Des moments de vie.... Solstice d'été, bruits de saison et divers...
En ce mois de juin il m’a été difficile de faire vivre ce blog et encore le hasard et des sujets inattendus m’ont bien rendu service pour conserver une relative régularité avec mes derniers billets. Il y avait eu auparavant le voyage en Andalousie et l’accueil chaleureux de la famille. Comment s’isoler une heure ou deux pour écrire et raconter alors que j’étais à l’écoute attentive (espagnol oblige) et sous le charme d’une magnifique histoire familiale.
Je n’aime pas rester trop longtemps sans écrire un billet, ne serait ce qu’en évoquant de simples moments de vie, « des choses banales comme on le lit sur le journal, comme on en dit le soir chez soi » mais il faut quand même y consacrer un minimum de temps. Je me suis donc contenter de transmettre de Grenade quelques billets « postcards » sur lesquels il me faudra revenir pour compléter les photos de légendes (et peut-être même de contes). J’ai même encore de quoi faire des billets sur Cordoue et Tolède mais ça sera pour plus tard quand je pourrai donner un peu plus de temps au temps car la vie de retraité n’est pas forcément une sinécure, surtout en cette période de l’année….. Juste avant juillet, juste avant l’arrivée des petits-enfants il y a un tel boulot à faire à la maison pour ranger ce qui craint et accueillir en toute sécurité les petites canailles
Ceci dit il y avait du travail à faire, mais peut-être que tout n’était pas obligatoirement à lancer immédiatement ….. Les 35 H. on devrait y avoir droit même quand on est à la retraite, et je n’y inclue pas mon job à temps très partiel de consultant – certification que je fais pour le plaisir et pour rendre service et bien sûr j’ai eu quelques dossiers à gérer en urgence à mon retour d’Espagne.
Non quand je parle de boulot je ne parle que des corvées d’entretien d’une maison, à savoir les trucs chiants, les trucs en « age » qu’il faut bien faire comme le ménage, le nettoyage, le jardinage, le bricolage, le rafistolage… … des trucs qui en période de solstice d’été ont des plages horaires considérablement élargies…. à 21 H il peut y avoir encore des boulons à boulonner, des vis à visser, des roses à arroser…. Et c’est l’heure où l’on regrette le bon coin de cheminée du solstice d’hiver…… Là j’exagère peut-être un peu…. mais ce sont au moins les moments où mes pensées s’envolent vers la Guyane, la Réunion, les Antilles et des souvenirs lointains des années passées en Afrique, toutes ces belles régions proches de l’équateur où, toute l’année, l’aube pointe à l’heure magique entre 5H30 et 6H et où la nuit salvatrice tombe brutalement aux alentours de 18/19H.
Pour le jardin on a fait un gros effort ce printemps (comme l’année dernière) d’autant que j’aime avoir une belle pelouse adaptée à l’initiation au rugby de mes petits-fils….. Je sais que c’est très tendance écologique de laisser pousser en site urbain les mauvaises herbes mais je laisse les chardons, les trèfles, les poireaux aux britanniques …. Pour moi une pelouse doit être impeccable sans la moindre mauvaise herbe qui pourrait entraîner un mauvais rebond.
Les massifs de fleurs doivent être concentrés uniquement dans les parties inutiles, devant les terrasses par exemple, c’est bon pour l’épate. Les légumes cultivés à titre préventif, au cas de pénurie au marché ou dans les grandes surfaces (on ne sait jamais avec la nouvelle bactérie E coli), sont soignés, dorlotés en bacs hors sol, au fond du jardin pour laisser de la place pour que les mouflets puissent faire les entraînements de rugby. J’ai d’ailleurs déjà tronçonné deux arbres encombrants, dont cet hiver un murier platane, le dernier mal placé un albizzia me semble quelque peu inquiet….. À juste titre. Il me faut encore élaguer sérieusement toutes les haies dont les branchages empiètent sérieusement sur l’aire de jeu.
Côté bricolage c’est pire ! Je ne suis pas un mordu de ces corvées activités, par contre Pilou oui ! « Ah mon dieu quel bonheur d’avoir une femme qui bricole, à mon dieu quel bonheur d’avoir une femme bricoleuse…. Boîte à outil… ». Fille et petite fille de cordonnier (hija de zapatero) son premier jouet fut un marteau, moi fils d’un dessinateur mon premier jouet fut un ballon ou peut-être une poupée ( ?)
Bon c’est vrai, dans un couple il faut savoir respecter les passe-temps, les violons d’Ingres, les hobbies de l’autre alors tant que Pilou ponce, peint, vernit je ne cherche nullement à la priver de ses amusements et à lui piquer ses joujoux ainsi je peux encore consacrer un petit peu de temps à écrire …. Mais ce portail, en deux battants d’une cinquantaine de kilos, il faut le sortir de ses gongs, il faut porter chaque élément à l’abri dans le garage (encore un mot en « age »), les poser sur des tréteaux, les retourner et visser et dévisser, et percer (Boîte à outils) et ensuite les remettre en place et les ressortir car ça ne colle jamais du premier coup ni du second, ni du…..etc… et les replacer à nouveau et alors le travailleur de force, le galérien c’est bibi. (Une petite parenthèse pour dire que le 10 juin est férié en Guyane pour commémorer l’abolition de l’esclavage ; je m’en souviens bien car c’est aussi chez nous un anniversaire qui m’est très cher….). Je ne sais plus pourquoi je dis ça. Ah oui ! Je parlais de galère (et je m’égare).
En général je sors de mes gongs qu’à la dixième prise quotidienne du portail (je suis donc plutôt d’un naturel force tranquille)….. Sans parler de ce qui manque quand on en a besoin et qu’il faut aller chercher en catastrophe à Castorama ou Bricomarché (et en général il faut faire les deux). Moi qui peux passer plus de deux heures dans une librairie je ne tiens pas plus de quinze minutes dans ces cavernes d’ali baba ali-énation. (Boîte à outils)
Je vais changer de sujet car comme disent les économistes libéraux on voit enfin le bout du tunnel car le portail est posé !….. Sauf qu’on va commander dans la foulée une porte de garage…. Ne devrait-on pas attendre l’automne ? D’autant qu’on en a déjà une, ça fait même plus de 20 ans qu’elle est en place, certes un peu fatiguée, même très fatiguée mais elle ferme encore….. un peu… Je crois bien que moi aussi je vais la fermer et qu’on va aller la commander cette nouvelle porte dès demain ….. Je ne dis rien, je ne conteste pas car j’espère avoir en récompense pour Noël un baby foot, un vrai baby de troquet pour faire des parties endiablées avec mes petit-fils….Oui je sais, il prendra un peu de place dans la véranda, mais on s’en fout…. C’est ça ou on ira jouer au bistro…. Est-ce vraiment un endroit pour des mômes dont le plus vieux n’a pas dix ans ? Je vous le demande...
Je ne suis pas un mordu du bricolage et du jardinage et tous les bruits de saison qui envahissent le quartier m’horripilent. Le sifflement d’une perceuse, le tam-tam des coups de marteau, le vrombissement d’une tondeuse et tous ces ustensiles qui, à l’époque du solstice d’été, accompagnent nos journées depuis tôt le matin jusqu’à tard le soir…..
Moi ce que j’aime c’est de pouvoir savourer la douceur du petit matin et le chant des oiseaux au lever du jour…. Encore faut-il pouvoir se coucher à une heure décente, avant minuit ce qui, malheureusement est rare en juin……. D’ailleurs les oiseaux ne semblent pas être trop à la fête en ce moment… Ce matin c’est le quatrième, depuis notre retour d’Espagne, que je trouve mort manifestement après s’être assommé contre la véranda. Ces malheureux étourneaux ou rossignols seraient-ils également perturbés par le solstice d’été ? « Tout le ciel cette nuit proclame l’hécatombe des rossignols mais que sait l’univers du drame… ? »
Une petite pause quand même pendant le week-end de Pentecôte, mais sans excès, uniquement le dimanche après-midi et le lundi. Dimanche pour aller voir le match de rugby à Bressuire dont j'ai fait un article qui a fait exploser le compteur de visiteurs, mes amis aarvistes ayant tous été prévenus. Puis le lundi nous sommes allés aux Sables d'Olonne rendre visite à Paqui, la soeur de Pilou, et Thierry en vacances pour une semaine ....... Thierry un sacré bricoleur.... Il en faut car il ne faudrait quand même pas abandonner complètement ces prérogatives et surtout la compétence à la gent féminine ! Mais en ce jour pluvieux nous avons choisi l'option restaurant en bord d'océan....
Hier c’était la fête de la musique…. On s’y rend chaque année en soirée pour essayer de dénicher de vrais et bons musiciens, même si malheureusement il y a surtout beaucoup de bruiteurs et « derrière les murs dans la rue, que se passe t-il ? Quel vacarme !». A Niort sur le parvis de la mairie il y avait un groupe de rock (je crois qu’on appelle ça comme ça alors que ces beuglements ne swinguent pas des masses….. Le rock depuis très longtemps n’est plus ce qu’il était).
Lors de notre passage-aller vers 20 H 30 il y avait une douzaine de spectateurs, au retour vers minuit il y en avait encore huit. Méritants les gus ! Peut-être y eut-il foule entre les deux mais j’en doute car il y avait un concert de Murray Head place du port, programmé pour 21 H 30… il y avait tellement de monde dès 21 H qu’il fallait déjà se tenir à plus de 200 m de la scène. Comme je ne connais pas trop ce chanteur j’ai préféré, en père peinard, aller écouter mes jeunes et talentueux amis les « triple scotchs » qui proposent du jazz de qualité. Ils étaient placés comme l’an dernier en bord de Sèvre.
On a trouvé une bonne place près de nos amis Vony et Franckie et sans plus bouger de la soirée nous avons savouré cette bien jolie musique. J’ai simplement regretté d’être venu sans caméscope car j’aurai pu les filmer et mettre sur ce billet une petite séquence vidéo…. Dommage ! Ca sera pour l’an prochain c’est promis. Demain ils donnent un concert à la prison de Niort. Super sympa ce groupe et tellement bon….. Il faut leur faire de la pub.
Dimanche dernier il y avait pique-nique impromptu chez Geneviève avec les élus de la majorité municipale: Il y avait forcément des absents, certains les plus jeunes ayant des obligations familiales. Proportionnellement à leur nombre les plus fidèles étaient les « Verts », je crois même qu’ils étaient tous présents et ça tombait bien car le courant passe vraiment bien avec eux (surtout depuis que je suis plus circonspect sur le nucléaire) mais je parle de convivialité, on l’aura bien compris, et non de rapprochement politique et en plus ils (ou elles) s’efforcent de venir en famille ce qui est plus sympa. Les socialos, ma famille politique, étaient forcément les plus nombreux mais représentés seulement à environ 50% de l'effectif et beaucoup d’entre eux en laissant leur moitié à la maison, ce qui arithmétiquement ne faisait pas progresser le quota. Quand aux autres, communistes et radicaux, disons qu’ils étaient solidairement et solitairement représentés. Enfin bref une très belle tablée où chacun avait apporté un plat et un dessert plus le barbecue de Geneviève pour les viandes, le vin dont le notre ramené de Tomelloso (plus du jambon de la sierra Nevada et le fromage Manchego de la Mancha). On a bien mangé, on a bien bu, merci de cette belle journée ....chers élus.
Question cinéma pendant cette période ce fut un peu à l‘image du blog le service minimum : Je suis allé voir la palme d’or à Cannes «The Tree of Life » : une nullité incommensurable ! (j’ai quitté la salle avant la fin). J’ai aussi vu un film génial « Minuit à Paris ». Ceux qui me lisent régulièrement ne vont plus rien comprendre car j’ai fait il n'y a pas très longtemps un ciné-cure élogieux sur Terrence Malick et depuis des décennies je vomis Woody Allen, à de rares exception près (La Rose pourpre du Caire) et cette fois c’est le contraire. Après Carla chez Allen je suis allé voir le petit Nicolas dans « La Conquête » avec Denis Podalydès époustouflant en Sarkozy. (Presque aussi bon que Fanfan en Popaul). Un seul regret c’est que le film soit plus méchant pour Chirac et Villepin que pour Sarkozy finalement pas si maltraité ….. Cocu mais content et surtout ne doutant jamais de lui…. Il n’est pas encore battu pour 2012 le guignol.
Question lecture c’est encore plus grave, en ne pouvant ouvrir un livre que vers 23 H ou minuit, il est rare que je dépasse les 50 pages….. ainsi ça fait plus d’une dizaine de jours que j’ai « L’épouvantail » de Michael Connelly sur ma table de nuit et que je n’arrive pas à le finir. Dire que j’ai une vingtaine de livres en stand by. Vivement l’automne et l’hiver : la lecture n’a plus que la télévision comme empêcheur de bouquiner en long, ce qui permet de mettre les bouchées doubles et de rattraper un peu le retard.
Pour finir ce billet, je vais arrêter de faire le clown pour parler sérieusement d’un départ et d’un retour
Le départ c’est malheureusement celui de Daniel, un copain, un camarade. On se rencontrait peu mais j’aimais beaucoup à chaque occasion discuter avec lui. Il connaissait très bien l’Afrique pour y avoir longtemps vécu et travaillé comme cinéaste. Il n’était rentré en France avec sa famille que depuis une dizaine d’années. C’était un fidèle du blog et je me souviens qu’il avait été très intéressé, lui chef de famille métissée, de ma lecture de l’Azizah de Niamkoko. La dernière fois que nous avions eu une discussion approfondie c’est en début d’année lors de la crise en Côte d’Ivoire, sans doute fin janvier. Je n’ai alors remarqué aucun signe de fatigue ou de maladie. Il aurait été emporté par un cancer foudroyant en quelques semaines. Je ne l’ai appris qu'en tombant par hasard sur l’avis d’obsèques dans la N.R.
J’ai trouvé très belle et émouvante la cérémonie à l’église. J’ai beaucoup aimé les hommages et le ton de sa femme et de sa fille ainée. Beaucoup d’amour dans ces mots simples et vivants Je suis revenu avec des regrets de ne pas avoir assez bien connu ce copain, j’ai découvert lors de la cérémonie des traits de sa personnalité qui auraient du faire de Daniel un vrai ami, pas seulement un camarade. Je suis passé à côté, dommage ! C’est signe que je vieillis ! « Je ne sais ce qui me possède et me pousse à dire à voix haute, ni pour la pitié ni pour l’aide, ni comme on avouerait ses fautes ce qui m’habite et qui m’obsède. »
Le retour c’est celui d’Annie, du moins par téléphone pour l’instant…. Elle n’avait pas osé téléphoner directement et nous avait fait appeler par sa sœur pour savoir si elle pouvait nous contacter. Bien sûr qu’elle pouvait, nous en étions très heureux. Annie et Clément étaient de bons amis de notre période Cameroun.
Nous conservons de cette période des souvenirs inoubliables : la naissance de Soizic juste après le réveillon de Noël 1983 et leur sortie de la clinique pour être au réveillon du jour de l’an ou encore la période trouble d’avril 84 et la tentative de coup d’état alors qu’Annie était seule à Yaoundé avec les trois enfants tandis que Clément qui était à Bangui en Centre Afrique, faute d'avion pouvant atterrir au Cameroun, essayait de rentrer chez lui en taxi brousse.
Ensuite quand nous sommes rentrés en France en 1986, eux à Bordeaux et nous à Niort nous avons continué à nous voir régulièrement et ce jusqu’en août 1996 quand le couple a implosé.
Ni Annie ni Clément n’avaient souhaité conserver des liens avec nous……Ainsi va la vie…. et puis voilà un coup de téléphone inattendu bien sympathique …… « ..Il faut savoir l’entendre qui renait comme l’écho dans les collines »
A suivre donc …….