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A livre ouvert .... Beau drôle

24 Mars 2022 , Rédigé par niduab Publié dans #A livre ouvert

   

Je me suis procuré « Beau drôle », le nouveau livre d'Yves Revert, au début de l'été 2021 (fin juin ou début juillet). Connaissant un peu l'auteur et ayant adoré son précédent  ouvrage  je savais que je ne serai pas déçu, d'autant que j'avais lu ou vu quelques articles de presse et interviews vidéos. Ces informations, plus le résumé en dos de couverture et les premiers chapitres parcourus, me confirmaient que cette lecture serait instructive et riche de curiosités : « Je dois aussi avouer que je n'avais jamais entendu parler de Mme des Ursins »

 On s'aperçoit vite que le « Beau drôle » est devenu un vieillard qui raconte à un jeune invité ses souvenirs fuyants de son amour disparu. Le jeune, appelé chevalier dans l'histoire, enregistre ces confidences et les transmet par lettres à une amie et à une bande de jeunes, d'autre drôles, dont un certain Raphael, qui rêvent de connaitre ce type d'aventure.   

 L'auteur a, comme pour son premier livre, fait une soirée-rencontre à la Librairie des Halles. Malheureusement je n'ai pu y assister, aussi ai-je  du le contacter par Messenger pour lui soumettre deux ou trois points qui me déconcertaient un peu : sa réponse fut très sympathique, amicale mais un peu surprenante : « j'aime bien quand ça fonctionne façon labyrinthe.».
 
 Pour ne pas me lancer dans un article qui serait trop long je m'appuie ci après sur le résumé en dos de couverture, que je prolongerai ensuite par quelques extraits de chapitres pour ce qui concerne la  première partie du roman...

« Nous avions fait de Mme des Ursins une idole. Treize ans après sa disparition, celle qui avait été tant aimée et tant haïe était devenue entre nous une sorte de fétiche. Que savions-nous d'elle ? Ce que tout le monde sait. Lorsque Philippe d'Anjou devint roi d'Espagne, quand elle était déjà veuve et habitait Rome, on fit appel à elle pour jouer un rôle de première importance à Madrid. La reine Marie-Louise gouvernait Philippe, Mme des Ursins gouvernait la reine. Quand on a cru qu'elle courait à sa perte, elle s'est révélée indestructible, on l'a crue indestructible, elle était condamnée. Et voilà qu'aujourd'hui, par le jeu des circonstances, je me retrouve chez l'homme au monde qui l'a le mieux connue. M. d'Aubigny, de dix-huit ans plus jeune qu'elle, fut quarante années durant le compagnon de la princesse. Son beau drôle selon le sobriquet que lui avait trouvé M. de Saint-Simon. Lui peut-être saura dire ce qui s'est passé exactement.»  (De Nous en 1ère ligne à connue en 10ème ligne, extraits des lettres n° 10 et 11, pages 29 à 31. La suite est tirée d'un paragraphe de la lettre 12 page 36. Ces lettres ont pour auteur un jeune  chevalier qui séjourne chez M. d'Aubigny).  

 Dans des pages tour à tour fiévreuses et sidérée, Yves Revert dessine le portrait  d'une femme de légende, qui fut diplomate au service de Louis XIV et gouverna la moitié de l'Univers, mais il raconte aussi la rare histoire d'un amour qui n'osa jamais dire son nom. 

 Au chapitre 3  M. d'Aubigny prend la plume : « J'ai écrit tantôt à Mme de C** Pour la prévenir de l'arrivée du jeune chevalier et la rassurer [page 25] ...  Sans l'amitié ancienne qui me lit à Mme de C** j'aurai refusé de recevoir son protégé.... J'ignore le détail de l'histoire et je ne veux pas le connaître, sinon qu'un conseil de famille a condamné le chevalier et son frère à un exil en province, chacun de son côté, à cause d'une maîtresse qu'ils avaient en commun. [Page 27] ... Je savais qu'un jour, un garçon jeune frapperait à ma porte et voudrait que je lui parle de Mme des Ursins.

 Au chapitre 4  M. d'Aubigny note : Le jeune chevalier me quitte à l'instant. ... Passé les politesses d'usage, nous n'avons pas mis cinq minutes à parler de Mme des Ursins [page 33] .... J'ai répondu à ses questions. Bien sûr il va en réclamer davantage.[Page 35] De ces échanges le jeune chevalier écrit des lettres qu'il envoie à une personne probablement la maîtresse qu'il partageait avec son frère : Conservez ces lettres, s'il vous plaît. Je vous ennuis peut-être avec mes histoires et vous allez m'en vouloir de vous parler d'une princesse morte depuis treize ans et si je continue vous allez dire que je le fait exprès. Je devrais vous écrire que vous me manquez et que je n'en peux plus de ne plus vous voir. [Pages 36 et 37

 Chapitre 5.  M. d'Aubigny continue d'informer le jeune homme [Page 39] : Je l'avais rencontré un soir vingt-trois années plus tôt à l'Hôtel de Guise, il s'y donnait une fête. J'étais l'année d'avant, à dix-sept ans tout juste, entré au service de M. de Pardaillan ..... Le soir de la fête, il pleuvait à verse, c'était en février. A peine descendus de voiture les invités se précipitaient. J'attendais dehors à l'abri d'un auvent. Je voulais voir les femmes au moment où elles montaient des marches. .... Une voiture s'est faufilée, profitant qu'une autre reculait. Elle s'est arrêtée à ma hauteur. La portière s'est ouverte du côté opposé et j'ai aperçu une silhouette en descendre. 
J'allais cesser mon manège et rejoindre M. de Pardaillan mais sans savoir pourquoi je me suis retourné. Une femme me regardait J'ai reconnu la passagère descendue de la voiture ..... J'ai dit au petit chevalier qui voulait savoir de qui elle était la fille, que Mme des Ursins était la fille de Louis II de Trémoille, marquis de Noirmoutier. [Page 42
 Elle m'a rapporté par la suite que ce qu'elle a noté en premier c'est la longueur de mes jambes. J'ai aimé qu'elle me juge comme un animal de foire. Elle avait trente-six ans, moi dix-huit..... La première fois j'avais si peu de pratique que je lui ai fait mal; j'ai continué parce qu'elle me l'a réclamé. J'aimai l'importance qu'elle m’accordait. J'en tirais une fierté de petit coq.... Elle aimait les peaux jeunes, cela ne l'a pas empêché de me garder auprès d'elle durant quarante années.  

Chapitre 6. .... Maintenant, après toutes ces années nous filons vers l'Espagne. Deux fois veuve, elle a joué à Rome les diplomates occultes et sa fortune est plombée de dettes. Elle s'est se fait appeler des Ursins. C'est un surnom plutôt qu'un nom, pour ainsi dire un nom de théâtre qu'elle tire de son second époux. [Page 45] Mme des Ursins et moi étions comme deux enfants dans cette voiture qui couinait, nous brinquebalant sur les routes d'Espagne...; Elle avait moins d'argent qu'elle en dépensait et elle en dépensait moins qu'il n'aurait fallu pour le train de vie qu'elle exigeait. Mais quand elle a su que Philippe d'Anjou allait être fait roi, elle a tranché....Les premiers jours, entre la mort du roi infirme et avènement du nouveau souverain, ont été des jours enchantés. Après que nous sommes passés par Versailles prendre nos instructions... [Pages 49] 

 Chapitre 7. ..... De cette époque date le système qui allait durer tant d'années. Le roi pour tout savoir de la reine, la reine pour tout savoir des affaires publiques, Mme de Maintenon pour connaître les événements de Madrid, se reposait en secret sur Mme des Ursins, chacun croyant être le seul qu'elle alimentait en informations.  En peu de temps, Mme des Ursins est devenu l'axe fixe autour duquel tournaient les pièces mobiles de la nouvelle Espagne. (Pages 54 et 55).

 Chapitre 8 lettres 16 du jeune chevalier à son amie: Qu'est-ce que je fais là ? L'année de mes dix-huit ans, entre un valet à la figure contrainte et un homme vieillissant qui passe des heures à me parler de sa princesse morte ? (page 67

 Chapitre 9...  Quand a éclaté la guerre, je n'ai vu qu'une chose. Où que nous allions, nous n'étions pas chez nous [....] La Castille a pris notre parti, l'Aragon et la Catalogne celui de l'Archiduc Charles. Chaque soir Mme des Ursins a rédigé son rapport à Mme de Maintenon .... La popularité de la reine-enfant était la seule arme du parti français. La noblesse vieille-chrétienne en tenait pour l'archiduc et les Australiens, mais le peuple rendait à la reine le culte du aux idoles [...] Le roi se rendait chaque soir dans ses appartements où tout se décidait. Nous traitions des questions les plus sérieuses, l'air de rien, sans ordre du jour ni protocole, comme entre amis de longue date. Philippe s'échappait des réunions de travail pour gagner la chambre de la reine. (Pages 70 et 71

 Chapitre 10... Pour la première fois, Mme des Ursins prend la route sans moi et je ne sais même pas si je la reverrai. [...] Il me fallait rester à Madrid pour sauver ce qui pouvait l'être et assurer nos arrières. Les affaires tournaient mal. Anglais et Hollandais ont mis la main sur Gibraltar. L'archiduc Charles dominait la partie. [...] La Reine a pris de mes nouvelles et m'a reçu en rendez-vous. J'étais la dernière personne qui lui permettait de rester à Mme des Ursins. (Pages 79, 81 et 82).

 Chapitre 11... Quand Mme des Ursins est arrivée à Versailles et y est restée deux heures en conférence, chacun à compris que rien ne se passait comme prévu. Les semaines qui ont suivi, elle a prolongé son séjour en France. Quand Mme de Maintenon et elle ne s’écrivait pas, elles se retiraient dans une pièce à Marly....L'après midi elles s'asseyaient dans leur retraite avec ordre de n'être pas dérangées.... Leur conversation n'en finissait pas, elle recommençait quand elle semblait finir. (Page 89)

 Chapitre 12... Le jeune chevalier écrit à son amie. Votre lettre m'est arrivée ce matin. Vous me racontez en dix pages une partie de campagne chez le duc de Blangis où Raphael vous tenu compagnie. Lui que vous ne vouliez pas voir du temps où nous étions amis.... Oui cela m'a fait mal de vous savoir avec lui, même si je sais bien que c'est pour le seul plaisir de me faire mal. (Page 95)

 Chapitre 13......Quand Philippe a su que Mme des Ursins  allait rentrer à Madrid, il a écrit à Versailles pour s'y opposer... Mais il ne s'est pas passé deux jours avant qu'il ne change d'avis et renvoie un courrier contredisant le précédent. Philippe voulait réformer son gouvernement mais attendait le retour de l'ancienne camériste, par peur de se tromper. Avant même de prendre la route, elle s'était mise au travail. Depuis Marly, elle a fait nommer un nouveau secrétaire à la guerre. Une fois à Madrid, une seconde vague à suivi. [Page 97] Philippe a rejoint ses armées. Une nouvelle régence s'est ouverte. La reine l'exerçait et à travers elle Mme des Ursins. Nous étions revenus plus d'un an en arrière [Page 99] Une menace pesait : Le roi et la reine étaient mariés depuis cinq ans et ils restaient stériles. [Page 102] Mme des Ursins me dictait ses lettres à Mme de Maintenon. Aussitôt qu'il arrivait une réponse, elle m'envoyait chercher pour que je la lui lise. C'était des mots d'amitiés et de tendresse..... L'annonce que la reine était grosse a paru briser la malédiction. 

 Chapitre 15... Ce que l'archiduc pensait tenir solidement se défait sans qu'il ait le temps de comprendre. Subitement, une main invisible lève un à un les obstacles. Le roi aime la reine, qui l'aime. Après Louis, nait un deuxième fils. On appelle désormais Philippe le Rédempteur de l'Espagne. Il rachète tous les péchés du royaume (page108).

 Cet article pour l'essentiel se termine à la fin de la première partie. Je n'ai pu aborder tous les thèmes ; notamment la description de la Touraine alors que cette partie est intitulée La remontée du fleuve. Je ne  me suis pas non plus trop étendu sur la famille de Mme des Ursins. 

 La seconde partie intitulée La nuit à Xadraque commence page 125, pour 14 autres chapitres : Je propose encore quelques extraits mais de façon plus succincte.  

 Chapitre 1... Maintenant la guerre finie, Mme des Ursins sentait d'instinct que si elle voulait conserver un ascendant sur la reine il lui fallait inventer du nouveau, n'importe quoi pourvu qu'il se passe quelque chose.
 
 Chapitre 2....  Je ne sais plus quand Mme des Ursins m'a fait part de son idée. Sans doute fin 1712. La conférence de paix, a-t-elle dit, va redessiner les frontières. Il faut se faire attribuer une souveraineté quelque part en Europe. Mme des Ursins voulait être reine. 

 Chapitre 5... La paix est signée..., mais Mme des Ursins restera une princesse sans royaume. 

 Chapitre 6... Marie Louise-Gabrielle de Savoie, notre reine-enfant est morte d'une fièvre qu'elle traînait depuis des mois. Quelque mois plus tard le roi se remarie Avec Elisabeth Famèse, nièce du duc de Parme, un mariage que souhaitait Mme des Ursins, mais ce qui déplait à Louis XIV.   

 Chapitre 9 et 10... La dernière étape du voyage de la Parmesane était Xadraque ; le lendemain la future reine serait à Madrid. Mme des Ursins se devait d'être la première à la recevoir: Au bas des marches elle s'agenouille, puis prend la main de la souveraine et elles remontent les escaliers. Une fois à l'intérieur elle lui récite un compliment .... La reine l'interrompt et dit c'est assez qu'on me débarrasse de cette vieille folle. Mme des Ursins et le beau gosse sont obligés de quitter L'Espagne et ce, sans même pouvoir revoir le roi. 

 Chapitre 12 et 13  En route pour l'Italie puisque c'était la destination que s'était choisie Mme des Ursins. Je voulais faire une halte en Touraine pour lui montrer le palais que j'avais fait bâtir pour elle en secret. Nous avons pris la route de l'Italie. Elle n'a pas vu Chanteloup.

 Chapitre 14 : Le jeune chevalier a reçu un courrier ce matin de Mme C**. Son exil est terminé. La condamnation est levée.  

 

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