Ciné-cure........ Avatar...
Ce n’est pas dans mon habitude de faire la promotion d’un film récent dans cette rubrique ciné-cure. Comme je suis plutôt un cinéphile conservateur et nostalgique je m’extasie, ordinairement, plus facilement sur le cinéma d’avant, quand ce n’est pas le cinoche de papa, que pour le cinéma de demain. Mais une fois n’est pas coutume (ou devrais-je dire en cette veille de Noël une foi est coutume) j’ai envie de parler de l’excellent et révolutionnaire film de James Cameron, que je viens tout juste de voir. Avec « Avatar » j’ai passé 140 minutes de chocs, de surprises, de plaisir, de gourmandise, sur 160 minutes de projection…. Et oui, tout n’est pas parfait et il y a un petit bémol en fin de film et c’est la séquence de guerre galactique ; 20 minutes qui feront le bonheur des ados et des amateurs de jeux vidéos, et qui conforteront donc la réussite financière du film, jusqu’à taquiner les résultats de «Titanic» (mais j’en doute).
Comme l’écrit si bien Studio Ciné Live, James Cameron «a enfanté un nouveau monde renversant avec ses trésors de faune et de flore, crée une mythologie autour des indigènes….. de Pandora mystérieuse planète luxuriante… »
C’est cet équilibre entre révolution technique de l’art cinématographique (film qu’il faut donc le voir en salle de projection 3 D….) et les fondamentaux du cinéma : une belle histoire, de bons acteurs, de beaux décors ou paysages et une morale ou un message.
Le message est éminemment philosophique et écologique comme souvent chez Cameron…. Le film sortant juste après le fiasco de Copenhague il est utile de le souligner.
Le déroulement de l’histoire provoque l’émotion nécessaire pour faire un bon film même si ce Jake là ne fait pas oublier le Jake de Titanic et que Neytiri la belle guerrière Na’vi n’a pas les charmes plus humains de Rose-Kate Winslet pausant pour que Léonardo la croque.
Un bon retour pour le réalisateur canadien James Cameron qui a encore battu les records de budget : 200 millions de dollars pour Titanic, 400 millions pour Avatar. Quand le journaliste Laurent Delahousse l’interpelle sur cette explosion des coûts, James Cameron répond qu’aucun de ses films n’a fait perdre de l’argent aux producteurs : rentabilité absolue ! Que dire de plus ?
James Cameron n’a que 54 ans et devrait donc pouvoir nous donner d’autres chefs d’œuvre dans l’avenir même s’il n’est pas trop prolixe. Ses sujets de prédilection sont la fin du monde ou des sociétés, les civilisations perdues et les êtres d’ailleurs, d’où la prépondérance de la Science Fiction.
Je n’ai pas vu son premier film de 1981 « Piranha ».
J’ai du voir le second «Terminator» à la télévision ou seulement des extraits : je ne sais plus.
J’ai vu son troisième film de 1986 «Alien le retour» le second de la saga, le meilleur sans doute, avec le premier celui de Ridley Scott (Alien le 8ème passager)
J’ai adoré le quatrième film de 1989 «Abyss» avec Ed Harris et Elisabeth Mastrantonio.
Selon Studio de septembre 89 c’est un voyage époustouflant sous les mers « A couper le souffle, à un rythme d’enfer, les situations dramatiques s’enchaînent en crescendo, avec, pour tout parti pris de mise en scène, même dans la psychologie, l’action….. Abyss est un pot pourri de tous les talents. Les effets spéciaux étonnants, les engins sous-marins spectaculaires, la mer claustrophobe. C’est du beau travail inventif…. car c’est aussi de la science fiction. Des êtres étranges venus d’ailleurs détiennent le secret de l’eau. Leur vaisseau est une merveille féérique, un feu d’artifice enchanté. Son mystère est sa beauté….. » et…bis repetita placent pour Avatar.
Je n’ai pas vu le cinquième de 1991 «Terminator 2» et j’ai détesté le sixième de 1994 «True Lies» ; la présence d’Arnold Schwarzenger doit y être pour beaucoup.
Le septième film sorti en 1997 est l’immense, le génial «Titanic». Voilà ce que l’on pouvait lire dans le Studio de janvier 98 : « Titanic est un bon film, un grand spectacle, une formidable odyssée et une vibrante histoire d’amour. Oui tout cela à la fois, une vraie et belle réussite. Un film épique et romantique et qui en plus va vite.
Cette réussite tient d’abord à la maestria bluffante du capitaine Cameron mais surtout à la rencontre et l’équilibre entre un scénario solide et particulièrement malin et la pointe la plus sophistiquée de la technologie moderne en matière d’effets spéciaux. Une histoire à l’ancienne, le savoir faire de l’an 2000 et un Cameron qui n’a jamais été aussi humain ni autant à l’écoute de ses personnages : le cocktail est parfait…..» et…bis repetita placent pour Avatar.
Il a donc fallu attendre douze ans pour voir son huitième film comme réalisateur et c’est donc «Avatar». Pas étonnant qu’il est coûté si cher s’il a fallu travailler dessus pendant plus d’une dizaine d’années pour mettre au point tous les effets spéciaux.
On nous annonce un neuvième film «Battle Angel» pour 2011 dont je ne sais pas grand-chose sinon que ça serait l’adaptation d’un manga en 3 D.
Voilà, c'est fini pour la partie cinéma ; il me reste à conclure comme d'hab avec un petit chapitre politique. Je sais que c'est la trêve des confiseurs mais quand même ce mot avatar est trop tentant et un brin suspect pour ne pas y consacrer, vite fait, quelques lignes..... sans agressivité... ..on ne tire pas sur une ambulance.
Avatar est un mot d’origine sanskrit qui désignait chacune des incarnations du Vichnou qui sont au nombre de dix et dont les plus connues sont Krichna et Bouddha.
Le sens du mot avatar évolua rapidement et s’étendit à toutes les notions de métamorphose, de changement de formes ou de positions de choses ou de personnes : « Que d’avatars dans les positions des hommes politiques » raillaient les journalistes pour souligner les changements d’opinions voire de parti. Aujourd’hui on est plus prosaïque en utilisant l’expression, « aller à la soupe » : n’est-ce pas MM. Besson et Kouchner, ou hier MM. Jobert, Stirn et Soisson ? Bien sûr les politiciens concernés préfèrent utiliser des synonymes politiquement plus corrects comme changement, évolution, transformation, conversion…..
Le mot a encore évolué au cours des dernières décennies dans un sens de mésaventure, tracas, ennui…. ou encore péripétie, impondérable, désagrément…. Le petit Larousse retient que ce serait des changements négatifs, des accidents de parcours comme……subir des avatars…. et pour illustrer ce sens on pense à tous ceux qui eurent des problèmes en cette année 2009 : Jean Sarkozy, Fréderic Mitterrand, Jacques Chirac, Dominique de Villepin… et bien d’autres, dont même certains de mes amis, comme Vincent Peillon à Dijon qui vit débarquer une Ségolène non invitée.
Mais dans le sens de la double apparence tel que le montre le film de James Cameron et qui est plus proche de l’origine sanskrit (hors notion mystique) je n’en vois qu’un seul et c’est bien sûr l'inénarrable Nicolas Sarkozy : Il y a d'un côté le Sarkozy qui dirige le pays selon les dogmes libéraux (Casse du modèle social, désengagement de l’Etat, baisse du pouvoir d’achat, cadeaux pour ses amis fortunés, retour si besoin des thèmes flattant l’extrême droite etc…) que complète un bon zest d’incompétence et de suffisance et de l'autre côté son avatar Sarkozy.com, son double, celui qu’on voit très régulièrement à la télévision. Le bonimenteur au coup de menton et roulement d'épaules, le « je n'ai pas à m'en excuser», celui qui peut faire des discours populistes sur l’immoralité du capitalisme, de la finance à faire rougir de plaisir un gauchiste du NPA ou de théâtrales diatribes à la conférence de Copenhague pour exhorter ses pairs à trouver un compromis ; envolées surtout destinées à l’opinion publique française et qui rendent vert de rage l’honnête militant écologiste qui n’est pas dupe.
Qui peut croire ce diabolique menteur, cet avatar démagogue qui est prêt à changer de discours au gré de l’évolution de l’opinion soigneusement étudiée par une multitude de sondages commandés par l’Elysée ?
(A suivre)