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Saga américaine ..... La conquête de l'Ouest .... (seconde partie)

26 Novembre 2012 , Rédigé par niduab Publié dans #saga africa

Billet de voyage en deux parties : Lire d'abord la première partie

Jeudi 1er novembre : C’était quasiment une journée de repos ; d’abord nous pouvions flemmarder un peu dans notre chambre d’hôtel et puis enfin se goinfrer d’un vrai grand petit-déjeuner, avec des croissants, des crêpes, (pas des pancakes, des crêpes) et des pâtisseries bien sucrées et crémeuses…..

Un petit groupe d’une vingtaine de ‘’jusqu’au-boutistes’’ était au rendez vous à 9 H pour partir à la vallée de feu …. Notre guide Vincent était bien là mais pas le car. Certaines mauvaises langues prétendaient que Bryan avait du jouer et perdre le car au casino au cours de cette première nuit à las Vegas. Une demi-heure d’attente avant de voir enfin arriver le car avec au volant un Bryan mal réveillé. Vincent trouva l’excuse du changement de fuseau horaire.

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On finissait quand même par pouvoir aller à la vallée de feu située à une cinquantaine de kilomètres de Las Vegas, et, selon l’avis unanime de tous ceux qui firent ce choix, c’eut été vraiment dommage d’annuler cette visite. Nous avons même pris le temps de visiter l’instructif musée du parc.

Nous étions rentrés à l’Hôtel pour 13H30 et nous prîmes un rapide mais copieux déjeuner avant d’aller déambuler dans Las Vegas, délirante ville aux luxueux immeubles, hôtels, casinos avec sa Tour Eiffel, ses canaux de Venise tout est dans la démesure à Las Vegas, même l’état de la voirie complètement dégradée (Les impôts locaux ils ne connaissent pas). En fait tout au long de l’après midi et en soirée nous avons vu tout ce que nos camarades avaient vu la veille lors du Las Vegas by night et qu’ils revoyaient à nouveau ; nous avions juste évité la mascarade Halloween et le petit supplément financier, deux aspects dont je me félicitais.

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Le soir nous avons jugé utile et nécessaire de faire carême en nous contentant d’un frugal souper de fruits que nous avions prélevés lors du petit-déjeuner et du déjeuner. Dans notre chambre en zappant de chaines offrant des matchs de base-ball, football et basket, une bonne quinzaine au total, aux moins nombreuses chaînes infos, j’eus la surprise de tomber sur le film de Scorsese ‘'Casino’’ avec Robert de Niro et Sharon Stone et, sans m’y attarder, j’eus l’impression que certaines scènes avaient été tournées dans l’hôtel où nous étions.

 Le lendemain matin avant l’ouverture du restaurant pour le petit-déjeuner nous voulions faire une photo du casino où, par principe, nous avions refusé de jouer le moindre centime. A 5H45 il y avait peu de monde, mais il y avait encore ou déjà des joueurs et joueuses.

 Vendredi 2 novembre. Nous quittions donc Las Vegas dès 7H pour nous diriger vers la Californie, destination Baskerfield, avec une longue halte dans la vallée de la mort. Soit au total une très longue étape de 580 km. Ca faisait une semaine que nous voyagions avec ce groupe qui était très divers mais aussi très intéressant car dans l’ensemble ouvert aux autres. Il y avait bien des gens qui se connaissaient avant le voyage, dont un groupe du nord de la France dans le cadre d’un voyage de comité d’entreprise, mais sans pour autant former un clan. L’ambiance était sympathique et la bonne humeur de Vincent notre guide, au-delà de quelques critiques, y était pour beaucoup. Son « bon matin » quotidien suivi de l’inventaire des lois bizarres de certains états donnaient le ton de la journée. Les sept enfants qui faisaient le voyage étaient aussi un liant amical. Mais ce jour-là il y avait un petit Mohamed âgé de 10 ans qui était malade ce qui inquiétait ses parents surtout au moment de traverser cette vaste zone désertique.

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  En milieu de matinée nous étions dans la vallée de la mort dans un décor lunaire, au relief déchiqueté mélangeant selon les horizons, hautes montagnes, collines, plissements rocheux, dunes de sable et lacs de sel. Nous nous sommes arrêtés en fin de matinée dans un oasis où un quidam probablement d’origine italienne (un recyclé de Las Vegas ?) a ouvert un restaurant où nous avons dégusté de très bonnes pizzas.

Il restait encore les 2/3 de route à faire avant d’atteindre Bakerfields, une route monotone et désertique. Les rares relais-services rencontrés dont ceux où nous devions faire une pause n’étaient guère reluisants.

Nous sommes arrivés à notre hôtel ‘’Days Inn’’ à la tombée de la nuit où nos accompagnateurs nous laissèrent rapidement afin d’emmener le petit Mohamed et ses parents à l’hôpital. Un peu plus tard alors que nous étions au restaurant, nous apprenions que le petit souffrait d’une crise d’appendicite et qu’il allait être opéré le lendemain. Le coût de l’hospitalisation qui nous fut annoncé (20 fois le coût d’une intervention en France) conduisit chacun d’entre nous à s’interroger sur son assurance santé lors d’un voyage à l’étranger. La famille du petit Mohamed avait été, semble t-il, prévoyante.

Le lendemain matin Vincent nous confirmait l’opération et nous devions poursuivre le voyage en laissant la famille à Barskefield. Cette ville n’était pas trop éloignée de Los Angeles, moins de 200 km où la famille devrait pouvoir se rendre facilement dès que l’enfant sortirait de l’hôpital…. 4 ou 5 jours si tout se passait bien et ils pourraient alors nous rejoindre à temps pour prendre l’avion du retour. Encore une chance que le problème ne soit pas survenu dans la réserve Navajos.  Samedi 3 novembre. Encore une étape d’environ 500 km pour rejoindre San Francisco en passant par le parc Sequoia. Bien sûr avec les problèmes de la famille à régler nous ne pouvions pas partir trop tôt. Le moins qu’on puisse dire c’est que Vincent notre jeune guide a parfaitement assuré.

 

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Les paysages qui défilaient, témoignaient d’un retour à la civilisation. En rase campagne, la Californie c’est autre chose que l’Arizona, l’Utah et le Nevada.  

En fin de matinée nous nous sommes arrêtés à Tulare pour faire une pause dans un magasin-bazar ‘’Bravo Farm’’ qui méritera sans doute un futur billet photos tant il était original.

Poursuivant notre chemin nous avons quitté la route 92 à Kinsburg pour monter vers le parc Séquoia où nous nous sommes une nouvelle fois extasiés devant de magnifiques paysages. Cette fois les forêts de séquoias géants remplaçaient les rochers multicolores. C’est dans ce majestueux cadre forestier que nous nous sommes restaurés lors d’un pique-nique typiquement américain, c'est-à-dire avant tout fonctionnel.

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Nous avions encore une longue route à faire avant d’arriver à San Francisco avant la nuit. Pour une fois notre hôtel, Embassy Hôtel, était au centre ville. C’était un ancien hôtel bourgeois plutôt décadent, de confort médiocre (pas de chaise dans notre chambre) dont la propreté laissait à désirer (Putain les odeurs qui remontaient de la moquette) et il fallait y passer deux nuits…..

Pour la première soirée le car nous a emmené dans un grand restaurant du quartier Chinatown en bord d’une avenue comme on en voit dans le film « Bullit » de Peter Yates avec Steve Mc Queen…… Je savourais et pas besoin de faire un tour de frime en Limousine !

 Dimanche 4 novembre. Une visite de San Francisco en car et nous étions tous sous le charme de cette très grande ville pourtant à structure humaine. Une ville qui a une architecture originale avec ses villas victoriennes, maisons de bois colorées nichées dans les replis du relief ; un ensemble chaleureux très différents des clichés habituels des villes américaines, même s’il y a aussi de hauts buildings et un grand centre d’affaires. Nous avons traversé cette curieuse et très jolie ville de 750.000 habitants, étonnés de voir tous ces joggeurs et cyclistes (mais on était dimanche) on comprenait pourquoi elle avait un tel attrait pour les intellectuels et toutes les communautés minoritaires ethniques, religieuses ou sociétales. C’est aussi la ville la plus riche et donc la plus chère des Etats-Unis donc forcément très inégalitaire mais de cela on ne s’en aperçut que plus tard…. La ville s’étend de collines en collines, une quarantaine dit-on, pour s’ouvrir sur une superbe baie où se sont développées des villes-satellites dynamiques comme Berkeley, Oakland et Silicon Valley. Cette baie se termine par un chenal qui se jette dans l’océan Pacifique ; un chenal qu’enjambe le célèbre Golden Gate Bridge, qui était, lors de sa mise en service en 1937, avec 2.5 km de long le plus grand pont suspendu du monde.

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En fin de matinée le car nous a déposé à Fisherman’s Wharf, l’ancien quartier des pêcheurs et conserveries, qui est devenu un haut lieu touristique de San Francisco. Nous avons déjeuné dans un restaurant rococo et bruyant, mais une fois le café pris nous traversions le quai et embarquions pour une croisière de près de deux heures sur la baie, passant sous le Golden Gate Bridge puis longeant le célèbre pénitencier d’Alcatraz Island où Al Capone finit sa carrière de gangster.

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Pour le reste de l’après-midi nous avions quartier libre et le groupe s’est éparpillé au centre ville. Nous avons remonté la Market Street, nous arrêtant ici où là, notamment au célèbre magasin Macy’s, à la recherche de jeans, de tee-shirts de casquettes…. Mais c’est la ville la plus chère du pays et il n’y avait guère de bonnes affaires à prévoir. Nous sommes successivement passés par l’Union Square, Powell Street où le tramway fait, manuellement, son surprenant changement de sens. Nous avons aussi trouvé le quartier des restaurants-jazzy où l’on peut savourer de concert des steaks et un groupe de jazz. Il y en avait un fort sympathique où, pour 30 dollars, on nous proposait un menu intéressant en écoutant le Webster group. J’indiquai à mes compagnons que j’avais un disque de Ben Webster et que c’était un saxophoniste génial, mais très vite j’apportai un bémol en me rappelant que Ben Webster était de l’époque Swing et qu’il ne devait plus être de ce monde depuis belle lurette…… Comme Pilou n’est pas spécialement fan de jazz, nous avons écarté cette idée de resto-jazz. Nos compagnons stéphanois et un couple jurassien y sont allés et ont été déçus. Nous sommes repassés par Chinatown où tous les petits commerces étaient ouverts en ce dimanche après midi grouillant de monde…. En remontant vers notre hôtel, les rues devenaient moins commerçantes et la nuit commençant à tomber nous constations que la population des trottoirs était en train de changer, avec moins de badauds et de plus en plus d’exclus et de clochards, qui commençaient à étendre sur le sol leur literie qu’ils transportent dans des caddies. Ambiance du film « Le survivant » : les zombies sortent la nuit :  Impressionnante la face cachée du libéralisme !

Après avoir fait un brin de toilette à l’hôtel, nous sommes ressortis pour chercher un restaurant, puisque nous avions quartier libre : c’était pire ! Déprimant le revers de la médaille. Il n’y avait aucune agressivité mais nous avons jugé sage, Pilou et moi, de porter notre choix sur un restaurant vietnamien pas trop éloigné de l’hôtel.

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Lundi 5 novembre. Nous quittions San Francisco pour rejoindre Lompoc à 330 km au sud. Une très jolie balade matinale en contournant la baie puis en rejoignant la route côtière, la mythique ‘’Pacific Coast Highway 1’’, ex ‘’El Camino Real’’ de l’époque espagnole jusqu’à ce que Zorro soit arrivé. Nous avons fait des arrêts en bordure de côte pour faire des photos de ces sites exceptionnels, puis nous avons continué vers Monterey…. Monterey ça me disait quelque chose : je consultai la carte routière et je situais la ville en bord d’océan et à côté, à une vingtaine de kilomètres, Salinas….. et les romans de John Steinbeck dévorés entre 17 et 19 ans me revenaient en mémoire : « Des souris et des hommes, Les raisins de la colère, A l’est d’Eden » pour Salinas «Tortilla flat, Rue de la sardine, et Tendre jeudi » pour Monterey. Je demandai à Vincent si l’on pouvait passer par Salinas. « Cela nous retarderait trop » me répondit-il « mais il y a un buste de Steinbeck au centre ville de Monterey … A défaut de raisins, une omelette et des sardines feraient l’affaire à l’heure de se restaurer.

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En fait il semble bien que le vrai héros de Monterey soit, aujourd’hui, ‘’Forrest Gump‘’ puisque le restaurant le plus touristique de Monterey où nous avons déjeuné est un ‘’Bubba Gump’’avec au menu un très bon plat de crevettes comme il se doit. Ce restaurant possède une baie vitrée qui offre le panorama de la magnifique baie de Monterey. On peut supposer que les scènes du film qui concernent le bateau de pêche ont été tournées à proximité.

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En milieu d’après midi nous faisions aussi une pause à Carmel une charmante et très chic station balnéaire qui eut pour maire, il y a quelques années, Clint Eastwood. Nous avons poursuivi notre route pour arriver finalement assez tôt à l’hôtel Travelodge de Lompoc, une ville dont il n’y a rien à dire. Une étape qui aurait pu être évitée ou du moins regroupée avec la suivante en zappant aussi la demi-journée inutile au parc d’attraction Universal.... ce qui aurait pu dégager une journée pour passer par le parc Yosemite, le grand oublié.  

Mardi 6 novembre : Jour de l’élection présidentielle et une courte étape de moins de 200 km. Il y eut un bref arrêt à Santa Barbara qui mérite qu’on y fasse une courte pause, le temps de faire quelques photos de l’embarcadère.

En fin de matinée nous arrivions sur Los Angeles et le car nous emmena directement Lankersheim Boulevard pour une soi-disant visite des studios pour un coût supplémentaire de 80 dollars, ce que, le cinéphile que je suis, avait réservé  mais visite qui n’intéressait pas trop Pilou. Le problème était qu’elles n’étaient que deux à ne pas vouloir faire cette visite et que la seule alternative proposée était la visite du stade de base-ball de L.A. Face à un tel choix les deux récalcitrantes préféraient malgré tout les studios tout en râlant de devoir payer l’entrée. …. En fait c’était de l’arnaque, la visite des studios se fait en moins d’une heure en petit train et contrairement à la présentation on n’assistait pas à un tournage de film, juste quelques effets spéciaux touristiques. Cette visite vite faite mal faite, nous étions largués dans le parc dont la plupart des attractions étaient basées sur les films les plus débiles d’Hollywood… et il fallut attendre jusqu’à 17 H 30 le retour du car. Je peux sauver du naufrage, le repas de midi dans un grill où j’eus enfin le seul bon steak du voyage, ainsi qu’un spectacle des Blues Brothers et la reconstitution d’une paisible rue parisienne bercée par les plus jolies chansons françaises à la gloire de Paris.

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Le soir nous étions tous très heureux de retrouver à l’hôtel Guest house Norwalk la famille du petit Mohamed qui avait l’air assez en bonne forme sans être encore très solide sur ses jambes. Nous avions tous cotisés pour lui faire un cadeau ainsi qu’à son frère. Un cadeau de San Francisco où ils n’avaient pas pu aller. Un grand sourire illumina le visage des enfants.

Le reste de la soirée et le début de matinée furent consacrés à attendre la victoire d’Obama.   

Mercredi 7 novembre. La dernière journée entièrement consacrée à Los Angeles. Peut-être la fatigue du voyage mais il faut bien avouer qu’on n’a guère été emballé par L.A.

Pourtant la journée avait bien commencé avec la visite du Pueblo, le quartier ‘’latino’’, ce qu’il reste aussi des origines de cette ville fondée en 1761 baptisée à l’origine ‘’El Pueblo de Nuestra Senora la Reina de Los Angeles de Porciuncula ‘’. C’est aujourd’hui un centre historique important et on y eut un  accueil comparable à celui que l’on avait au Mexique et à plus forte raison quand on parle espagnol. Nous avons aussi visité la très belle grande gare de L.A.

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Après avoir déjeuné dans un restaurant Sizzler qui mérite d’être mentionné nous avons navigué en car dans Los Angeles qui, hors Pueblo, parait-être une gigantesque banlieue, même à Downtown pourtant le vrai centre ville ; il en est de même pour Hollywood, avec une certaine déception en découvrant des sites vus à la télévision mais moins glamours qu’attendu. Notamment pour Sunset Boulevard avec ces étoiles s’étalant en vrac sur le trottoir. On ne passe qu’en bordure de Beverly Hills en regrettant de ne pas croiser de vedettes, pas même le ‘’Clochard de Beverly Hills’’

Santa Monica nous réveille un peu avec son bord de plage et sa rutilante artère piétonne ‘’Third Street Promenade’’. Moins huppée et plus sympathique le Santa Monica Pier, imposant et très fréquenté ponton de bois…. Le dernier maillon de la Road 66 où nous avons vainement espéré un orage, tant le ciel paraissait lourdement chargé, mais manque de chance nous n’eûmes même pas ce plaisir, pas la moindre goutte. En désespoir de cause nous nous sommes réfugiés dans un restaurant pour notre dernier repas américain tout ce qu’il y a de plus banal.

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Jeudi 8 novembre : Retour à l’aéroport pour un envol vers 15 H., mais comme il fallait libérer les chambres le car a pris la direction de Venice Beach qui n’est pas très loin de l’aéroport. Si Santa Monica, sa voisine, puait le fric, ce n’était pas le cas de Venice Beach qui sentait surtout la marijuana. En bord de plage envahie par des clodos, il y avait des échoppes où l’on pouvait faire de derniers achats. J’étais un peu inquiet après être entré dans ces boutiques d’avoir à passer en début d’après-midi devant les chiens renifleurs.

 En début d’après midi le car et Vincent nous déposait à l’aéroport. Nous rentrions par un A 380. Une bonne nouvelle j’aurai sans doute plus de place pour mes jambes…. Il n’en fut rien et je suis rentré à la maison avec un terrible mal au genou qui m’a tenu deux semaines.

 (A suivre) 

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