Ciné-cure............Les pleins pouvoirs.
Depuis quelques temps j'avais envie de faire un billet sur Clint Eastwood et pour pouvoir rebondir selon mon habitude sur un thème
politique et si possible « bouffer du Sarko » un titre s'imposait : « Les pleins pouvoirs », j'attendais donc un
prétexte en sachant que je n'aurai pas trop longtemps à patienter ; et puis voilà la bonne affaire de la rentrée, l'affaire Clavier / Alliot-Marie / Rossi. Bien sûr je suis un peu déçu,
j'espérai bien me taper un plat de Sarko, mais il apparaît que l'agité n'y est pour rien et que c'est l'enfant de Marie qui a décidé de tout..... toute seule comme une grande. Alors
faute de grive.... Il me reste Jacquouille la fripouille ; Jacquouille qui eut ce week-end des visiteurs...
C'est trop beau de pouvoir parler de Clint Eastwood sans doute l'un des meilleurs réalisateurs en activité en faisant un parallèle avec....
mais positivons : D'ailleurs Clint a au moins un point commun avec Clavier et son clone, il est lui aussi de droite.... Mais quitte à être de droite il faut au moins avoir du talent pour le faire
oublier.
Clint serait affilié au Parti Républicain dont il a d'ailleurs porté les couleurs comme maire de son patelin à la fin des années 80. Il semble, et ça se ressent dans ses films, avoir un peu
évolué ces dernières années tout en restant incontestablement libéral.... Peut-être un peu plus sage et ouvert en vieillissant... ? Dernièrement comme un journaliste l'interrogeait sur le fait qu'un noir soit candidat aux élections présidentielles, il
répondit :
« C'est bien. Je me suis aussi toujours demandé pourquoi Colin
Powell n'avait jamais brigué l'investiture républicaine. Je ne sais si Barack Obama est le bon candidat ou non, mais là n'est pas la question. Dans le même ordre d'idées, je serais tout aussi à
l'aise avec une femme présidente ». Réponse respectable même s'il préfère manifestement un candidat de couleur républicain
Je ne m'appesantirai pas sur Clint Eastwood acteur... le cow-boy énigmatique de Sergio Léone dans « Pour une poignée de dollars » ou pire « Et pour quelques lires de
plus » ne m'a pas laissé un souvenir impérissable pas plus que « l'inspecteur Harry » ou autres rôles de fachos notamment sous la
direction de Don Siegel. ....
Et puis Eastwood se fit réalisateur et alors tout changea. Oh ! Pas immédiatement, bien sûr, car son image lui a longtemps
collé aux basques et puis je n'ai découvert certains de ses premiers films que plus tard : « Un frisson dans la nuit », « Pale
Rider » etc...
La révélation est arrivée à la fin des années 80 avec «
Bird » un film hommage au saxophoniste de jazz Charly Parker avec Forest Whitaker dans le rôle de Parker et prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes en
1988.
Suivit ensuite en 1990 « Chasseur blanc, cœur noir » un
superbe film tourné en Afrique inspiré très librement de la vie du réalisateur John Huston.
Entre temps, en 1989, Clint s'était un peu perdu « A minuit dans le jardin du bien et du mal »
un drame psychologique avec Kevin Spacey, John Cusack et Jude Law... encore une histoire de visiteurs dans un jardin...mais ça peut arriver à tout le monde de s'égarer....
Retour au western en 1992 avec « Impitoyable » un film sous influence fordienne avec Eastwood et Morgan
Freeman en vétérans fatigués, RIchard Harris plus cabot que jamais et l'immense Gene Hackman. Le film aux 4 oscars.
En
1993 il cassa l'image de Kevin Costner dans « Un monde parfait » une histoire d'enlèvement d'enfant et la cavale qui suit, le flic intègre Eastwood
à la poursuite de Kevin truand de charme.
Clint Eastwood fut encore réalisateur acteur en 1995 dans une bien jolie comédie
romantique « La route de Madison » avec Meryl Strepp.
Le film qui sert de référence prétexte à ce billet « Les pleins pouvoirs » est un thriller politique, sorti en 1997 et c'est encore, comme « Impitoyable » un exceptionnel rassemblement d'acteurs. Eastwood, Gene Hackman, Ed Harris, Scott Glenn. Un cambrioleur assiste au meurtre d'une femme, sa
maîtresse, par le président des USA.... et devient le principal suspect avec le FBI aux trousses. A voir absolument d'autant qu'il passe à la télé demain soir.... Ne serait-ce que pour Hackmann
et Harris remarquables.
En 1999 il aborda le thriller thématique avec « Jugé coupable » sur fond d'erreur judiciaire et de critique de l'enfer carcéral. Un film plus
moyen avec Isaiah Washington en condamné à l'injection et Clint Eastwood en journaliste alcoolique.
2000. Le film grand guignolesque « Space Cowboys » ou comment Clint s'envoie en l'air avec ses meilleurs potes acteurs ... T.L. Jones, D. Sutherland
et J. Garner, sans se soucier du « qu'en dira-t-on... »....
Deux autres thrillers suivront :
« Créance de sang » en 2002 d'après le polar de Michael Connelly avec Eastwood dans le rôle de Mc Caleb puis « Mystic
River » en 2003 d'après un autre polar, de Dennis Lehane. Cette fois Clint sera uniquement réalisateur laissant les beaux rôles oscarisés à Sean Penn et Tim
Robbins.
L'année 2004 vit la sortie de son chef d'œuvre « Million Dollar Baby », un film sur la boxe féminine avec Hilary Swank magnifique,
Eastwwod en vieil entraîneur et Morgan Freeman. Encore un film récompensé par 4 oscars.
Ces 2 derniers films de
guerre « Mémoire de nos pères » et «Lettres d'Iwo Jima » qui concernent la bataille d'Iwo Jima vue
côté américain en 2006 puis côté japonais en 2007 ne m'ont pas passionné... Peut être que le jeu et la personnalité des acteurs y sont moins fouillés car ça c'est le vrai grand talent de Clint
Eastwood.
On nous annonce la prochaine sortie de « L'échange » avec Angelina
Jolie....encore une histoire d'enlèvement d'enfant et d'assassinat. Clint ferait-il maintenant dans la facilité émotive ?
Avec le même titre il aurait pu raconter une histoire d'amour lui qui fut marié 5 fois, et sans compter d'autres liaisons ; il doit avoir une certaine expérience
dans le domaine.
Pour disserter sur la notion des pleins pouvoirs et sans revenir sur ce problème du super flic viré par .... le petit caporal (si au
moins il n'essayait pas de nous prendre pour des nocs.) car il n' y a pas de monde parfait et ce régime est impitoyable, j'aimerai surtout évoquer ce qui s'est passé en politique française en septembre 2000 plus précisément le 24 septembre 2000.
Ce jour là le peuple a approuvé à 73 % le référendum instituant le quinquennat. 73 % de oui pour 30 % de participation et encore en ne prenant pas en
compte 16 % de votes blancs. Moins d'un français sur cinq a ratifié un texte donnant les pleins pouvoirs au président de la Vème république, président qui,
pourtant, n'était pas dépourvu de pouvoir ..... sauf en cas de cohabitation. Et ce risque cohabitation c'était bien le seul garde fou de la constitution de cette monarchie républicaine....
Et pour que ce risque de cohabitation existe il fallait impérativement conserver des durées de mandatures différentes entre l'assemblée nationale et le président. Ce dernier ayant le droit de
dissolution du parlement, il n'y aura plus jamais de cohabitation, le président présidera et gouvernera toujours. Du moins le gouvernement sera toujours à la botte du président et le
1er ministre n'est alors qu'un poste d'intermédiaire. Aucun pays en Europe n'a un régime aussi centralisé, aussi peu démocratique, surtout en ces époques de sur-médiatisation.
Même aux USA le président n'a pas autant de pouvoirs ; il ne peut dissoudre les assemblées qui sont renouvelées à mi-mandat présidentiel.
Quelle erreur ont fait Jospin et les socialistes ! Mitterrand l'avait bien compris lui qui s'était toujours opposé au
quinquennat.
C'est dur d'avoir raison contre tous ses camarades.... Ça confirme qu'il faut rester humble... quand on n'arrive
pas à faire partager une idée simple par des gens super intelligents c'est qu'on est un bien médiocre débatteur. J'ai su ce 24 septembre 2000 qu'il était temps que je me recycle.... Surtout en
entendant mes chers amis faire en plus les idiots... « Mais non ce n'est pas le quinquennat qui est en cause .... c'est l'inversion du
calendrier... ».
Il n'y a pas que Sarkozy qui prend les gens pour des nocs..... même si chez lui c'est sa vraie
nature....
(A suivre)