Ciné-cure....... La dernière chasse.
Je dois, tout d’abord, remercier le Président de la République qui m'a offert un très bon prétexte pour évoquer la carrière d'un grand réalisateur américain Richard Brooks.
Je rappelle la particularité de cette rubrique « Ciné-cure » : il s'agit de trouver un titre de film qui me permette de donner un coup de chapeau à un « Grand » du cinéma tout en m'offrant la possibilité en fin de billet de me défouler politiquement en égratignant le guignol de service dans l’actualité.
Grâce à Sarkozy qui a décidé de s'attaquer au train de vie de l'Etat en annonçant, notamment, la suppression des chasses présidentielles auxquelles Chirac avait mis fin en 1995, je peux enfin me servir du titre d'un excellent western de 1956, «La dernière chasse ».
Richard Brooks, fils d’immigrés russes, est né en 1912 et est décédé en 1992 : il a réalisé son premier film en 1950 et son dernier « bon » film en 1977. Son premier métier fut journaliste avec en parallèle une courte carrière de romancier…. Cela l’amena du côté d’Hollywood comme scénariste ; Il se mit notamment au service de Robert Siodmark pour « Les tueurs » (premières apparitions à l’écran de Burt Lancaster et Ava Gardner), de Jules Dassin pour « Les démons de la liberté » (Encore avec Burt Lancaster…. Dans les années 50 mes parents et moi nous ne rations jamais un film avec Burt …. Il faudrait vraiment que je lui consacre prochainement un spécial ciné-cure). Brooks travailla aussi avec John Huston pour « Key Largo » avec Humphrey Bogart.
Je n’ai pas vu les deux premiers films de Richard Brooks comme réalisateur: « Cas de conscience » de 1950 et « Miracle à Tunis » de 1951 …On dit le plus grand bien du premier qui aurait pour modèle le couple Peron qui dirigeait l’Argentine à cette époque ; il faudra que je me le procure en DVD.
J’ai vu, il y a très longtemps, dans le cadre d’une rétrospective en cinémathèque ou à la télé au cinéma de minuit, les deux films suivants avec Humphrey Bogart « Bas les masques » de 1952 et « Le Cirque infernal » de 1953….. C’était forcément très bien ( snobisme ?) …mais je ne m’en souviens guère…. Décidément il va me falloir passer commande de DVD à la Fnac.
La filmographie de Richard Brooks comprend 24 films : il y a ceux que j’ai vu au cinoche essentiellement dans mon enfance mais pas seulement, quelques uns plus tard et donc selon mon libre choix.
Enfant j’ai vu au cinéma et adoré :
« Sergent la Terreur » de 1953 un film de guerre en Corée avec Richard Widmark et Karl Malden.
« La dernière Chasse » le western référence de 1956 avec Robert Taylor et Steward Granger sur fond de chasse aux bisons avec de magnifiques images et une réflexion sur la violence et le racisme. Un film que je revois , cinquante ans plus tard, avec toujours autant de plaisir.
Un autre film qui m’a fait rêver quand j’étais môme « Le carnaval des Dieux » de 1957 avec Rock Huston et Sydney Poitiers et dont l’action se déroule au Kenya et qui traite de la révolte des Mau-Mau. Un film qui était brûlant d’actualité, en abordant des thèmes comme la décolonisation et le racisme.
En 1960 mon père m’a forcément emmené voir « Elmer Gandry le Charlatan ». J’ai bien sûr revu ce film depuis et je pense qu’à l’époque j’ai du être un peu déçu de ne pas retrouver en Burt Lancaster, le Corsaire rouge ou le Bronco Apache ou le Joe Erin de Vera Cruz ou encore le Ben Zachary du Vent de la plaine
Les années suivantes j’allais au cinéma seul ou avec les copains d’autant que mon père n’était plus là pour m’y accompagner.
Ce fut la grande période de Brooks avec en 1965 « Lord Jim » avec Peter O’Toole et James Mason d’après un roman de Joseph Conrad, un grand film d’aventure reposant sur les remords, le besoin de rédemption d’un officier de marine et la fuite en avant… toute l’atmosphère de Conrad que l'on retrouvera plus tard dans « Apocalypse Now » de Coppola …. Lord Jim toutefois fut un grand échec commercial.
Et puis en 1966 « Les Professionnels » un des plus grand westerns avec, excusez du peu, Burt Lancaster, Lee Marvin, Robert Ryan, Jack Palance, et Claudia Cardinale
En 1975 Brooks réalisa « La chevauchée sauvage » un autre western, différent car l’action se déroule au début du XXème siècle et il s’agit plus d’une épreuve sportive que d’un film de cow-boys, sauf que les cow-boys sont présents avec Gene Hackman et James Coburn et une jolie cow-girl Candice Bergen.
Je n’ai pas trop aimé « A la recherche de Mr Goodbar » en 1977 avec Diane Keaton et des seconds rôles prometteurs comme Richard Gere et Tom Béranger.
Et puis il y a les films que je n’avais jamais vu et que je me suis procuré depuis en DVD, comme « Graine de Violence » de 1955 avec Glenn Ford et le jeune Sydney Poitiers : Des professeurs de lycée confrontés à la délinquance juvénile urbaine. Un film novateur dénonçant le racisme et qui mit pour la première fois du rock’n roll en thème musical avec « Rock around the clock » de Bill Halley.
Ill y eut, aussi, les deux films adaptés de pièces de Tennessee Williams « La Chatte sur un toit brûlant » et « Doux oiseau de Jeunesse » respectivement de 1958 et 1962. avec Paul Newman comme interprète principal pour les deux films accompagné d’Elisabeth Taylor pour la chatte et Géraldine Page pour le doux oiseau.
Bien que reconnu et respecté par ses pairs Richard Brooks ne reçut que peu de récompenses pendant sa carrière. « Les professionnels » fut nommé dans plusieurs catégories aux Oscars 1969 mais revint bredouille. «Elmer Gandry » reçu l’Oscar du scénario. Le cinéma de Richard Brooks, quelque peu avant-gardiste et changeant assez souvent de registre, déconcertait et ne permettait pas de fidéliser un public…. Moi j’ai aimé et j’aime toujours ! Je n'ai pas tout vu et il y eut sans doute aussi des navets ; ainsi son dernier film dont je n'avais jamais entendu parler, « La Fièvre du jeu » , fait sur le tard en 1985, fut nommé pour les Razzie Award dans 4 catégories dont le pire film, le pire réalisateur et le pire scénario.... heureusement pour Richard Brooks, ce film de trop avait pire en face de lui avec Rambo II.
Alors merci encore Monsieur le président de m’avoir donné l'occasion de faire un billet sur Richard Brooks, car annoncer l’arrêt des chasses présidentielles qui n’existent plus, hormis quelques rares battues, planifiées comme à Chambord pour réguler la surpopulation de sangliers dans ce domaine public clôturé…. Cette annonce bidon il fallait être gonflé pour la faire ! Eh oui! Le foutage de gueule à des limites ; ce n’est pas avec de telles annonces que vous ferez oublier l’affaire Bettencourt - Woerth, ni les injustices du projet sur les retraites et les cadeaux du bouclier fiscal aux salauds de riches.
Quand j’ai vu à « C dans l’air » de lundi dernier que les quatre invités de l’inénarrable Calvi, tous de droite, dénonçaient le ridicule de l’affaire (y compris le zélateur rédacteur de Valeurs Actuelles) je me suis dit que ça nous annonçait des sondages à moins de 20 % de satisfaits et un proche remaniement ministériel…. Ça vient, ça vient, petit à petit…. Alors monsieur le Président, SVP, essayer de retenir pour la prochaine équipe et au milieu des autres médiocres, au moins un François, un Vincent et un Paul…. Car il me faut absolument faire un billet sur Claude Sautet et les titres de ses films ne sont pas trop porteurs : César et Rosalie ? Max et les ferrailleurs ? Nelly et Monsieur Arnaud ? Oui je sais que vous connaissez bien M. Arnaud mais Mme Bettencourt ne se prénomme pas Nelly mais Liliane. Dommage car c’eut été parfait pour causer du bouclier fiscal.
Ah, oui ! Il y a bien des François, Vincent et Paul au PS, mais SVP respectez la fin des chasses présidentielles, et puis les plus mauvais vous les avez déjà pris…. Il ya bien encore Lang, mais Jack ne m’apporte pas grand chose d’intéressant pour parler de Sautet pas même le titre de son premier film « L’arme à gauche » ….
( A suivre )