Des moments ...... dispersés entre routine et imprévus !
Oui c’est vrai, j’ai un peu tardé à publier ce billet qui, entre avant-hier et ce matin, a changé de titre ! Il faut dire qu'en dernière partie j’évoque un fait, un moment, qui ne fut guère amusant et que le titre prévu, tendance ‘’Volfoni’’, m’a paru alors de très mauvais goût. (Ajout du lundi 8 octobre)
Tout avait commencé par un constat démoralisant, un triste anniversaire : ça fait un an, aujourd’hui, que nous sommes rentrés de Guyane après avoir effectué ma dernière mission de consultant formateur. Mes clients ont tous obtenu, l’agrément de certification qu’ils souhaitaient et j’en étais heureux car nous avions fait, ensemble, pendant près de deux ans, du bon boulot, ce qui n’était pas gagné d’avance …. mais voilà, le revers de la médaille est que, maintenant, je ne suis plus qu’un retraité au long cours et ce, probablement, de façon définitive : la galère routinière quoi ! Putain c’est trop tôt à 66 berges je peux encore servir ! Je reçois bien encore de temps en temps un appel ou un mail des gens que j’ai aidés, formés et ça fait toujours plaisir de répondre à une dernière, ou presque, question technique, de donner encore un avis mais ce n’est plus pareil, dix lignes de mail, ce sont des conseils amicaux, ce n’est plus du boulot responsabilisant, facturable et moi, pauvre pomme je flétris … mais je relativise, bien sûr, en pensant à tous ceux qui ont vraiment un énorme besoin de travailler…..
Pas de Guyane donc cette année, mais nous ferons quand même un petit voyage vers l’Amérique avant la fin de l’année … c’est une nécessité ! Chaque fois que je m’envole pour l’ouest et de préférence vers les tropiques, ou l’équateur, j’ai l’impression de rajeunir de dix ans : Allez savoir pourquoi ? Même pour un court séjour de deux semaines ! Ce qui est con c’est qu’au retour, j’en reprends dix illico …. Voire onze en période hivernale. Pour garder le moral je me dis qu’en 2013, nous devrions, Pilou et moi, faire encore un voyage en Guyane, en piochant dans notre réserve de miles, même sans raison professionnelle, pour le plaisir de crapahuter encore un peu en forêt, avant d’être trop vieux.
Hier soir à Niort le très attendu ‘’Acclameur’’ ouvrait enfin ses portes au public. Une grande salle multifonction qui a vocation d’accueillir aussi bien de grands évènements sportifs que des évènements culturels ou de variétés « La salle de spectacle est un vaste cirque de 1300 m2. Pour des raisons acoustiques, le bois est omniprésent. C’est beau, c’est chaud. Au centre, le faîte culmine à 14 m, mais le gradin le plus élevé ne dépasse pas 7 m. L’enceinte reste à taille humaine, la scène installée dans la longueur autorisera une certaine intimité. En version tout le monde assis elle peut contenir 2300 places maximum. Si le public du parterre est debout, la jauge peut monter à 3500 ». Samedi matin les journaux locaux étaient dithyrambiques …. Moi, un peu moins, bien que mes réserves n’aient aucunement trait au projet qui était nécessaire mais à la programmation, celle d’hier mais aussi celles à venir.
Nous étions invités à participer à la phase officielle de l’inauguration qui eut lieu dans une salle de conférence entre 19 H et 20 H : quelques discours convenus, de bons amis rencontrés, des connaissances régionales retrouvées, une chouette ambiance, du champagne et un buffet bien garni, avant de rejoindre la grande salle pleine à craquer pour participer au baptême musical de l’Acclameur : le public était majoritairement jeune : normal car sur scène il y avait un groupe pop-rock indie « my Secrétary » qui serait, ensuite, suivi d’un autre de même type « Le Prince Miaou » Pilou et moi nous avons essayé de supporter l’horrible vacarme du premier groupe pendant une quinzaine de minutes …. Quinze minutes suffisantes pour comprendre qu’il était temps de rentrer à la maison.
Certes il devait y avoir ensuite Bernard Lavilliers que j’aime bien mais avant qu’il entre en scène, il fallait supporter des braillards pendant près de deux heures …. Mission impossible ! Peut-être reviendrais-je, seul vers 23 H pour Lavilliers …. Et puis non ! …. Laissons la jeunesse savourer ses excès surtout, qu’après Lavilliers, il y aurait encore deux groupes en mode électro.
Peut-être que je suis trop vieux pour ces concours de décibels … Pourtant, il n’y a pas si longtemps, en 1982, j’avais assisté, dans une salle similaire à Bourg en Bresse, à un super concert de John Lee Hooker ? C’était magnifique, exceptionnel …. mais c’était du blues et même si c’était du blues qui faisait « Boum, boum, boum » ce n’était pas du vacarme ….. mais j’avais 36 ans !
J’ai payé ma place pour rien ; Pas grave c’est pour une bonne cause car on avait besoin de l’Acclameur même si je ne devrais pas trop le fréquenter car les prochains spectacles annoncés, sans doute moins bruyants mais tout autant racoleurs, auront pour vedettes Canteloup, Djamel Debouze et Chantal Goya …… Certes il en faut pour tous les goûts et puis tant qu’il y a du monde et que ça couvre les frais d’exploitation...
Je me rattraperai en février en allant voir et écouter Yves Jamait au Moulin du Roc, l’autre scène, plus modeste, de Niort et qui fut ouverte en 1985 avec déjà, en concert inaugural, Bernard Lavilliers.
En 1985 nous étions loin de Niort, à Yaoundé. Depuis chaque année en septembre nous retrouvons Margraid et Pierre nos complices de cette époque camerounaise. Maintenant nous sommes presque voisins puisqu'ils ont une petite maison à Maillezais en Vendée, où ils viennent pour les beaux jours. Cette année c’était à notre tour de les recevoir et donc l’occasion de leur montrer comme notre centre-ville avait pris, en deux ans, un sacré coup de jeune (et sans aller jusqu’à l’Acclameur qui est situé en périphérie). C’était le dernier samedi de septembre, le jour de fête du monde associatif qui s’exposait dans la rue …. Il y avait beaucoup de monde dont notre maire, Geneviève, que nos amis avaient déjà rencontrée et qu'ils ont pu féliciter très sincèrement pour la transformation de la ville.
Avec nos amis nous avons évidemment parlé de nos enfants et petits-enfants et radoté un peu avec nos souvenirs d’Afrique, …. Putain de temps qui passe trop vite !
Je leur indiquais que, d’après un article lu récemment, le Cameroun allait faire un gros effort pour développer le tourisme notamment dans le nord du pays qui a de quoi rivaliser avec les parcs du Kenya, de Tanzanie et d’Afrique du sud et que j’espérais pouvoir un jour y retourner …. Sauf qu’actuellement, les tarifs sont très dissuasifs et non compétitifs avec les pays cités. Pierre et Margraid sont bien moins enthousiastes, s’intéressant maintenant plus à découvrir l’Europe et nos régions et je ne suis pas certain que Pilou soit vraiment très emballée … Déjà qu’elle ne tient pas aller à Atakpamé au Togo, ville jumelée avec Niort, voyage que je ferais volontiers si elle voulait bien m’accompagner. Pour savoir ce qu'est la vie africaine, elle estime qu’on a suffisamment donné pendant dix ans …. Mais peut-être que pour un nouveau safari photos …. ???
Pierre et Margraid devaient partir prochainement en Andalousie et étaient intéressés par les informations que nous leur donnions sur Grenade et sa région si chère à Pilou.
Au cours de la journée nous avons aussi parlé des trésors touristiques régionaux. Ils furent étonnés que nous ne soyons jamais allés visiter la maison de Pierre Loti à Rochefort. C’est vrai que j’y pense depuis longtemps et …. que j’ai toujours repoussé à plus tard. Dommage ! ….. Doublement dommage car le week-end dernier il y avait un article dans la N.R. pour vanter le charme de cette maison de type baroque qui allait être fermée pour travaux de rénovation à partir de ce jour et pour une durée d’au moins cinq ans. Ah les salauds ! Comme si la N.R. n’avait pas pu faire un article avant la fermeture !
Je reviens rapidement sur le jumelage coopération avec Atakpamé (Togo) et Cové (Bénin) dont je suis adhérent depuis sa création fin 1986, moins d’un mois après mon arrivée à Niort. L’an prochain je ne serai plus membre du bureau de l’Anjca tout en restant, bien entendu, adhérent. Cette association a fait depuis 26 ans un excellent travail, mais je constate à regret qu’il n’y a pas beaucoup de progrès côté togolais et que côté niortais à la longue ça manque de dynamisme, de sang neuf. Je suis las de constater que le salon des couleurs (exposition de peintures) reste encore le moment fort de l’année, un rendez-vous qui ne m’a jamais trop passionné, mais comme je n’ai rien d’autre à proposer, je me retire du bureau, ce qui pourrait permettre l’entrée d’un ou d'une jeune bien plus dynamique et plus utopiste.
Curieusement, quand je bossais comme un dingue, j’arrivais à compléter mes 60 heures hebdomadaires par quelques heures d’activités politiques ou associatives et maintenant que je suis retraité je n’en ai plus besoin et plus envie. Plus de stress à évacuer ! C’est ça vieillir ?
Jeudi dernier fut une journée particulière, pleine d’imprévus …. jusque dans ma banale partie de bridge hebdomadaire avec mon pote et partenaire Maurice, mais je ne développe pas car ça n’intéressera personne …. Ce n’est d’ailleurs qu'un passe temps de retraités …. Ce qui m’amuse beaucoup c’est d’analyser le comportement des gens …. Esprit très ''compétition’’ ou non ? Moi, tout en jouant le plus sérieusement possible, en essayant de faire des progrès je suis un ‘’noniste’’, j’ai suffisamment donné pendant 40 ans sur mes grands chantiers de BTP, question compétitivité….
Plus sérieusement, en rentrant à la maison après le bridge, vers 18 H je trouvai sur mon ordinateur un message fort intéressant. Il provenait, via over-blog, de Jean Paul, un collectionneur d’affiches. Il m’indiquait qu’il s’intéresse depuis longtemps à René Ferracci, un célèbre affichiste. J’avoue m’être précipité immédiatement sur Google pour en savoir un peu plus. Ferracci fut un grand créateur d’affiches de cinéma parmi lesquelles on peut citer Le Salaire de la peur, French Connection, Le Juge et l’Assassin, Garde à vue, Section spécial, Belle de jour La veuve Couderc, Tess etc…. et surtout Playtime. Ferracci, décédé en 1982 à l’âge de 55 ans, fut honoré par un César d’honneur en 1986 pour l’ensemble de son œuvre.
Jean Paul me disait, dans son mail, posséder plus d’un millier de Ferracci, et que l’histoire de l’affiche de « Playtime », l’une des plus belles de Ferracci et de toute l’histoire du cinéma, était très importante pour lui. Il savait que cette affiche avait été réalisée en prenant pour modèle une sculpture réalisée par André Baudin mais qu’’il n’était jamais arrivé à savoir qui était cet artiste.
Par une amie qui était venue sur mon blog il avait enfin pu lever le mystère et il me demandait de le rappeler pour lui fournir plus d’informations. Il affirmait par mail que « La part de l’un et l’autre est importante car la maquette de votre oncle est très intéressante, très forte et ce qu'en a fait Ferracci aussi. Bref à eux deux, ils ont fait du bon boulot. Pour moi c’était très important de trouver ces infos car beaucoup de gens, y compris de grands collectionneurs pensent que Ferracci avait commandé le visuel, avec les couleurs et les petits personnages à un illustrateur… ». Très ému de voir le talent de mon oncle Didi reconnu par un expert je l’appelais immédiatement pour une discussion qui fut passionnante. Je n’en dis pas plus aujourd’hui mais peut-être y reviendrai-je plus tard, surtout si Jean Paul et Didi, actuellement bien fatigué, peuvent se rencontrer, en ma présence bien sûr…
J’étais sur un nuage en cette fin d’après midi, le temps de confirmer par mail à Jean Paul quelques informations et mes cordonnées, quand le téléphone sonna et me ramenait dans une monde moins rose. Il faut dire que cette semaine là Pilou était l’adjointe d’astreinte ; cela lui arrive deux à trois fois par an. Pendant la semaine d’astreinte l’élu peut-être joint à toute heure, de jour comme de nuit. Nous en étions au cinquième jour et il n’y avait pas encore eu de problèmes importants. Ce soir là il y eut trois appels dont un très sérieux, vers 20 H 15, qui nécessitait le déplacement de l’élu de service. Un homme s’était suicidé en se jetant sous le TGV sur la commune de Niort quelques kilomètres après le départ du train de la gare. Quand il y a un problème important et surtout de nuit, je ne laisse pas Pilou y aller seule, je l’accompagne comme chauffeur bénévole. Je ne vais pas trop développer le sujet qui n’est pas d’une folle gaieté. Disons qu’il y avait du monde sur place : Le Samu, plusieurs véhicules des pompiers, des policiers de la police nationale, un représentant de la préfecture, un cadre d’astreinte de la mairie, des agents et un cadre de Sncf etc……. Dans le train toutes lumières éteintes plus de 200 voyageurs qui attendaient depuis 19 H. Nous restions bien évidemment à l’écart de ceux qui avaient le mauvais rôle de ramasser les restes du défunt et de vérifier si le train allait pouvoir repartir …. Et tout ça dans l’obscurité la plus sinistre, l’électricité étant coupée, les intervenants s’éclairaient avec des torches. Vers 23 H la décision de laisser repartir le train fut annoncée : il pouvait rejoindre, à très petite vitesse Poitiers, situé à 70 km. Il n’y aurait pas de naufragés du rail à héberger pour la nuit, le rôle de Pilou était terminé, nous pouvions aller nous coucher. ….. à 4 H du mat un nouvel appel téléphonique pour signaler un grave accident de voitures à l’entrée de Niort, mais la présence de l’élu d’astreinte n’était pas nécessaire …. alors pourquoi a-t-il téléphoner ce noc ?
Pour terminer ce billet assez confus, littéralement désordonné, et pour ne pas rester sur une note trop grave je vais parler rapidement d’un livre que j’ai lu cette semaine. « Dans les forêts de Sibérie » de Sylvain Tesson m’a été offert par Didier pour mon anniversaire, et ça remonte donc à début août. Est-ce parce qu’il était référencé Prix Médicis essai 2011, ou que l’auteur est présenté comme auteur-voyageur qu’il a pensé que ça devrait m’intéresser ? Et puis entre les forêts équatoriales et les forêts sibériennes, il n’y a dans le fond qu’une différence de température…. d’où découle il est vrai des différences de faune et de flore, mais c’est secondaire. Il y a une quinzaine de jours, lors du repas dominical, dont notre dernier fils est rarement absent, (il faut dire que c’est le seul de nos enfants à habiter Niort) il m’a demandé comment j’avais trouvé le livre …. Que je n’avais pas encore ouvert. Quelque peu embêté je lui ai dit que je lui donnerai ma réponse le dimanche suivant.
J’ai donc lu les 265 pages du livre et je ne sais pas trop comment formuler ma réponse. C’est bien écrit, c’est beau, descriptif parfois poétique, un brin philosophique …. Mais il ne se passe pas grand-chose de passionnant. Comme Didier commence à avoir une bonne culture cinéphile je pensais lui dire que j’avais éprouvé le même sentiment que Barthélémy-Depardieu quand il écoute les sonates de Schubert dans « Trop belle pour toi » de Bertrand Blier ….. et puis finalement j’ai choisi la simplicité. « Tu as fait un bon choix car c’est un peu comme un blog, mais un blog très, très bien écrit celui là …. Par contre Il n’y a pas beaucoup de suspense mais c’est très bien quand même » …. Ce qui reste un compliment car on peut quand même avoir de bonnes surprises avec un blog.
(A suivre)