Presse aidant ...... Jacques de Liniers, ce héros niortais ?
C'est pour l'essentiel un article de samedi dernier (17 août 2019) de La Nouvelle République, édition des Deux Sèvres que je reprends en ajoutant un point d'interrogation au titre. Ce billet sera le quatrième que je fais sur ce blog ; le premier le 30 septembre 2010 intitulé « Jacques de Liniers illustre héros né mais inconnu à Niort », le deuxième, quatre jours plus tard « Biographie de Jacques de Liniers....». Ces deux billets faisaient suite aux cérémonies organisées pour fêter le bicentenaire de Ce niortais héros national en Argentine que j'avais découvert, un peu par hasard, quelques semaines plus tôt grâce déjà à un article de la Nouvelle République dans l'édition du 21 juillet 2010. Mon troisième billet je l'ai rédigé fin décembre 2017 après avoir lu le remarquable ouvrage de Jacques Marzac dont le titre est « Mourir pour Buenos Aires », publié par l'éditeur La Découvrance. 17.000 La Rochelle, France. Avant de proposer un lien pour lire ce troisième billet intitulé « Santiago de Liniers, chevalier du Nouveau Monde.» je vais reprendre en introduction une anecdote intéressante et significative que je me plais a raconter à l'occasion de réunions amicales surtout si elles sont niortaises, mais pas seulement....
En mai 2012 nous avons offert à notre petit-fils Hugo un voyage à Athènes. Alors que nous déjeunions dans un restaurant au cap Sounion, des touristes parlant espagnol se trouvaient à une table voisine de la nôtre et tout naturellement le contact s'est effectué ; il s'avéra que ces personnes étaient des argentins de Buenos Aires. Une sympathique conversation s'est établie d'autant plus facilement que Pilar est parfaitement bilingue et que moi je faisais ce que je pouvais pour comprendre l'essentiel. Ils ont bien sûr demandé de quelle région de France nous étions. « De Niort une ville moyenne proche de La Rochelle et Poitiers » Ils restaient dubitatifs... « Une ville de l'ouest de la France à égale distance de Nantes et de Bordeaux ». Ils restaient poliment perplexes bien que situant vaguement Bordeaux sur la côte Atlantique au nord de l'Espagne. Je suis alors intervenu, en signalant que Niort était la ville natale de Jacques de Liniers, information que leur traduisit mon épouse « Niort es la Ciudad donde nacio Jacques de Liniers » et l'effet fut immédiat : un grand sourire sur les visages et une chaleureuse poignée de main. "« El fue un gran heroe de nuestro pais ». Lien avec le 3e billet.
Considérant que le dernier article de La Nouvelle République (Auteur Xavier Le Roux) est très intéressant et qu'il apporte des informations que je n'avais pas je le reprends intégralement.
Vice-roi du Rio de la Plata au XIXe siècle, Jacques de Liniers est né en 1753 à Niort. Bertrand Savatier, l’un de ses descendants, connaît l’histoire par cœur.
C’est une facette encore trop peu connue de l’histoire locale : natif de Niort en 1753, Jacques de Liniers fut comte de Buenos Aires et vice-roi du Rio de la Plata, une zone immense qui englobait à cette époque du début du XIXe siècle les territoires actuels de l’Argentine, du Brésil, de l’Uruguay, du Paraguay, du Chili et de la Bolivie. Descendant par la branche française de ce héros historique dont la vie fut digne des meilleurs romans d’aventure, Bertrand Savatier veille à ce que son aïeul ne tombe pas dans l’oubli.
Il ne reviendra qu’une seule fois à Niort pour assister à l’enterrement de son père
Il en connaît le parcours par cœur. « Un de mes oncles, Joseph de la Martinière, était archiviste et c’est lui qui a commencé à s’intéresser de très près à cette histoire, explique l’intéressé. Yves de la Martinière, son neveu, a ensuite pris le relais. Nous nous sommes rencontrés et ensemble, nous avons décidé de ne pas laisser s’éteindre le flambeau. » Tous les deux créent l’association Mémoires Jacques de Liniers (*).
Bertrand Savatier rappelle que Jacques de Liniers est né rue du Petit-Banc, là où se trouvent les locaux du Médef, « dans un milieu aisé. Sa famille faisait partie de la noblesse chevaleresque. Il était le cinquième d’une fratrie de neuf enfants et son père était officier de marine. À chaque génération, il y a eu des soldats qui ont servi dans toutes les armées. » Ses premières années de scolarité se passent au collège des oratoriens, dont les locaux ont aujourd’hui disparu et « qui se trouvait à la place de l’hôtel administratif actuel. »
À 12 ans, Jacques de Liniers est envoyé à Malte comme page du grand maître de l’Ordre de Malte, « ce qui était réservé aux familles de très ancienne noblesse ». Il y reste jusqu’à l’âge de 16 ans « et c’est là qu’il suit une formation de marin ». Il montre de réelles aptitudes qui, de fil en aiguille, l’amèneront vers la prestigieuse école de Cadix, l’école des officiers de la marine espagnole, où il s’enrôle. Il ne tarde pas à participer à des combats extraordinaires et se fait remarquer par de très beaux faits d’armes. Jacques de Liniers file alors vers l’histoire qui le rendra célèbre (lire ci après).
Après en être parti très jeune, Jacques de Liniers ne reviendra qu’une seule fois à Niort, en 1787, pour assister à l’enterrement de son père qui, lui, n’a jamais quitté la ville, tout comme certains de ses frères et sœurs. Tous les deux ont toujours entretenu une riche correspondance. Plusieurs de ces lettres ont d’ailleurs été retrouvées dans les archives familiales.
(*) A qui l’on doit, entre autres, l’organisation du bicentenaire de la mort de Jacques de Liniers à Niort en 2010 ainsi que le don en 2017 d’un buste de Jacques de Liniers au Cercle des nations américaines à Paris.
« Jacques de Liniers est une sorte de chevalier du Moyen Âge dans le Nouveau Monde, avec un sens des valeurs extrêmes, qui l’a d’ailleurs perdu. » C’est ainsi que Bertrand Savatier définit son aïeul dont le parcours a été particulièrement incroyable. À 21 ans, en 1774, après être passé par l’école de Cadix (lire par ailleurs) et s’être « tourné les pouces » pendant plusieurs années en garnison à Carcassonne, le natif de Niort finit par offrir ses services au royaume d’Espagne. Après plusieurs faits d’armes, il est récompensé en étant nommé commandant du Rio de la Plata. C’est là qu’à deux reprises, en 1806 et 1807, il arrive à défendre Buenos Aires face aux Anglais, ce qui lui vaut d’être nommé vice-roi.
Sauf que pointe ensuite la révolution menée par des séparatistes qui prônent l’indépendance vis-à-vis de l’Espagne. Jacques de Liniers exclut de rompre son serment avec le roi d’Espagne. Il sera fusillé en juin 1810, en refusant de se faire bander les yeux.
De ce fait, aujourd’hui, en Argentine, Jacques de Liniers « est un personnage qui est à la fois adulé pour avoir bouté les Anglais hors de Buenos Aires mais qui, ensuite, n’a pas pris part à la révolution. C’est un père de la nation qui a été éliminé », conclut Bertrand Savatier.
Même le buste a une histoire incroyable.
Le buste en bronze de Jacques de Liniers, inauguré en 1910 à l’angle des rues Alsace-Lorraine et Bernard-d’Agesci, est la seule trace visible du personnage à Niort. À l’image de ce dernier, même l’histoire de cette œuvre sort de l’ordinaire. En 1904, la mairie de Niort reçoit un courrier du président du club français de Buenos Aires demandant à ce que la ville rappelle la mémoire de l’officier de marine. Celui-ci lance une souscription pour financer cette statue. Mais à deux reprises, le conseil municipal de Niort refuse qu’il y ait un tel monument en hommage à quelqu’un qui a servi l’armée espagnole. Finalement, la famille Bazire cède un terrain privé pour qu’on y installe ce buste sculpté par Pierre-Marie Poisson et inauguré en 1910 devant une foule considérable.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là : en 1941, le régime de Vichy réquisitionne toutes les œuvres en bronze pour les transformer en canons. Cet acte n’étant pas valable sur une propriété privée, le buste de Jacques de Liniers est sauvé… mais il est quand même placé à l’abri jusqu’en 1946. « Ce sera l’un des rares bustes en bronze à ne pas être fondu pendant la guerre », explique Bertrand Savatier.
Il n'est pas du tout certain que ce billet concernant Jacques de Liniers soit le dernier.... d'autant qu'en voyage en Argentine est envisagé à moyen terme; probablement en 2019 mais.... D'ailleurs l'an dernier nous nous sommes rendus aux chutes d'Iguaçu mais c'était dans le cadre d'un voyage au Brésil...... mais nous avons pu passer une journée en Argentine pour voir les chutes du côté argentin.
(A suivre)
Reprise du billet dimanche 25 août 2019: Il ne m'aura pas fallu attendre bien longtemps ; du coup je fais un ajout en restant sur le même billet. La Nouvelle République s'intéresse une nouvelle fois, en moins d'une semaine à Jacques de Liniers et ce par l'intermédiaire d'un jeu d'été qui est intitulé « L'histoire en détail ». En pages niortaises le journal a publié dans l'édition du vendredi une photo d'une partie d'un monument historique ou emblématique de la ville. Aux lecteurs de trouver de quel monument il s'agit .... Désolé mais je n'ai pas participé au jeu, et c'est hier que j'ai vu que c'était une partie de la statue de Jacques de liniers avec un nouvel article biographique dont voici un court extrait : «....Après plusieurs faits d'armes, Jacques de Liniers, passés sous pavillon espagnol, a atteint au début du XIXe siècle le statut de vice-roi du Rio de la Plata, immense pays comprenant les territoires actuels de l'Argentine, la Bolivie, le Chili et le Brésil! Le Niortais, surnommé le Reconquistador, a même donné son nom à un arrondissement de Buenos-Aires! Un honneur qui ne doit rien au hasard puis qu'en 1806, il boute les anglais hors de na capitale argentine... qu'il sauve une seconde fois l'année suivante. Il sera fusillé trois ans plus tard et ses cendres repose au panthéon des marins illustres de Cadix (Espagne) ».
Il eut été bien de préciser qu'il fut fusillé par les Argentins; ce peuple qu'il avait armé en milices pour refuser d'être colonisé par les anglais. Mais ce peuple armé après les victoires ne voulait pas non plus retomber sous le joug des espagnols. Ils ont proposé à Jacques de Liniers de prendre de construire une république libérée de la colonisation. Hélas De Liniers était un noble fidèle aux Bourbons, fut-il espagnols, et préféra être fusillé par ses amis qu'il avait armés et conduit à la victoire. Respect !
On peut espérer que les élus municipaux niortais en fassent une personnalité d'honneur de la ville où il est né.