A livret ouvert........ Florilège poétique.
12 Janvier 2011 , Rédigé par daniel Publié dans #à livre ouvert
En poursuivant, ma pathétique mission de vide grenier j’ai retrouvé un livret qui m’a ramené quelques vingt trois années en arrière un samedi, de fin mai1988 veille de fête des mères à Parthenay.
Cécile, notre fille qui n’avait pas encore seize ans, nous fit un joli cadeau : sans doute pour nous remercier du choix de son prénom elle avait voulu nous montrer qu’elle en était digne en jouant, telle une Nougaro adolescente, avec les mots et poétiser :
« J'aime la vie quand elle rime à quelque chose, J'aime les épines quand elles riment, avec la rose. Rimons, rimons belle dame, Rimons, rimons jusqu'à l'âme Et que ma poésie rime à ta peau aussi... Claude Nougaro.»
C’était donc, ce jour-là, la remise des prix départementaux et régionaux du concours national des jeunes poètes de France et Cécile s’y était inscrite dans la section lycée ; elle était alors en 1ère A au lycée Jean Macé de Niort.
Je ne me souviens plus, avec précision, du déroulement de la cérémonie et la seule chose dont je me rappelle c’est qu’elle y croyait et donc nous, les parents, encore plus. D’ailleurs ce poème « Liberté » était très beau.
Liberté pour un jour,
Ivresse pour toujours
Bercée au fond d’un cœur ;
Espoir parmi les larmes,
Rires parmi les pleurs,
Tendresse au fond de l’âme
Eloignée par la peur.
Loin d’ici, le Liban,
Immobile une enfant,
Bohémienne sans parents,
Est debout face au vent,
Rêvant d’un lendemain
Tué par le destin :
Elle ne reconnait rien.
Le Liban a changé,
Il a tout transformé :
Bâton en lourds fusils
Enfants en meurtriers
Raison en amnésie
Tendresse en cruauté
En frères en ennemis.
Le temps des rires est loin
Il est devenu larmes
Enfantant avec soin,
Racontant dans le vent
Toute l’histoire du Liban
Et ses combats sanglants.
Liberté pour un jour,
Ivresse pour toujours
Bercée au fond d’un cœur ;
Espoir d’un nouveau monde
Rassurant et sans peur
Trouvant dans une ronde
Et les rires et les pleurs.
La première bonne nouvelle fut d’apprendre que son poème se vit décerner le 1er prix départemental. Nous étions fiers et contents de la voir monter à la tribune recevoir son prix ; il n’y avait pas de micro et elle ne put, comme aux Césars, remercier son producteur et ses sponsors et ses parents. Dommage mais c’était bien quand même, d’autant qu’elle restait qualifiée pour le 1er prix régional….Le jury retourna délibérer ce qui fit que l’après-midi devenait un peu longue et un tantinet « bordélique ». A son retour et à l’annonce des palmes « académiques » nous étions un peu déçus car Cécile n’avait obtenu que le second prix et ne restait pas en lice pour le concours national ; le 1er prix revenant à « J’ai rêvé » d’une certaine Emmanuelle :
Oui ! Pas mal ! « Assise sur la plage, par un beau soir d’été, je rêve…..etc., etc.… » . Pas mal, mais objectivement et sans chauvinisme…. Celui de ma fille était bien mieux.
Deux décennies plus tard je feuillette encore le livret en me disant que ça reste un beau souvenir et que c’était une bien sympathique manifestation, une heureuse initiative…. Je ne sais pas si cela existe toujours.
Je feuillette le livret encore et encore ….. Et tout à coup, mon sang ne fait qu’un tour..... Ce n’est pas vrai, ça ! Et je ne m’en suis pas aperçu à l’époque ! Puis-je encore porter une réclamation ?
Emmanuelle, le 1er prix régional, était élève d’un lycée de la Roche-sur-Yon, et la Roche-sur-Yon c’est en Vendée et donc ce n’est pas dans la Région Poitou-Charentes, ce n'est pas un lycée de l’académie ; Elle n’avait pas le droit de se présenter à Parthenay ! Cécile aurait du être le 1er prix régional et concourir pour le 1er prix national, avec un autre jury forcément plus compétent pour découvrir les vrais talents….. et surtout moins soupçonnable de magouilles. C’était quoi ce mercato de la poésie en autorisant n’importe quel transfert ? Non je ne suis pas chauvin, ni de mauvaise foi ! Je suis simplement indigné !
Que faire ? ………………? Cécile restera une poétesse inconnue du grand public un peu comme Olympe de Gouge, .plus connue pour ses prises de positions politiques que par sa poésie ; elle qui déclara après l'éxécution de Marie Antoinette que si les femmes pouvaient monter à l'échafaud, elles devraient pouvoir aussi monter à la tribune de l'Assemblée nationale......
.... Mais du calme, ne perdons pas la tête c’est beaucoup trop tard pour réagir…. ……Et je range le livret florilège poétique dans ma bibliothèque à côté de l’opuscule de Stéphane Hessel « Indignez-vous ! ». Il a pile poil, le même format.
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