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Histoire de rôles...... Lewis et Clark les pionniers du Far West.

7 Août 2021 , Rédigé par niduab Publié dans #Histoire de rôles

 En 1803 Napoléon cédait le territoire de Louisiane aux États-Unis qui avait déclaré son indépendance en 1776. Thomas Jefferson, troisième président avait les mains libres pour mener à bien son grand projet : trouver une voie fluviale entre l'Est et l'Ouest  du territoire en remontant le Missouri jusqu'à sa source dans les Rocheuses. 
L'enjeu était d'explorer un vaste territoire mais aussi de contrer les nombreux trappeurs, le plus souvent anglais qui étaient les seuls à s'aventurer en terres indiennes et y faisaient le commerce de fourrures.
Jefferson qui s'était formé à la culture encyclopédique des Lumières choisit le capitaine Meriwether Lewis, un brillant intellectuel pour mener ce type expédition. Lewis choisit comme second William Clark, un ancien compagnon d'armes qui était doué d'un authentique sens du contact, ce qui semblait être particulièrement utile vis à vis des autochtones qu'ils allaient rencontrer. De plus il avait des compétences en navigation fluviale. Bien que Clark n'ait été, au regard de l'armée américaine, que lieutenant en second, Lewis le considéra comme son égal et partagea avec lui le commandement de l'expédition. Au cours de 1803 tous deux préparèrent minutieusement l'exploration. En décembre 1803 Clark et une trentaine d'hommes s'installaient dans un camp d'hiver dans l'actuel Illinois. En mai 1804 ils furent rejoints par Lewis et le complément de la troupe qui était rassemblé à Saint Louis dans le Missouri. Lewis et Clark étaient à la tête d'une troupe de 45 hommes : neuf venaient du Kentucky, 21 appartenaient à l'armée, il y avait aussi deux français (Cruzatte et Labiche) et 9 bateliers. Ils emmenaient divers cadeaux pour les indiens. Si ces présents n'avéraient insuffisants et qu'ils rencontrent quelques problèmes ils embarquaient aussi un canon afin d'effrayer d'éventuelles tribus belliqueuses. Trois embarcations partirent de Saint-Louis: la principale, un bateau à quille d'environ 16 m. Les deux autres étaient de petites pirogues. 
Le 14 mai 1804 L'expédition se mit en route. Quinze jours plus tard ils rencontrèrent des Sioux et un Canadien français du nom de Dorion qui rejoint l'expédition avec ses fils.
Le 15 août Le sergent Charles Floyd meurt, sans doute d'une appendicite. On baptisa une rivière de son nom. Ce sera l'unique décès de l'expédition.

Fin septembre la troupe rencontrait les sioux Tétons qui furent les premiers indiens menaçants. Leur chef exigea une pirogue pour droit de passage. 
En octobre 1804 l'expédition passe l'hiver à Fort Mandan (dans l’actuel Dakota du nord). Les hommes commercent avec les Indiens et chassent. Lewis et Clark recueillent des informations sur les Mandans et leurs voisins les Hidatsas. C'est ilà qu'ils rencontrèrent l'indienne Sacagaewa qui avait été enlevée par les Hidatsas et son époux canadien français Toussaint Chabonneau. Ils rejoignent le groupe et le guideront vers l'ouest. En février 1805 Sacagaewa donnera naissance à un garçon.
Après la fonte des glaces, l'expédition quitta Fort Mandan. Lewis renvoya une partie de ses hommes vers Saint Louis, sur la grande embarcation. Ils sont chargés de rapporter de nombreux spécimens botaniques,et minéraux et des cartes. Le reste de l'expédition, 32 personnes, continua de remonter le Missouri.
En août 1805 ils arrivèrent les Shoshone. Le chef qui s'avèra être le frère de Sacagawea, fournit des chevaux et une mule sans lesquels l'expédition n'aurait pas pu continuer. 
Au fil de l'eau ou à cheval ils ont traversé les régions qui deviendront le Missouri, l'Illinois, le Nebraska, le Sud Dakota, le Nord Dakota, le Montana, l'Idaho, l'État de Washington et l'Oregon. Les relations avec les Indiens malgré quelques méfiances, furent cordiales voire chaleureuses comme en témoigne cette rencontre en septembre 2005 avec Indiens Flatheads auxquels Clark prend soin de faire savoir d'emblée ses intentions pacifique (extrait de son journal reporté en fin d'article)
 En Novembre 1805 : l'océan Pacifique était en vue, mais la descente se révèla difficile. L'expédition passa l'automne et l'hiver près de ces tribus accueillantes dont ils eurent beaucoup à apprendre et à découvrir. 
Puis ilsse mirent en route le 23 mars 1806 pour le voyage retour: l'expédition remonta la Columbia au prix d'efforts importants.. Un mois après leur départ, les hommes décidèrent d'abandonner l'idée de remonter le fleuve à l'aide de canots et préférèrent aller à cheval. Ils passèrent le mois de mai chez les Nez-Percés à Camp Choppunish. 
Incapables de traverser les monts enneigés, ils retournèrent chercher l'aide d'un guide chez les Nez-Percés. L’expédition se scinda en deux groupes: Lewis accompagné de neuf hommes explora la Marias River vers le nord, alors que Clark et les autres se dirigèrent vers le sud en suivant la rivière Yellowstone. En juillet, Lewis rencontra les indiens Blackfeet. Les deux groupes se retrouvèrent pour descendre le Missouri. Le 17  août l’expédition se retrouvait au confluent de la Knife River et du Missouri. 
Ils arrivèrent le 23 septembre 1806 à Saint Louis où ils furent accueillis par des centaines de personnes..... La route de l'ouest était ouverte... et quelques années plus tard, les chariots des colons s'élanceront vers les terres indiennes, mais l'accueil des autochtones ne fut pas aussi chaleureux.... La faute à qui ? 

 Extrait du journal de Clark : 20 septembre 2005 :..... Après avoir franchi une montagne peu élevée, la dernière crête des Bitteroots, une belle plaine s'est ouverte devant moi, en partie planté de pins. J'ai continué sur cinq milles, jusqu'à ce que je rencontre trois garçons indiens. A notre vue ils se sont enfuis pour se cacher dans les herbes. J'ai mis aussitôt pied à terre et, confiant cheval et fusil à l'un de mes hommes, je me suis lancé à leur poursuite. Je n'ai pas tardé à chasser leur crainte et les ai envoyés à leur village, situé à un mille environ, avec comme présent de petits morceaux de ruban.
Un homme, peu après, est venu à notre rencontre en prenant de grandes précautions. Il nous a conduit à une vaste tente et tous les indiens se sont rassemblés pour contempler, avec un mélange de crainte et de plaisir, les merveilleux étrangers... [...]... Après cela ils ont placé devant nous un petit morceau de viande de bison, un peu de saumon séché, des baies et plusieurs sortes de racines. Au nombre de ces dernières il y avait une ronde qui ressemble beaucoup à un oignon et a un goût sucré. Après la longue abstinence, cela a paru aux hommes un festin somptueux. Nous avons récompensé ces gens de leur gentillesse en leur offrant quelques cadeaux, puis nous nous sommes rendus avec un des chefs à un second village, à deux milles d'ici, où nous avons passé la nuit.

 Bilan de cette expédition : Elle a considérablement fait progresser la connaissance de la géographie de l'Ouest nord-américain (établissement de cartes comportant les rivières et les montagnes les plus importantes). Quelques 178 plantes et 122 espèces et sous-espèces d'animaux ont été observées et décrites Une cinquantaine de tribus amérindiennes ont été rencontrées et identifiées. Enfin elle a favorisé le commerce euro-américain de peaux dans l'Ouest, elle a aussi ouvert des relations diplomatiques avec les Amérindiens et établi un précédent pour l'exploration de l'armée dans l'Ouest. (????) 

Sources : J'ai découvert cette aventure Par Le Point référence de septembre-Octobre 2014. (pages 66 et 67) dont les extraits du journal de Clark.
J'ai complété par quelques informations trouvées Histoire & Civilisations n°6 l'ère des explorations.
J'ai aussi été aidé par l'article de Wikipédia, notamment pour ce qui concerne la chronologie du voyage aller.

Qu'advient-il de ceux qui ont changé le destin de l'Amérique ? Clark, l'esprit pratique, fit carrière : Après avoir fondé une compagnie de traite de fourrure qui s'avéra prospère, il devint gouverneur du Missouri, puis surintendant des affaires indiennes.
Lewis, lui, a sombré dans l'alcoolisme avant de se donner la mort en 1809. (Remords ?)
Leurs carnets de bord gardent une saveur mélancolique. Celle d'un dialogue manqué entre deux mondes, avant que la rencontre entre indigènes et colon ne se solde par la violence. 

 

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