Et puis le projet était alléchant avec un voyage découverte de Niort, pour des néo-niortais que nous sommes depuis seulement 25 ans c'était une aubaine : Merci aux organisateurs et à notre excellent guide bénévole Michel B.
Les textes qui suivent ont été, en grande partie tirés de documents que nous avaient transmis les organisateurs et dont je ne connais pas les sources et pour une part complémentaire du remarquable Guide de Niort de Marc Thébault et André Alcade que l'on peut se procurer à l'office du tourisme au prix choc de cinq euros.
La place de la Brèche, fut créée en 1750 sur l'emplacement d'un terrain vague situé à l'est de la ville, pour accueillir les foires à bestiaux. Cette aire était fréquemment inondée par les eaux d'une résurgence, la ''Bouillouse'', qui provoquait de temps à autres des inondations dont une particulièrement catastrophique en 1747 qui avait alors nécessité le percement d'une brèche dans les remparts de la ville afin de permettre l'écoulement des eaux vers la Sèvre. C'est de cette circonstance que la place tire son nom.
De 1923 à 1972, elle reçut la foire-exposition de mai. Devenue par la suite un grand et triste rond-point carré accueillant un immonde parking aérien d'où le surnom de verrue dont je l'affublais..... Mais tout ça c'est du passé car en moins d'une décennie la Brèche s'est transformée avec la création d'un parking souterrain de 600 places remplacé aujourd’hui en surface par un magnifique jardin bordé à l'est de deux grands bâtiments, de structure moderne, dont l'un accueille un complexe cinémas et l'autre l'Office du tourisme. A l'ouest, l’entrée sur le vieux Niort, une vaste esplanade débarrassée des bagnoles, hormis les autobus, est devenue lieu de flânerie des piétons ou de rêverie et discussions aux terrasses des cafés et des restaurants témoignant d’une extraordinaire cure de rajeunissement du centre ville.
En 1992, quatre dragons en bronze furent installés à l'entrée de la rue Ricard pour illustrer une légende locale. Un dragon, sorti des marais, terrorisait les habitants de la ville. Un soldat condamné à mort pour désertion se vit offrir la liberté s'il pouvait tuer le monstre. L'homme réussit à terrasser le dragon mais il y laissa la vie. En fait cette vieille légende serait une métaphore pour rappeler les exactions des Dragons de Louis XIV au XVIIe siècle contre les protestants.
En 2011, les dragons furent déboulonnés pour permettre les travaux de piétonisation des rues Amable Ricard et Victor Hugo. Afin de matérialiser les entrées du centre-ville, deux têtes ont été transférées en 2012; deux en haut de la rue Ricard et les deux autres rue du Temple.
Le Temple protestant occupe, depuis 1805, l’ancienne église du couvent des Cordeliers qui datait du XIIIe siècle mais dégradée par les guerres de religions, l’édifice était amputé de son clocher et de ses chapelles.
Le groupe se dirigea ensuite vers la place de la comédie où une chapelle de l'ancien couvent des carmélites avait été transformée en salle de spectacle au XIXe siècle, donnant son nom à la place. Nous avons rejoint ensuite l'ancien musée devenu Pôle régional des métiers d'art puis tourné à gauche en direction de la Place Saint Jean.
Au Moyen Age, la ville était entourée de remparts. Deux rues principales la traversaient : la rue Saint-Gelais et la rue Saint-Jean. Elles se terminaient chacune par une porte de ville protégée par une barbacane, bastion avancé percé de meurtrières. La rue Saint-Jean était une rue marchande très animée et bruyante.
Construite de 1491 à 1534 dans le style gothique flamboyant sur une ancienne chapelle romane, l’église de la colline Notre-Dame est remaniée et restaurée au XVIIe, XVIIIe et XIXe siècle. Classé Monument historique, son portail Nord comprend des éléments décoratifs appartenant au gothique finissant et à la Renaissance. Notre-Dame de Niort fut le monument le plus haut du département. Son clocher à flèche culmine à 75 mètres de haut !
Poursuivant notre promenade, nous nous sommes dirigés successivement vers le Tribunal, la Prison puis la Préfecture trois bâtiments conçus par l'architecte Pierre-Théophile Segrétain né et mort à Niort (1798 -1864). Il fut architecte départemental des Deux-Sèvres à 26 ans, puis le 1er architecte des Monuments historiques du département et enfin architecte diocésain. Prolixe Segrétain signa en plus des trois édifices mentionnés les églises St-André et St-Hilaire… il construisit ou restaura aussi en Deux-Sèvres trente églises, des châteaux, des édifices publics et privés, des aqueducs et des ponts.
La Préfecture des Deux-Sèvres fut construite de 1828 à 1830 dans le style néo-classique à l'emplacement d'un ancien jardin botanique. Deux sculptures de nymphes sur le fronton l'édifice symbolise la Sèvre Niortaise et Niortaise. Entre les deux femmes, est représentée Marianne
Construit au début du XIXe siècle, en forme de temple grec, le tribunal s'élève à la place de l'ancien hospice des frères charitains. Il est de style néo-classique afin d'affirmer l'autorité de l'ordre judiciaire et d'inspirer le respect par cette architecture solennelle et monumentale.
Bâtie au milieu du XIXe siècle à l’emplacement de l’ancien quartier du Pelet et reliée au Palais de justice par un passage souterrain, la prison de Niort est une des plus vieilles maisons d’arrêt de France. Inscrite en 1987 à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, elle est la seule prison française de forme panoptique semi-circulaire. Son architecture s’inspire de l’art religieux car ses 66 cellules, réparties sur 3 niveaux, convergent vers le poste d’observation et la chapelle centrale provoquant ainsi un effet moralisant sur les détenus. Seule la foi peut sauver les prisonniers.
L'architecte Georges Lasseron, né et mort à Niort (1844-1932) fut influencé par les réalisations d’Haussman et témoin en 1871 de la reconstruction de l’Hôtel de Ville de Paris dont celui de Niort sera ensuite une déclinaison miniature.
De 1883 à 1913, il est l’architecte municipal de sa ville natale. Avec la construction de monuments publics et privés, il participe à la transformation du paysage architectural de la cité, de la fin du XIXème siècle au début du XXème siècle (Ecoles publiques, lycée de jeunes filles, bains-douches, grand magasin "A la Ménagère", Caisse d’Epargne, chapelles funéraires …)
L'Hôtel de Ville est élevé dans le style néo-Renaissance (porche à caissons, fenêtres à meneaux, lucarnes des toitures surmontées de frontons). La première pierre fut posée par le Président de la République, Félix Faure en 1897. La construction dura quatre ans. Afin de marquer la suprématie de la laïcité sur la religion, la municipalité de l’époque demanda la construction d’un beffroi qui cache le clocher de Notre-Dame vu de la rue Thiers. Les armoiries de la ville, situées au-dessus de l'horloge, représentent les deux tours du donjon et la Sèvre coulant à ses pieds.
Un siècle plus tard, la municipalité édifia un nouvel hôtel administratif de structure en verre, aciers et bois accessible par une esplanade en escalier et sur les marches desquelles figure un message universel de paix et de liberté. Deux sculptures contemporaines sur le thème ''guerre et paix, passage d'un siècle'' ornent l'espace. En 2013 la rue Thiers est rebaptisée rue de l'hôtel de ville.
Niort fut de tous temps une ville commerciale avec notamment des foires célèbres. Les halles de la villes furent construites au XIIIe siècle dans la vallée comprise entre les deux quartiers nord et sud,. Leur situation et leurs dimensions contribuèrent à leur donner une grande renommée. Ces halles furent détruites en 1793 par l’armée républicaine dans le cadre de la guerre avec l’armée vendéenne. Cet espace libéré permis d’y faire une voie de passage qui e devenu ensuite la rue Victor Hugo. C’est le maire Brisson qui prit l’initiative d’aménager l’actuel marché couvert en 1869 et c’est l’architecte Durand qui en suivi la construction.
Site classé, ce temple de la gourmandise est une “cathédrale” édifiée dans le style Baltard. Cet édifice élégant a été récemment rénové et tous les jours sauf les lundis, le chaland est chaleureusement accueilli par 140 commerçants et producteurs locaux ! Son fronton triangulaire est orné des figures de Mercure, dieu du commerce, des voyages et des voleurs ; et de Cérès, déesse des moissons, assise sur les attributs de l’agriculture.
Premier édifice de Niort classé Monument historique. Au bord de la Sèvre Niortaise, se dresse un des plus beaux ensembles de donjons jumeaux romans de France. Ils formaient le réduit central d’un vaste château en forme de quadrilatère, long de quelques 700 mètres et armé d’une dizaine de tours. C’est le roi d'Angleterre, Henri II Plantagenêt, qui, voulant mettre en valeur et en état de défense les domaines que sa femme, Aliénor d’Aquitaine lui apportait par son mariage, décida de faire reconstruire, à la fin du XIIème siècle (entre 1155 et 1160), le château de Niort et d’en faire une forteresse inexpugnable. Les deux donjons sont semblables : une tour cylindrique pleine de 5 m. de diamètre englobe chaque angle et un contrefort médian hémicylindrique consolide les murs. Le donjon du sud siècle, est le plus haut des deux (28 m. contre 23 m à l'autre). C’est un exemple typique de l’architecture militaire de cette époque. Initialement la forteresse englobait une superficie allant de la Sèvre à la rue de l'Hôtel de ville et intégrant les halles, et la préfecture. Cette enceinte rendermait casernes, logements dont celui du gouverneur, magasins, place d'armes et une église détruite lors du siège de Niort par les protestants en 1569.
A l'intérieur du Donjon, le rez de chausséese compose d'une grande salle entre les deux tours, couverte par une voûte élégante du XVIIIe siècle et de deux sallevoûtées formant la partie basse des tours. Le premier étage possède une cheminée monumentale et de grandes fenêtre à meneaux croisées avec banc de pierre dans l'épaisseur des murs. .
(A suivre)