Les moments de la vie....... L'âge de raison
Et qu'on perd ses dents,
On atteint dit-on
L'âge de raison.
Alors les parents disent :
"Il est temps de devenir grands !
Faites votre lit.
Rangez vos habits,
Soignez vos chaussures
Et votre coiffure..."
Mais nous on leur dit :
" On n'est pas si bêtes :
On a une couette
Dessus notre lit,
Aux pieds des baskets
Qui sont toujours nettes
Nos habits sont chouettes
Blue-jean et Ticheurtes
Quand à nos cheveux,
Avec de la colle,
Ils sont super Cool..."
Ce samedi on célébrait les 25 ans de l'Anjca et donc du jumelage coopération Niort–Atakpamé. La cérémonie avait lieu dans la grande salle de la mairie de Niort avec de beaux discours, des tables rondes, une chorale et beaucoup de monde (plus d'une centaine de personnes rassemblées), ce qui rassure pour l'avenir de ce jumelage coopération qui est cité en exemple dans tout le pays. Je consacrerai d’ailleurs prochainement un billet à cette célébration. La mairie en a aussi profité pour rendre hommage à André, le président de l'Ajnca qui consacre depuis plus de 25 ans toute son énergie à cette magnifique réussite. André qui a aujourd'hui 10 fois l'âge de raison : un après midi de 7 à 70 ans, ça méritait bien de reculer la date de départ de ma mission guyanaise.
Pour tout dire cette mission guyanaise m'a un peu compliqué mon mois de janvier. Elle est tombée comme un cheveu sur la soupe alors que je consacrais les premières semaines de l’année à du rangement « sweet home » et des échanges de vœux avec tous nos bons amis…. Et puis soudain le lundi 10 janvier je reçois un coup de fil d’une société guyanaise de béton qui me demandait de venir former de toute urgence son personnel du service qualité suite à des démissions et des embauches de jeunes techniciens. Pour espérer conserver leur accréditation certification, ces jeunes gens devaient être formés rapidement. Comment refuser ? J’aime tellement la Guyane et ce travail de formateur que je prenais cette nouvelle mission imprévue comme un cadeau de Noël…. Sauf que cette fois je devais y aller seul, non accompagné par Pilou, et sans pouvoir profiter du voyage pour rajouter au séjour boulot quelques journées de balades. Une préparation dans l’urgence et un calendrier très serré avec un départ de Niort le 30 janvier pour un retour le 10 février.
J’ai quand même trouvé un peu de temps en ce mois de janvier pour participer à une réunion de « citoyens d’abord », un dimanche matin pour effectuer une balade avec les promeneurs de Goise du côté de Mauzé sur le Mignon, une réunion de ces mêmes marcheurs pour définir le programme de l’année dont un projet de crapahutage en Corse début septembre.
J’ai aussi participé à une réunion de section socialiste où je n’avais plus trop mis les pieds (ni la tête …. alouette) depuis des mois mais là il y avait aussi galette des rois…. J’ai pu constater que de nombreux camarades avaient le moral dans les chaussettes, et notamment suite à la désignation controversée du candidat pour le canton Niort-est et peut-être aussi pour d’autres motivations ou causes plus inquiétantes (pourquoi payer une cotisation assez onéreuse si lors des primaires les sympathisants pourront voter pour un euro symbolique ?) Il apparait que l’effectif de la section ait fondu de moitié ! Moi je ne vais plus trop aux réunions mais je m’acquitte de ma quote-part. (Comme pour les restos du cœur ou le téléthon)
Je suis allé bien entendu aux traditionnels vœux de la municipalité au dôme de Noron, une salle pouvant accueillir 500 personnes : c’était bien organisé autour des thèmes de l’environnement et de l’agenda 21. Il y avait un charmant accompagnement avec des comédiens qui interprétaient des sketchs bien pensants….. Et puis Geneviève a fait un excellent discours dans une salle très bien remplie.
Au buffet qui suivait j’ai pu discuter avec Yves Coudroy, le journaliste de la N.R, qui m’avait épinglé nominativement en décembre suite à mon billet sur les cantonales. On s’est expliqué et j’eus la surprise d’apprendre qu’il lisait régulièrement mon blog, je modère donc les critiques que j’avais formulées, il n’y aurait pas eu d’indic. J’aime bien ce journaliste et finalement je ne lui en veux pas même si sur le coup j’avais été désagréablement surpris de me voir cité dans le journal en tant que militant actif alors que ce n’était qu’un billet de blog et d’humeur citoyen de quelqu’un qui prend de plus en plus de distance avec l’engagement partisan tout en restant fidèle à ses idées.
A part ça et la préparation « stressante » mais « enthousiasmante » de mon voyage en Guyane j’ai quand même réussi à préserver quelques fondamentaux : D’abord mes jeudis après-midi au bridge avec Maurice ; il va falloir que je me remue pour rester à son niveau. Et puis un peu de cinoche dont un excellent « Même la pluie » du bolivien Iclar Bolain (pour une fois accompagné par Pilou le film était en version espagnole), un bon mais inégal Eastwood « Au-delà », un correct Peter Weir « Les chemins de la liberté » et un bien décevant pour un amoureux du rugby « Le fils à Jo ». Question rugby ce n’est pas le pied cette année avec le stade niortais: je suis allé les voir jouer contre Saint Junien, difficile d’espérer qu’ils puissent se maintenir en fédérale 1.
Bien sûr, j'ai suivi attentivement, ces dernières semaines, l'évolution des manifestations en Tunisie puis en Egypte et j'ai bouffé des J.T. et du « C dans l'air » et des journaux comme «Jeune Afrique» et « Le Monde» ..... mais comme je n'ai pas envie d'écrire des aneries à chaud, je passe mon tour, pour l'évoquer ultérieurement .... avec du recul. J'ai quand même le sentiment (et l'espoir) que 2011 pourrait être pour le Maghreb et le Moyen-Orient ce que furent 1989 et 1990 pour le monde communiste.
Un loupé regrettable: je n’ai pu être présent à la librairie des halles le jour où l’écrivain cubain Léonardo Padura présentait son dernier roman policier et alors que j’étais en train de finir son précédent l’excellent « Adios Hemingway ». Est-ce de me voir lire ce livre que cela a donné l’idée à Didier de m’offrir pour le voyage le livre de Ppda « Hemingway, la vie jusqu’à l’excès ». Vu la controverse, je ne l’aurai pas acheté moi-même et c’eut été regrettable car c’est très bien (et normal si d’Arvor à pompé sur un autre). Didier m’a surpris car il m’a offert ce livre le jour de l’anniversaire de Thomas. Y avait-il un message ? Mon fils considère t-il qu’en ce début d’année 2011 et alors que, j’en suis à 64,5 ans, j’ai atteint l’âge de déraison. Il me découvre dit-il, je ne serais plus si austère que ça ! J’aurais fendu l’armure ! N’est ce pas plutôt lui qui se réveille ? Mystère à éclaircir…. Mais c’est bien ! Allez, vogue la galère et en route pour la Guyane….
Me voilà une nouvelle fois à Rochambeau, c'est mon 4ème voyage en Guyane depuis 2008, le précédent n'étant d'ailleurs pas très éloigné puisque c’était en septembre dernier pour deux semaines, une semaine de travail, puis une seconde de vacances. Cette fois c'est différent car il n'y aura pas de tourisme, un séjour 100% professionnel, y compris le samedi et même ce dimanche qui va me permettre de me déplacer de Cayenne à Saint Laurent du Maroni, et d'ailleurs c'est la première fois que je viens sans Pilou. C'est aussi la première fois que je viens en Guyane à cette époque de l'année et c'est galère pour sortir de l'aéroport et récupérer la voiture de location alors qu'il pleut façon saison des pluies en région équatoriale; si au moins je savais où elle était sur le parking cette bagnole, mais là avec ma valise, mon sac et mon micro c'est un coup à se noyer. Il me faut attendre que ça se calme : Il n’y a plus trop de passagers de l'avion à attendre…. Moi j’ai perdu du temps car en faisant enregistrer les bagages parmi les premiers, ils arrivent sur le tapis d’arrivée en dernier….. Et puis ensuite il m’a fallu aller au comptoir Europcar et je n’étais pas tout seul et les autres avaient récupéré leur valoche avant moi.
Je regarde si je ne vois pas Lydie et David, qui auraient pu me garder mes affaires le temps que j'aille repérer où est garée cette foutue voiture.
Ces jeunes gens sont des archéologues, Lydie était ma voisine dans l'avion et elle venait rejoindre son compagnon qui est en poste à Cayenne et qui travaille sur des recherches de traces amérindiennes; Lydie aussi d'ailleurs mais elle n'est que contractuelle et après deux années de travail en Guyane, son poste n'a pas été renouvelé, aussi depuis, elle est souvent appelée pour aller faire des missions de courtes durées dans d'autres départements…. Et les autres départements sont forcément assez éloignés de la Guyane d’où de nombreux allers-retours. Elle était assez contente de sa dernière mission qui l'a ramenée quelques semaines en Aquitaine et lui a permis de séjourner chez ses parents dans le Médoc.
« Vous connaissez, Bordeaux et le Médoc ? » me demanda t-'elle.
« Je suis de Niort et en plus j'exerçais mon activité professionnelle dans tout le sud-ouest, je connais donc assez bien Bordeaux et sa communauté urbaine notamment par ses centrales à Béton. J'en avais deux dans le Médoc »
En citant les noms il y en avait une dans le village où habitent ses parents ! Par contre quand j'ai dit que j'étais à la retraite, ce qu'elle avait sans doute deviné, et que je continuais à travailler à la demande pour faire des formations, j'ai bien senti qu'elle tiquait. Un vieux noc qui bossait encore alors qu'elle toute jeune, à peine la trentaine, n'arrivait pas à avoir un contrat ferme. C'était dégueulasse ! Aussi ai-je cru bon d'ajouter :
« Je travaille uniquement quand on a besoin de mes services et uniquement dans le domaine de la formation…… Ce qui ne m'a d’ailleurs pas empêché d'effectuer toutes les manifs contre la réforme à la hussarde du gouvernement »
J'ai cru entendre un ouf de soulagement. Du moins a-t-elle dit :
« C'est bien ça ! A Cayenne les manifs n'ont pas eu autant de succès qu'en métropole et même qu'aux Antilles »
Quand je lui ai dit que j'adorai la Guyane et que la première fois que j'y suis venu c'était en 1969, j'ai cru entrevoir un intérêt archéologique. Intérêt même très vif quand je lui ai dit que c'est alors l'équipe dont je faisais partie qui a retrouvé, tout à fait par hasard, enfoui sous la végétation forestière le bagne des Annamites.
« On y est allé plusieurs fois ; il faut que vous rencontriez David pour lui en parler ».
« Ca serait avec plaisir mais j'ai bien peur que ce ne soit difficile avec le programme que j'ai pour ce séjour. Je n'ai même pas un week-end de libre »
Je les ai croisés en me dirigeant vers les locations et j’ai pu saluer David. On ne se reverra sans doute jamais mais au moins le voyage ne fut pas trop long en bonne compagnie. J’ai aussi regardé deux films dont « L’âge de raison » de Yann Samuell avec Sophie Marceau. Le concept est marrant, une femme reçoit le jour de ses 40 ans un courrier qu’elle avait remis à un notaire ami de la famille le jour de ses 7 ans « Chère moi-même, aujourd'hui j'ai 7 ans et je t'écris cette lettre pour t'aider à te souvenir des promesses que je fais à l'âge de raison et aussi te rappeler ce que je veux devenir... » ; Ceci dit le film est un peu cucul la praline, mais très bien pour être vu en avion… J’ai aussi vu «Vous allez allez rencontrer un bel et sombre inconnu » le dernier Woody Allen, un réalisateur qui m’énerve et dont je refuse de payer la place de cinéma pour voir les films, notamment quand il est aussi acteur. Celui là se laisse voir, une histoire amusante avec de bons acteurs : Naomi Watts, Josh Brolin, Antonio Banderas et Anthony Hopkins c’est d’ailleurs les mésaventures qui arrivent à ce dernier qui sont les plus intéressantes….
Neuf heures d'avion précédées de près de trois heures à Orly pour l’embarquement, au total c'est longuet….. Alors rester près d’une heure à attendre que l’averse équatoriale s’arrête pour retrouver une voiture sur un parking, ça fout les boules. J’avais bien une cape de pluie, mais dans la valise. Je n’allais pas l’ouvrir pour la chercher… et où dans la valise archi pleine… ?
Enfin j’ai fini par rejoindre mon véhicule puis mon hôtel « La Chaumière » sur la route de Kourou. Pas de surprise c’était déjà là qu’on était en septembre. A 21 H j’étais couché (il était une heure du mat en métropole) et bien sûr pour le premier jour j’étais réveillé à trois heures (7 H en métropole)…. Dur, dur la formation ce premier jour. Chaque jour j’ai gagné une petite heure jusqu’à arriver à un réveil normal vers 5 H 30. La formation s’est faite de mardi à vendredi de 7 H à 17 H avec une pause d’une heure pour un sandwich et un café : J’ai deux élèves Van et Jacqueline et ça marche super bien. Aujourd’hui samedi on a arrêté à 13 H (il me fallait voir France Ecosse en direct à 14 H : je ne suis pas trop chauvin mais je suis bien content que le XV de France ait gagné).
Demain je prends la route pour Saint Laurent où je fais une autre formation sur deux jours puis je rentre mardi soir pour une demi-journée complémentaire à Cayenne avant de prendre l’avion du retour mercredi en fin d’après-midi.
C’est la première fois que je suis en Guyane pendant la période du Carnaval, mais à Cayenne la grande parade aura lieu dimanche quand je serai en route pour Saint Laurent…. Je me suis contenté d’aller voir une petite parade commerciale au Géant Casino ce samedi soir….. Mais ce n’était pas terrible ; j’ai fait trois photos et je suis rentré à l’hôtel.
(A suivre)