Blog à part... Tournée des copains et fournées de bons pains ...
Où en étais-je avec la tournée des copains en août ?….au 6ème jours entre Rouergue aveyronnais et Aubrac lozérien. Nous avons quitté Chris et Françoise pour rejoindre Jeff et Nicky, quitté un petit village proche de Villefranche de Rouergue pour un autre petit village près d’Aumont-Aubrac.
Dans les conditions météorologiques de cette seconde quinzaine d’août nous laissions le Rouergue « au vent crispé du matin » de Francis Carco pour rejoindre en Aubrac « les naufragés du soleil » de Jean Lartéguy. Décidément c’est autant le chemin des romanciers, journalistes ou poètes que celui des pèlerins pour St Jacques de Compostelle. Cher village que nous connaissons depuis la fin des années 60 et où, aujourd'hui, il fait toujours aussi bon vivre,
Normalement nous n'aurions pas du passer par la Lozère, et pas même d’ailleurs par l’Aveyron, du moins juste après Toulouse, mais circonstance imprévue nos amis avaient un problème de voiture et nous ne pouvions nous retrouver directement du côté de Frontignan. Cette remontée en Aubrac nous offrait la joie de revoir les parents de Jeff et puis, pour une courte demi-journée, de renouer avec mes racines.
Depuis que j’avais eu, très récemment, des confirmations sur l’origine de ma branche maternelle, j’avais hâte de retourner vers ce que j'estime être le nombril de la France, le point de jonction des trois départements Aveyron, Lozère Cantal, des trois régions Midi-Pyrénées, Auvergne, et Languedoc-Roussillon. Nous sommes allés à Recoules d’Aubrac et à Nasbinals en Lozère, à Laguiole et Aubrac au pied de la Croix des trois Evêchés en Aveyron et à Saint-Urcize en Cantal... des villages, à peine, espacés d'une dizaine de kilomètres.
Au passage j’ai fait quelques visites de cimetières et monuments aux morts pour vérifier qu’il y avait bien dans ces villages des ancêtres ou cousins nommés Fabre, Remise, Abriol, Thouzery, Pelat ou Vidal etc…
Cette année nous n’avons pas poussé jusqu’à Chaudes-Aigues car Pilou avait envie de passer un peu plus de temps à Laguiole pour s’offrir un beau couteau (et me rendre par la même occasion celui que m’avait offert ma mère il y a une vingtaine d’années et qu’elle m’avait taxé ; même que je ne me souvenais plus qu’il était à moi…..).
Nous sommes allés à la Coutellerie de Laguiole en zone artisanale et c'est vraiment impressionnant cet étalage de beaux couteaux.... il y a le côté musée, la visite guidée de la forge et de coutellerie artisanale.... et puis Jeff me semblait être en très bon terme avec le patron ou plutôt le maître artisan.... la marque de qualité est l'abeille et ça ne pouvait que les rapprocher. Pilou a choisi un bien joli couteau et moi je devrais récupérer mon vieux cadeau. Il parait que quand on offre un couteau à quelqu'un il faut lui donner un euro pour ne pas couper le lien d'amitié.... est-ce aussi valable quand on vous rend le votre ? Et à quel tarif ?
Le lendemain nous prenions la direction de la Méditerranée, cap sur l'étang de Thau. Nous n'allions pas y rester trop longtemps car il fallait être à Martigues puis à Marseille en fin de semaine. De plus Jeff et Nicky s'étaient engagés auprès d'un ami pour des vendanges et voilà que le raisin était à maturité plus tôt que prévu. Cette année il n' y aurait donc pas de balade en Camargue, Aigues-Mortes ou Les Saintes Maries, il n'y aurait pas non plus de coup de chapeau à Georges Brassens à Sète ou à Molière et Bobby Lapointe à Pézénas (ça c'était l'été dernier...oui je sais Jeff j'en rajoute un peu ).On fit quand même un saut à Montpellier et surtout on passa une très bonne soirée dans un excellent restaurant de Frontignan "Le Poisson rouge" en bord de mer.
Le lendemain nous prenions la route de la Venise provençale, en regrettant de n'avoir pas le temps de faire une pause en Arles où nous avions vécu au début des années 70 et où naquit notre Cécile.
Michel est mon cousin, en fait c'était le cousin de ma mère sauf que nous avons le même âge. Il ne se souvenait d'ailleurs pas que nous avions été dans la même classe pendant un trimestre. Le premier trimestre de 6ème au Lycée du Perreux et puis début 1958 je partais à Grenoble où mon père avait trouvé un nouveau travail. Nous nous sommes perdus de vue pendant notre adolescence, on ne se revoyait que quelques jours l'été, et encore... certaines années (Je me souviens d'une photo sous le viaduc de Garabit dont je parlerai, peut-être, un jour, si je la retrouve pour illustrer l'anecdote) . Nous nous nous sommes revus ensuite un peu vers vingt ans et puis nous nous sommes à nouveau perdus de vue... la vie c'est comme ça..
Nous avons repris contact il y a 3 ans par internet et grâce à nos cousines. L'an dernier je suis venu le voir chez lui et j'avais très envie de le revoir cette année tant nous avions de points communs et de choses à nous dire. Heureux aussi de faire la connaissance de Clau et d'avoir vu leurs filles et petits enfants l'an dernier.
On s'est branché généalogie mais aussi politique, syndicalisme et puis musique, cinéma, littérature... Deux jours à Martigues cette année, trois jours l'an dernier... on n'est pas près de rattraper le temps perdu...
.... Mais carpe diem quand on a l'occasion de passer un moment ensemble... entre les aventures du capitaine Wyatt et un vieux 33 tours de Buddy Holly, Baby I Don't care.... on a refait, sur le tard, une toute petite partie de notre jeunesse mais ensemble cette fois ci.
Je lui avais transmis, il y a quelques temps, une lettre de mon père, datant de 1945 qui racontait (à son frère Didi) comment ses parents se sont connus. Michel m'a, à son tour, raconté des petites histoires de famille, qui éclairent sous un nouveau jour des choses vaguement entrevues. C'est touchant, comme c'était super sympa de revoir ensemble un vieux film familial où nous étions des bambins de deux ans et nos parents si jeunes.
Nous avons aussi parlé de notre petite cousine Jessie qui a fait une remarquable recherche généalogique sur notre famille, la branche charentaise. Jessie a l'âge de Didier, mon plus jeune fils, et son arrière grand-père était le frère de mon grand père Ernest et de Raymond, le père de Michel, dans une fratrie de 9 enfants dont Ernest était l'aîné et Raymond le benjamin. Jessie dont nous avons fait récemment connaissance puisqu'elle s'est arrêtée chez nous, à Niort, le premier week-end d'août, comme elle était allée voir Michel et Clau au cours de l'été 2007.
Ensuite une journée à Marseille déjà racontée dans l'article "l'espoir à gauche". Il faisait très beau, et c'est beau Marseille et ça réchauffe la politique au soleil...
Ce rassemblement eut un vrai succès.... mais nous étions encore en vacances et nous avons aussi profité de la fin d'après midi en nous promenant dans le quartier du vieux port en attendant l'incontournable bouillabaisse de la soirée.
Le lendemain nous entamions le retour, mais sans nous presser. En négligeant Nîmes et sa banlieue, où nous avions pourtant eu une maison pendant dix ans, nous nous sommes rendus à Alès pour une halte traditionnelle chez ma tante Mauricette la plus jeune soeur de ma mère. .... je lui apportais des informations sur l'évolution de nos recherches généalogiques et je lui contais quelques histoires qui m'étaient parvenues par Jessie et Michel. Histoires qui lui ont rafraîchies la mémoire et qu'elle a confirmées et complétées. C'est fou comme on peut reconstituer des drôles d'histoires familales plus de cinquante ans après.
En milieu d'après-midi nous avons repris notre route pour revenir en Aveyron en traversant rapidement les Cévennes (pas même une pensée pour les mineurs de la Grande Combe, comme nous avions été obligés d'annuler la halte à Carmaux mais, heureusement, début septembre la télévision eut la bonne idée de programmer Jaurès, naissance d'un géant).
A partir de Florac nous avons pris le temps de parcourir, avec de nombreuses haltes photos, les Gorges du Tarn : Ispagnac, Quézac, Ste Enimie, St Chély et enfin le Point Sublime au dessus des Baumes ... et avant d'abandonner la vallée du Tarn pour remonter vers Séverac le Château, que nous avons malheureusement délaissé pour avancer un peu plus.... et la calamiteuse idée de faire étape à Laissac où nous attendait une assourdissante fête de village : Mauvaise pioche !
Le lendemain matin, après une bien mauvaise nuit, nous reprenions notre route vers Figeac mais peinardement en passant par la vallée du Lot.... nous avons évité Rodez et Decazeville (décidément les mineurs furent les grands oubliés du périple... la nostagie n'est plus ce qu'elle était..) mais nous avons passé une bonne partie de la matinée à Conques, bourg monastique, étape majeure sur la route du Puy à Saint Jacques de Compostelle. Mais au diable les bondieuseries, tirées par les cheveux du crane de Sainte Foy.... il y a surtout un très, très beau village... Magnifique.
Bon après il ne fallait plus s'attarder, et il était temps de retourner à la maison d'autant que c'est beau la France mais quand on n'a plus de copain à voir sur l'itinéraire c'est nettement plus monotone...
De retour à la maison nous avons fini nos vacances en allant se faire une soirée restaurant au port de La Rochelle, après un rapide passage aux universités d'été du PS pour saluer quelques bons copains...
Le lendemain il y avait à Niort à la ferme de Chey la fête du pain et des animaux de la ferme. Bonne occasion de reprendre contact avec des amis, quelque peu perdus de vue depuis le début de l'été : il y a les anciens et fidèles amis que l'on ne revoit que l'été et ceux des deux dernières décennies, amis et tous camarades, qu'on voit, peut-être un peu trop, tout au long de l'année... mais qu'on est content de revoir début septembre après la coupure estivale.
Avant d'aller à la ferme de Chey j'avais eu le temps d'écouter le discours de Martine... excellent... les rénovateurs marquent enfin des points... ça va peut-être me reconcilier avec le PS ! Mais là aussi il y a encore du pain sur la planche... à entendre les extravagantes déclarations de Ségolène sur la taxe carbone, et son retour pathétique sur le congrès de Reims. Ségolène qui n'apprécie vraiment pas que quelqu'un lui vole la vedette..... et quand on disait que les femmes en politique allaient amener un peu de douceur.... !
Mais avant de replonger dans la banalité de la vie quotidienne nous devions encore et enfin recevoir Pierre et Maguy nos amis de Maillezais, géographiquement les plus proches de tous ceux que nous avons connus en Afrique (au Cameroun) et que finalement nous avons le plus de mal à saisir au vol... c'était encore le cas, car ils étaient à quelques jours d'un voyage en Croatie.... Une superbe soirée ; il est vrai aussi que j'avais ramené du bon pain et du bon vin de la ferme du Chey.
(A Suivre)