L'invité du Blog..... Le journal de l'ANJCA.
Je suis arrivé à Niort fin août
1986 en rentrant du Cameroun et dès septembre je fis connaissance avec l'ANJCA. C'était la veille de la sortie du 1er numéro du journal. Aujourd'hui, 22 ans plus tard et pour le
centième, je me devais d'évoquer cette aventure. J'aurai pu en parler dans la rubrique Africa Saga & Co...... mais voilà je ne suis jamais allé à Atakpamé, aussi, m'a t-il semblé plus
approprié d'inviter le journal sur mon blog.
C'était le 4 mai 1958, place de la Brèche, la signature de
l'acte de jumelage entre la ville de Niort et d'Atakpamé à l'occasion de l'ouverture de la Foire Exposition. Il y a 50 ans en cette année 2008.
De 1958 à 1984 il ne s'est rien passé....
le 20 février 1984, André Pineau, Conseiller municipal, intervient pour demander un jumelage coopération avec une ville africaine.
En janvier 1986 une délégation niortaise se rend à Atakpamé avec la signature d'un jumelage coopération.
Mai 1986, création de l'Anjca à Niort et de son homologue l'Adjan à Atakpamé.
En 1987 les premières réalisations sont en cours.....
1991: Colloque régional à Atakpamé. L'Anjca est à l'origine de la création de nombreux jumelages coopération entre des communes des Deux Sèvres et de la région des Plateaux du Togo.
Deux coordinations sont créés : "Togo-Deux Sèvres" et "l'Association du Poitou Charentes des jumelages coopération", avec un grand colloque à Poitiers en 1990 puis un autre à Parthenay en
1992.
1996 : 10 ème anniversaire. Edition du livre "Au coeur des collines d'Atakpamé".
31 décembre 1999/ 1er janvier 2000: une importante délégation niortaise à Atakpamé pour le passage à l'an 2000.
1998 puis 2003 : deux auto-évaluations
2006 : mise en place d'une coopération sud-sud-nord en intégrant Cové (au Bénin à environ 150 km à
vol d'oiseau d'Atakpamé.)
Novembre 2006 1er déplacement d'une délégation de Niort à Cové.
2007 : Evaluation par organisme extérieur le BCCT.
J'ajouterai pour être complet sur
l'historique du jumelage, que c'est M. Davy originaire d'Arçais, près de Niort, Gouverneur de la France à Atakpamé et ami du Maire de Niort Emile Bèche, qui est à l'origine du jumelage
version 1958. Je le cite car, friand de coïncidences, il se trouve que la fille de M. Davy, Nicole est une amie que nous avions connue, elle et son mari Jean Michel, à Al Massira au
Maroc de 1976 à 1979 puis en Alsace de 1979 à 1982 à l'occasion du chantier du barrage de Michelbach. Nicole avait passé une bonne partie de sa jeune enfance à Atakpamé.
Ce jumelage coopération est tout à l'honneur de la ville de Niort et il a été très souvent donné en exemple lors de très nombreux colloques et dans des articles de journaux de
référence. Je suis adhérent depuis le début et j'ai même été vice-président une paire d'années. Il m'a fallu prendre un peu de distance pour des raisons professionnelles et d'engagement politique
mais j'en suis toujours resté un des plus fidèles supporters. Il n'est pas exagéré de dire que si je me suis "scotché" en famille à Niort,, après une ou deux années d'hésitations
(des doutes de réussite professionnelle dans une ville endormie), c'est un peu grâce à l'Anjca.
Atakpamé est la cinquième ville du Togo avec une population de 65000 habitants. C'est la capitale de la région des hauts plateaux et se trouve à 160 km de Lomé.
".... La ville est jumelée avec Niort, ce qui a permis de réaliser de nombreux programmes d'assainissement et de
construction d'infrastructures municipales. Cela a permis en outre d'étendre le réseau d'eau potable à plusieurs quartiers et de développer différents programmes médicaux mais aussi culturels
comme la construction et l'équipement d'une bibliothèque municipale et d'une bibliothèque annexe..." .
La grande nouveauté de ces deux dernières années c'est donc d'élargir ce jumelage coopération en associant une autre ville du sud, Cové au Bénin. Cette ville de 35000
habitants est située à une 1/2 journée d'Atakpamé en empruntant une piste surtout circulable en saison sèche. Il s'agit donc maintenant d'une coopération entre trois
collectivités qui peuvent s'enrichir mutuellement des expériences des autres.
Pour plus d'informations sur l'Anjca et les réalisations sur Atakpamé et celles qui débutent sur Cové. il faut se rendre sur le site http://anjca.free.fr et porter une attention toute
particulière au budget en cofinancement qui montre bien le sérieux et l'implication de cette association et des différents partenaires dont en première ligne la ville de
Niort.
Le programme prévisionnel était en 2007 le suivant :
Equipements municipaux :
5 magasins municipaux au marché central = 19050 €
Education, culture, sport :
Atakpamé : Rénovation école publique de Midoudou = 13000 €
Cové : Construction école primaire de Houso = 32700 €
Cové et Atakpamé : divers équipements = 8870 €
Santé publique : Lutte contre le paludisme à Cové = 4570 €
Suivi et évaluation par un organisme indépendant = 6000 €
Total dépenses prévisionnelles : 84190 €
En fait lors de l'assemblée générale de janvier 2008, le total des dépenses n'était que de 79000 €, certains projets notamment à Cové ayant été
retardés. Ce montant était équilibré par les recettes suivantes:
Ville de Niort = 25000 €
ANJCA = 26800 €
Etat = 12000 €
Région Poitou-Charentes = 12000 €
Villes Atakpamé et Cové = 3200 €
Dans le cofinancement prévisionnel la participation de la ville de Niort était prévue à hauteur de 33000 € (il y avait eu une participation de 39000 € en 2006) mais il
faut savoir que dans les recettes référencées ANJCA une partie non négligeable provient de la ville sous forme de participations diverses (Achat de carte de voeux, Aides pour le salon des
couleurs, etc.. ).
Ces sommes ne sont pas excessives car un montant public annuel de 30000 € ne représente que 50 centimes par habitant et même en prenant en compte l'ensemble des
financements niortais, Ville + Anjca, soit environ 52000 €, cela reste inférieur à 1 euro par habitant.
En soulignant que le PNB / habitant au Togo est 350 $ (au Bénin 540 $) alors qu'en France il est de 36500 $ on réalise que cette aide au demeurant modeste est
perçue quasiment au centuple à l'arrivée.
En moyenne sur 20 ans, la part de virements de ce jumelage coopération représente plus de 50% des recettes d'Atakpamé. Une petite ombre au tableau, cependant : au fil
des années la proportion des financements de coopération a tendance à augmenter alors que le budget global stagne voire régresse. Cette évolution
est incontestablement liée à l'instabilité politique de la dernière décennie et aux contraintes de rigueur qu'impose le FMI. C'est aussi le signe que l'aide au développement est
plus cruciale que jamais.
Une autre comparaison est particulièrement parlante, entre ces deux villes de même taille : à Niort l'effectif municipal est d'environ un millier d'agents, à
Atakpamé il n'y a que 40 employés.
Pour moi, africain de coeur et pourtant souvent critique vis à vis d'actions menées, sans évaluation, par certaines ONG, c'est une grande fierté d'être niortais.... et d'avoir
contribué, modestement, au développement de cette ville togolaise (et je regrette que des villes accueillantes comme Rochefort et La Rochelle, qui ont un lien historique si fort
avec l'Afrique, et qui sont dirigées par des équipes de gauche, n'aient pas entrepris cette démarche de jumelage coopération).
Je prolongerai cet article, par un second billet où je citerai, en vrac, quelques "regards togolais" sur ce jumelage-coopération, temoignages que l'on retrouve dans
ce 100ème numéro du journal de l'ANJCA :
A suivre