Moments de vie.... Temps d'automne, effets divers ...
Ca fera bientôt trois mois, que je n’ai pas abordé cette rubrique du blog ; une rubrique faussement confidentielle plutôt destinée aux proches, famille et amis.
L’automne est morose, c’est bien le moins qu’on puisse dire. A peine avait-on vu, au milieu de l’été, un timide rebond de la croissance que le pays replongeait, en octobre, dans une déprime généralisée….. Félicie aussi.
L’été et les vacances passés, les déclinologues de tous bords envahissaient, à nouveau, les télévisions, radios et les journaux pour alimenter le pessimisme des bonnets d’ânes, toutes couleurs confondues. …. Ce n’est pas que je méprise ceux qui râlent (en fait ça dépend desquels) et que je refuse de reconnaître que notre pays a de sérieux problèmes et handicaps mais de là à tout mettre dans le même sac poujadiste, cela relève d’un syllogisme absurde. Les théories déclinistes, vieilles comme le monde, se multiplient et se rependent dans notre beau pays depuis la crise de 2008, faisant le lit des extrémismes.....
.... Mais je dois bien avouer que, moi aussi, je me laisse parfois aller à regretter le bon temps d’avant.
Par exemple et ça c’est important , je regrette mon rugby : celui des Boniface et des Spanghero, il n’existe plus, touché par le cancer du fric, la professionnalisation. Je le dis et l’écris dans la rubrique « Touche pas à mon rugby »….. Cependant je continue quand même, en maugréant un peu, à regarder des matchs à la télé, à aller au stade pour soutenir le Stade Niortais et d'acheter le Midol.
Autre exemple : Brassens, Brel, Reggiani, Montand, Ferrat, Ferré, Nougaro ne sont plus là…. et je me sens vraiment orphelin de la bonne chanson français. …. mais j’ai tous leurs albums pour les faire revivre chez moi ou dans ma voiture et puis…. ce n’est pas aujourd’hui que sort le sixième album d’Yves Jamait que je vais dire qu’il n’y a plus de nouveaux talents…. Beaucoup moins nombreux il est vrai !
Je pourrais encore faire à regret un constat semblable pour le cinéma, la télé, la littérature, ….mais je vais finir par passer pour un vieux con avec mes élucubrations ….. ....
Et pour ce qui concerne le monde politique ? C’est la grande question ! J’ai dit, à juste titre, trop de mal de Sarkozy pour ne pas reconnaitre aujourd’hui que le costume de président de la République est, sans doute, un peu grand pour Hollande…. et ce n’est pas seulement un problème de régime, car manifestement il a repris des rondeurs depuis la campagne présidentielle et pourtant ça ne s’arrange pas….. Plus de rondeurs ne veut pas dire forcément plus de poids politique….
Et puis l’automne c’est aussi le temps des commémorations et ça ce n’est pas très bon pour le moral. Il y a le 11 novembre, avec cette année les fachos-hurleurs-siffleurs….. et en octobre et novembre d’autres évènements ou souvenirs comme les tristes anniversaires de disparitions de proches….. ou d’autres, des gens admirés…. Brassens, Brel, Montand sont tous partis à cette époque de l’année, même Steve… Tenez Steve Mc Queen justement ! Qu’est ce qu’il foutait le 22 novembre 1963 ? N’aurait-il pas mieux fait d’être à Dallas, dans sa tenue de Josh Randall pour protéger le président JFK., au lieu de se pavaner, pour notre plaisir, à la télévision.
C’était il y a 50 ans, putain que ça passe vite 50 ans ; comment ne pas être pessimiste ?.... Mais à quoi ça sert d’évoquer encore le drame de Dallas d’autant que la légende est aujourd’hui largement écornée : JFK ou comment un président people, plutôt médiocre et surtout peu recommandable, était devenu un mythe. Ah ! Si Steve-Josh avait pu éviter ce drame, non seulement l'Amérique de Steinbeck et Hémingway ne nous aurait pas terriblement déçu mais en plus on ne nous emmerderait pas aujourd’hui avec cette commémoration.
Steve Mc Queen, l’idole de ma jeunesse, mort le 7 novembre 1980, auquel il me faudra bientôt consacrer un billet ciné-cure.
Mais le prochain billet de cette rubrique, sera pour les « Les tontons flingueurs » film qui est sorti en salle le 27 novembre 1963, il y a pile poil, 50 ans ; putain que ça passe vite 50 ans….. Oui je me répète ….mais 50 ans avec les dialogues d’Audiard c’est meilleur pour le moral. La mort de Georges Lautner, la semaine dernière rend d’autant plus nécessaire et urgent la préparation de ce billet. …. Et puis je le dois aussi à mon oncle Didi qui travailla sur ce film.
Je vais changer de ton pour évoquer une autre disparition ; celle d’un homme que j’ai peu connu (on ne s’est rencontré que deux fois, deux après-midi assez longs) à qui je veux rendre hommage. Il s’appelle Tiennot Grumbach. C’était un avocat talentueux qui défendait les travailleurs syndiqués qui avaient des problèmes avec leur patron, leur direction. J’ai raconté cette aventure dans un billet intitulé « Au théâtre d’instance ».
Je le revois au tribunal de Rambouillet commençant sa plaidoirie en disant « Moi qui ait été licencié de Citroën avant d’être licencié en droit, je revendique de défendre ces représentants du comité d’entreprise élus par les salariés selon les lois françaises, dans ce conflit qui les oppose à leurs dirigeants ». Grâce à lui nous avions gagné la première manche, mais ces imbéciles qui n’étaient pas présents à l’audience, sûrs de leur droit divin patronal avaient fait appel. Et rebelote quelques mois plus tard à Versailles. Comme j’étais le représentant des cadres, nos accusateurs avaient cru judicieux de me dissocier du lot, ce que j’ai immédiatement refusé et ce dont Tiennot m’a remercié, me disant en sortant « Camarade, tu as gagné tes galons de bon travailleur, tu pourras le raconter à tes petits-enfants ». Tiennot un type remarquable, mort fin août, ce que je ne l’ai su par le Monde, deux semaine plus tard. Il avait 74 ans et était le neveu de Pierre Mendes-France. Adieu, ''avocamarade''.
L’automne morose a débuté avec la réforme des rythmes scolaires. Je n'’ai jamais caché mon admiration pour Vincent Peillon que je connais et suis depuis 1994 et qui me fait l'honneur de son amitié, Cette réforme que j’attendais, je l’espérais depuis ma militance à la FCPE, puis au sein du NPS. Il faut que la France arrête de sacrifier ses enfants en étant le pays de l’OCDE qui fait faire, aux écoliers du primaire, le plus d’heures de cours réparties sur le plus faible nombre de jours de scolarité dans l’année (et encore plus depuis que cet imbécile de Sarko a fait exactement le contraire de ce que préconisait tous les experts et même les derniers ministres de l’Education nationale de droite) . Tous les égoïsmes se sont liés : Parents dont on bouscule les habitudes, enseignants qui en profitent pour revendiquer, élus locaux qui auront en charge les éducateurs des activités péri-scolaires en fin d'après-midi, les enfants qui ne peuvent plus s'abrutir avec leur télé du mercredi matin.... et enfin beaucoup, mais pas tous heureusement, d'élus de droite.
Ubu roi ! 70 % des parents seraient, selon un sondage, contre la réforme des rythmes scolaires ; un chiffre phénoménal quand on sait que cette réforme ne concerne cette année que 4000 communes soit moins de 20% des effectifs scolarisés. Heureusement depuis, un autre sondage a été effectué sur les seules communes concernées et il indique un indice de satisfaction à plus de 80%.
Il était temps que les vacances scolaires arrivent et avec elles, l’été indien ! Enfin pour nous. Quand je dis nous c’est Pilou et moi et nos compagnons du voyage au Pérou, dont certains à qui j’ai donné mon adresse qui me lisent peut-être.
Avant de nous envoler vers Lima, nous nous sommes surtout occupés de nos oignons… et un peu de ceux de notre fils Didier qui s’est enfin décidé à acquérir son petit bout de terrain. Le jardinage il n’y a que ça de vrai dans la vie, pour rester zen.
Je reste dans le même chapitre pour dire qu’avec l’aide de François (le père de nos petits-enfants qui est lui un vrai pro du jardinage), nous avons donné un sacré coup de jeune à notre jardin. De gros travaux d’élagage des haies et arbres furent effectués la semaine dernière. Même que des voisins se sont sentis obligés de nous dire qu’on avait fait du bon boulot ; il faut croire qu’ils n’appréciaient pas trop le style sauvage, quasiment amazonien, dans lequel nous avions laissé évoluer notre environnement et par la force des choses, aussi, le leur.. Si tout le monde est content, tant mieux, c’est aussi bon pour le moral. J’ai même eu des échos que notre fils aîné Eric était lui aussi, en train d’élaguer son terrain. Je verrai ça le week-end prochain. Mais avant, je dois remettre le bleu de travail du bétonneux, si la météo le permet, pour agrandir ma terrasse extérieure ; et oui la nature a horreur du vide ! Fin du chapitre voltairien.
La veille de notre départ pour l’été indien nous étions allés voir et écouter Kassav à l’Acclameur. C’était notre premier spectacle dans cette belle nouvelle grande salle, et je dois avouer avoir été déçu. J’aime Kassav, j’aime le zouk mais…. Le son était trop fort et nous n’avons guère apprécié. J’avais déjà vu deux fois ce groupe mais c’était alors des concerts en plein air. Comme il y avait un entracte à mi-spectacle, nous sommes rentrés à la maison… le lendemain nous prenions le train pour rejoindre Roissy et nous envoler vers Lima.
Nous sommes rentrés en France pour le week-end de la Toussaint. Nous devions rester 48 h en famille parisienne, mais nous avons du prolonger un peu cette halte en apprenant que mon cher oncle Didi, victime d’une mauvaise chute dans son logement était hospitalisé. A priori plus de peur que de mal, mais je l’ai trouvé bien fatigué, depuis février que je ne l’avais vu. Je retournerai le voir le week-end prochain, en espérant qu’il sera enfin rentré chez lui.
De retour à Niort après plus de deux semaines d’absence, j’ai pu constater que si la situation niortaise était en cours de règlement (Iznogoud ne briguant plus la mairie suite à un accord-compromis qui me semble être gagnant-gagnant) par contre ça ne s’arrange pas au niveau national. Les français sont de plus en plus de mauvaise humeur.
De nouveaux mécontentements se manifestent chaque semaine. Bien sûr ces mouvements ne s’additionnent que dans les médias même si les hausses d’impôts semblent être le fil rouge de ce ras le bol fiscal généralisé. Il reste que ces mouvements montrent un fort sentiment d’usure sociale dans un pays qui subit sa cinquième année de crise économique, le chômage augmente toujours, la pauvreté progresse encore et l’espoir de voir la tendance s’inverser s’amenuise. Certes les indicateurs économiques sont un peu moins sombres qu’il y a un an, mais avec une amélioration si lente qu’elle passe quasiment inaperçue.
La situation politique est brouillée avec un exécutif qui peine à clarifier et assumer ses objectifs. Quitte à être impopulaire autant faire ce qu’il faut faire pour réduire les déficits budgétaires en faisant des économies …. Et tant pis si Hollande perd toute chance d’être réélu dans 3.5 ans…. De toute façon c’est plus que mal barré.
Et quand je pense que si Hollande n’avait pas annulé la hausse de TVA à 21 % décidée, et votée par Fillon-Sarkozy, le pays aurait profité d'une rentrée importante et immédiate de recettes fiscales tout en pouvant indexer, à nouveau, les barèmes de l’impôt sur le revenu sur l’inflation, indexation qu’avait gelé Fillon, ce qui aurait entraîné une stabilité des tranches basses. Décider c'est choisir, disait Mendes France et choisir souvent la moins mauvaise solution. La TVA est un impôt injuste mais tellement efficace et finalement peu douloureux alors pourquoi ne pas en avoir profité en mettant la décision sur le dos de Sarko.... et puis grand seigneur, la ramener à 20 % en janvier 2014, comme celà va se faire en définitive. Au lieu de choisir cette solution pragmatique lle gouvernement a misé sur l'impôt sur le revenu, certes le plus juste mais aussi le plus sensible avec la taxe d’habitation pour l’ensemble des français, y compris la moitié d'entre eux qui n’est pas concernée.... Allez savoir pourquoi ! Catéchisme quand tu nous tiens ! Les français qui ne savent même pas que la France est le pays d'Europe où ce type d impôt est le plus bas en rendement, couvrant à peine la charge de la dette.
Maintenant Ayrault veut faire une remise à plat du système fiscal. Pourquoi pas ? Mais j’ai peur quand j’entends que cela se ferait à volume constant. Pour qu’il n’y ait pas de perdants il faudrait que ce soit à volume de recettes en baisse. Dans ce cas là il pourrait y avoir des gagnants et d’autres pour lesquels il n’y aurait pas ou très peu de changement. Mais à volume constant s'il doit y avoir des gagnants, c’est qu’il y aura forcément des perdants … et qui verrons nous dans les médias ? Uniquement les râleurs, les perdants.
Je reviens au 11 novembre, qui est un jour anniversaire à la maison, doublement d’ailleurs. C’est l’anniversaire de Pilou mais depuis quelques années j’ai décidé que c’était aussi le mien… En réalité mon anniversaire est début août mais ça tombe mal pour le célébrer en famille. et puis je gagne ainsi trois mois, ce qui pour un sexagénaire +++ , c’est toujours ça de gagné. On a donc eut les enfants et petits enfants à la maison et ça s’est terminé au bowling en une compétition inter-génération. Je suis loin des scores que je réalisais à 17 ans, pour revenir aux années 63 mais je tiens encore la ligne…. Moins bon viseur que Cécile, moins destructeur que Didier…. Mais encore capable avec une petite centaine de points de tenir les petits-enfants à distance.
En semaine 46 nous avons participé à deux évènements niortais :
Le 13 novembre, Erik Orsenna donnait une conférence au centre de rencontres de Noron, sur le thème « Imaginons la ville de demain » ; conférence qui faisait suite à une journée de débats, tables rondes organisées par la municipalité dans le cadre du projet d'aménagement et de développement durables (PADD). Je n’en dis pas plus aujourd’hui ayant un projet de billet sur le sujet dans quelques jours.
Le lendemain jeudi 14 novembre nous retournions à l’Acclameur pour écouter Maxime Le Forestier. C’est notre cinquième rencontre avec Maxime, la première ayant eu lieu à Yaoundé en 1985l. J'étais un peu réticent, quelque peu échaudé par l’expérience Kassav, mais cette fois le son était excellent. J’étais aussi un peu déçu par son dernier CD, « le cadeau ». Mais en concert finalement ses dernières chansons passent très bien et puis il y avait aussi des anciennes. Nous ferons une nouvelle expérience à l’Acclameur début décembre avec Zaz.
Le 22 novembre il y avait aussi à Niort la commémoration de la sorti du 1er roman d’Ernest Pérochon, l’admirable « «Les creux des maisons ». Je note ce point pour me rappeler que je dois impérativement, avant de quitter la blogosphère, ( incessamment sous peu) faire un billet sur ce grand écrivain, gloire locale, Prix Goncourt 1920 avec « Néne ».
(A suivre)
Complément du 28 novembre: Depuis plusieurs semaines, je suis ennuyé pour mettre mes textes (correction orthographe et alignement) et sutout photos sur ce blog. La galère ! L'envie de tout envoyer balader, de fermer ce blog. En consultant le forum d'aides j'ai vu que je n'étais pas le seul. Un conseil était indiqué : changer de navigateur. C'est ce que je viens de faire et ça à l'air de marcher. Ouf !