Histoire de rôle .... Le corsaire Robert Surcouf
Robert Surcouf est né Saint-Malo le 12 décembre 1773 ; il était le deuxième fils de Charles-Ange Surcouf et de Rose-Julienne qui tenaient un commerce. En fait la branche Surcouf était arrivée du Cotentin, deux générations auparavant,. C'est Marin Surcouf, son arrière grand-père, qui fit le choix de rejoindre Saint Malo, pour tenter d'y faire fortune. Tout comme son frère Nicolas, de trois ans son aîné, Robert n'avait guère le goût pour les études, ni le moindre intérêt pour le commerce familiale à Saint Malo. D’esprit batailleur, les deux frères ne rêvaient que de l'océan et de la marine. En 1987, à treize ans, Robert embarque, comme apprenti, sur le Héron, un navire caboteur qui commerçait jusqu'en Espagne. Deux ans plus tard il s'engage sur l'Aurore et fait voile vers l'Île de France (actuelle île Maurice.). Pendant plus de trois ans au gré des engagements sur divers bâtiments de commerce, il se perfectionne, découvre Les Mascareignes, Pondichéry, les côtes de Madagascar et du Mozambique (où l'Aurore sombre lors d'une tempête). De retour en France en janvier 1792, il repart six mois plus tard comme lieutenant sur le Navigateur pour reprendre des liaisons commerciales dans l'océan indien, dont la traître négrière, tout d'abord légale, puis illégale quand le nouveau gouvernement révolutionnaire l'interdit en septembre 1794. Il devint alors en 1794, commandant du brick la Créole, il fit la traite des esclaves pour le compte des colons de l'île de la Réunion ; en 1795, il devient commandant de l'Émilie, armée pour la course, et s'empara de six navires anglais dont le Pingouin, le Russel, le Saboulasse, commençant ainsi une série d'exploits dont la prise du Triton, vaisseau de la compagnie des Indes. armé de vingt-six canons qu'il prend avec et monté par un équipage beaucoup plus nombreux, est l'un des plus saillants. Surcouf inclus, ils sont 19 hommes et quatre canons, le Triton peut compter de son côté sur 150 hommes et 26 canons. Surcouf, sous pavillon anglais, s'approcha du navire, puis envoya le pavillon français juste avant l'assaut. L'abordage lancé, les officiers furent rapidement tués, désorganisant ainsi l'équipage, lequel se rendra après une résistance brève mais violente. Surcouf a vingt-trois ans, à la tête de trois navires, le Cartier, la Diana et le Triton, sa légende peut commencer. Le retour à l'île de France est un triomphe, mais les autorités décident de confisquer toutes les prises au profit de la République, au motif que le malouin n'avait pas d'autorisation pour mener une guerre de course. A mi-aout 1796 Surcouf retourne en France et se précipite à Paris pour défendre ses intérêts. Enfin après plus d'un an d'effort il obtient partiellement gain de cause en février 1798. Dès la mi-août Surcouf repart vers l'océan indien avec la Clarisse, armée de vingt pièces. Surcouf est déjà un véritable héros de la République, au même titre que Marceau, Hoche ou encore un certain Bonaparte.... Aussi décide-t-il d'embarquerà ses côtés Louis Garneray qui est écrivain et peintre.. L’ignorance du jeune homme amuse le Malouin, qui l’engage comme aide de camp pour sa prochaine croisière. Celle-ci va se dérouler sur la Confiance, un petit trois-mâts de 391 tonneaux armé de dix-huit canons et lancé en 1799. « Il faudrait avoir été marin pour comprendre l’émotion, ou, pour être plus exact, l’enthousiasme que me causa la vue de cette admirable construction, écrira Garneray. La Confiance était un navire dit à coffre, du plus fin modèle qui ait jamais paré les chantiers de Bordeaux ; on devinait du premier coup d’œil quelle devait être la supériorité de sa marche. »
La Confiance appareille en avril 1800. Dès le début de la campagne, Surcouf fait six prises dans le golfe du Bengale grâce aux renseignements d’un espion norvégien payé par le Malouin. La capture du Kent, un vaisseau de la Compagnie des Indes de 1 200 tonneaux, compte parmi ses plus beaux exploits. Depuis la Confiance, l’équipage observe son redoutable armement : vingt-six canons en batterie et douze autres sur le pont. À bord de l’indiaman se pressent plus de quatre cents marins et soldats, son propre équipage ayant été renforcé par des compagnies d’infanterie embarquées au large du Brésil suite à l’incendie de la Queen qui les emmenait à Calcutta. Face à la petite frégate française, à ses dix-huit canons et à ses cent cinquante marins, le capitaine du Kent, Robert Revington, est tellement sûr de vaincre qu’il invite les passagères du bord à monter assister à la fin du corsaire. Alors que la Confiance s’approche de sa proie, d’élégantes ladies lui adressent ainsi des saluts ironiques depuis la dunette.
Bravant les trois volées d’artillerie que lui fait envoyer le commandant Revington, Robert Surcouf réussit à aborder le vaisseau par sa hanche tribord et ses hommes, à qui il a promis deux heures de pillage en cas de succès, s’élancent à l’abordage. Interloqués par tant de témérité, les Anglais s’en trouvent comme tétanisés. « Ce fait, écrira Garneray, montre mieux qu’un long discours combien l’audace de Surcouf dépassait de toute la hauteur du génie les calculs ordinaires de la médiocrité. » Après la reddition de l’indiaman, son second avouera même : « Je ne puis me rendre compte, Messieurs, comment il peut se faire que je me trouve en ce moment votre prisonnier et que le pavillon du Kent soit sens dessus dessous en signe de défaite. Je ne comprends pas votre succès. »
Surcouf rentre glorieux en France le 16 novembre 1800, avec une cargaison estimée à 100 millions de livres Ce fait d'armes a été le plus retentissant pour Surcouf, surtout grâce à Garneray qui l'a mis en évidence dans son livre Voyages, Aventuriers et combats puis l'immortalisa sur deux tableaux représentant la prise du Kent, peintes bien après la disparition du roi des corsaires, en 1836 et 1850. Surcouf était devenu le cauchemar des anglais ! Cet exploit lui aura valu également le surnom de « Tigre des mers ».
Surcouf se marie en mai 1801 et continue à géré sa fortune. En été 1801, il rencontre Bonaparte qui lui propose, sans succès de rejoindre les rangs de la marine. Le Premier Consul ne lui tiznt pas rigueur du refus et le maloiin reçoit la légion d'honneur en juin 1804. . En mars 1817 Surcouf entreprend sa dernière dans l'océan indien a bord du Revenant., une dernière campagne encore très fructueuse. A partir de 1809 il arme les corsaire qui opèrent sans trop de succès dans la Manche. Le roi des corsaires décède le 8 juillet 1827, probablement d'un cancer.
Sources : Pour l'essentiel je e suis appuyé sur un article du magazine Histoire de France de juillet/août 2012. signé Jean Philippe Imbach. J'ai aussi emprunté quelques information touvé sur des blogs dont Alain Décayeux et wikipedia