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Ciné-cure......... Primary colors.....

26 Janvier 2020 , Rédigé par daniel Publié dans #ciné-cure

  Ce film est un pamphlet d'un cynisme époustouflant réalisé par Mike Nichols. Il retrace la campagne électorale pour l'investiture démocrate de Jack Stanton, gouverneur d'un Etat du sud, ambitieux mais aussi,  malencontreusement, trop porté sur le beau sexe. Comme il est, politiquement, accompagné, tenu en laisse par sa femme, au moins aussi ambitieuse que lui, on reconnaît d'autant plus facilement l'ancien président Clinton que John Travolta a réussi une interprétation clonage bluffante.

 Ce film est sorti peu de temps après l'affaire Monica Léwinsky, mais réalisé bien avant. Vision prémonitoire ? Non pas vraiment car le film est tiré d'un livre publié en 1996 aux USA et signé Anonyme ; un anonyme qui manifestement connaissait bien Bill et boules.

 Par la suite l'auteur fut identifié il s'agit de Joe Klein un journaliste très connu de Newsweek et éditorialiste de la chaîne CBS. Il avait été très proche de Clinton pendant la campagne présidentielle de 1992 et savait donc des choses.....

 Le film (je n'ai pas lu le livre, je ne peux donc pas en parler) dévoile les mécanismes d'une campagne électorale lors des primaires du parti Démocrate pour l'investiture présidentielle. Et, généralement, ce n'est pas triste... le congrès de Reims à côté c'est le pèlerinage de Lourdes et surtout ça dure beaucoup moins longtemps.

 

Henry, le petit-fils d'un militant pour les droits civiques des Noirs, s'engage dans la campagne et devient directeur de campagne de celui qu'il admire tant.... Ces 2 heures de film le verront avaler une multitude de déceptions, de pilules, de couleuvres....  en découvrant qui est réellement son idole....

 Les acteurs sont sidérants : Travolta est un Clinton plus vrai que nature. Emma Thompson, elle, ne caricature pas vraiment Hillary mais crée un personnage suffisamment calculateur et sachant ravaler sa fierté, son orgueil pour surtout ne pas nuire à ses ambitions.
 Il y a encore le personnage joué par Kathy Bates, amie de jeunesse du couple, lesbienne ancienne militante très à gauche qui sait d'avance d'où les mauvais coups (y compris ceux dus aux frasques du candidat) peuvent venir. Dans le film elle finit par se suicider comme le fit un proche de Clinton. Il y a encore le personnage joué par Billy Bob Thompson un conseiller alcoolique et névrosé, proche de Jack-Bill, lui aussi parfaitement identifié.... Et puis enfin il y a  Henry le candide sympathique, intelligent et noir au pedigree prestigieux joué par l'acteur britannique Adrian Lester.

 Selon Télérama ce film « ébauche une réflexion morale  et politique..... c'est une interrogation, laissée en suspens, sur ce qu'il faut sacrifier de vertu pour parvenir au sommet. Mais c'est aussi, à ce titre, une discrète déclaration d'amour à ceux qui étaient à la sortie du film les locataires de la maison blanche. Leurs doubles à l'écran sont, jusque dans leurs compromissions, leurs mensonges, de vrais bons américains sincèrement désireux de contribuer à la justice et à la prospérité de leur pays.»

  Dans cette fable, réflexion morale et politique, tout ce beau monde est parfaitement mis en scène par Mike Nichols. C' est un réalisateur américain d'origine européenne (russe et allemand) né en 1931 qui avait frappé fort avec ses premiers films « Qui a peur de Virginia Wolf » en 1966 avec Elisabeth Taylor et Richard Burton puis « Le Lauréat » qui lança Dustin Hoffmann en 1967. Son étoile pâlit ensuite malgré des films avec Jack Nicholson ou Harrison Ford et il lui faudra attendre la fin des années 90 pour rebondir grâce aux films pamphlets comme « Primary colors » genre qu'il poursuivit ensuite jusqu'à son plus récent, de 2007, « La guerre selon Charly » avec Tom Hanks.

   Au cours du premier semestre 2008 il y eut le combat politique pour l'investiture Démocrate entre Barak Obama et Hillary Clinton. Une désignation historique, pour espérer avoir soit le premier président de couleur soit la première femme présidente ? 

 Il est certain que Obama inspire confiance par son charisme son intelligence et son volontarisme mais est-ce l'influence du film de Nickols ou un excès de cogitations politiciennes de ma part, mais j'étais incertain : je souhaitais une victoire de Barak Obama, mais je craignais que la marche soit un peu haute pour lui dans ce pays « réactionnaire » .

 N'avait-on pas vu depuis Kennedy que des guignols à la tête de l'Etat le plus puissant du monde : un catéchistes ancien marchand de cacahuètes, un imbécile cow-boy d'Hollywood manipulé par les économiste néo-libéraux théoriciens monétaristes, les Bush va-t-en guerre père et fils.... Le meilleur ne fut-il pas finalement Bill Clinton, malgré ses frasques sexuelles (comme Kennedy) .

Je pensais donc, début 2008 que, par son cynisme son orgueil mais aussi son expérience et sa compétence, Hillary Clinton avait, peut-être, plus de chances que Barack Obama de battre les républicains, les fous du dieu Wall Street.... Et pourtant au fil de la campagne interne, au fil des votes dans les états je m'appercevais que l'Amérique avait profondément changé.


Ce ne fut pas la femme au parcours politique brillant qui allait briguer la présidence pour les démocrates mais un homme, certes sénateur de l'Illinois, mais surtout un homme portant le nom de Barack Hussein Obama, fils d'un père Kenyan et d'une mère américaine. Comment cet homme en quelques mois est-il devenu l'incarnation du rêve américain ? Nouvelle Observateur.

 Sa campagne, la vraie, la présidentielle, face à Mac Cain, fut me semble-t-il plus facile que celle, interne, face à Hillary Clinton. Bush avait complètement discrédité les républicains et, qui plus est, Mac Cain s'est pris plusieurs fois les pieds dans le tapis :
  D'abord en ne sachant pas se débarrasser du boulet Bush puis en choisissant comme colistier une femme inconnue gaffeuse et surtout ultra réactionnaire tout juste bonne à faire fuir l'électorat américain modérément conservateur.
 Enfin, cerise sur le gâteau, Mac-Cain ne comprit pas l'importance de la crise en conservant les vieux réflexes et les vieilles analyses de la droite traditionnelle (ce n'est pas possible... car en économie la droite et le marché ont toujours raison).
 Obama a donc eut sa part de chance.... et c'est tant mieux car depuis il y eut le 4 novembre 2008, jour historique pour l'humanité : Un président noir était élu à la tête du pays le plus puissant de la planète.

 Depuis le 20 janvier 2009 Barack Hussein Obama est le 44ème président américain. Pour ne pas être trop long, on a tout le temps d'y revenir, je ne citerai que ses premières décisions très symboliques : la fermeture de Guantanamo et l'annonce de l'engagement des USA dans la lutte contre le réchauffement de la planète.

  Puisque ce billet est classé dans la rubrique Ciné-cure j'ai envie de retenir, en guise de conclusion, Amis américains, le titre du récent livre d'entretiens de Bertrand Tavernier avec les plus grands réalisateurs américains , une autopsie méticuleuse du cinoche amerloque par le plus talentueux des réalisateurs français encore en activité.

Amis américains.... car c'était finalement dur de ne pas trop aimer ce pays pour des raisons politiques alors qu'il m'a tant apporté depuis mon enfance dans divers domaines comme le cinéma, la littérature et la musique..... mais avant d'être trop dithyrambique j'attendrai encore un peu..... L'abolition de la peine de mort dans tous les états.  

 

A suivre

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