Voyage au bout des Antilles.....il suffit de passer le pont de la Gabarre
Dans l’après midi du 12 mars 2001 nous avons quitté Fort de
France en ferry, cap au nord vers la Guadeloupe. Plus de trois heures de traversée ; nous avons fait une halte sans descendre du bateau à la Dominique, petit état indépendant du
Commonwealth puis nous sommes passés entre les Saintes et Marie Galante avant d’aborder Point à Pitre.
L’origine du nom du chef lieu est controversée : certains y voient une origine hollandaise, à savoir le nom d’un marin, Peter, d’autres une origine botanique et hispanique
« Pitéras » mais personne n’envisage encore l’hypothèse d’une origine franchouillarde et bouffonne : c’est dommage… alors j’ose et je serai donc le
premier.
Fort de France avait son poète, Aimé Césaire le chantre de la négritude, Pointe à Pitre a aussi le sien, St John Perse, poète et diplomate. Le métissage aux Antilles française par la poésie.
Arrivés en Guadeloupe nous avons rejoint notre hôtel, le « Rotabas » à Sainte Anne. Une petite visite en soirée pour constater que nous étions dans une zone très touristique.
C’est un village accroché à un petit port mais qui s’étale le long des plages, dont à l’ouest la réputée plage de la Caravelle. Cette mer de la tranquillité de couleur émeraude, est sous la
protection des barrières de corail.
Mardi fut consacré à visiter Grande Terre, l’île calcaire. Comme nous avions commencé à nous lier avec certains compagnons de voyage nous n’avons pas retenu de louer une voiture
comme nous l’avions fait à la Martinique d’autant qu’au milieu du séjour était prévue l’escapade aux Saintes. Nous avons, par la suite, regretté ce choix….. Un sentiment de temps perdu dans ce
car avec des compagnons qui pensaient surtout à acheter du rhum…
Nous avons pris la direction de l’est en traversant des paysages plus arides et des champs de cannes à
sucre. Nous avons abandonné Saint François puis filé à la Pointe des Châteaux, les châteaux n’étant qu’une interprétation poétique des découpes rocheuses de cette côte fouettée par les vagues
de l’Atlantique et les alizés. Le site est superbe et l’on comprend mieux le lien que fait en chanson, Voulzy entre la Guadeloupe (même s’il s’agit de Marie Galante que nous n’avons pas
visitée) et la Bretagne
Nous sommes remontés ensuite vers le nord par la côte où le paysage est toujours aussi sauvage. Nous sommes passés devant de
belles habitations de planteurs comme la maison Zévalos et par Le Moule la seule ville de cette côte maltraitée par l’océan. Nous sommes repartis plein nord dans ces paysages arides,
magnifiques, mais un peu déprimants jusqu’à la Porte d’Enfer puis la Pointe de la Grande Vigie avant de redescendre par la côte ouest qui longe la mer des caraïbes. Cette côte est plus
accueillante, nous y avons fait une halte déjeuner à Port Louis un joli village de pêcheurs. Après une trop longue pause nous avons repris la direction du sud de la Grande Terre en passant par
Morne à l’Eau et son impressionnant cimetière. Le guide nous dit que dans ce grand cimetière coloré, véritable H.L.M des morts, pour la Toussaint, des familles entières viennent
« réveillonner » avec leurs chers disparus : pour moi ce sont de biens étranges fêtes mais respect oblige des us et coutumes de chacun …...No comment.
De retour à l’hôtel nous sommes allés nous aérer sur la plage, sous les cocotiers…. Curieuse île !
Le lendemain mercredi, changement de tonalité…. Ce fut l’escapade aux Saintes. La traversée en bateau se fait en moins d’une heure
depuis la darse de Pointe à Pitre jusqu’à la principale île de l’archipel, Terre de Haut.
Le bourg de Terre de Haut entoure le débarcadère et avec ses maisons colorées un charme convivial qui complète, s’harmonise, avec cette baie
merveilleuse.
Cette journée fut magnifique, entre les échoppes du bourg, la visite du fort Napoléon, son chemin de ronde aménagé en jardin exotique, la promenade jusqu’au sommet de l’île, le Chameau, pour
admirer le panorama et puis un passage par les crêtes ou encore par les plages en repoussant les chèvres mendiantes.
Jeudi 15 mars était consacré à la visite de Basse Terre, l’île volcanique et tropicale et c’est là que nous avons vraiment regretté de ne pas avoir loué une voiture pour être libre
des contingences du troisième âge….. et demi.
Nous avons quitté
l’hôtel de bonne heure afin de passer La Rivière Salée, l’étroit bras de mer qui sépare les deux ailes du papillon guadeloupéen avant les embouteillages matinaux. Le long du pont de la gabarre
il y a les tuyaux, conduites qui permettent d’approvisionner en eau provenant de Basse Terre, l’Ile volcanique tropicale, Haute Terre l’île calcaire aride.
Le car nous a conduit directement vers Capesterre Belle Eau au sud de la côte est.
C’est à Sainte Marie que débarqua Christophe Colomb, en 1493 lors de son second voyage, pour se ravitailler en eau.
Nous sommes descendus ensuite au temple hindou de Changy avant d’aller photographier l’allée de Dumanoir constituée de deux doubles files de palmiers royaux.
La plus grande partie de la matinée fut réservée à une petite marche sportive (pour des retraités) sur les pentes de la Soufrière aux chutes du Carbet. Dans le temps imparti, à
cette excursion nous n’avons pu aller qu’à la 2èmechute, la plus accessible. Pour les 2 autres chutes il nous faudra retourner en
Guadeloupe.
Ensuite nous en revenant vers le nord de Basse Terre, nous nous sommes arrêtés à la plantation Grand Café une bananeraie de Bélair, puis au Jardin de Blonzac où la propriétaire,
pépiniériste et aquacultrice nous parla de son élevage de Ouassous (écrevisses).
C’est assez tardivement que nous nous sommes arrêtés à Goyave pour déjeuner au restaurant « La Goyave Rose ». Un fameux repas, trop fameux peut-être car certains compagnons de voyage y auraient bien passé le reste de la journée, d’autant qu’un autre car de touristes retraités s’était arrêté et que…. ambiance aidant ils voulaient danser… pas « zouker » sous les effets du rhum, ce qui eut été pardonnable, non vraiment « guincher » à la métro, une hérésie. …Ne passer qu’une journée sur Basse Terre et la gaspiller en fredaines de vieux… alors qu’on aurait pu prendre plus de temps à crapahuter sur les pentes de la Soufrière … Ah ces retraités !
Heureusement que le guide est resté intransigeant et que nous avons pu reprendre notre périple. Direction le domaine de Valombreuse et son parc floral et animalier.
Ce fut la dernière halte
avant le retour à l’hôtel à Sainte Anne.
Enfin le vendredi 16 mars fut une journée pleine car nous ne prenions l’avion du retour qu’à 22 H.. La matinée fut consacrée à Point à Pitre : la place de la victoire, le
marché Saint Antoine, le marché au fleurs devant l’église, le marché de la Darse, la Marina, les rues commerçantes du centre ville et l’incontournable Musée Saint John Perse demeure de style
colonial, de structure métallique.
L’après midi fut réservé à la préparation des valises et à quelques heures de farniente et bain de soleil sur la plage de Saine Anne.
(A suivre … pour un prochain séjour…. entre jeunes)