Presse aidant ........ Obama triumphs .....
La cerise sur le gâteau de ce voyage était que nous serions aux États-Unis le jour de l'élection présidentielle. Nous avions passé la nuit précédente à Lompoc et ce jour était la dernière et la plus courte étape du voyage avant de rejoindre Los Angeles, ce qui n'a pas empêché l'animateur-guide de programmer un départ pour 8 H. du mat. Moi j'aurai bien aimé avoir un peu plus de temps pour regarder CNN et le début des opérations de votes dans l'est... mais il fallait respecter le tempo prévu et être dans le car à l'heure fixée..... ce qui fut quand même facilité par le petit dèj. le plus dégueulasse pris pendant ce séjour.
Je me souviens que Vincent, le guide canadien, m'avait demandé qui, de Romney et Obama, avait ma préférence ; ma réponse immédiate ''Obama of course'' sembla le surprendre et le décevoir. J'ai observé qu'ensuite il ne posa plus cette question à personne. Déjà qu'il avait laissé échapper quelques jours plus tôt que la France était un pays socialiste et que les français étaient réputés pour ne pas aimer travailler.
Tout au long du séjour je fus étonné de ne voir aucun signe de campagne électorale dans les villes où nous faisions étape. Tout au plus de rares affiches pour les élections locales. Tout se passait à la télévision et encore il fallait bien chercher : sur la cinquantaine de chaînes que l'on pouvait capter il y en avait seulement deux ou trois le soir qui présentaient des images de meetings ou de débats politiques ; un peu plus le matin entre 6 et 8H..... A côté des innombrables chaînes sportives une bonne vingtaine à se consacrer à divers matchs de base-ball, basket NBA ou football américain.
Vers 10 H nous avons fait une pause au quai de Santa Barbara. Impossible d'imaginer que ce pays élisait son président ; le président du pays le plus puissant du monde.
Un peu avant midi nous sommes arrivés à Los Angeles, boulevard Lankresheim, pour visiter les studios de cinéma Universal. Une vaste arnaque dont je parlerai un autre fois. En fait c'est un vaste Guignoland où il fallait que l'on passe le temps jusqu'au rendez vous avec le car vers 17 H. Cette longue attente fut un grand moment d'observations des homo-américanus et nous avons pu constater que quelques-uns, très minoritaires, portaient sur leur chemise un badge où était inscrit '' I voted''. Bravo rares citoyens consciencieux !
Vers 18H30 nous étions arrivés à notre hôtel Guest house à l'est de L.A. Je me suis immédiatement précipité sur la télévision, la chaîne CNN.
Les premiers résultats, notamment de la côte est arrivaient et Romney était plutôt en tête. Je ne comprenais rien au blabla des journalistes mais j'arrivais à déchiffrer les messages écrits qui défilaient en bas d'écran et il apparaissait que dans les États-clefs les résultats partiels montraient que Barak Obama avait de bonne chance de l'emporter. Comme nous reprenions le car vers 20H 30 pour nous rendre au restaurant Vincent le guide canadien nous confirma que selon les consultants analystes des chaînes d'infos, Obama avait de bonnes chance de l'emporter. Ce qui fut confirmé deux heures plus tard lorsque, après avoir essayé d'avaler un sobre et bien médiocre souper dans un restaurant vaguement philippin, nous avons retrouvé nos chambres. A 22 H30 Obama avait déjà 306 grands électeurs alors que la barre décisive était de 270.
Au petit matin de notre avant-dernière journée américaine nous pouvions faire la grasse matinée jusqu'à 8H30, avant d'aller visiter Los Angeles, j'ai passé plus de deux heures à m'informer entre CNN et les journaux français par internet dont Le Monde dont j'ai beaucoup apprécié l'éditorial:
« Barack Obama a remporté une belle victoire. Pour en prendre la mesure, il faut aller en Europe. Presque tous les dirigeants en place au plus fort de la crise, en 2008, et qui se sont représentés devant les électeurs ont été battus . Il est, avec Angela Markel, l'un des rares sortants réélus. Avec Bill Clinton, il est aussi le premier démocrate depuis 1945 à remporter un second mandant. Même si sa victoire du 6 novembre n'est pas aussi importante que celle de 2008, elle reste nette et sans discussion.
Entre un Mitt Romney incapable de se définir et un Barack Obama sérieux, faute d'être flamboyant, les Américains n'ont pas hésité? Ils ont renouvelé leur confiance au premier président noir de l'histoire du pays.
Ils ont choisi l'homme du centre. Celui qui, sans oeillères idéologiques à géré au mieux une situation économique des plus difficiles. Celui qui, avec pragmatisme, a conduit une politique étrangère prudente. Bref, M. Obama a bien mérité d'être ovationné, mardi soir, à Chicago, au rythme d'une chanson d'Aretha Franklin opportunément intitulée ''Respect''. Qu'il en profite l'avenir est truffé d'ornière.
Les rendez-vous à l'étranger ne sont pas facile, de la Syrie à l'Iran, par exemple. Et le front intérieur est ingrat. Le chômage reste élevé (près de 8%, Plus de 20% chez les jeunes), la reprise est fragile. La configuration politique à Washington ne change pas : la Chambre des représentants reste dominée par les républicains ; les démocrates disposent d'une petite majorité au Sénat.
CVela ne va pas faciliter la tâche de M. Obama. Sa priorité numéro un est le budget - la réduction d'un déficit chronique et qui cumulé , leste le pays d'une dette de plus de 100% du produit intérieur brut. Il lui faut trouver d'urgence, d'ici au 31 décembre un accord avec les républicains.
Si le 44e président ne franchit pas ce ''mur budgétaire'', le couperet tombe : l'application automatique de coupes dans les dépenses de l'Etat Fédéral et de hausses d'impôts de l'ordre de 600 milliards de dollars. Autant dire, dans ce cas, que la raison est compromise et tout ce qui va avec - emploi, confiance des marchés et des investisseurs, en somme le moral du pays, qui n'est déjà pas au plus haut. Peut-il compter sur les républicains pour trouver ub ''grand compromis'' qui sorte l'Amérique de la folie de la dette? La défaite de Romneydevrait y inciter. Elle est historique : avec un chômage aussi fort, le républicain disposait d'un boulevard pour entrer à la Maison Blanche.
M. Romney n'a marqué des points que lorsqu'il s'est recentré. L'homme que les électeurs ont rejeté, c'est celui qui collait aux extrémistes de droite du Tea Party. Ce qu'ils ont condamné, c'est cette dérive fondamentaliste du Parti républicain dont l'obscurantisme à ,la Chambre n'avait qu'un seul but : empêcher Obama de gouverner. Ils ont échoué. Le score d'hier doit les inciter à coopérer avec le président. Celui-ci doit nouer une relation de travail constructive avec le Congrès. Alors les uns et les aitres pourront écouter la grande Aretha Franklin.»
Sur la base de sondages CNN, effectués à la sortie des bureaux de votes, l'électorat de Barack Obama se composerait ainsi :
1/ Les jeunes : 60% des 18/29 ans, 52% des 30/44 ans 47% des 45/64 ans, 44% des 65 ans et plus.
2/ Les femmes : 55% pour Obama dont 68% des femmes non mariées
3/ Les classes populaires : 63% des électeurs ayant des revenus inférieurs à 30.000 dollars.
4/ La diversité ethnique et culturelle : 93% des noirs, 71% des hispaniques et seulement 39% des blancs (mais 42% de femmes blanches et seulement 35% des hommes blancs).
Les républicains ont intérêt à revoir leur fondamentaux quand on sait qu'en 2050 les hispaniques et noirs seront majoritaires sur le plan démographique.)
5/ La religion : 52% des électeurs de Romney se rendent à un culte ou office (quelque soit la religion) au moins une fois par semaine. 21% des partisans d'Obama se disent athées
Les protestants et mormons sont très majoritairement pour Romney. Les catholiques se partagent avec un très léger avantage pour Obama. L'électorat juif vote Obama à 70%.
Dans le système américain outre les élections pour la présidence et le Congrès, les sièges de 11 gouverneurs étaient en jeu (avec un relatif équilibre) et 172 référendums étaient organisés dans 27 Etats. La Maryland, le Maine et l'Etat de Washington ont autorisé le mariage homosexuel ce qui porte à 11 le nombre d'Etats l'ayant accepté. Le Colorado et le Washington ont légalisé la consommation de cannabis à des fins récratives (nombreux étaient déjà les Etats à l'avoir légaliser à des fins médicales). Par contre la Californie, qui a pourtant largement voté Obama, n'a pas réussi à faire adopter l'abolition de la peine de mort.
(A suivre)