Les moments de la vie.....Les longues marches....of course
Cela fait quelques temps que je n’avais pas donné de nouvelles dans cette rubrique « Les moments de la vie » ; nouvelles qui seront sans intérêt pour les oiseaux de passage des moteurs de recherche ou fesses-bouc attirés par un mot clef. « Allez plutôt jeter un coup d’œil sur les trois précédents billets qui sont plus sérieux.»
Dans cette rubrique familiale j’en étais resté avec mes deux derniers billets d’août aux vacances d’été avec les petits enfants. J’en étais là, sur un bilan d’été mi-figue-mi raisin en ayant perdu un peu trop de temps à préparer une mission en Guyane pour septembre : je devrais pourtant être habitué car c’était mon troisième séjour en trois ans … Eh bien non ! Car c’était la première fois que je faisais ce job, non pas comme auditeur salarié mais en tant que consultant en conseils et formations….. Et comme cette demande de service est arrivée de façon impromptue et urgente avec pour impératif que la mission se fasse lors de la première quinzaine de septembre il m’a fallu tout organiser au cours de l’été, ce qui en France est loin d’être fastoche.
Voila c’est fait et ça c’est très, très bien passé. Pour moi c’est toujours un vrai plaisir de me replonger pendant quelques jours dans ce domaine technique de mon ex-activité professionnelle, la partie qui me plaisait tant et pour laquelle on me reconnaissait quelques compétences. Que demander de plus ? Et quand, cerise sur le gâteau, la mission a lieu en Guyane et que j’ai la chance de rencontrer des gens sympathiques, intelligents et réceptifs, ces moments deviennent exaltants…..et même si, au cours de cette première semaine, nous avons du subir des pluies diluviennes. La seconde semaine fut celle des vacances, des balades en forêt, au bord des fleuves ou en pirogue sur des criques. Mais quelques jours plus tard de retour à la maison, dans la fade réalité du retraité provincial, ce sont surtout les souvenirs de la première semaine qui ont contribué à me foutre le bourdon…… et je n’ai rien trouvé de mieux que d’aller marcher pour gueuler ma répugnance de Sarkozy et de sa réforme collectivement injuste….. alors que moi, à titre personnel…. mais c’est une autre histoire…..
Comment lutter contre un coup de bourdon ? Par l’autodérision et en se fixant des objectifs. Mon premier objectif m'a sauté aux yeux comme coup de pied au cul.... quand je suis monté sur mon pèse-personne : Ptn bonjour les dégâts !
Je mène depuis des années un combat pour ne pas dépasser le quintal. Je me bats et tout au long de l’année à coup de privations (vin, charcuterie, fromage et pâtisserie) j’arrive à tenir, à peu près, le cap, parfois en trichant un peu (en m’appuyant plus sur la pied droit que sur le pied gauche) et quand ça ne suffit pas, eh bien, pendant quelques jours je ne mange plus que des pommes et du fromage blanc, et je fais quelques horribles exercices physiques qui me font suer jusqu’à ce que je revienne à un affichage à deux chiffres…...
La période délicate c’est l'été : les voyages, la tournée des copains, des pots-potes, la famille et les mouflets qui adorent les cônes au chocolat (moi aussi) et trop de bouffes, a priori, innocentes, inoffensives comme des grillades, des salades, des excès de melons bien sucrés, un peu de rosé « mouillé » etc…..
Et, in fine, (non merci je ne bois jamais de digestif) début septembre je dépasse de 4 à 5 kg le poids fatidique alarmant. Septembre est donc généralement le mois des rétorsions immédiates : régime maigre, grossiers exercices et la plupart du temps, en trois ou quatre semaines j’arrive à sauver les meubles en larguant mes bouées….
J’avais eu plus de mal en 2006 car j’avais cumulé été en métropole et séjour d’un mois en septembre à La Réunion. Résultat : Une non-conformité positive de plus dix kilos au retour. Opération commando intense pendant deux mois pour être présentable fin novembre car cette année là j’avais programmé mon jubilé avec une centaine d’amis invités venus de tous les coins de France….. J’y suis arrivé mais ce fut ric-rac : deux mois de galère mais ensuite un week-end inoubliable.
Cette année 2010 rebelote et pourtant j’étais prévenu, un séjour dans un DOM en septembre dans la foulée de l’été, c’est terrible, c'est du lourd en perspective. Aussi ai-je fait très attention à ce que je mangeais et buvais : pas un seul planteur ou punch, quel sacrifice ! Juste une petite bière le soir…. On est sous l’équateur quand même ! Que du poisson, de l’excellent poisson dont le souvenir d’un succulent « Jamais goûté » à Saint Laurent. Un délice ! Enfin bref, tout ça pour dire que je suis encore revenu avec des hors tolérances pondérales excessives, moindres que lors du séjour 2006 à La Réunion, pas du plus 10% mais quand même un bon 7 ou 8% : une non conformité majeure imposant des mesures correctives immédiates….. et voilà que ça fait bientôt un mois que je rame, que je pompe, que je marche, que je cours que je me pomme-nourris, que je me gave fromage blanc à 0% et pourtant…….. Pourtant je reste scotché au même poids…. Peut-être que de faire trop d’exercices physiques, ça n’est pas très bon ! Tout le monde le sait, le muscle pèse plus lourd que la graisse. Rêverie d’un vieux barjot de 64 berges?
Tous les jours je me fais mes 15 à 20 km de vélo, et quand je ne fais pas de vélo je m’en vais faire des tours du stade de foot à Pissardant à côté de chez moi : 15 à 20 tours de terrain (la pelouse pour mes chevilles sensibles) ça fait du 5 et 7 km dont les 2/3 en petites foulées (toutes petites) et 1/3 en marchant et en faisant des grands mouvements de bras pour reprendre mon souffle et récupérer….. et ça me fait vraiment suer : en rentrant je jette mon maillot trempé de sueur mais ma balance reste obstinément bloquée sur de mauvais chiffres…… sans compter qu’il pleut partout sur la France, même du côté de Sète ou de Nice, selon Romesko, mais pas une goutte chez nous pour que je puisse avoir un prétexte pour ne pas courir et faire un peu la grasse matinée.
Quand je ne cours pas, que je ne pédale pas….je marche contre Sarkozy. Déjà trois manifs depuis mon retour ….. Et de plus en plus de monde : on ne marche plus on piétine, on fait du surplace et c’est encore plus crevant. Près de 20000 à Niort mardi selon la Nouvelle République (Je ne connais pas leur source mais je serais étonné que ce soit la police). 20000 manifestants dans une ville de 60000 habitants une agglomération de 100000 habitants, c’est fou, c’est trop ! Ils ont du compter les jambes et oublier de diviser par deux.
Et dimanche dernier pour se changer les idées on a fait une marche bucolique près de Niort, à Echiré ; une marche de 12 km avec les habituels marcheurs du quartier de Goise. Nous étions une petite trentaine, tous des bien-élevés, pas un gros mot contre Sarkozy. Il faut dire que, bien élevé, il n’y avait personne à convaincre ; l’unanimité contre ce sarkolopard…. C'est bon de penser à autre chose, et rien de tel qu'une bonne marche en campagne pour laisser derrière nous les idées fixes. C'est le problème des manifs en site urbain, notamment sur la brèche, on a tendance à faire du surplace. . Après ces trois heures de marche on a fait une petite bouffe ensemble, pour préparer le programme de l’année ; une marche tous les seconds dimanche du mois. Ah, oui ! pendant le repas j’ai du boire deux petits verres de vin, manger deux saucisses, une salade et un morceau de fromage et patatras ! Les pertes de la marche étaient compensées …..comme à la Société générale.... c'est fou ça !
En dehors de cette lutte sans espoir et avant de battre en retraite (ma dernière manif sera pour samedi prochain) qu’ai-je encore fait ?
J’ai continué mon travail avec mes interlocuteurs guyanais : grâce à Internet je corrige leur plan d’assurance qualité et à distance les registres de contrôles.
On a aussi fêté, en famille, les 9 ans d’Hugo. : une bien belle journée.
J'ai pris beaucoup de plaisir à faire mes trois derniers billets : deux sur Jacques de Liniers et celui sur Alphonse Baudin. Les billets sur Liniers m'ont amené beaucoup de visiteurs grâce à un descendant du héros fantastique qui a donné l'alerte à ses cousins via fesse bouc et pendant trois jours mon compteur a explosé ; plus de 100 visites quotidiennes et plus de 200 billets lus chaque jour. Quelle notoriété temporaire !
Je suis allé trois ou quatre fois au cinéma voir quelques bons films : « Des Hommes et des Dieux » le soir de mon retour de Guyane…..pour éviter de me coucher trop tôt. J’ai bien piqué un peu du nez pendant la projection, mais seulement pendant les scènes de messe ou de prières..... je ne perdais rien d'essentiel. J’étais déçu que ce film passe au centre culturel pour un public de cultureux profs et mutuellistes en majorité retraités…. Je regrettais que cet excellent film ne passe pas au Méga CGR pour pouvoir être vu par la jeunesse dans un cinéma populaire même pop-cornisé. Mais l’apartheid a été battu en brèche par le succès du film et l’économie de marché puisqu’au bout de deux semaines il a été enfin rapatrié au CGR. Ouf !
J’ai vu aussi au CAC, « Amore » et « Un homme qui crie » deux excellents films, le premier italien et le second tchadien, ce dernier est vraiment magnifique : une longue marche pour qu'un père et un fils se retrouvent et se perdent sur fond de guerre civile. Ces deux films malheureusement resteront confinés au CAC et ne seront donc pas vus par notre jeunesse, pourtant suffisamment adulte pour être appelée à manifester.
Au cinéma commercial et populaire j’ai aussi vu l'excellent «Hors la loi» et la marche de Sétif, au début de film, qui a défrisé l'extrême droite et l'intéressant « AO l’homme de Neandertal » puis « Wall Street, l’argent ne dort jamais » ce qui est moins sûr pour les spectateurs….. Je suis sévère pour faire un bon mot car si le film est assez moyen dans sa partie romanesque, il est par contre assez instructif pour expliquer la crise des subprimes.
Ce que j’aime le plus ces temps-ci quand je vais au cinéma au CGR c’est la pub pour la Maif, au-delà d’un dessin très bien stylisé il y a des dialogues plus vrais que nature et le plus marrant c’est qu’au CAC, où il n’y a pas de pub, avant la séance quand les gens qui s’installent se retrouvent, on entend sensiblement les mêmes types de propos…
Mais qu’est ce qui me prend de me foutre des cultureux qui lors des manifs crapahutent gauchement à côté de moi….. Tous ensembles, tous ensembles..... Décidément je marche à côté de mes pompes.
(A suivre)