Viaje por Espana .... Souvenirs d'un voyage à Ségovia.
Cet article est une reprise ou plutôt le rattrapage d'un ancien très incomplet : en mai 2011, nous avons fait un périple espagnol dont l'étape la plus importante était Grenade où nous devions rester plusieurs jours en espérant retrouver plusieurs cousins et cousines de Pilarin (Mission parfaitement accomplie). Avant d'arriver à Grenade nous avions fait une étape à Ségovie et lors du retour nous en avons fait deux autres, Cordoue puis Tolède. J'ai fait des billets pour Grenade, Cordoue et Tolède.

Pour Ségovie j'étais quelque peu dépourvu ayant égaré un livret intitulé « Segovia contée aux enfants » que je m'étais procuré comme je l'ai fait aussi pour Grenade,Cordoue et Tolède ; des documents très intéressants pour accompagner les photos de voyages. Faute de retrouver ce livret je n'ai fait qu'un simple billet de photos sans commentaire.... A compléter si........ . Et tout à coup, 8 ans plus tard, ayant retrouver l'ouvrage, je suis en mesure de tenir ma promesse. Du coup j'ai supprimé l'article du 30 mai 2011 et je le reprends aujourd'hui. Les textes extraits du livret sont en bleu. J'ai aussi trouvé quelques informations complémentaires sur Wikipedia et les guides Voir-Espagne et Michelin -Espagne du centre.

Ségovie est située à un peu moins d’une centaine de kilomètres au nord ouest de Madrid. C’est une petite ville riche de son passé dont la fondation remonte à l’époque celtique il y a environ 2000 ans. La partie médiévale de cette petite capitale provinciale occupe un site spectaculaire sur un promontoire qu’entourent le rio Eresma et le rio Clamores. Sa forme évoque un bateau dont l’Alcazar perché sur un rocher formerait la proue, l’aqueduc romain le gouvernail et dont les pinacles et la tour de la cathédrale dessineraient les mâts.
Ségovie est le chef-lieu d’une des neuf provinces de la Castille-et-Léon. Ces terres sont habitées depuis plusieurs milliers d’années, dès la préhistoire par des peuplades Celtibères ; quelques vestiges de cette époques sont conservés au musée provincial la « Casa del Sol ».
A l’arrivée des Romains, au deuxième siècle avant J.-C., la ville était fortifiée, mais assez rapidement elle dut se soumettre aux envahisseurs. Au premier siècle après J.-C. on y battait une monnaie romaine, sur laquelle apparaissait le nom de « Segovia ». C’est à cette époque, vers la fin du siècle que furent commencés les travaux permettant d’amener à la ville l’eau provenant des montagnes de Guadarrama. Sur une douzaine de kilomètres, il y avait une conduite souterraine. En aval, deux bâtiments permettaient au sable de se déposer, l’un à l’emplacement actuel de la Plaza de Toros, et l’autre, plus grand, en contrebas. Des vannes permettaient de régler le débit, et aussi de vidanger l’eau dans la rivière Clamores quand il fallait nettoyer les conduites de l’aqueduc.
Cet aqueduc fut construit au début du IIe siècle sous les règnes de Claude et Trajan. Il est
constitué de 166 arches fondées sur 12 piliers, une structure composée de plus 20.000 moellons de granit sans mortier. Cela permettait de conserver le niveau d’eau du chenal et de franchir la vallée et les remparts. Sur le premier tronçon l’ouvrage n’a qu’un seul niveau d’arches, mais à la hauteur de l’azoguejo, la différence de niveau est importante, c’est la raison pour laquelle les romains ont fait le choix de deux niveau d’arcades superposées, ce qui donne à l’aqueduc les caractéristiques suivantes : Une longueur de 813 m. et une hauteur maximale de 28.5 m.
Après l’effondrement de l’empire Romain, les Visigoths, un peuple chrétien qui venait du nord de l’Europe, arrivèrent en Espagne au Ve siècle et s’installèrent notamment dans cette région, sans modification significative.
Ensuite, un autre peuple est arrivé mais cette fois il venait du sud. C’étaient les Maures, porteurs d’une riche culture. En 711, ils débarquèrent en Andalousie et s’installèrent dans la Péninsule. Ils luttèrent contre les Visigoths, qu’ils soumirent rapidement. Ils appelaient les territoires qu’ils avaient conquis et où ils habitaient « al-Andalus » C’est d’ailleurs pendant la période de domination musulmane que naquit à Ségovie celui qui devait devenir le saint patron de la ville, San Frutos. Avec la conquête musulmane beaucoup de Ségoviens s’enfuirent vers le nord, et toute cette zone s’est retrouvée dépeuplée ; c’est d’ailleurs à cette époque que quelques arches de l’aqueduc furent détruites.
Au Xe siècle avec le comte Fernan Gonzales, la reconquête des terres Castillanes a commencé, mais ce n’est que sous Alphonse VI, en 1088, que la ville passa définitivement sous contrôles chrétien. Des remparts furent dressés autour de la partie haute de la ville, et la ville fut repeuplée de gens venus de Burgos, de la Rioja de Navarre et de l’Aragon.
Au XIIe siècle de jolies églises de style roman, comme San Milan, San Clémente, San Justo, et la Trinité furent construites et d’autres encore qui ont disparu depuis. Parmi les églises de style roman que les guides touristiques invitent à visiter, mentionnons surtout San Juan de los Caballeros au beau portail sculpté, San Esteban à l’élégant clocher à 5 étages et San Martin, entouré d’une galerie aux chapitaux ornés de scènes bibliques.
C’est sous le règne d’Henri IV de Castille (1454/1474) que Ségovie obtint de nombreux privilèges et pu se développer. Ce roi se fit aussi construire un palais royal près de San Martin ; il fit aussi construire une maison de la monnaie à côté de l’église San Sabastian et fonda le monastère de El Parral un site remarquable.
Ségovie se développa aussi sur le plan industriel, notamment dans le travail de la laine et du cuir. La ville fut riche et prospère pendant des siècles. Elle était si florissante que les rois aimaient y venir. Ce furent s’ailleurs les Rois catholiques, Isabelle et Ferdinand qui firent réparer les arches de l’Aqueduc. Isabelle était la sœur d’Henry IV et à la mort de celui-ci (qui na laissé aucun testament) elle s'autoproclama à Ségovie, le 13 décembre 1474, reine de Castille et Léon. La concorde de Sergovie en 1475 a défini les droits respectifs des époux, Ferdinand étant lui roi d’Aragon. Après le décès d’Isabelle le 26 novembre 1504, e roi d'Aragon assura la régence au nom de son petit-fils Charles qu'il parvint à faire reconnaître comme roi de Castille puis d’Espagne en mars 1516 sous le nom de Charles I et qui devient en octobre 1520, Charles Quint empereur de vastes territoires. Il laissera à son fils Philippe le titre de roi d’Espagne en Janvier 1556. Mais lui aussi avait trop de titres trop de royaumes et d’ailleurs il mourut deux ans plus tard laissant ses titres à son fils Philippe III qui lui resta au pouvoir en Espagne pendant 22 ans.
Ces souverains lointains et quelques peu étrangers, cela ne plaisait pas aux castillans. Sous le règne de Charles Quint il y eut une rébellion populaire que l’on a appelé les « Comuneros ».
L’empereur envoya l’armée pour mater les rebelles qui occupèrent l’ancienne cathédrale Santa Maria. Les soldats attaquèrent et la cathédrale fut très endommagée et comme Charles Quint n’était pas d’accord avec l’emplacement de la cathédrale, il décida de la changer de place et de l’installer dans la zone de Barrionuevo sur des terrains qu’avaient autrefois occupés les juifs que les Rois catholiques avaient expulsés d’Espagne. On recruta les meilleurs architectes du moment. Le contrat fut signé en 1524 et on se mit à creuser les fondations. Et le temple fut inauguré le 15 août 1558, c’est pourquoi on l’appela Asuncion.
Malgré la l’épisode des Comunéros, et la réaction qui suivit, l'essor économique de la ville se poursuivit durant le XVIe siècle, ( 27 000 habitants. en 1594) Elle entra ensuite en décadence comme pratiquement toutes les villes castillanes, si bien qu'à peine un siècle plus tard, en 1694 elle n'abritait plus que 8 000 habitants. Au début du XVIIIe siècle les tentatives pour revitaliser son industrie textile furent peu efficaces.
L'Alcazar est l'un des châteaux les plus remarquables d'Espagne. Initialement construit comme
un fort il est devenu tout le long du Moyen Âge une des résidences favorites des monarques du royaume de Castille qui y tenaient leur cour. Au XVIe siècle La cour d'Espagne s'est installée définitivement à Madrid et l'alcazar a ensuite servi de prison d'état pendant près de deux siècles avant que le roi Charles III n'y fonde l'École d'artillerie royale en 1762. Il a rempli cette fonction pendant près de cent ans, jusqu'au 6 mars 1862 où un incendie a gravement endommagé les toits et le cadre.
Ce n'est qu'en 1882 que le bâtiment a été lentement rétabli dans son état d'origine.
Nous avons visité l'Alcazar, la place d'armes et le "Colegio de Atillera", puis les parties résidentielles des rois : la salle du vieux palais que fit construire Philippe II, la Salle du trône de Henri IV, la "sala de las Pinas", la salle des Rois avec les 52 portraits des rois des Asturies,
de Castille et Léon, puis les chambres royales. Ensuite nous sons nous sommes rendu à la cour de l'horloge pour admirer le panorama et les bâtiments et ouvrages de la plaine : la Maison de la Monnaie, le monastère d'El Parral, le couvent des Carmélites et l'église des Templiers et celle de Notre-Dame de la Fuecista.... etc....
Voir ci-après quelques photos de ces deux journées passées à Segovia. Le lendemain matin nous prenions la route pour rejoindre Grenade et ses environs, la terre natale de Luis le père de Pilarin.