Blog à part........les retours.....
Un petit retour sur la création de ce blog……... il me semblait que c’était le meilleur moyen pour que
je m’attache à la tâche mais la décision était difficile à prendre. Il me fallait prendre quelques avis…..et, finalement, il a suffi de quelques jours de vacances impromptues et de discussions
avec quelques amis pour peser le pour et le contre et me décider.
Cette semaine de début juillet, semaine élargie soit une dizaine de jours, nous a permis de revoir des amis
que l’éloignement géographique ne nous permet pas de voir aussi souvent que nous le voudrions.
Nous avons tout d’abord reçu des amis de La Réunion qui nous ont si bien accueillis en 2005 et
2006.
Gilles, Mado et leur fils Morgan étaient en métropole et venaient passer quelques jours dans la famille de
Gilles…. nous avons eu la chance qu'ils puissent nous consacrer une soirée, accompagnés par Alain et Cathy la sœur de Gilles. Ayant pu se libérer des obligations parlementaires, Gégé
qui a aussi goûté, il y a quelques années, leur hospitalité réunionaise, était rentrée par le dernier TGV pour se joindre à nous et partager la paella de Pilou.
Le lendemain nous allions chez nos amis bretons, Per et Margaid, que nous avons connus au Cameroun il y a
plus de 20 ans. Ils ont une maison à Maillezais. Per était prof d’histoire et eut, au Cameroun, Eric notre fils aîné, comme élève.
Nous avons ensuite commencé la grande boucle estivale en nous arrêtant, d’abord, 3 jours à Toulouse chez Jipé
et Claudine d’autres anciens du Cameroun. Nous les retrouverons pour la semaine du 15 août, en Poitou-Charentes, chacun avec ses petits enfants. De ces 3 jours toulousains dont il y aurait plein
de choses jolies et utiles à dire (comme la nouvelle ligne de métro), je n’évoquerai, aujourd’hui, qu’une soirée dans un restaurant toulousain « Du plaisir à la Toque » dont je
veux faire une double publicité : une bonne et une mauvaise. Je commence par quoi ? La mauvaise ? Ils laissent les clients fumer et, franchement, ça gâche tout. C’est bien dommage
car l’accueil est super sympa et le repas excellent avec un très bon rapport qualité/prix.
Ensuite nous avons pris la direction de Barcelone via Andorre et donc par l’Ariège ; au passage je
n’ai pu m’empêcher, à Tarascon, de faire un détour par l’ex cité Péchiney St Roch où ma famille a vécu de 1959 à mi 1962 (mes 13/16 ans). Je suis passé devant la maison où mon père, Roger, est
mort en avril 1962, 1 mois avant d’avoir 40 ans, terrassé, après 1 an de lutte et souffrances, par un putain de cancer. La maison parait bien tenue ce qui est curieux dans une cité dans
l’ensemble sinistrée et qui s’est, même, considérablement dégradée depuis 2002, la dernière fois que nous étions passés. La « piste » qui jouxte la maison et où mon frère et moi, petits
franciliens, nous avions été durement initiés au Rugby par nos petits copains ariégeois, la « piste » est devenue une brousse.
Mardi, en fin d’après midi, nous sommes arrivés à Barcelone chez Genoveva la tante de Pilou (qui, ici, est
appelée « Pilarin »). Nous savions que nous rencontrerions, aussi, son autre tante, Pilar, qui vit au Canada, à Montréal, et qui, actuellement, est en séjour à Barcelone. Genoveva et
Pilar sont les sœurs d’Encarnacion, la mère de Pilou. Elles ont respectivement 82 et 80 ans et toutes les deux ont perdu leur mari l’an dernier.
Genoveva et José vivaient à Barcelone depuis 1969 après avoir passé de longues années à Toulouse. Militant
communiste José a continué à vivre dans la clandestinité jusqu’à la mort de Franco ; il était un proche de Santiago Carrillo. Ensuite, avec la renaissance de la démocratie en Espagne, il eut
une vie de militant actif mais les nouvelles générations et la perte d’influence du parti communiste l’ont conduit à un effacement politique qui engendra chez lui une frustration
certaine.
Pilar et Ramon, eux, ont émigré au Canada en 1952. J’ai souvent entendu parler de Ramon, l’«américain »
mais je ne l’ai rencontré qu’à deux occasions, d’abord en 1977 à Champigny ; ils étaient venus passer 1 semaine pour le mariage de Malou et puis une seconde fois à Toulouse en 2004. Au
Canada Ramon l’ancien anarchiste catalan, s’est assez vite transformé en business man et a monté, à Montréal, un solide commerce de portes automatiques toujours florissant sous la direction de
ses deux fils. Quelques mois après le décès de leur père, Ramonin et Marcel ont encouragé leur mère à se rendre à Barcelone chez sa sœur pour une période d’environ 6 mois. Pilar est là depuis 8
semaines mais il serait étonnant qu’elle tienne 6 mois. Les 2 sœurs ont du mal à s’entendre et pas seulement parce qu’elles sont plus ou moins sourdes toutes les deux. Et puis elles ont de gros
problèmes de santé…..
Nous avons pu revoir, aussi, Isabel la fille de Genoveva, c’est toujours un extrême plaisir de les
rencontrer, elle et son mari Juan Manuel. Lui ne parle guère mieux français que moi je ne parle espagnol et pourtant on se comprend très bien. Il connaît bien un ancien tube français
« Voulez vous faire l’amour avec moi ». Je l’ai surpris en chantant « Besame mucho ». Match nul donc….. Juan Manuel est venu une fois en France, il y a quelques années, pour
emmener ses beaux-parents sur la tombe de leur fils Josélito. S’étant garé sur le parking de la gare Matabiau il a retrouvé sa voiture avec les 4 pneus crevés. Ça fait désordre pour un policier
espagnol; depuis il refuse obstinément de passer la frontière….je ne désespère pas de le faire changer d’avis et il me semble qu’il y ait quelque espoir…..mais peut être pas avec sa
voiture.
Isabel, à mes yeux de mécréant, est quasiment une « sainte ». La manière dont elle s’est occupée de son
père malade pendant 2 ou 3 ans était tout simplement admirable. Elle passait 3 fois par jour à l’appartement de ses parents : le matin avant d’aller au travail, à mi journée, puis le soir en
sortant du travail. Elle continue, aujourd’hui à être très présente auprès de sa mère âgée et diabétique. Comme je lui témoignais mon admiration, lors de notre précédent séjour, elle me répondait
en souriant « je gagne ma place au Paradis »….N’ayons pas peur des mots une « sainte » et pourtant……quand elle se confie on comprend qu’elle a toujours un peu d’amertume
envers ses parents qui, par leurs activités militantes, lui ont quelque peu gâché sa jeunesse…..elle, qui était une enfant intelligente, une élève studieuse à Toulouse, elle dut à 13 / 14 ans
tout quitter pour venir avec la famille à Barcelone ou elle n’avait pas d’autre choix que de trouver un travail pour faire bouillir la marmite. Par son travail et son intelligence, elle a réussi
à compenser ce mauvais départ et se faire une bonne situation. Chapeau bas Isabel : Cet hiver quand j’ai eu à mon tour des soucis avec ma mère j’ai beaucoup pensé à toi, à ton exemple et je
me disais que finalement …..C’était, tout simplement, mon devoir de fils aîné.
Bien sûr lors du repas familial du dernier soir avec Isabel, Juan Manuel, Pilar et Genoveva, surtout Genoveva
d’ailleurs, on a beaucoup parlé des temps passés et j’ai encore pris des notes…….
La dernière étape de notre escapade nous a conduit du côté de Sète chez mon plus vieux, pardon Jeff, mon plus
ancien ami. Cette amitié remonte à l’automne 1962 ; nous avons été, Jeff et moi, dans la même classe à Montpellier courant année scolaire 62/63 ….depuis il n’y a pas eu beaucoup d’années où
ne nous soyons pas vu au moins quelques jours ; peut-être certaines années quand nous étions en Afrique sans rentrer (1974 et 1977). Inversement d’autres années, quand nous habitions Arles,
et Jeff et Nickie en Avignon, on se voyait très, très souvent.
Je suis toujours content de voir tous mes fidèles amis mais avec Jeff et Nickie il y a quelque chose de plus,
lié sans doute en partie à notre passé mais aussi enrichi maintenant par nos différences de parcours. Qu’est ce que ça fait du bien de venir chez eux, participer pendant quelques heures, quelques
jours à leur vie, leur culture….si la formule « se ressourcer » signifie quelque chose c’est bien chez eux dans leur maison de village, ce beau village coincé entre étang de Thau et
garrigue ; être reçu à la table de Nickie, hôtesse généreuse, un peu comme la Jeanne de Brassens, sauf que chez Nickie, contrairement à la chanson, sa table n’est jamais mal servie, et que
si Jeff et elle ouvrent leur porte, sans chichi, à leur nombreux amis qui viennent se régaler, ils ne laissent pas entrer les chats égarés (à la rigueur les chiens « utiles » si ils
sont bien dressés comme sait si bien le faire Jeff). A leur table on retrouve les produits naturels du terroir languedocien ou de Lozère, et on baigne dans une ambiance méditerranéenne avec bien
entendu l’accent qui se promène et qui n’en finit pas ……
Il y a quand même un détail qui m’interpelle un peu depuis, depuis…..depuis plus de 40 ans: Tous les deux,
Jeff et moi, nous aimons, depuis notre adolescence, Brel et Brassens et quelques autres dont Ferrat (Mon dieu que la montagne est belle….) mais comment se fait-il que moi qui ait vécu un peu
partout en France et quelquefois loin de la métropole, baroudeur de gauche, je porte, surtout tonton Georges au pinacle alors que Jeff, enfant du terroir languedocien, maître chasseur,
pourfendeur des rigolos, défenseur de terrain (et non de salon) des traditions régionales, de la nature, conservateur de sa culture dont le « bien parler» (en prononçant toutes les
lettres des jolis mots) est bien plus sensible au grand Jacques, belgien puis voyageur au long cours et même jauressien sur son dernier disque. N’y a-t-il pas là quelque chose de quelque peu
incongru …..Mais c’est comme ça et les goûts et les douleurs (leur disparition) ça ne se discute pas.
Tiens puisque je parlais de Brassens, j’ai voulu vérifier une information de Fanfan, concernant l’emplacement
de sa tombe au cimetière de Sète. Comme je passais devant je m’y suis arrêté. Tu as raison mon Fanfan et à bientôt chez toi en Corse.
Je comptais sur cette période de vacances pour non seulement me ressourcer mais aussi pour m’aider à prendre
une décision : Est-ce que je me lançais, oui ou non, dans un blog de mémoires, de souvenirs. Ce thème fut omniprésent à toutes nos étapes : j’entends encore Nickie regretter de ne pas
avoir su faire parler son père de sa période de guerre, l’attente sur la ligne Maginot puis les souffrances au cours de ces années perdues dans les camps de prisonniers. Ma sœur Annie et Michel
le grand, ma cousine Maumo et Loulou, tous de passage à la maison dès notre retour ont lu l’ébauche de « blog à part n°1 »…….et ils ont eu la gentillesse de trouver ça bien et
intéressant….ouf ! Je pouvais me lancer ; leur verdict eut été rédhibitoire.
Retour vers le futur : Ai-je au fond de moi d’autres raisons d’écrire ces devoirs
de mémoire? Une raison que j’ai du mal à m’avouer comme de voir ma mère touchée par la maladie d’Alzheimer (voir ou revoir le beau film de Zabou Breitman « Se souvenir des belles
choses »)……
Retour sur investissement : Pour finir avec une touche plus humoristique : j’ai eu
à toutes ces étapes la même question la question récurrente : Est-ce que Sarkozy t’a appelé ? T’as-il fait une proposition, une ouverture ? Et bien non…..et c’est
quand même assez vexant. Me considère t-il comme un socialo de seconde zone ? Je ne veux pas croire qu’il ne me connaisse même pas le petit caporal. J’ai bien essayé de lui faire passer un
message par S3I et par l’intermédiaire d’un proche, un niçois qui mal y pense…..pas de retour.
Alors une idée m’est venue. J’ai lu sur le blog de Fraise, mon presque voisin, camarade et néanmoins copain,
qui s’est autoproclamé président de la blogosphère, j’ai donc lu sur son blog qu’il allait bientôt réunir son gouvernement ; alors faute de grive…..
Chaque année, fin août, Fraise rassemble son conseil des ministres et, cette année, la réunion se tiendra à
Coulon chez nous. Peut être qu’en créant mon blog maintenant est-il encore temps pour moi de décrocher un poste, un lit en portefeuille, un secrétariat des tas….. Enfin quelque chose de
parfaitement inutile mais de très flatteur pour un Dumbo sans défense.
A suivre.
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