Oncle Didi..... Pour parler encore de lui.....
Lors des obsèques de mon oncle j’ai fait connaissance de Thierry, un autre de ses neveux, mais du côté de ma tante Josy. A l’occasion de cette courte conversation il m’a dit qu’il avait découvert, par pur hasard mon blog et qu’il avait lu quelques billets dont le ‘’pèlerinage à Civry.’’. Maintenant qu’il connaît l’adresse internet il pourra découvrir, s’il le souhaite, les 34 billets de la rubrique ‘’Didi’’.
Encore que dans cette catégorie j'ai inclus aussi quelques billets concernant la généalogie de notre famille et d’autres où je parle plus de mon père, le frère ainé de Didi, et d'autres sur la Résistance. Inversement il m’est arrivé d’évoquer, plus sommairement, mon oncle, dans des rubriques diverses comme « Moments de vie », « Souvenirs en vrac », « Ciné-cure » et même « Touche pas à mon rugby ». J’ai pensé utile de regrouper ces quelques paragraphes dans ce billet.
1/ Dans la rubrique « Souvenirs en vrac »
Billet de novembre 2008. « ……Parmi mes souvenirs les plus anciens il y en a un très fort c'est le mariage de mon oncle Didi et de ma tante Josiane. C'était, le 17 novembre 1951 : j'avais donc cinq ans. Je suis content de conserver intact dans ma mémoire des bribes de cet évènement car la camarde n'a guère été magnanime avec notre famille : de cette journée il n'y a plus aujourd'hui dans notre famille que mon cher Didi, bientôt 83 ans, mon frère Serge et moi à répondre encore présent.
Ce mariage fut somptueux, toutes les femmes étaient en robe longue, les hommes sur leur 31.... La guerre était finie depuis 5 ans... un besoin de vivre en affichant une certaine opulence.
Je suis heureux d'avoir retrouvé ces anciennes photos où je revois mon arrière grand-mère Marie Mathilde Jeanne qui approchait les 90 ans et son inséparable gouvernante Emilienne et sa fille aînée Madeleine, mes grands-parents Marcel et Geneviève, mes parents jeunes d'autant que Roger mon père n'a guère eu le temps de vieillir…. »
Billet de Janvier 2008 « ….. c’est un appartement situé au 3ème étage d’un immeuble avenue du Général De Gaulle à Champigny, un petit appartement d’environ 50 m2 un F2. C’est là que j’ai passé mes sept premières années et c’est là que je me rends chaque début d’année pour souhaiter la bonne année à mon oncle Didi, ou parfois pour son anniversaire début février (82 ans dans quelques jours). Je vais y aller très prochainement mais ça sera la dernière fois….. car Didi, éternel jeune résistant, a maintenant des difficultés à monter les trois étages ; il va donc bientôt quitter cet appartement pour entrer en résidence service, en se rapprochant de son fils, mon cousin Joël, et de sa petite famille. Une page se tourne…. mais c’est une très sage décision……
De nombreuses images attachées à cet appartement trottent dans ma tête : J’ai le souvenir, de courir un soir derrière mon père, dans ces escaliers après qu’il se soit disputé avec ma mère ; je devais avoir 5 ans peut être 6 ans et c’était en hiver il y avait de la neige sur le trottoir… ils s’étaient disputés parce que le garde-manger était aussi vide que le porte monnaie et que mon père n’avait pu obtenir une avance sur salaire…. Raymonde voulait que Roger aille demander à ses parents de leur prêter un peu d’argent… ce que Roger, rechignait à faire.
J’ai aussi des souvenirs de la période où mes parents ont partagé cet appartement avec Didi et Josy. Ça n’a duré que quelques mois et ce devait être au cours de l’hiver 53. Nous allions partir à la campagne, mes parents ayant fait construire un pavillon au milieu des champs à Noisy le Grand vers la Pointe de Gournay et mon oncle et ma tante allaient nous succéder comme locataires de cet appartement. J’ai le souvenir de journées tumultueuses, festives et joyeuses…. Les repas en commun, les crêpes de ma mère ou les potages de Josy avec des yeux (du beurre) qui faisaient peur à mon jeune frère…. »
Billet de mai 2008. « …. C'était pour la Pentecôte 1957 sur la route de Civry avec mon grand-père Marcel et sa B14. Mon père Roger suivait avec son Derny. Didi et Josy allait bientôt nous rejoindre avec une voiture un peu plus « moderne » mais cette B14, cette belle d'antan, que mon grand père, ancien chauffeur de taxi, avait depuis avant-guerre, elle se traînait sur les routes mais que de souvenirs. C'est la dernière fois que je suis allé à Civry et c'était le dernier voyage en B14. Elle devait après le retour rendre l'âme ou plus banalement un joint de culasse…. »
Billet de septembre 2008. « ……En septembre 1958 mon grand-père Marcel était hospitalisé à cause d'un cancer. J'ai une lettre du 18 septembre qu'il avait envoyé à mon père où il se montrait très optimiste et annonçait des préparatifs pour des interventions à l'anus et à la prostate. Le week-end suivant, à réception de cette lettre, nous faisions l'aller-retour Grenoble Paris (Grenoble où nous habitions cette année là). Curieusement, de cette rencontre, du haut de mes 12 ans, j'ai uniquement le souvenir d'une conversation politique entre mon père et mon grand-père, Marcel disant à son fils Roger « Avant de rentrer à l'hôpital j'ai laissé une procuration à Didi pour le vote de dimanche prochain pour qu'il dise « Oui » à De Gaulle pour moi... j'ai bien fait car je ne serai pas sorti à temps». Le dimanche suivant le 28 septembre 1958 De Gaulle proposait aux français de ratifier par référendum la constitution de la Vème république. Mon grand père fut opéré en fin de semaine et décéda des suites le l'intervention ce 28 septembre sensiblement à l'heure où Didi mettait pour lui dans l'urne le bulletin « Oui ». La constitution fut ratifiée à 82 % dont l'ultime voix de Marcel, c'était il y a cinquante ans. Quelques jours plus tard nous faisions un second aller-retour Grenoble Paris pour être présents aux obsèques de mon grand-père.
Billet de mars 2008 : « .…..Début 1962 nous habitions à Trascon sur Ariège; mon père luttait contre un cancer du pancréas et son état se dégradait. A la mi-mars mon père est resté inconscient plusieurs jours. Le docteur Montaud, qui venait tous les soirs à la maison pour lui faire une piqûre de morphine a conseillé à ma mère de prévenir la famille, d'une fin imminente : Mes tantes Simone et Mauricette et mon oncle Didi ont accouru. Mon père dans un de ses rares moments de lucidité les a reconnus et il était tellement heureux de les voir qu'il a retrouvé un souffle de vie et s'est même levé pour essayer de se tenir à table pour un repas familial.
Je revois Didi, dans l'après midi me parler comme si j'étais un homme, m'offrant même une cigarette. Ils durent presque tous retourner chez eux à Paris ou Montpellier le surlendemain..... mais malheureusement il leur fallu vite revenir pour les obsèques. Une quinzaine de jours plus tard, le 6 avril, papa décédait en fin de matinée alors que j'étais seul près de lui, maman étant occupée avec sa sœur Mauricette et mon grand-père Ernest dans la cuisine. Un mois plus tard le 5 mai il aurait eu 40 ans...... »
Billet de Juin 2008 « ….Juin 68, plus précisément le 10 juin Pilou et moi, nous passions devant monsieur le Maire à Champigny, c'était un lundi, il y a quarante ans.... Que ça passe vite quarante ans ! Mon témoin devait être mon ami Jef de Montpellier mais il n’a pu venir. Mai 68 venait de prendre fin et il entrait dans la période des examens. Je souhaitais demander à mon oncle Didi de le remplacer mais il me fut difficile de le contacter et lui de s'engager, dans la mesure où nous avions choisi de nous marier un lundi. Finalement mon témoin fut mon grand-père Ernest et l'oncle Rafaël celui de Pilou.....Didi put quand même heureusement se libérer et nous servir de chauffeur… »
Billet de Décembre 2008...« …C'est lors des fêtes de fin d'année 1979, que j'ai eu l'occasion de dire à mon oncle Didi que je travaillais depuis 6 mois à la construction d'un barrage dans la cuvette de Michelbach à coté de Cernay dans le Haut Rhin. Je n'ai pas eu besoin de lui donner plus de précisions, il connaissait parfaitement le coin......
Lors des travaux de terrassements nous avions beaucoup de problèmes avec les bombes et obus régulièrement trouvés...."Tu m'étonnes..." me dit-il avant de me raconter en détail l'histoire.......
Billet de Février 2008 : « …Disparition de ma tante Josiane emportée par un cancer foudroyant. Nous étions montés à Champigny pour les obsèques et soutenir mon oncle Didi. J'avais eu ma tante au téléphone pendant les fêtes de fin d'année, je la savais malade, mais je ne pensais pas que ce serait aussi rapide….. »
2/ Dans la rubrique « Touche pas à mon rugby»
Billet d’octobre 2007 : « …Notre 1er match à Serge et moi, dans l'équipe de l'E.S. Villiers fut contre nos voisins, nos rivaux, les juniors de la VGA St Maur auxquels nous avons passé un carton mémorable. Sur le bord de touche mon oncle Didi nous encourageait alors qu’à ses cotés Louis notre entraîneur scandait encore, encore et encore « passe, passe, passe le ballon jusqu’au bout de la ligne….jusqu'à l'aile ». En bout de ligne où nos étoiles filantes, débordaient, marquaient ou recentraient sur nos avants de grand champ. Pour ce match j’étais ouvreur derrière Popaul à la mêlée, à coté de Serge au centre et de Fanfan notre arrière qui s'intercalait si bien dans la ligne d'attaque : Bref le jeu ouvert et à risque qui se pratiquait alors en Ovalie...en ces temps bénis…. »
Billet de décembre 2008 : « ….J'étais heureux de voir aussi que Louis notre entraineur s'entendait très bien avec mon oncle Didi qui venait souvent nous voir jouer. Ils étaient de la même classe 26, février pour Didi et décembre pour Louis, et ils avaient eu un parcours similaire, jeunes hommes, dans les années 43-45, puis après guerre tous deux avaient pratiqué des sports de combat : la boxe pour Louis et le judo pour Didi. Enfin Louis avait connu mon père dans les années 50 chez Kodak à Vincennes….. »
3/ Dans la rubrique « Ciné cure »
Billet de janvier 2010 : « ……Je ne suis pas un grand fan du cinéma de Gérard Oury, mais j’ai du respect pour ce réalisateur qui a réussi à remplir les salles de cinéma (67 millions d’entrées et sans compter les centaines de millions de téléspectateurs).…….Pour être franc je crois bien que je n’ai vu aucun de ses films dans une salle de cinéma ; je les ai tous vu à la télévision ...… ne serait-ce que pour voir le travail de mon oncle Didi qui a travaillé sur presque tous ces films.....
Billet de décembre 2013 : « Je me devais de faire un billet « ciné-cure » pour les Tontons flingueurs et même je préciserai pour mon tonton, mon oncle Didi….. qui a travaillé pour ce film et plusieurs autres de Georges Lautner, dont le suivant ‘’Les Barbouze’’ ….. »
Billet d’Octobre 2013 : « . En 1947 le nouveau Clouzot c’est ''Quai des orfèvres'' …….le rôle de l’inspecteur de police revient à Louis Jouvet : …. La chanteuse est interprétée par sa compagne Suzy Delair, le mari est Bernard Blier. On retrouve au casting Larquey, mais aussi Charles Dullin et Raymond Bussière ….. et parmi les figurants un jeune homme mon oncle Didi…..très occupé à embrasser une jolie fille. Quel boulot !
4/ Dans la rubrique « Moments de vie»
Billet de juin 2010 « ….. Lundi en début d'après-midi je suis allé embrasser mon oncle Didi qui est maintenant en foyer logement en Hauts de Seine. C'est toujours pour moi un bonheur d'aller voir mon oncle qui a aujourd'hui 84 ans. Lecteur régulier de mon blog, il m'engueule un peu quand je trace, de lui, un tableau trop flatteur.... et pourtant je jure qu'il n'y a rien d'exagéré de tout ce que j'ai écrit dans la rubrique Didi... et puis depuis que je suis enfant il a toujours été mon héros que ce soit comme résistant de 18 ans, que par sa participation à la réalisation aux plus grands films du cinéma français voire plus comme pour « Le jour le plus long » et « La Révolution française ». Pendant deux heures nous avons encore parlé... un peu politique, un peu de sa santé, et beaucoup de cinéma.... c'est ainsi que j'ai appris qu'il avait aussi travaillé avec Bertrand Tavernier pour « Autour de Minuit ».... Moi qui adore Tavernier j'étais très content de l'apprendre. Nous avons aussi retenu le projet d'aller ensemble à Civry dans l'Yonne avant fin septembre.....
Billet de novembre 2010. Qu’il était heureux le tonton et moi donc. On se téléphone très souvent et Internet nous réunit aussi….. mais pouvoir se voir, se retrouver c’est autre chose. Didi qui aura 85 ans en février, est le frère de mon père que la mort nous a pris quand j’avais 15 ans…. Alors, Didi, pour moi, c’est la lumière, le repère, mes racines, ma culture, mon patrimoine ….. Et le jour, le plus tard possible, où il quittera ce monde, je deviendrai à mon tour l’ancêtre, le patriarche de la famille…. et je ne suis pas du tout pressé d’obtenir cette distinction « Alors reste encore le plus longtemps possible en bonne forme ; je te promets ( je sais que tu me lis) qu’au printemps on fera notre voyage à Civry, ce voyage qu’on devait effectuer fin août ou début septembre et qui fut annulé pour cause de Guyane. ». Didi s’inquiète toujours de quelques trous de mémoire… alors que moi je le trouve toujours alerte et vif. Je viens le voir trois ou quatre fois par an. Difficile de faire plus quand 400 km nous séparent et….moi qui rêve parfois d’aller prendre ma retraite en Guyane…. impossibles rêveries.
Billet d’avril 2011 «….L'après midi allé voir mon oncle Didi qui est en résidence services au sud de Paris. Je l'ai trouvé en pleine forme bien que lui ne se trouve jamais très bien avec notamment des trous de mémoire …. (Un internaute de 85 ans quand même....). On a beaucoup discuté, parlé du passé, de la famille, des enfants..... Sachant que j'avais vu Simone il m'a demandé des nouvelles de ma tante, son ancienne complice de la bande du Tremblay, de la période 1939/1943 avant que tous ne s'éparpillent dans des réseaux de résistances : Simone dans le Cantal du côté de Chaudes-Aigues où elle rencontra mon oncle André (décédé en 2009) et Didi dans l'Yonne à Civry. Simone elle est née le 21 janvier 1926 et Didi est né le 6 février 1926…. »
Billet de janvier 2012 : « ….Même avec mon oncle Didi qui va avoir 86 ans le 6 février prochain, alors que lui l’ancien résistant ne vote jamais s’étant octroyé depuis longtemps un statut d'anarcho-populiste, qui ne me déplait pas. Dans son foyer-logement près d’Evry il s’inquiète surtout pour sa santé qui ne me parait, d'ailleurs, pas si mauvaise. Quand il arrive à chasser ses idées noires il fait montre de lucidité et d’un bel humour. en racontant quelques blagues salées que je ne peux rapporter ici. Façon Coluche c’était l’histoire d’un mec qui…..»
Billet de novembre 2012 : « ….Nous sommes rentrés en France pour le week-end de la Toussaint. Nous devions rester 48 h en famille parisienne, mais nous avons du prolonger un peu cette halte en apprenant que mon cher oncle Didi, victime d’une mauvaise chute dans son logement était hospitalisé. A priori plus de peur que de mal, mais je l’ai trouvé bien fatigué, depuis février que je ne l’avais vu. Je retournerai le voir le week-end prochain, en espérant qu’il sera enfin rentré chez lui. …. »
Billet de décembre 2012 : J’avais proposé à Serge que nous en profitions pour aller voir notre oncle Didi qui était hospitalisé depuis fin octobre…… Nous l'avons trouvé très fatigué et en bien plus mauvaise forme que lors de ma visite du 1er novembre. Il fut cependant très heureux de nous voir même si notre visite fut, par la force des choses, expédiée en moins de 45 minutes. Nous avons vu aussi notre cousin Joël, le fils de Didi, accompagné de sa plus jeune fille, Johana, bien gentille. Un cousin que, malheureusement, nous ne voyons que très rarement et toujours dans des circonstances pénibles. En espérant que mon oncle qui va avoir 88 ans début février va finir par se requinquer…… J’ai appelé mon cousin ce matin et il n’y a guère d’amélioration quinze jours plus tard. J’espère ne pas avoir à regretter de ne pas avoir pu lui consacrer plus de temps ce jour-là....»
Je ferai un autre billet récapitulatif de ce type dans quelques semaines. Il me permettra de rassembler ce que j’ai raconté de façon dispersée sur l’affiche du film « Play time »
(A suivre)