Croisière sur le Nil..... Pour le quatrième jour, le site d'Assouan dont le temple de Philae.
Au cours de la nuit notre bateau a parcouru les 45 km qui séparaient Kom Ombo d'Assouan qui est la ville importante (260.000 habitants) la plus au sud du pays (843 km au sud du Caire et environ 200 km de la frontière avec le Soudan). Le programme de la journée était assez chargé et très diversifié ; et nous allions commencer par la visite du Temple de Philae qui était voué au culte d'Isis la déesse et épouse du dieu Osiris et mère du dieu Horus.
L'île de Philae est située au sud d'Assouan entre l'ancien barrage (construit par les britanniques au début du 20ème siècle conforté et rehaussé en 1933.) et le haut barrage, un ouvrage voulu par le président Nasser et qui fut construit entre 1960 et 1972 avec l'aide de l'URSS. A l'époque du premier barrage l'île et les fondations du temple et autres ouvrages étaient déjà quasiment immergées une grande partie de l'année. Avant la mise en eau du haut barrage (1973) le temple aurait entièrement disparu si l'Unesco n'était pas intervenu. Ce vaste sanctuaire avait été préalablement démonté pierre par pierre et reconstruit entre 1972 et 1980 sur l'île voisine d'Agilika renforcée et aménagée avec une plateforme pour accueillir le temple 20m plus haut. Une île rebaptisée ensuite Philae.
Les vestiges les plus anciens datent du dernier pharaon natif d'Égypte Nectanebo Ier (380-362 av. J-C). Les principaux bâtiments du sanctuaire furent édifiés sous Ptolémée II Philadephe (285-246 av. J-C), mais la construction s'est poursuivie sur cinq siècles pour s'achever sous l'empereur romain Dioclétien (284-305 ap. J-C).
Un bateau nous emmène sur l'île et nous dépose en contrebas du kiosque de Nectanébo.
Après avoir parcouru l'esplanade nous arrivons à l'entrée du temple marquée par un premier pylône de 18 m de haut orné de bas-reliefs représentant Ptolémée XII Neos Dionysos frappant ses ennemis. Dans la cour centrale du temple d'Isis, le mammisi (maison de naissance) est la chapelle dédié à Horus où les pharaons venaient se recueillir et consacrer leur légitimé de prolonger la légende des dieux. Le second pylône débouche dans la salle hypostyle avec de superbes chapiteaux. On atteint ensuite trois vestibules menant au naos. De retour dans la salle hypostyle on passe la porte d'Hadrien où le dieu à tête de babouin symbolise la source du Nil.
A l'est du second pylône le temple d'Hathor est orné de bas-reliefs représentant des musiciens et Bès le dieu de la naissance.
Plus au sud au bord du fleuve on rencontre un pavillon inachevé qui est le kiosque de Trajan.
(source : guide l'essentiel de l'Egypte pages 170 et 171)
Nous retournons sur la rive du Nil avec le même bateau en admirant les magnifiques paysages.
Dans ce type de voyage il y a toujours des "passages obligés" pour meubler et occuper les touristes et si possible leur permettre d'alléger un peu leur porte-monnaie.
Nous sommes d'abord allés dans un centre-commerce d'élaboration d'essences, huiles essentielles, parfums etc... Qui traite tous les problèmes d'aromathérapie qui est, mais est-il nécessaire de le préciser, de guérison, de détente et de vitalité par les plantes. Moi j'ai écouté sans grand intérêt en faisant quelques photos, mais en refusant de sentir les produits qu'on me proposait.... En attendant qu'on remonte dans le car pour aller voir le haut barrage d'Assouan qui lui m'intéressait
Le car nous a déposés sur la crête du barrage ce qui n'est pas forcément le poste d'observation idéal pour découvrir un tel ouvrage et notamment dans le cas d'un barrage-poids qui n'est pas très spectaculaire. La vue sur le lac Nasser, certes aussi assez limitée, est plus impressionnante. Une étendue d'eau sur 500 km de long (dont on ne voit que quelques kilomètres) pour une surface de plus de 6200 km2 et une réserve de plus de 162 milliards de m3 d'eau. Le monument en forme de fleur de lotus, symbole d'amitié, concrétisant la fin de ce grand chantier est bien mis en valeur.
Je suis quand même content d'avoir vu ce barrage : ça me rappelle quelques souvenirs professionnels : (lien 1 et lien 2).
Et pour finir la matinée nous avons fait le retour vers notre bateau-croisière en felouque. Bien sûr il y avait un commerçant à bord avec de jolies choses qui mettait d'ailleurs une ambiance sympathique.... mais nous avons laissé d'autres personnes alléger leur porte monnaie.
Après le repas du midi nous avons repris un felouque pour de belles balades à travers les îles éléphantines. De jeunes gamins attendaient le passage d'un felouque pour s'accrocher et demandaient aux touristes une pièce de 1 € pour récompenser leur exploit. Le capitaine laissait faire et alors que moi, trouvant l'exercice assez dangereux, j'étais mal à l'aise. Nous nous sommes arrêtés à l'île Kitchener où nous avons fait quelques photos. Ce monsieur Kitchener était commandant de l'armée britannique quand la Grande Bretagne occupait l'Egypte. Il fit de cette île son jardin botanique en y important des plantes et arbres originaires des nombreuses colonies britanniques. Le jardin est bien entretenu mais la présence de nombreux commerçants lui donne aussi un aspect souk, ce qui est bien dommage.
Le reste de l'après-midi fut consacré à remonter en felouque un peu plus le Nil en amont avec des paysages plus sauvages magnifiques. Nous avons accosté pour aller visiter un village typique de cette région qui faisait partie de la Nubie. A l'époque des Ptolémés (à partir de 320 av. J-C) Assouan (ou souenet qui voulait dire commerce) était divisé en quartiers très différenciés : Éléphantine bénéficiant d'un caractère résidentiel et les rives les agglomérations d'ouvriers et artisans.
Pour rejoindre le village nous n'avons pas hésité à faire le court trajet à dos de chameau. Ensuite nous avons été reçus dans la demeure d'une famille y découvrant diverses activités comme l'élevage de crocodiles et le tatouage au henné.
Le moment le plus agréable fut la visite de l'école ou l'instituteur nous attendait pour un cours d'hiéroglyphes.
Puis ce fut le retour en Felouque vers le "Marquise", au passage le capitaine de la felouque nous a indiqué l'hôtel où le président Mitterrand aimait se rendre lors de fêtes de fin d'année. La nuit tombait déjà !
Retour sur le 3e jour de croisière : lien