Philo bath.... Archimède
Archimède était une personnalité très complexe : mathématicien, inventeur, ingénieur et
astronome. Il fut l'un des sages les plus illustres de l'Antiquité. Sa célèbre maxime : « Donnez-moi un point fixe et un levier et je soulèverai la terre.», est-elle à classer dans le domaine de la physique ou de la philo ?
Il naquit à Syracuse (Sicile) en 287 av. J.C et mourut pendant que l'armée du général romain Marcellus envahissait Syracuse et tuait les habitants de la ville 213 av. J.C. La légende veut qu'Archimède ait trouvé la mort alors qu'il était absorbé à essayer de trouver la solution à un problème. Cette même légende veut qu'il ait abordé le général romain en lui disant la célèbre phrase « Ne détruisez pas mes cercles.»
Bien qu'il ait été l'un des esprits l'un des esprits les plus brillants de l'Antiquité, on sait relativement peu de choses d'Archimède. On pense qu'il était le fils de l'astronome Phidias et on pense qu'il fut le disciple d'Euclide, et qu'il partit en Égypte faire ses études à Alexandrie, puis revint finalement à Syracuse où il écrivit la plus grande partie de son œuvre.
Les ouvrages d'Archimède révèlent qu'il avait des connaissances particulièrement solides en mathématiques et en astronomie, au point qu'il fallut attendre près d’une vingtaine de siècles, pour qu’il soit reconnu comme pionnier par d'autres grands scientifiques, comme le mathématicien, physicien, philosophe, astronome, alchimiste, anglais Isaac Newton (1642/1727) ou encore le mathématicien, scientifique, philosophe, logicien, diplomate, allemand Gottfried Leibniz (1646 / 1716)......
Sa réputation est due d'une part à ses prouesses en tant qu'ingénieur et d'autre part à la rédaction de nombreux ouvrages mathématiques.
C’'est à la première catégorie qu'appartiennent les remarquables systèmes d'irrigation en forme de vis, les machines permettant de lancer et de déplacer de lourdes charges ou encore des machines de guerre qu'il conçut pour renforcer la défense de la patrie face à l'empereur Marcellus.
Archimède connut entre outre la célébrité grâce à ses ouvrages mathématiques d'importance majeure qui furent presque tous sauvegardés. Les seuls titres de ces ouvrages permettent au lecteur de comprendre l'étendue des connaissances et des activités d'Archimède dans les domaines des des mathématiques, de l'astronomie, de la mécanique etc....
Nombreux sont ceux qui reconnaissent que c'est à Archimède que l'on doit la première présentation systématique de la plupart des disciplines des sciences et particulièrement pour les mathématiques.
Les mathématiciens du monde entier se réunissent tous les quatre ans à l'occasion du Congrès International de l'Union Mathématicienne afin de consacrer les ouvrages les plus éminents des sciences nouvelles, ce qui équivaut au prix Nobel des Mathématiques.
Sources: Des extraits du livre de Papadogeorgos Georos « Hommes illustres de la Grèce Antique », pages 178 à 180, dont la liste des nombreux ouvrages qui ont pu être conservés dont le très sérieux « De la mesure du cercle » avec l'estimation de nombre pi = 3.14 qu'Archimède situe entre 3.140845 et 3.142857. Il faudra atteindre le XVIIIe siècle pour faire un peu plus précis. Citons aussi un ouvrage a priori un peu plus farfelu: « Le troupeau d'Archimède » ou le nombre de bœufs du dieu soleil en train de paître sur l'île de Trinarcie. A ce jour ce problème n'a pas été résolu. Il faut dire que c'était écrit vers et en dialecte ionien.....
J'ai trouvé dans la revue mensuelle des Cahiers de Science et vie n° 181 parue en octobre 2018, consacrée aux « Hommes de génie », un article d’E. Monnier sur Archimède.; un article qui apporte quelques compléments d'informations mais avec quelques prudentes réserves:
1/ Les dessous d'une baignoire. La scène est connue : Archimède, prenant son bain, se lève d'un coup et court nu dans les rues de Syracuse en criant « Euréka ». Mais qu'a-t-il trouvé exactement ? Et pourquoi est-il content ? Le récit en est fait par Vitruse, au 1er siècle av. J.C. Le roi Hiéron II de Syracuse aurait fait remettre à un orfèvre une quantité d'or pour réaliser une couronne destinée aux dieux. L'artisan indélicat en retint une partie et lui substitua un égal poids d'argent. On soupçonna la fraude, mais pour ne point gâter l'ouvrage, fort joliment fait, on consulta Archimède pour trouver un moyen de découvrir la quantité d'argent substituée à l'or. Il y songea. Et un jour qu'il entrait dans son bain, il s'aperçut qu'à mesure qu'il s'y enfonçait, l'eau s'en allait par dessus- bord. Observation banale, sauf pour ce haut esprit qui vit la solution recherchée
Laquelle ? Après avoir, selon la légende, si étourdiment exhibé son anatomie, Archimède fabriqua deux lingots de même poids que la couronne. L'un en or et l'autre en argent. Il remplit un grand récipient jusqu'au bord et y plongea le lingot d'argent. Une quantité d'eau égale au volume du lingot déborda qu'il mesura. Il plongea ensuite le lingot d'or dans le récipient à nouveau plein et mesura de même la quantité déplacée et constata qu'elle était plus faible. Il ne lui restait plus qu'à remplir à nouveau le bac et y plonger la couronne: elle déplaça plus d'eau que la masse d'or de même poids, révélant ainsi la supercherie.
2/ Le miroir ardent : mythe ou réalité ? Archimède a-t-il vraiment utilisé des miroirs pour concentrer la lumière du soleil et incendier les navires romains qui assiégeaient Syracuse ? Lucien de Samosate, un écrivain du IIe siècle, rapporte en effet qu'Archimède enflamma les trières romaines à l'aide d'un « artifice technique ». Mais lequel : miroirs ? projectiles ? Il n'en dit mot. Juste avant lui, les chroniqueurs Plutarque et Tite-Live, qui se piquent de décrire avec emphase le duel qui opposa Archimède à Marcellus, n'évoque pas cet arme spectaculaire. Le grand historien Polybe, né une dizaine d'années seulement après la prise de Syracuse, n'y fait pas plus allusion.
Sauf que Galien, le célèbre médecin, évoque bien au IIe siècle cette arme d'épouvante dans son De Temperamentis. Et pour Léonard de Vinci, comme pour Galilée, il n'y avait aucun doute que l'histoire soit vraie. Il la tenait d'Anthémius de Trailes, architecte et mathématicien byzantin, qui avait traiié de catoptrique, ou science des miroirs. Ce dernier y racontait avec force détails ces faits déjà très lointains. Six siècles plus tard deux autres byzantins, Zonaras et Tzetzes, en parlent comme une histoire avérée, prétendant s'appuyer entre autres sur des témoignages de Dion et de Diodore. Ils précisent même que ces miroirs étaient hexagonaux. Mais pour Descartes, qui pose les bases de l'optique moderne, l'affaire est entendue : incendier un navire avec un miroir est techniquement impossible ! Vraiment ? Kircher puis Buffon, au XVIIIe siècle construisent et expérimentent différents systèmes de miroirs dont certains mettent bien le feu à une pièce de bois située à une trentaine de mètres de distance. Bref, on attend encore que la lumière soit faite.
3/ Les trois morts d'Archimède. Comment est mort Archimède ?. Seule la date fait consensus : il aurait été tué lors de la prise, par les Romains de Syracuse, en 212 av. J.C. Mais pour en avoir le récit, il faut se remettre aux auteurs antiques, dont les scénarios oscillent autour de trois variantes principales.
Dans la première, Archimède est chez lui, concentré sur un problème de géométrie, indifférent au soldat romain qui lui ordonne de le suivre. Archimède s'entête et ne veux pas partir avant d'avoir résolu son problème. Le soldat, irrité, tire son épée et le tue. Pour l'écrivain Valérius, Maximus avait bien donné l'ordre de ne pas tuer le savant grec. Mais ce dernier, trop absorbé par son problème, n'aurait pas daigné donner son nom, exigeant au contraire de ne pas être dérangé. Vexé le soldat aurait lavé l'affront dans le sang.
Plutarque décrit une seconde version dont il a eu connaissance : « D'autres disent que le Romain, armé d'une épée se présenta dans l'intention de lr tuer sur le champs, qu'Archimède, en le voyant, le pria, le conjura d'attendre un instant, afin de ne pas laisser sa recherche inachevée et insuffisamment approfondie, et que le soldat, sans égard pour sa demande, l'égorgea ».
Mais l'auteur latin livre aussi une troisième version dans laquelle Archimède s'apprêtait, au contraire, à tourner casaque pour rejoindre Marcellus, portant dans une boîte ses instruments de cosmographie: cadrans solaires, sphères, équerres.... Des soldats le rencontrèrent et crurent qu'il portait de l'or. Ils le tuèrent pour s'en emparer.
Trois versions différentes, mais qui racontent, chacune à sa façon, un même idéal du savoir martyr de la barbarie des hommes.