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Histoire de rôle..... L'équipage de Magellan.... pour le premier tour du monde

5 Mars 2021 , Rédigé par niduab Publié dans #Histoire de rôles

 Juan Diaz De Sofis un portugais au service de l'Espagne a tenté de découvrir un passage pour atteindre l'Asie par l'ouest en explorant le Rio de la Plata entre 1515 et 1516 mais y perdit la vie.

Fernand de Magellan un autre portugais qui partageait le même espoir, mais en descendant plus au sud. En octobre 1517 il quittait le Portugal pour se rendre en Castille où il trouva le soutien escompté. Il devait trouver, pour le compte du roi d'Espagne Charles Ier (futur Charles Quint) une route pour atteindre les Moluques, des îles riches en épices, notamment en clou de girofle, et revenir par la même voie, sans pénétrer dans la sphère portugaise conformément au traité de Tordesillas. L'expédition confiée à Magellan leva l'ancre de Sanlûcar de Barrameda le 20 septembre 1519 ; elle était composée de cinq navires et de 265 hommes desquels 18 seulement, parmi ceux qui sont allés au bout de cette aventure, allaient revenir vivants trois ans plus tard. Le journal de bord écrit par l'un des rares marins survivants, Antonio Pigafetta est le principal témoignage de cette aventure
 Dès le départ, les rivalités entre Castillans et Portugais semèrent le doute quant au projet initial. La position si méridionale du détroit qui porte aujourd'hui le nom du navigateur anéantissait la viabilité du projet. Après avoir atteint fin décembre le Brésil ils firent une halte dans la baie de Rio de Janeiro. Les cinq navires de la l'expédition glissèrent ensuite vers le sud. Un navire, le Santiago, que Magellan avait envoyé en reconnaissance s'échoua. Magellan reprit les recherches avec les quatre navires qui restaient. Le 31 mars la flotte trouve un refuge dans un estuaire abrité qui fut nommé port saint Julian. C'est là qu'éclata une mutinerie que Magellan et ses fidèles arrivèrent à maitriser. Des leaders furent exécutés et des mutins abandonnés sur le rivage de Patagonie. Les autres, une quarantaine de marins furent amnistiés. L'exploration continua durant des semaines avant d'apercevoir un cap semblant marquer l'entrée d'un détroit. Magellan en commanda l'exploration d'un passage menant vers l'ouest au milieu des récifs. Les marins aperçurent  de nombreux feux sur le continent ils appelèrent ce territoire la terre de feu. Au milieu du détroit les marins du San Antonio se rebellèrent, mettant leur capitaine aux fers, et repartirent pour l'Espagne avec 55 hommes à bord. Magellan et les trois bateaux qu'il dirigeait cherchèrent obstinément un passage comme le raconta Pigafetta :       

«... Pensant être perdus, ils virent une petite bouche et comme abandonnant, ils se jetèrent dedans, tellement que par force ils découvrirent un détroit, puis allant plus avant et trouvèrent une baie. Puis allant plus outre, ils trouvèrent un autre détroit et une autre baie plus grande que les deux premières, dont soudain très joyeux ils retournèrent en arrière pour le dire au capitaine-général Magellan.[...] Après être entrés dans ce détroit, nous trouvâmes qu'il y avait deux bouches, dont l'une tirait au vent de sirocco et l'autre au garbin, un vent du sud ouest. Par quoi le capitaine envoya derechef les deux susdites nefs San Antonio et Concepcion, pour voir si cette bouche qui était vers le sirocco avait une saillie dehors en ladite mer Pacifique. Dont l'une de ces deux nefs, celle nommée San Antonio, ne voulut  point attendre l'autre nef, parce que ceux qui étaient dedans voulaient s'en retourner en Espagne, ce qu'ils firent. [...]
Quand survint la nuit, la nef du capitaine et l'autre allèrent ensemble pour découvrir l'autre bouche du garbin où, en nous allant, toujours nous trouvions le même détroit. Mais à la fin nous arrivâmes à une rivière que nous appelâmes la rivière des Sardines. [...]. Tantôt après, nous envoyâmes un bateau bien fourni de gens et de vivres pour découvrir le cap de l'autre mer. Lesquels demeurèrent, à y aller et venir, trois jours, et nous dirent qu'ils avaient vu le cap, et la mer grande et large. Donc le capitaine-général, de joie qu'il eut, commença à pleurer et donna à ce cap le nom de cap de Désir (cap Deseo, pointe occidental de l'île de la Désolation) comme une chose bien désirée et de longtemps requise. [...] Si nous n'eussions trouvé ce détroit, le capitaine-général avait délibéré d'aller jusqu'au 75° au pôle Antarctique où en telle hauteur, au temps d'été il n'y a point de nuit ou bien peu. Et afin que chacun croie qu'il en est ainsi, quand nous étions dans le détroit, la nuit durait trois heures seulement, et c'était au mois d'octobre. La terre dudit détroit, à main gauche, était basse et regardait vers le vent de sirocco [...] et nous appelâmes ledit détroit Pathagonico dans lequel nous trouvâmes [...] de bonnes eaux, du bois tout de cèdre, du poisson aussi, comme sardines, des moules et une herbe fort douce appelée applo (céleri sauvage), dont il y a aussi beaucoup de la même sorte qui est amer. Et croit cette herbe auprès des fontaines, de laquelle, pour ne trouver autre chose, nous mangeâmes plusieurs jours. Et je crois qu'il n'y a au monde plus beau pays et meilleur détroit que celui là. [...]
Mercredi 20 novembre 1520, nous saîllimes hors dudit détroit et entrâmes en la mer Pacifique, où nous demeurâmes trois mois et vingt jours sans prendre vivres ni autres rafraîchissement. Nous ne mangions que du vieux biscuit tournés en poudre, tout plein de vers et puant [...] Les gencives de la plus grande partie de nos gens croissaient dessus et dessous, si fort qu'ils ne pouvaient manger et par ainsi ils mourraient tant qu'il nous en mourut dix neuf [...] Durant ces trois mois et vingt jour, nous allâmes en un golfe où nous fîmes bien 4000 lieues par la mer Pacifique, laquelle étaient bien nommée, car durant ledit temps nous n'eûmes aucune fortune
, sans voir terre sinon que deux petites îles déshabités, où nous trouvâmes qu'oiseau et arbres. Nous les appelâmes les îles Infortunées. (Le 21 janvier 1520 Magellan découvre San Pablo une des deux infortunées.) »
Antonio Pigafetta, Navigation et découvrement de l'Inde supérieure et îles de Malucque où naissent des clous de girofle.

 Après avoir pu faire passer le détroit à trois navires le 21 octobre 1520, les navigateurs profitèrent des Alizés du sud-est en longeant au début le Chili puis ils prirent le grand large. ils passèrent à proximité des îles infortunées puis par l'archipel des Tuamotu où il s'arrêtèrent le 21 janvier 1521 devant une des îles, probablement Puka,Puka...Poursuivant leur route ils arrivèrent à Guam ( A l'est de la mer des Philippines, parmi les îles Mariannes,). Ils  avaient parcouru une grande distance tout en ne mangeant le cuir de leurs voiles et le peu de biscuits épargnés par les vers. Magellan s'était rapproché de la Chine, mais en continuant vers l'ouest ils arrivaient aux iles philippines et se rapprocherait des Moluques.  il put s'arrêter à Samar puis à Maktan. Sur cette dernière île, Magellan eut à combattre le 27 avril 1521 les indigènes qui refusaient de le recevoir. Il y eut des pertes dans le combat dont Magellan tué par une lance (les corps n'ont pu être récupérés pour être jetés à la mer.). Lapu-Lapu le chef de la tribu a été considéré héros philippin, symbole national de la résistance contre l'Espagne coloniale

Il ne restait plus que 113 hommes désormais, placés sous le commandement de Juan Sébastian Elcano. Ce nombre était alors insuffisant pour assurer la manœuvre de trois vaisseaux. Le 12 mai 1521 la Concepcion fut brûlée devant l'île de Bohol. La Victoria et la Trinidad prirent le large début mai puis firent escale à Palawan puis à Bornéo pour s'approvisionner en riz. Enfin le 29 juillet ils levèrent l'ancre pour diriger vers les îles des épices. Quatre mois plus tard, les survivants, de moins en mois nombreux, débarquaient au sultanat de Tidore, aux îles Moluques, où la Trinidad en mauvais état fut abandonné ainsi que quatre ou cinq hommes très malades, en attente d'un éventuel passage d’un bateau portugais. La Victoria chargea des épices qui, grâce au commandement naval habile de Juan Sébastian Elcano et le retour réussi en Espagne, firent de ce voyage une entreprise rentable. Le retour d'Elcano par le sud de l'Asie constituait une infraction à la juridiction portugaise reconnue par Tordesillas : c'était par conséquent une route illégale, en plus d'être impraticable. C'est la raison pour laquelle il fallait aller d'Amérique en Asie, puis revenir puis revenir à nouveau par cet océan qui fut baptisé Pacifique par Magellan tant l’océan était calme après avoir passé le détroit qui finira par s’appeler Magellan. Mentionnons  quand même que l'expédition Magellan et Elcano apporta des données importantes sur les véritables dimensions de la terre.

 

 Sources : J'ai trouvé le texte de Pigafetta dans magazine du Point de Septembre-Octobre de 2014. J'y ai aussi trouvé des informations intéressantes dans l'article complémentaire
J'ai suivi le plan de cette exploration grâce au volume n° 26 d’Histoire & Civilisations : L'Ère des explorations.
J'ai picoré des informations complémentaires (notamment des dates) dans la biographie de Magellan proposée par Wikipedia et ce pour structurer cet article au mieux.

 

 

 

 

 

 

 

   

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