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A livre ouvert ....... Bob Dylan - Dictionnaire ......

30 Décembre 2013 , Rédigé par niduab Publié dans #à livre ouvert

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Ce fut d’abord une sympathique info de l’auteur par courriel,  puis quelques jours plus tard un chouette article de la Nouvelle République titré « Un prof de lettres option Bob Dylan » qui m’incitèrent, en début d’automne à commander, aux Editions Camion Blanc (www.camionblanc.com), le dernier livre de Jérôme Pintoux.

Ce livre m’a beaucoup appris et vraiment intéressé et je m’étais promis de lui dédier un billet avant Noël. Je suis un peu à la bourre et j’en suis désolé mais je me bouscule un peu pour l’insérer dans le blog avant la fin d’année : un peu de pub sincère pour inviter ceux qui sont en panne d’idées et que le sujet intéresse à faire ou à se faire un petit cadeau de réveillon…… Comme le projet que j’ai en tête est assez ambitieux, il est probable que je déborde un peu sur 2014, aussi vais-je commencer ce billet par une revue de presse et notamment l’article de la N.R.

« Il n’en finit pas de gratter. D’abord sur le papier puis sur le clavier de son ordinateur. Insatiable démangeaison de l’écriture. Jérôme Pintoux est un auteur éclectique et prolifique. L’an dernier, il signait l’étonnant « Interviews d’outre-tombe» sélection très partielles des milliers d’entretiens fictifs que lui ont accordé des auteurs des siècles passés, de Rabelais à Victor Hugo.

Il y a quelques mois, Jérôme Pintoux s’est souvenu de ses aventures d’adolescence de petit Niortais explorant le swinging London des années soixante pour sortir  « Vinyle Vintage », roman trépidant entre expérience personnelle et rencontres fantasmées avec les pop-stars anglaises des sixties.

Car, en plus d’être lettrés et littéraire, l’ancien prof est mélomane, fan et passionné de rock, au point de collaborer à des revues spécialisées comme feu « Crossroads » ou « Juke Box magazine ».

Le voilà maintenant qui s’attaque à un monument de la old rock story, Mister Zimmerman, plus connu sous le patronyme de Bob Dylan. « Un projet longtemps resté dans mes tiroir » explique Jérôme Pintoux, particulièrement touché par la fibre toute littéraire des textes de Dylan : « C’est un poète autant dans la ligne de Rimbaud que des surréalistes. Il est capable de potasser son Villon comme d’écrire des textes inspirés de Balzac, qu’il adore… » 

Alors, évidemment, Jérôme Pintoux, ne pouvait écrire une biographie ordinaire de Bob Dylan. C’est à travers une multitude d’entrées, thèmes, citations, titres ou extraits de chansons, que notre prof retraité retrouve sa verve didactique au fil de ce singulier dictionnaire Dylan. Le livre s’articule autour d’un déroulé alphabétique, prétexte à des commentaires littéraires autour des textes du vieux Bob. D’où l’originalité d’un livre qui n’est pas vraiment une bio de plus, dans un rayon déjà fourni en la matière. « Dans ce livre, je revendique un objectif pédagogique, implicite mais très accentué : inciter les gens à s’intéresser aux sources de Dylan. Rimbaud, Balzac Villon, Kerouac, Lord Byron (‘’Ballad in plain D’’) Edgar Poe (dans ‘’Mister Tambourine Man’’ par exemple)….», explique l’auteur…….Article de Frédéric Delâge

Jérôme Pintoux eût ainsi plusieurs articles élogieux, de même type,dans d'autres quotidiens ou magazines. Dans  « 7 à Poitiers »  il ajoutait :  ..« Tout petit déjà, je l’écoutais. Et plus tard, j’ai décortiqué ses chansons  pour savoir ce qu’elles racontaient….. Je m’intéresse d’abord à l’esthétique de ses chansons.'' … » 

 

J’ai déjà écrit, probablement dans mon billet sur « Vinyle Vintage », que je n’étais pas trop fan de Dylan. Sa voix quelque peu nasillarde, ce qui accentuait mes limites à piger l'anglais, ne m’invitait pas à l’écouter même si ses mélodies folks et countries me plaisaient plutôt. Sans compter que tout au long des années 70 et une grande partie des années 80, je vivais en Afrique et même en brousse africaine, j’étais  donc très éloigné de la sphère médiatique. J’ai donc finalement découvert ou redécouvert, Dylan par les adaptations d’Hugues Aufray.( Le CD ‘’Aufray trans Dylan’’ : double album au total 25 chansons qui est sorti en 1995). Et puis il y eut en 2009, le bel album de duos, ‘’Hugues Aufray - New Yorker’’, et enfin l’an dernier la sortie du magnifique CD « Vise le Ciel » de Francis Cabrel que ma fille m’avait offert pour Noël 2012.

Après avoir lu le livre de Jérôme Pintoux, j’ai eu envie de mieux connaitre le répertoire dylanien, il me fallait donc aussi écouter ce vieux Bob que je ne connaissais guère. J’ai pu mener à bien cette mission en empruntant au CAC de Niort quelques CD qui m'ont permis de nourrir mon baladeur : une bonne trentaine de chansons de Bob Dylan en version originale qui m’ont accompagnées lors de notre dernier voyage au Pérou et ses interminables trajets en car, chacune de ces chansons étant systémament suivie de la version Aufray ou de celle de Cabrel ou des deux ...... quand on aime...... etc, etc.... 

C’est un peu au même type d’exercice auquel je convie le lecteur et en reportant des adaptations françaises accompagnées de fragments d'analyses ou commentaires de Jérôme Pintoux qui concernaient les textes originaux de Dylan.

  A titre d’exemples :

 

All Along the Watchtower. Version Dylan.

 « All Along the watchtower, princes kept the view, while the women came and went, barefoot servantes too …..»

    http://www.youtube.com/watch?v=BzanOzyqgas 

D’en haut de la tour du guet . Version Cabrel.

« Y'a sûrement un moyen d'en sortir

Disait le bouffon au voleur

Tout n'est que désordre et délire

On ne voit nulle part de sauveur

Les hommes d'affaires ont bu mon vin

Mes terres sont aux mains des parieurs

Parmi eux je n'en vois aucun

Qui en sache vraiment la valeur »

  http://www.youtube.com/watch?v=bely7vp01p0

  « …. Le titre de la chanson rappelle celui, rimbaldien, des Derniers vers et chansons, Chansons de la plus haute Tour, dans laquelle le poète chante son ‘’oisive jeunesse à tout asservie‘’…ou encore…. Guillaume Apollinaire qui se voyait en ‘’Guetteur mélancolique’’ et dans ‘’L’amour fou’’, ou André Breton qui écrivait : ‘’ J’aimerai que ma vie ne laissa pas après elle d’autre murmure que celui d’une chanson de guetteur, d’une chanson pour tromper l’attente. Indépendamment de ce qui arrive, n’arrive pas, c’est l’attente qui est magnifique’’. C’est l’une des chansons les plus shakespeariennes de Dylan. » 

 

Ballad of Hollis Brown. Version Dylan.

 « Hollis Brown , He lived on the outside of town with his wife and five children, and his cabin fallin’down…..»

http://www.youtube.com/watch?v=61ComEIG_Mw. Dylan

L’histoire de Hollis Brown. Version Aufray-Delanoé.

Hollis Brown habitait un coin perdu loin de la ville (bis)

Avec sa femme et ses six gosses dans un bidonville

Pour trouver du travail il chercha longtemps sans rien dire (bis)

Tes enfants ont si faim qu'ils en ont perdu le sourire

Ils se pendent après toi, leurs yeux ont des lueurs de folie (bis)

Et toi tu tournes en rond te demandant pourquoi tu vis

Les rats mangent ton pain et l'angoisse mange ton cœur (bis)

Y a-t-il seulement quelqu'un qui ait pitié de ton malheur

Il priait le seigneur de lui envoyer un ami (bis)

Si tu n'as pas d'argent tu ne peux pas avoir d'amis

Ton herbe devient noire, il n'y a plus d'eau dans ton puits (bis)

Prends ton dernier dollar, achètes huit balles pour ton fusil

Autour de la baraque on entendit huit coups de vent (bis)

Et puits huit coups de feu comme des claques d'ouragan

Huit personnes sont mortes dans un taudis au Dakota (bis)

Et au même moment huit enfants sont nés loin de là…

http://www.youtube.com/watch?v=9HQTQuHD2hw    Hugues Auffray

« …. C’est une protest-song sur le quart-monde. C’est la complainte d’un pauvre gars qui tue toute sa famille, car il en a assez de les voir crever de faim. H. Aufray en a proposé une version émouvante, poignante, et d’une grande sobriété………

Cette ballade d’Hollis Brown s’inscrit dans la lignée des Raisins de la colère et des grands romans de Steinbeck sur la Grande Dépression de 1929…… Emigration et paupérisation…. »

L’auteur mentionne aussi l’influence balzacienne : « …On trouve déjà la même idée, désabusée dans ‘’La peau de Chagrin ‘’de Balzac, roman philosophique que Dylan à lu…. »

 

Blowin’In The Wind. Version Dylan.

 « How many roads must a man walk down before you call him à man ?»

 http://soundcry.com/video/vWwgrjjIMXA/Blowing-In-The-Wind-(Live-On-TV-March-1963)

 Dans le souffle du vent. Version Aufray

 Combien de lieues ton enfant doit-il faire

 Avant de mériter des hommes?

 Combien de bleu pour l´oiseau sur la mer

 Avant qu´au sable, il ne se donne?

 Combien de guerres, de canons et de larmes

 Avant que nos lois ne désarment?

{Refrain:} Pour toi, mon enfant  dans le souffle du vent  pour toi, la réponse est dans le vent

 Combien de siècles aux falaises de rochers

 Avant qu´elles ne sombrent sous la mer?

Combien de siècles pour l´esclave enchaîné  

Avant qu´il ne brise ses fers?

Combien de siècles, de regards détournés

Pour ne pas voir la vérité?

http://www.youtube.com/watch?v=jgmM0SR_R_k  Aufray et Cabrel en duo.

Jérôme Pintoux mentionne l’intérêt que portait Marguerite Yourcenar pour cette chanson : « L’un des plus beaux poèmes de notre temps avec son étrange refrain chuchoté. ‘’ The answer, my fiend, is blowin’in the wind’’ «  Ce passage a été placé par Yourcenar en épigraphe d’Ananké, dans ‘’Archives du Nord’’. ….Dylan au panthéon des auteurs d’épigraphes pour Yourcenar coincé entre Homère et Rimbaud, voila notre Dylan en bonne compagnie.  

 

Girl from the North Country. Version Dylan.

« Well, if yu’re travelin’ in the north country fair where tehe wind hit heavy on the borderline, remember me to one lives there, she once was a true of mine.»

http://www.dailymotion.com/video/xjdrlo_bob-dylan-johnny-cash-girl-from-the-north-countrywmv_music   Dylan et Johnny Cash en duo.

Paroles La Fille Du Nord. Version Aufray

Si tu passes là-bas vers le Nord

Ou les vents soufflent sur la frontière

N'oublie pas de donner le bonjour

À la fille, qui fût mon amour

Si tu croises les troupeaux de Rennes

Vers la rivière à l'été finissant

Assures-toi qu'un bon châle de laine

La protège du froid et du vent

http://www.wat.tv/video/hugues-aufray-eddy-mitchell-1wsx9_2fgqp_.html. H.Aufray et E. Mitchell en duo.

« …. Très belle chanson d’amour et d’éloignement sur le thème ‘’ l’absence est le plus grand des maux’’ (La Fontaine), « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé (Lamartine). L’énonciateur  demande à son interlocuteur, un futur voyageur, de saluer de sa part celle qu’il aimait et qui est repartie. …. »

 

Comme je le pressentais je n’ai pu terminer ce billet avant la fin 2013 et j’y ajoute une dernière chanson aujourd’hui 1er janvier 2014.

  Just like a Woman. Version de Bob Dylan.

 «Nobody feels any pain to night as I stand inside the rain, Everybody knows the baby‘s got news clothes.»

 http://videos.sapo.pt/QCpNLsqEoGNU6JHpPc58

 Comme une femme. Version de Francis Cabrel.

 Personne n'éprouve aucune peine

 La nuit quand sous la pluie je traine

 Mais tout l'monde a appris que Babe a de nouveaux habits,

 De longues mèches de sirène et des rubans hors de prix

 Qu'elle cache mais je les ai surpris

 Elle règne juste comme une femme

 Elle se donne juste comme une femme

 Elle prie juste comme une femme

 Elle se brise comme une petite fille

      http://www.youtube.com/watch?v=CRFHX21TMdc

 « ….Une des chansons les plus intimistes de Dylan.... dont la sobriété , la simplicité, contraste avec les autres de Blonde on Blonde. Les allitérations y marquent la souffrance  '' And your long time curse hurts''..... Dans la version de Cabrel ''Comme une femme''', un temps fort de son album,  on ne retrouve pas la misogynie de Dylan ; lui est trop respectueux de la gent féminine.  De même le langage cru de Dylan '' She makes love just like a woman'' devient très pudique chez Cabrel '' Elle se donne juste comme une femme''.

Avec l'album ''Vise le ciel'', Il s'agit don bien d'adaptation plus que de traduction, mais l'ensemble à un charme fou. »

      

Pour finir ce billet, je me dois de remercier l’auteur, Jérôme Pintoux qui par son livre m’a donné envie de redécouvrir Bob Dylan.

   

(A suivre)      

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