Souvenirs en vrac.......Cousus de fil blanc en janvier
« Je raconte ma vie comme on fait des rêves au réveil » disait Aragon ; il y a un peu de ça même chez un modeste griot qui raconte ses histoires, un griot-eur qui se lève tôt pour ne pas laisser ses pensées matinales s’envoler ou qui, parfois au contraire, traîne un peu jusqu’à 6 ou 7 heures, dans la douce tiédeur du réveil, les rêves et les souvenirs entremêlés.
29 janvier 2004 naissance de Thomas notre second petit fils.
25 janvier 2006. Un concert de Maxime Le Forestier chantant Brassens puis une rencontre que je traiterai dans un billet en avril qui relatera aussi notre 1ère rencontre avec Maxime à Yaoundé en 1985.
(À suivre)
J’ai encore des histoires à raconter, des devoirs de mémoire à terminer, consciencieusement, pour laisser une trace à mes enfants et petits enfants (Lire les premiers pas). En continuant à respecter le principe des dates anniversaires je devrais, sans difficulté, boucler pour l’été prochain cet inventaire des souvenirs, cette transmission, cette trace commencée en juillet dernier… Ceci est mon 54ème article….. Le centième est au bout du clavier…. j’irai même peut être, un peu au-delà, en roue libre car il y eut quelques oublis en automne, notamment, concernant la Guyane, c’est tellement dense la forêt des souvenirs ……mais il est peu probable que ce blog, du moins sous cette forme, survive à 2008. Il est, donc, maintenant nécessaire de consacrer un peu plus de place, aux histoires de nos familles, aux amis de partout, d’ici et maintenant, d’hier et d’ailleurs … il est temps de rassembler dans une sorte d’éphéméride balai des souvenirs en vrac, ceux qu’il est difficile de développer dans un billet.
Quelqu’un a dit : « Ecrire c’est remettre de l’ordre dans sa mémoire ». (L’un des deux poètes des espaces verts de Villiers, Michel le grand ou Fanfan, pourrait, peut-être me rappeler qui a dit ça…). L’éphéméride d’aujourd’hui, rassemble des anecdotes survenues, au fil des ans, mais uniquement en janvier.
Un lieu plus que tout autre symbolise ces mois de janvier, c’est un appartement situé au 3ème étage d’un immeuble avenue du Général De Gaulle à Champigny, un petit appartement d’environ 50 m2 un F2. C’est là que j’ai passé mes sept premières années et c’est là que je me rends chaque année pour souhaiter la bonne année à mon oncle Didi, ou parfois pour son anniversaire début février (82 ans dans quelques jours). Je vais y aller très prochainement mais ça sera la dernière fois….. car Didi, éternel jeune résistant, a maintenant des difficultés à monter les 3 étages ; il va donc bientôt quitter cet appartement pour entrer en résidence service, en se rapprochant de son fils, mon cousin Joël, et de sa petite famille. Une page se tourne…. mais c’est une très sage décision……
De nombreuses images attachées à cet appartement trottent dans ma tête :
J’ai le souvenir, de courir un soir derrière Roger, mon père, dans ces escaliers après qu’il se soit disputé avec ma mère Raymonde : je devais avoir 5 ans peut être 6 ans et c’était en hiver il y avait de la neige sur le trottoir… ils s’étaient disputés parce que le garde manger était aussi vide que le porte monnaie et que mon père n’avait pu obtenir une avance sur salaire…. Raymonde voulait que Roger aille demander à ses parents de leur prêter un peu d’argent… ce que Roger, rechignait à faire.
J’ai aussi des souvenirs de la période où mes parents ont partagé cet appartement avec Didi et Josy. Ça n’a duré que quelques mois et ce devait être au cours de l’hiver 53. Nous allions partir à la campagne, mes parents ayant fait construire un pavillon au milieu des champs à Noisy le Grand vers la Pointe de Gournay et mon oncle et ma tante allaient nous succéder comme locataires de cet appartement. J’ai le souvenir de journées tumultueuses, festives et joyeuses…. Les repas en commun, les crêpes de ma mère ou les potages avec des yeux de Josy. Ma tante Josy décédée en janvier 2002…
Autre souvenir, mieux daté celui là, c’était le 1er janvier 1958. Le rêve de propriétaire avait pris fin. Ma sœur Annie était née, et Raymonde ne travaillait plus. Roger avait eu une proposition très intéressante pour un poste à Grenoble chez Péchiney. Le pavillon était vendu et la grande vadrouille hexagonale commençait. Nous avons fait le voyage en train dans la nuit de la Saint Sylvestre dans un compartiment de 8 personnes et je fus réveillé au milieu de la nuit et surpris de voir mes parents embrasser des inconnus pour leur souhaiter la bonne année. Drôle de coutume !
Cette anecdote aurait pu se répéter, un an plus tard, car le 2 ou 3 janvier 1959, nous quittions Grenoble pour rejoindre l’Ariège. Mon père était muté dans une autre usine Péchiney à Tarascon et moi j’allais goûter les délices de la pension à Foix…. avec quelques dégâts scolaires collatéraux …… le voyage ne fut pas effectué cette fois en train mais en voiture….. car mon père était entré dans la cour des classes moyennes….et avait pu s’offrir une Peugeot 203 immatriculée 522 CM 38. (Ne me demandez pas le numéro d’immatriculation de ma précédente voiture.).
Je passe rapidement sur les années 60, en mentionnant rapidement un repas de rencontre de familles en janvier 68, où l’on commençait à parler d’un mariage pour mai ou juin……ce fut juin 68 et encore de justesse.
Janvier 1976 : Nous sommes au Zaïre à Inga et nous nous sommes lancés avec quelques amis dans un projet théâtral…. La vie à Inga mi-brousse, mi-vie de cité de chantier, n’était pas toujours des plus trépidante. Il y avait le travail sur le chantier de barrage et puis pas grand-chose hormis des soirées, les ballades sur les bords du Congo ou jusqu’à l’océan à Moanda, des courses à Boma ou Matadi et puis un peu de tennis, le bridge…..la routine…..la dernière année nous avons essayé d’innover et d’en sortir un peu de cette routine …. Nous organisions des rallyes pour visiter la région et puis il y eut cette expérience théâtrale : nous avons répété pendant des semaines pour monter une pièce de boulevard à jouer sous les cocotiers en une unique représentation qui eût lieu le 19 janvier 1976 : Nous avions retenu « La petite Hutte » d’André Roussin très légèrement toilettée pour l’adapter à notre environnement, la savane forestière congolaise.
Cela reste un grand souvenir ….. Depuis nous avons réussi à conserver des contacts avec Pierrot et Malou, les strasbourgeois, …..mais nous avons perdu de vue Joëlle et Daniel qui étaient il y a 20 ans quelque part en Savoie….. et nous n’avons plus de nouvelle des autres collègues et amis d’Inga dont beaucoup d’agents EDF étaient, il est vrai, proches de la retraite en 1975…..
Janvier 1982 une arrivée en Guinée pas très catholique….mais j’en ferai un billet.
Janvier 1985 à Yaoundé…. encore un grand moment. La direction du Labogénie avait organisé un match de football opposant les cadres de la société à l’équipe qui jouait en corporatif….et elle souhaitait qu’au moins un des trois coopérants français fasse parti de l’équipe. J’étais le plus jeune (38 ans à l’époque) et je fus donc choisi d’office ; d’ailleurs ça me convenait bien. L’équipe corpo était quand même championne du Cameroun. La rencontre fut pour de vrai …. avec un vrai public africain donc enthousiaste.
Les sélectionneurs m’avaient positionné à l’arrière (là ou ailleurs !!!) et chaque fois que je faisais une monumentale toile j’étais ovationné par le public qui scandait …. « Ah le blanc !!!!! ». Ce fut une ambiance extraordinaire et on prit une sacrée raclée peut-être pas un score de basket mais pas non plus un score traditionnel de foot ….un entre les deux….quelque chose comme un score de handball, mais pour une seule équipe …... Sur la photo jointe il y a des copains dont je reparlerai prochainement : Tchiky et Ndanga hélas disparu. Il y a aussi un autre partenaire dont je tairai le nom car il serait, aux dernières nouvelles, en prison après avoir été brièvement ministre…. je ne sais pas pourquoi.
Janvier 1987 : En déplacement en région parisienne je me suis arrêté à Palaiseau où je savais retrouver 2 collègues camerounais en stage de quelques mois dans une école d’ingénieur : Dongo et Pauline…. Dongo, technicien travailleur et agréable et Pauline une jeune femme très compétente mais qui m’a plutôt regardé de travers pendant 3 ans. Il faut dire qu’elle était responsable d’un service que j’étais chargé de remettre un peu en ordre en formant le personnel……. je les ai retrouvés, tous les deux extraordinairement détendus, et contents que je sois venu les voir. J’étais heureux de découvrir Pauline sous un jour différent, décontractée et même radieuse d’être en France pour participer à cette formation. Une journée super sympa qui m’a fait oublier 3 années…. de réserves.
Janvier 1992 : c’est là que commence la partie cousue de fil blanc…. et oui j’aborde un peu les souvenirs politiques mais je serai bref. D’abord une soirée de l’ Anjca après l’assemblée générale ….je me retrouve à la même table que Geneviève et Gérard. Geneviève, qui avait siégé avec moi au bureau fédéral de la FCPE, était candidate aux élections cantonales. Elle était en train de former son équipe : Nous sommes entrés, ce soir là, Pilou et moi, dans une aventure qui se poursuit encore aujourd’hui…..
16 Janvier 1994 : la grande Manif à Paris contre la Loi Bayrou (et oui ce n’est pas un mec de gauche) qui voulait abroger la loi Falloux : Un million de personnes dans la rue à Paris sous la pluie battante à faire quasiment du surplace. C’est ce jour là que je suis entré pour la 1ère fois dans un Mac Do. Je n’y suis pas trop souvent retourné mais je n’en suis pas mort. C’est dans le cortège, que j’ai appris le grave accident qu’avait eu, la veille au soir, Ed une autre grande amie de la FCPE, absente de ce voyage et pour cause…. C’était très, très, grave et le pronostic, disait-on, était très, très, réservé….. Dieu merci elle s’en est tirée et est toujours là, très présente, pour égayer nos soirées et fêtes.
Janvier 1997 : les législatives se profilaient car on pensait (à juste titre) que Chirac allait dissoudre l’Assemblée…. l’équipe des cantonales se reformait et s’élargissait même autour d’André, de Jacques, de Claude-Odile, de Françoise ….tous ces amis aujourd’hui partis auxquels on pense beaucoup. L’aventure continuait : Je me souviens de la soirée pour le choix du suppléant…ça s’est passé chez nous et ce fut Alain sur les recommandations de Gustave et Françoise. Quelle excellente idée … la suite le confirma.
J’évoquerai aussi des rencontres avec des personnalités venues nous voir à Niort ; ça sera dans un billet consacré à l’association « Citoyens d’abord ». Il y eut notamment en janvier 2002, le talentueux Arnaud Montebourg.
Quelques années plus tôt, en janvier 1996, il y avait eu la venue de Dominique Strauss Kahn sur l’invitation du maire de Niort ; sauf que le maire était rentré chez lui juste après la réunion publique, plutôt que de rester avec son invité (je n’en connais pas la raison) et je fus chargé, au débotté et de façon un peu surréaliste, moi qui n’était même pas conseiller municipal, de tenir compagnie à DSK au dîner de soirée à une table d’adjoints et épouses où personne ne pipait mot. Si je me souviens bien nous avons parlé nonchalamment d’un peu de tout et de rien, ou de tout ce qui n’avait aucun intérêt ….. puis pour combattre l’ennui et passer le temps, nous avons discuté très sérieusement de sport et de cinéma.
Le 27 janvier 2001 : un moment unique dont j’aurai aimé faire un billet….. si j’avais pris à l’époque quelques notes. Jean Pierre et moi, nous devions participer à une réunion de la « sensibilité Aubry » à Paris dans une salle du ministère de la justice. Cette réunion était programmée à 11H 00, sauf que notre train arrivait à Montparnasse à 8 H 50 et que même en prenant le temps d’avaler un café, nous étions place Vendôme avec plus d’une heure d’avance. Quand nous sommes arrivés, nous sommes tombés directement sur la ministre, le garde des sceaux, Marylise Lebranchu. Nous la connaissions un peu, l’ayant rencontrée le printemps précédent chez Geneviève….. elle nous a reçu avec sa gentillesse habituelle « Les amis de Geneviève sont mes amis » (J.P étant en plus le frère de Geneviève.). Marylise nous a proposé une visite du ministère… une visite exhaustive avec pour guide le ministre, quel honneur : « Voici le bureau où Badinter à signé la loi d’abolition de la peine de mort… » . Un solennel et grand moment de visite. Trop solennel malgré la simplicité du ministre. Je n’ai pas bien mémorisé ce moment historique. Dommage. Etait–ce un rêve ?
29 janvier 2004 naissance de Thomas notre second petit fils.
25 janvier 2006. Un concert de Maxime Le Forestier chantant Brassens puis une rencontre que je traiterai dans un billet en avril qui relatera aussi notre 1ère rencontre avec Maxime à Yaoundé en 1985.
28 janvier 2006 je participais à l’assemblée générale de l’association des anciens rugbymen de E. S. Villiers…. j’y retrouvais mes copains de jeunesse, et pour la 1ère fois depuis 1969, notre coach et ami, Louis Charly. Emotion.
25 janvier 2008. Geneviève tête de liste socialiste pour les municipales présentait la liste d’union de la gauche et le projet. Pour en savoir plus : www.municipales-niort.com et www.niort-solidarite-capitale.com
(À suivre)
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