Les moments de vie... En vacances avec les petits-enfants entre Saint-Brieuc et Saint-Malo (1)
Cette année le choix s'était porté sur la Bretagne du nord, en seconde semaine de juillet. Cela présentait plusieurs avantages mais aussi un certain inconvénient : l'un des avantages était que l'on se rendait dans une région peu éloignée avec, donc, un voyage moins long et moins fatigant que les étés précédents ; un autre avantage était surtout pour nous, les grands-parents de visiter une des rares régions de France que nous ne connaissions pas..... Quant à l'inconvénient, il fallait bien faire avec : c'était juste à la fin de l'école, la période de défoulement où les enfants ont plus envie de jeux de piscine, de plage que de randonnées, balades et visites...... et puis il y avait une inconnue, la météo... mais de toute façon il y avait une piscine couverte au camping.
Nous sommes arrivés le samedi en début d'après midi. Après avoir pris possession du confortable mobil-home, effectué la répartition des couchages des trois mouflets en deux chambres et les laisser tester la piscine durant une petite heure, nous sommes allés ensuite découvrir Erquy et faire les emplettes nécessaires pour remplir le frigidaire et survivre copieusement pendant une semaine sans trop perdre de temps à faire des courses.
Dimanche matin le ciel était bleu : une bonne surprise car les prévisions pour la semaine n'étaient pas trop optimistes : ça serait donc une journée randonnée sur la côte, direction le cap Fréhel. Un problème cependant car Thomas, le cadet, n'était pas bien.
Le cap sépare la côte de Penthièvre à l'ouest de la côte d'Emeraude à l'est ; à l'ouest après Erquy la baie de Saint-Brieuc jusqu'à l'ïle de Bréhat, à l'est la baie de la Frénaye, le Guildo, jusqu'à la Rance et Saint Malo. Voilà quel était notre territoire pour une semaine, si le soleil le voulait bien.
Au cap Fréhel les falaises en grès rose s'élèvent à 70m au dessus de la mer.
Le phare qui a une hauteur de 33 m a été construit entre 1946 et 1949. Il remplaçait un précédent qui avait été détruit, dynamité par l'armée allemande en 1944 avant de quitter précipitamment le site. En fait il y eut pour la première fois un phare sur ce site à l'époque de Louis XIV, construit en 1702 à l'initiative de Vauban et de l'architecte Garangeau. Ce vieux phare est toujours visible à la gauche du phare actuel.
Il ne fut remplacé par le second phare qu'en 1847. Ce second phare, celui qui fut détruit en 1944, avait une hauteur de 22m mais une portée d'environ 47 km. L'actuel malgré un gain en hauteur de 11 m ne fait pas beaucoup mieux avec une portée de 53 km, mais il est quand même l'un des cinq phares français les plus puissants.
Seuls Hugo et Dorian m'ont accompagné en haut du phare. Thomas ne tenait pas la forme olympique et d'ailleurs pour poursuivre la balade il m'a fallu le porter souvent.
Au cap Fréhel on peut aussi admirer la flore composée d'ajoncs et de bruyères où dominent en été les teintes violettes et jaunes.
Les îlots, rochers de la Fauconnière, font office de réserve ornithologique. De nombreuses espèces d'oiseaux fidèles comme les mouettes tridactyles ou le Guillemot de Troïl en ont fait leurs sites de reproduction.
Au retour nous avons fait une courte halte à la plage à la demande d'Hugo et Dorian. Sur le parking il y avait un groupe de danseurs de country, pas vraiment couleur locale mais j'aime autant. Thomas n'appréciait ni la plage ni la musique country. Il eut la gentillesse d'attendre d'être descendu de voiture et de mes épaules pour vomir son goûter qu'il n'avait d'ailleurs pas pris..... ça venait de plus loin. Débarrassé de ce poids sur l'estomac, il se précipita à la piscine.
Lundi le temps était incertain, couvert mais pas forcément pluvieux.... il a fallu insisiter un peu pour que les garçons acceptent le déplacement jusqu'à Saint-Malo, eux qui ne rêvaient que de la plage.
Je ne connaissais pas Saint-Malo mais j'en avais beaucoup entendu parler et je savais que cette ville était la patrie de Jacques Cartier, de Surcouf, de Chateaubriand : le vent du large pour les navigateurs explorateurs, corsaires ou écrivains-voyageurs. Une ville magnifique où il nous faudra retourner pour y passer un peu plus de temps et tout visiter. Nos chenapans n'ont pas été déçus du voyage ne serait-ce qu'en montant à l'abordage de l'étoile du Roy, une frégate corsaire .
Ce superbe vaisseau est la réplique d'une frégate Malouine de 1745. Deuxième plus grand voilier traditionnel français avec ses 47 mètres, ce navire de 3 mâts, de 310 tonneaux, armé de 20 canons, embarquait à son bord 236 hommes d'équipage. Véritable musée flottant, le spectacle est partout. Nos jeunes matelots s'en sont donnés à coeur joie, de la cale jusqu'au pont supérieur et à la barre.... pour un peu ils seraient montés au grand hunier volant avant pour l'un et au mât de misaine pour un autre (non je ne citerai pas les noms). Pour les calmer je leur ai promis un après-midi d'accro-branches dans la semaine.
Après s'être faits mener en bateau à quai, nous avons, pour finir la matinée, mené bon train à travers la ville et le long des remparts. Une bien sympathique et instructive course de trente minutes avec ce petit train touristique : Départ et arrivée au pied de la tour générale du chateau; entrée dans la cité par la porte St Vincent, remontée vers la cathédrale, puis filer vers la porte St Pierre, longer les remparts sortir de la cité pour revenir par la chaussée du Sillon, jusqu'au château.
C'est en face du château et donc de l'hôtel de ville, place Chateaubriand que nous avons déjeuné. Nous avons passé pas mal de temps à éplucher les cartes des nombreux restaurants mais il n'y avait pas de miracle : la concurrence ils ne connaissent pas, surtout à cette époque. Le choix s'est donc porté sur les places libres en terrasse et la part d'ombre, car surprise, le soleil était au rendez-vous. Pour les minots ce fut le menu enfant et pour nous moules frites. Eh oui ! il faut être attentif au budget. Nous fûmes un peu les dindons de la farce car les chenapans, après avoir ingurgité leurs plats en trois coups de fourchette, nous taxèrent une grande partie de nos moules. On se rattrapa d'abord sur le café, et plus tard dans l'après midi sur une glace....eux aussi bien sûr.
Nous avons repris la balade à travers la cité, mais pédestre cette fois. Dorian trouvait que c'était un peu fatigant et cherchait toujours un endroit pour se poser .... parfois mes épaules.
Les rues commerçantes de la cité me font penser à Carcassonne. Magnifique ! Quand on sait que la cité fut détruite à 75% par les bombardements de juin 1944 la reconstruction est une extraordinaire réussite. Nous avons effectué la longue marche par les remparts, jusqu'au bastion de la Hollande avec ses canons pointés vers le large et la statue de Jacques Cartier.
Les mouflets commençaient à se trainer et pas question de pousser jusqu'à la statue de Surcouf... On a coupé au plus court dans la cité pour rejoindre l'arrêt où nous attendait autobus qui devait nous ramener au parking d'entrée de ville.... en prenant quand même le temps, au passage, de tous savourer une bonne glace promise.....
De retour au camping vers 17H nous avons accepté d'emmener les petits à la plage la plus proche .... il aurait fallu me payer cher pour que j'y trempe un orteil : la mer à 17° et la température ambiante à environ 20°C...... le plus courageux fut Dorian le plus jeune..... mais je l'ai vite fait sortir, pas envie de jouer au garde malade le reste de la semaine.
A peine arrivés au mobil-home que la pluie tombait averse et il en fut ainsi toute la nuit et toute la matinée de mardi, qui fut occupée par les jeux de piscine..... et pour moi la mise à jour du blog.
En début d'après midi nous sommes allés au chateau de Bienassis situé à 2 km du camping une demeure assez quelconque située dans un joli parc doté d'un double réseau de douves. Lors de cette visite nous étions tous, petits et grands, surtout à l'affut de l'évolution de la météo. La pluie avait cessé et le soleil recommençait à nous faire de l'oeil.
Il n'était pas trop tard, à peine 15 H 30 . "et si on allait à la forêt indienne sur la route de Lamballe voir ce qu'il s'y passe" proposai-je à mes petits sioux. Ils ne savaient pas qu'il y avait la-bas des parcours acrobatiques dans les arbres. Comme le temps était passé subitement au très beau il n'y avait pas grand monde et les animateurs étaient parfaitement disponibles. Dorian attaqua le parcours violet trop fastoche et dans la foulée il fit le parcours orange guère plus difficile.... mais question de taille il ne pouvait pas accéder aux autres circuits
Les grands firent, sans problème, le parcours jaune avant d'attaquer le parcours vert. Je vis que Thomas n'était pas trop à l'aise avec les tyroliennes. L'an dernier c'était Hugo l'ainé qui coinçait... question d'âge et d'appréhension du danger et de la peur. Au 2/3 du parcours Thomas devait faire un passage en skate sur un filin à 5 m de haut. Le plus inquiet c'était moi, en bas.... Hugo à l'aise comme Blaise, mais Thomas pétrifié ne pouvait plus ni avancer ni reculer. heureusement que les animateurs étaient là pour aller le chercher car je me demande bien ce qu'aurait pu faire le papy.
La réussite de la semaine se jouait le mercredi, les prévisions météorologiques à 8 jours avaient bien montré que ce devait être la seule vraie belle journée du séjour, ça tombait bien car c'était le jour de la liaison maritime entre Erquy et l'île de Bréhat : départ à 8 H retour en soirée vers 18 H. Ouf ! les prévisions étaient bonnes et la journée fut magnifique sur l'ïle aux fleurs.
Une si belle journée qu'elle mérite que j'y consacre le prochain billet. Promenade en matinée dans la partie sud, déjeuner au bourg, et puis une après midi sur la plage de Guerzido pour les petits loups de mer sous la surveillance de Pilou en mal d'un genou, tandis que je louai un vélo pour partir à l'assaut de lîîe du nord jusqu'au phare du Paon pour ramener un diaporama photos le plus complet possible.
Le lendemain, jeudi 14 juillet nous sommes restés un peu plus longtemps dans notre lit douillet, d'autant que la pluie avait repris .... pas trop longtemps quand même la grasse matinée car un jour sans sortie était, pour les petits, un jour à se la couler douce dans la belle piscine du camping.
L'après midi le temps redevenant clément nous sommes allés faire la fête à Erquy.... les costumes et les danses bretonnes....Oui bof, bof ! J'aimais mieux le country de dimanche à Fréhel, mais c'est vrai qu'un jour de fête nationale ça ferait un peu désordre. Les enfants ont un peu goûté des manèges et de la pêche à la ligne : mais ils n'attrepaient que des cadeaux sans intérêt et eurent subitement une envie de plage.... Nous aussi !
Le soir, et c'était la raison de la grasse matinée, nous sommes allés voir le feu d'artifice d'Erquy tiré du port et admiré de la plage : ce fut magnifique. Je ne sais pas si j'avais déjà vu un tel spectacle ;... mais que de monde ! Et quelle galère pour garer la voiture !
Vendredi fut un jour sans soleil, sans balade, sans plage, sans..... mais avec docteur. Hugo s'était réveillé avec un vilain panaris quelque peu inquiètant. A Pilou de se mettre en quête d'une pharmacie, pharmacien qui a conseillé d'aller voir un médecin.... la salle d'attente archi comble, il fallait y retourner en début d'après midi.... etc... etc...
Moi je restais avec la lourde tâche de surveiller Thomas et Dorian entre piscine, kart, baby-foot, flipper, billard....la galère !
Samedi, dernier jour, la dernière matinée devrais-je dire fut consacrée à plier bagages, charger la voiture, faire le ménage, puis refaire un complément de ménage à la demande d'une direction pointilleuse qui voit des saletés de principe là où c'est nickel et qui ne donne pas envie de revenir.
A 16 H les mouflets étaient remis en bon état à leurs parents.... à un panaris près.
(A suivre)