Saga guyanaise 2008 .... Itinéraire bis guyanais....
27 Novembre 2008 , Rédigé par daniel Publié dans #saga africa
"Souplé, ès ou pouvé di-mo ki chimen pou mo pran mo alé Roura...."
Après le samedi pèlerinage au bagne des annamites il nous fallait découvrir la nouvelle Guyane et un dimanche matin à Cacao s'imposait.
En 1969 nous n'avions jamais entendu parler de Cacao et pour cause il n'y avait rien, ou pas grand chose, une ancienne mine d'or et un pénitencier.... mais ce lieu se transforma en village en 1977 quand le Conseil général décida d'en faire une terre d'accueil pour des réfugiés Hmongs qui fuyaient le Laos en boat-people ou croupissaient dans des camps en Thaïlande. Trente ans plus tard les hmongs (communauté de plus d'un millier personnes pour l'ensemble de la Guyane) sont les plus importants producteurs de fruits et légumes de Guyane.
Il est recommandé de se rendre à Cacao le dimanche matin, jour de marché. Nous reprîmes la route de Régina et à environ 15 km après la rivière Comté il faut prendre une piste sur la droite. Encore une petite quinzaine de km avant d'arriver en Asie.
Au passage on croise un incroyable château en bois. Lope de Aguirre, le conquistador de l'Amazonie, dans sa quête d'Eldorado serait-il passé par là ? Et non... seulement un énigmatique seigneur des anneaux ou plutôt des serpents.
Le marché est fort agréable et les marchandes hmongs âgées sont très souriantes, très polies et toutes petites.... curieusement les jeunes hmongs qu'on aperçoit sont nettement plus grands...
Nous avons pu admirer leurs broderies et leur artisanat, on a acheté quelques fruits... mais nous n'avons pas été tentés par les soupes, les nems et autres spécialités.
Nous avons préféré poursuivre notre randonnée dans le bourg et ses alentours.
A Cacao il n'y a pas que les hmongs, on trouve aussi des "métros" installés, des "métros" plus ou moins en rupture avec le modèle métropolitain, qui vivent leur passion comme cet artisan de la poterie. Potier et philosophe sa démonstration, ses conceptions et son cours valent le détour.
Et puis il y a le musée de l'association le planeur bleu et son fondateur qui fait office de guide. Philippe S. fait une présentation affectueuse des mygales, scorpions et autres gentilles bestioles
J'appris notamment que les scorpions les plus dangereux étaient ceux qui avaient de petites pinces. Ceux qui ont de grosses pinces étant mieux armés pour se défendre leur venin est moins puissant. Tout en étant très prudent dans ses manipulations Philippe confirma que, sauf cas très rares, comme des adolescents amérindiens qui souffrent en silence pour prouver qu'ils devenus des hommes, les morsures ou piqûres des arthropodes d'Amazonie ne sont pas mortelles. Le musée présente plusieurs centres d'intérêts dont une serre à papillons.
Nous avons eu la chance de retrouver Philippe S. quelques jours plus tard à l'aéroport de Rochambaud, et c'est avec beaucoup de plaisir que nous avons complété notre instruction de cette région. Talentueux pédagogue, cet instituteur de l'école de Cacao a su nous donner envie de revenir l'an prochain et pour plusieurs jours, pour voir les vestiges des bagnes, la mine d'or Boulanger, la crique Orapu et effectuer la randonnée par le sentier Molokoï.
A noter que le village de Cacao fait partie de la commune de Roura, distant à vol de toucan d'une vingtaine de kilomètres mais par la route à plus de 60 bornes.
La Commune de Roura a une étendue de 3865 km2 alors qu'officiellement la commune la plus étendue de France est Arles avec 750 km2 ..... mais Roura serait aussi dépassée par Régina, Camopi et Maripasoula, autres immenses communes guyanaises si peu peuplées. (La commune Roura a au total 1800 habitants)
Le bourg de Roura est situé à une trentaine de kilomètres de Cayenne. Il fut créé par les jésuites en 1675 qui y construisirent une chapelle. La réalisation d'un pont sur le fleuve Mahury en 1991 a désenclavé ce bourg et a ouvert la route vers les marais de Kaw et l'embouchure du fleuve Approuague. Cette petite route serpente en ligne de crête de la montagne de Roura puis de Kaw. En remontant la rivière Oyak on atteint une crique qui servit de refuge au début du XVIIIème siècle à Gabriel, un chef marron. En 1788 La Fayette voulant mettre en application ses idées anti-esclavagistes acheta la plantation où il y avait eu 75 ans plus tôt la révolte des esclaves menée par Gabriel. Il libéra tous les esclaves et en fit des salariés mais le noble projet tourna au fiasco.
A 13 km de Roura on descend par une piste en latérite pentue et peu confortable vers une magnifique clairière où se trouvent les cascades de Fourgassié. Un endroit dès plus rafraîchissant dans cette Guyane écrasée par la chaleur et où se retrouvent de nombreuses familles de Cayenne le dimanche après midi.
Un peu plus loin, à 27 km de Roura se trouve le Camp Caïman, et encore beaucoup plus loin à plus de 130 km de Roura on atteint le débarcadère pour découvrir les mystères de la réserve naturelle de Kaw.... mais ça c'est une autre histoire.... sans doute pour l'année prochaine.
(Oun rot soléy.... Nokapati, jodla tan-an bel)
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