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Ciné-cure....Le guépard et un enfant qui attend.....jusqu'au bout du rêve....

23 Décembre 2010 , Rédigé par daniel Publié dans #ciné-cure

Après le billet hommage au film de Visconti, je reviens à un billet ciné-cure plus habituel. En cette veille de Noël je vais parler un peu de cinéma et évoquer en parallèle quelques souvenirs en vrac…et  pour finir je ferai un petit cadeau politique.

Dans mon dernier billet je laissais Burt Lancaster alias Prince de Salina « Le Guépard » errer dans les ruelles de Palerme pour chasser de son esprit la belle Angélica - Claudia Cardinale. Il n’eut pas attendre trop longtemps pour la prendre dans ses bras puisque trois ans plus tard il la retrouvait dans « Les Professionnels »  de Richard Brooks, un excellent western de 1969 qui fut nominé aux Oscars avec  également à l’affiche Lee Marvin, Jack Palance et Robert Ryan.

Dans un entretien à Studio fin 1994 juste après la disparition de Lancaster (le 20 octobre 1994) Claudia Cardinale se souvenait : « Burt était mystérieux, renfermé mais il adorait l’Italie. Il a toujours considéré ‘’Le Guépard’’ comme son plus beau film. Après ce tournage, ses enfants se sont installés à Rome, alors on s’est vu souvent. ‘’Le Guépard’’ nous a liés parce que c’est un film mythique. Burt était un homme très raffiné, très cultivé, mais les américains ne l’imaginaient pas dans le rôle d’un prince et la première à New York fut un flop. ….. Plus tard quand je suis arrivée à Hollywood j’étais paumée, il a été formidable. On a tourné ‘’Les Professionnels’’ dans les déserts américains. J’étais la seule femme et tout le monde me regardait en ricanant et Burt m’a défendue….. Pour le troisième film que nous avons fait ensemble, ‘’La Peau’’ (en 1981), de Liliana Cavani avec aussi Mastroianni, Burt n’avait pas changé. Il tenait toujours à faire les cascades lui-même alors qu’il n’était plus un jeune homme. D’ailleurs il avait été très fier de moi sur ‘’Les Professionnels’’ quand j’avais exécuté moi-même une cascade. …. C’était quelqu’un d’exceptionnel. »

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Dans les années 50 ma famille vivait en région parisienne d’abord à Champigny puis, à partir de 1954 et jusqu’à fin 57, à Noisy-le-Grand du côté de la pointe de Gournay. A cette époque, sans voiture et sans télévision, nous allions très souvent au cinéma le samedi soir, parfois le dimanche après midi quand il fallait prendre l’autobus pour se rendre au Palais du Parc au Perreux. Mes parents, jeunes gens à la libération, adoraient le cinéma américain…..Ma mère était tendance Gary Cooper ou Clark Gable alors que mon père était plutôt Lancaster ou Kirk Douglas et, à cette époque, avec eux, j’ai vu de très nombreux westerns ou films d’aventure qui sont gravés à jamais dans ma mémoire : des films que je revois encore, avec émotion, en DVD, 50 ans +++++ après….. De ceux que j’ai découverts entre 6 et 11 ans il y eut notamment avec Burt Lancaster :

«  Le Corsaire rouge » de Robert Siodmark en 1952.

« Tant qu’il y aura des hommes » en 1953 (8 oscars dont le meilleur film) de Fred Zimmerman avec Montgomery Clift, Déborah Kerr, Franck Sinatra et Ernest Borgnine. Ah ! La scène du baiser sur la plage.

« Bronco Apache » en 1954 de Robert Aldrich avec Jean Peters et Charles Bronson. Dans les jeux d’enfants avec mon frère nous avons souvent refait la lutte dans le champ de maïs entre Massai-Lancaster et Hondo-Bronson….Bien sûr en tant qu’ainé j’étais Massai le gagnant.

« Vera Cruz » en 1955 encore un film d’Aldrich avec Gary Cooper, Borgnine, Bronson, Elam etc… . Maman avait du être contente car c’est son chouchou le bon Gary Cooper qui l’emporte dans le duel final face au brutal Burt Lancaster.

A partir de 1956, après la naissance de ma sœur Annie et l’arrivée de la télévision dans le foyer, nous allions moins souvent au cinoche et généralement j’y allais seulement avec mon père. Je me rappelle avoir vu « Trapèze » en 1956 de Carol Reed avec Tony Curtis et Gina Lollobrigida, un rôle sur mesure pour Lancaster ancien acrobate, puis la même année « Le Faiseur de pluie » de Joseph Anthony avec Katharine Hepburn…. Des films qui n’étaient pas des westerns et qui à l’époque me sont un peu passés au dessus de ma coupe de cheveux en brosse…..Mais je les ai revus avec intérêt très longtemps après. Heureusement pour moi Burt est redevenu cow-boy dès 1957, et même shérif, dans la peau de Wyatt Earp avec à ses côtés Kirk Douglas en Doc Holiday pour « Règlements de comptes à OK Corral » de John Sturges. 

En 1958 nous avions quitté la région parisienne pour Grenoble où mon père avait trouvé un nouveau boulot. Nous ne sommes restés qu’une année dans les Alpes et je ne me souviens pas être allé une seule fois au cinéma. Il faut dire que mon père avait enfin pu acheter sa première voiture et que le week-end nous faisions plutôt de bien belles balades en montagne.

Un an plus tard nous changions de montagnes  en nous installant dans les Pyrénées, à Tarascon sur Ariège et moi à Foix en pension. Il y eut aussi bien peu de place pour le cinéma d’autant que j’avais en plus découvert le rugby. Mais heureusement la télévision n’avait pas encore envahi ce territoire …. Aussi avons-nous un peu renoué avec les salles obscures… Je me souviens notamment avoir vu avec mon père le magnifique western de John Huston « Le vent de la plaine » de 1960 avec Audrey Hepburn et « Elmer Gantry Le Charlatan » de Richard Brooks avec Jean Simmons. Inutile de préciser que je n’ai vraiment savouré ce dernier, qui permit à Lancaster d’obtenir l’Oscar du meilleur acteur, que de nombreuses années plus tard en le revoyant en cassette ou Dvd.

Après le décès de papa en avril 1962, nous avons quitté l’Ariège pour rejoindre l’Hérault où vivait une sœur de ma mère. A Montpellier nous avions de la famille mais maman ne trouvait pas de travail aussi n’y sommes-nous restés que deux ans. A cette époque j’allais souvent au cinéma avec mes amis Jeff et Jacky et c’est moi qui les avais convaincus d’aller voir « Le Guépard », probablement un excellent film d’aventure avec un très bon acteur. Nous fûmes déconcertés et moi particulièrement déçu. Il faut dire que notre nouveau héros à l’époque était Steve Mac Queen, Josh Randall à la télé…. Et avec le prince Salina on en était assez loin.  

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En 1964 retour en région parisienne et là pendant deux ou trois ans les études et surtout le rugby me laissaient un peu moins de temps à consacrer au cinéma et sans compter que l’offre se diversifiait et mes gouts aussi. J’ai quand même vu et adoré « Les Professionnels » qui est sorti en 1966 pour mes 20 ans.

En vieillissant je me suis détaché progressivement du cinéma de papa et  pourtant c’est en Afrique, au Zaïre, sur le chantier d’Inga, où nous recevions des services culturels de l’ambassade des films anciens de qualité que j’ai revu « Le Guépard » probablement en 1974 ou 75 et que j’ai enfin réalisé que ce film était un sacré chef d’œuvre. Lors de cette cure de bons vieux films je pense aussi avoir vu « Le Train » de John Frankenheimer, un film sur la résistance tourné en France avec en plus de Burt Lancaster, Michel Simon et Jeanne Moreau et sans doute « Le Prisonnier d’Alcatraz »  de John Frankenheimer de 1962.

Ces trois films m’ont incité à aller voir « 1900 » de Bertolucci, dès notre retour en France et avant de repartir quelques mois plus tard, en 1976 pour trois ans au Maroc,

En 1975 Lancaster avait voulu renouveler l’expérience « Guépard » pour jouer dans « 1900 » le rôle d’un vieux patriarche maitre d’un domaine face à Sterling Hayden ex-Johnny Guitar : les vieux cow-boys faisaient de la résistance en Italie, en Romagne.

Ils assuraient la première partie de ce très, trop, long film avant de laisser la place à deux jeunes loups qui interprétaient leurs petits-enfants : Robert De Niro et Gérard Depardieu. et sans oublier l'excellent Donald Sutherland qui endosse le rôle du facsiste de service, ou encore Dominique Sanda.  Un choc de générations ce film !

Dans la foulée Lancaster participa en 1976  à « Buffalo Bill et les indiens » de Robert Altman dont l’acteur principal est Paul Newman qui incarne un Buffalo Bill vedette de cirque. Ce film anti-western, anti-Fordien n’eut pas une grande réussite commerciale mais après avoir reçu un ours d’or au festival 76 de Berlin il fit, selon le thème du film, son petit Barnum de chemin.

Par la suite je n’ai plus vu beaucoup de films au cinéma avec Lancaster …. Il y avait d’autres déferlantes comme Scorsese, Spielberg, Coppola, De Palma, Stone, Lumet, Eastwood, etc… Juste une intuition, celle d’aller voir sa dernière participation en 1989 à « Jusqu’au bout du rêve »  de Phil Anderson avec Kévin Costner. Un film fantastique très agréable sur un thème sportif…. qui permettait à ce grand acteur de boucler la boucle lui qui fut initialement un athlète, gymnaste de cirque pendant dix ans avant de partir à la guerre puis, au retour, prendre des cours d’art dramatique pour débuter à 33 ans, une carrière d’acteur. 

Burt Lancaster est sans doute un des acteurs dont j’ai vu le plus de films en DVD. D’une manière générale regarder de vieux films, parfois des nanars, est mon passe temps favori pour meubler mes insomnies matinales, souvent à partir de 4H ou 5H. Tous les titres cités dans ce billet ont été vus ou plutôt revus dans ces conditions et bien d’autres que je découvrais et qui, ne méritent peut-être pas d’être mentionnés.... ou alors vite fait : La vallée de la vengeance, L’homme du Kentucky, L’Odyssée du sous-marin Nerka, Sur la piste de la grande caravane, Les chasseurs de scalps, l’homme de loi, Fureur Apache, Valdez …. Je veux bien sauver Valdez qui n’était pas si mal et à la rigueur Les chasseurs de scalps).

Et dire que si j’avais vu ces films à 7 ou 9 ans je les aurais probablement adorés et que je les regarderais aujourd’hui avec un brin de nostalgie. Dans le lot des cités en italique il y a quand même des films signés Robert Wise, John Sturges, Sydney Pollack, Robert Aldrich, …des réalisateurs qui ont fait de grands films….. C’est ainsi, la nostalgie, papa, ça ne se commande pas….. Mais ce n’est pas bien grave car ces DVD ne coûtent pas trop chers, moins que le restaurant et ça occupe un peu plus longtemps et  puis j’aime découvrir ou redécouvrir des vieux films même si, à la fin, je pense m’être farci un nanar…. Je ne pourrais pas en soirée mais au réveil ça ne fait pas de mal.

D’ailleurs j’ai encore des manques, des films réputés que je n’ai jamais vus, et même si j’espère que le temps ne m’est pas compté pour les voir, il ne me faut plus trop tarder au moins pour me les procurer :

Ainsi je voudrais voir le tout premier Lancaster qui date de 1946, l’année de ma naissance et c’est  « Les Tueurs » de Siodmark avec Ava Gardner….. Ah ! La belle Ava encore une jolie brune qui ne comptait pas pour des prunes ; comme Claudia.

Je veux voir aussi le second en 1947 de Jules Dassin «Les Démons de la liberté »

Puis « La flèche et le flambeau » de Jacques Le Tourneur en 1950.

Et surtout « Le chevalier du stade » de Michael Curtiz en 1950 où Lancaster joue le rôle de Jim Thorpe athlète mythique d’origine indienne qui fut un héros du décathlon des J.O. de 1912, avant de devenir ensuite un grand joueur de base-ball, puis de football américain….. du cousu sur mesure pour le Burt de l’époque.   

Il y a encore des films de ce que j’appelle sa seconde carrière, quand il ne jouait plus au cow-boy ; des films que je n’ai jamais vus et qu’il me faut absolument découvrir:

 « Un enfant attend » en 1962 de John Cassavetes avec Judy Garland et Gena Rowlands, un film qui traite de l’enfance handicapée et qui marque le changement de registre de Lancaster ;  ce qui n’a d’ailleurs rien de surprenant, venant d’un homme qui militait activement pour la démocratie et l’égalité raciale et qui fut en 1987 élu homme de l’année aux USA pour son engagement dans la lutte contre le sida.

« Violence et Passion »  en 1974, Le second film de Lancaster avec Visconti, l’aristocrate de gauche ; deux princes nés un 2 novembre, Burt en 1913 et Luchino en 1906.

« Atlantic City » en 1980 de Louis Malle avec Susan Sarandon et Michel Piccoli 

Sept DVD à commander ça devrait faire un beau cadeau de Noël ou de fin d’année, sous réserve que tous ces films existent en DVD. Il faut que j’aille vérifier sur le site de la FNAC. Il ne devrait pas y avoir trop de déceptions, pas trop de nanars dans ce choix.

Bien sûr ça reste un cadeau modeste, rien à voir avec celui que Sarkozy a fait à Rama Yade : Ambassadrice de la France à l’Unesco. Eh ouais ! J’avais bien dit que je revenais à un ciné-cure habituel avec pour finir une petite peau de banane politique. Ce n’est quand même pas une grosse vacherie, je finis l’année gentiment.

Il faut d’ailleurs bien reconnaitre que depuis le remaniement et sa mise sous tutelle par l’ ex-RPR, notre président nous fout la paix. Qu’il continue comme ça, c’est très bien…. Encore que… il ne faudrait pas que ça le fasse remonter dans les sondages car Fillon ça fait trois ans qu’il n’en fout pas une rame et qu’il survole les intentions de votes. …. Donc que Sarko ne devienne quand même pas un roi fainéant et que, comme Chirac il devienne indéboulonnable, car le plus beau cadeau qu’il puisse nous faire pour 2012 c’est de se casser….

Et puis la petite Rama je l’aime bien même si elle n’est pas de gauche… d’ailleurs elle n’est pas non plus vraiment de droite. Radicale finalement ça lui va bien, à cette petite panthère noire. Attention je ne lui donne pas le petit Jésus sans confession…. C’est une vraie politique, une coriace surtout pour son camp …. Il faut rappeler le ippon qu’elle a foutu à Douillet il y a quelques mois ; du coup l’ex-champion a fait ceinture lors du dernier remaniement. ,

D’ailleurs l’Unesco ça lui ira très bien à Rama, elle qui est née à Dakar, qui est musulmane, qui se revendique de la francophonie et qui est plus portée sur la culture que sur le sport. Pour une fois je dirais bravo à Sarko s’il n’avait pas, à la même occasion recasé, un ancien ministre, ignare en économie (un pléonasme pour un ministre de droite) à l’OCDE. …..

 

 (A suivre)

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