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Brèves de trève.....des maux et des mots ou versa vice....

27 Décembre 2008 , Rédigé par daniel Publié dans #Brèves de trève

 En cette fin d'année 2008 quelle est la phrase « historique » de l'année ? C'est incontestablement le «Yes we can ! » de Barak Obama.... et pourtant je parie que cette phrase ne restera pas « culte » en France, d'abord parce qu'elle n'est pas en français, et puis parce qu'on a eu chez nous beaucoup mieux, en mars au salon de l'agriculture avec un « Casse toi, pauvre con » lancé par un piètre président bien agité. Dans le passé, d'autres présidents ont été interpellés par des opportuns mais, d'une autre stature ils avaient eu plus de réparti : A un individu qui traita Chirac de connard celui-ci répondit « Enchanté moi c'est Chirac ».

  Cette année j'ai reçu par courriel de nombreuses citations, parfois même des poèmes, qui collaient admirablement à l'actualité. Hier, Mathieu m'a envoyé une déclaration datée de 1802 de Thomas Jefferson  qui était Président des Etats-Unis : « Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toutes possessions, d'abord par l'inflation, ensuite la récession, jusqu'au au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquis ».

 Et puisque je suis dans le domaine économique on peut aussi rappeler les pronostics plus récents (de la dernière décennie) de quelques économistes, américains notamment, qui n'étaient pas, loin s'en faut, d'affreux gauchistes.

« Ceux qui nous assuraient que le marché fonctionnait, que la poursuite du profit conduisait toujours à des résultats positifs se sont massivement trompés. » Paul Krugman Prix Nobel d'économie 2008.

« Aujourd'hui la mondialisation, ça ne marche pas pour les pauvres du monde. Ca ne marche pas pour l'environnement. Ca ne marche pas pour la stabilité de l'économie mondiale. » J. Stiglitz. Prix Nobel d'économie 2001.

« Rien n'est plus confortable qu'un consensus qui fournit une réponse à tous les problèmes. C'est comme si le déterminisme historique de Karl Marx avait été directement métamorphosé dans le cerveau des globalistes, en particulier des néolibéraux.» John Saul auteur de « Mort de la Globalisation » (2006)

 Et ils voudraient nous faire croire que ce qui est arrivé n'était pas prévisible.... Que personne ne disait aux libéraux qu'ils nous envoyaient dans le mur !

 Bien sûr la droite française, à l'image du culbuto lors de son discours de Toulon le 25 septembre dernier, est capable de changer d'idéologie en quelques heures :  « L'idée de la toute puissance du marché était une idée folle. L'idée que les marchés ont toujours raison était une idée folle ». Que d'idées folles furent donc promises au peuple pendant la campagne des présidentielles par ce candidat tenant du libéralisme.

 N'a t-on pas aussi vu la semaine dernière le Figaro faire l'éloge des 35 heures « formidable amortisseur de crise » ?

 Bien sûr Einstein disait « L'important est de ne jamais cesser de s'interroger »..... Mais quand même ! En espérant que les citoyens n'auront pas la mémoire trop courte.

  J'ai reçu d'autres trésors de citations.... Richard eut la bonne idée de me transmettre cet extrait de Napoléon le petit de Victor Hugo. Bien sûr Charles Louis Napoléon Bonaparte est loin de nous mais les vers d'Hugo ne sont-ils pas éternels ou du moins prémonitoires ?

 « ... Que peut-il ? Tout. Qu'a-t-il fait ? Rien.

Avec cette pleine puissance, en huit mois un homme de génie

eût changé la face de la France, de l'Europe peut-être.

Seulement voilà, il a pris la France  et n'en sait rien faire.

Dieu sait pourtant que le Président se démène :

il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ;

ne pouvant créer, il décrète ;

il cherche à donner le change sur sa nullité ;

c'est le mouvement perpétuel ;

mais, hélas ! Cette roue tourne à vide.

L'homme qui, après sa prise du pouvoir

a épousé une princesse étrangère est un carriériste avantageux.

Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, 

ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir.

Il a pour lui l'argent, l'agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort.

Il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse.

Quand on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit

et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve énorme,

il est impossible que l'esprit n'éprouve pas quelque surprise.

On y ajoutera le cynisme car, la France,

il la foule aux pieds, lui rit au nez, la brave,

la nie, l'insulte et la bafoue !

Triste spectacle que celui du galop, à travers l'absurde, 

d'un homme médiocre échappé .... »

  Texte auquel on peut ajouter quelques citations adaptées :

«Tout pouvoir sans contrôle rend fou. » Alain

 « Je dénonce à la conscience des honnêtes gens cette pression des pouvoirs publics sur le justice du pays. Ce sont là des mœurs politiques qui déshonorent une nation libre. » Zola

 « C'est pour les enfants qu'il faut faire de la politique

C'est souvent à cause d'eux qu'on n'en fait pas

Mais c'est pour les enfants qu'il faut faire de la politique. » Vaclav Havel

« Il n'y a pas de vérité sacrée, c'est-à-dire interdite à la pleine investigation de l'homme, ce qu'il y a de plus grand dans le monde c'est la liberté souveraine de l'esprit. » Jaurès.

« L'homme est un être raisonnable... mais les hommes le sont-ils ? » R .Aron

« Nous n'avons d'autre possibilité que l'impossible. » G. Bataille.

 « Je me révolte donc je suis. » Camus

  Je quitte la politique et l'économie pour passer à la rubrique faits d'hiver (mais dans le fond c'est très politique) avec ce poème populaire de Jehan Rictus que m'a envoyé mon cousin Michel.

Merd' ! V'là l'Hiver et ses dur'tés,                    

V'là l' moment de n' pus s' mettre à poils :

V'là qu' ceuss' qui tienn'nt la queue d' la poêle      

Dans l' Midi vont s' carapater !

V'là l' temps ousque jusqu'en Hanovre

Et d' Gibraltar au cap Gris-Nez,

Les Borgeois, l' soir, vont plaind' les Pauvres

Au coin du feu... après dîner !

Et v'là l' temps ousque dans la Presse,

Entre un ou deux lanc'ments d' putains,

On va r'découvrir la Détresse,

La Purée et les Purotains !

Les jornaux, mêm' ceuss' qu'a d' la guigne,

À côté d'artiqu's festoyants

Vont êt' pleins d'appels larmoyants,

Pleins d' sanglots... à trois sous la ligne !

Merd', v'là l'Hiver, l'Emp'reur de Chine

S' fait flauper par les Japonais !

Merd' ! V'là l'Hiver ! Maam' Sév'vrine

Va rouvrir tous ses robinets !

C' qui va s'en évader des larmes !

C' qui va en couler d' la piquié !

Plaind' les Pauvr's c'est comm' vendr' ses charmes

C'est un vrai commerce, un méquier !

Ah ! C'est qu'on est pas muff en France,

On n' s'occupe que des malheureux ;

Et dzimm et boum ! La Bienfaisance

Bat l' tambour su' les Ventres creux !

L'Hiver, les murs sont pleins d'affiches

Pour Fêt's et Bals de charité,

Car pour nous s'courir, eul' mond' riche

Faut qu'y gambille à not' santé ! Sûr que c'est grâce à la Misère

Qu'on rigol' pendant la saison ;

Dam' ! Faut qu'y viv'nt les rastaqoères

Et faut ben qu'y r'dor'nt leurs blasons !

Et faut ben qu' ceux d' la Politique

Y s' gagn'nt eun' popularité !

Or, pour ça, l' moyen l' pus pratique

C'est d' chialer su' la Pauvreté.

Moi, je m' dirai : « Quiens, gn'a du bon ! »

L' jour où j' verrai les Socialisses

Avec leurs z'amis Royalisses

Tomber d' faim dans l' Palais-Bourbon.

Car tout l' mond' parl' de Pauvreté

D'eun' magnèr' magnifique et ample,

Vrai de vrai y a d' quoi en roter,

Mais personn' veut prêcher d'exemple !

  Jehan Rictus et ses soliloques du pauvre : L'Hiver, les murs sont pleins d'affiches pour Fêt's et Bals de charité,... les restos du cœur de la fin du 19ème  siècle, début du 20ème.

  De la même veine une dernière citation pour la route,.......la plus sérieuse de toutes :

« Rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant. » Pierre Dac

  (À suivre)

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