à l'ouest, l'ensemble pouvant accueillir jusqu'à 89.000 personnes. L'avenue mesure 800 mètres de longueur, dont 650 mètres constituent la zone dans laquelle est jugée la prestation des écoles de samba en train de défiler. L'extrémité Nord de l'avenue sert de point de départ aux écoles qui s'y rassemblent alternativement côté Nord et côté Sud en achevant les ultimes préparatifs des chars, costumes et instruments de musique. Ce complexe conçu par l'architecte Oscar Niemeyer fut inauguré en mars 1983. Avec cet aspect vélodrome en ligne droite c'est quelque peu décevant, on est loin des Champs Élysées. Le côté compétition entre écoles de Samba a pris le pas sur le carnaval festif, que l'on retrouve plus, selon Stéphane, dans les carnavals de quartier. Nous avons visité les vestiaires où quelques permanentes font des présentations de tenues aux touristes.
Vers 13 h nous sommes allés déjeuner et en entrant dans le restaurant nous avons vu à la télévision que l'équipe de France de football venait de faire match nul avec le Danemark, 0 à 0. « Ils n'iront pas bien loin » a grommelé un sympathique compagnon exégète footeux. « Tant mieux » ai-je murmuré, pensant adhéré à son propos, mais vu son regard je crois que je me suis trompé.
Après ce copieux repas nous nous sommes baladés à pied dans le quartier historique de Catète où églises et monuments voisines harmonieusement avec une architecture ultra moderne. Nous sommes passés et parfois entrés, tour à tour, par la cathédrale Moderne conçue par l'architecte Edgar de Oliveira da Fonseca et réalisée entre 1964 et 1976, le théâtre municipal inauguré en juillet 1909, le musée de la République qui est l'ancien palais des présidents de République (entre 1897 et 1960) l'église Nossa Senhora da Glória do Largo do Machado, le palais de Calète et la rue de Calete....etc...
Nous avons ensuite repris le car pour rejoindre le quartier bohème de Santa Teresa qui est situé sur une colline du centre de Rio. Nous sommes entrés dans une très belle maison qui appartenait à une très riche dame, Senhora Laurinda Santas Lobo, qui est décédée sans héritier et la ville la rénove pour en faire un lieu exceptionnel d'observations de la ville. Nous y avons fait de nombreuses photos.