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Saga guyanaise 2009...... Les îles du Salut..... c'était l'enfer au paradis.

23 Novembre 2009 , Rédigé par daniel Publié dans #saga africa

 Le titre est tiré d'un éditorial du grand reporter Albert Londres qui fit, dans les années 30, de nombreux articles réquisitoires contre les bagnes guyanais et notamment sur les conditions de détention aux  îles du Salut.
 Le t
ransfert entre Kourou et les îles est effectué en catamaran avec l'Effraie; départ de l'embarcadère à 7 H 45. Le voyage à contre houle, qui dure environ 45 minutes, n'est pas de tout repos ; plusieurs voyageurs ont été victimes du mal de mer...  

 Sur l'île Royale, petit à petit, les bâtiments sont réhabilités,  ou réaménagés dont un a été transformé en hôtel restaurant .... et si le souvenir est toujours présent, le tourisme et la beauté du site contribuent quelque peu à gommer l'image de l'enfer du bagne du moins à l'île Royale.

Chacune des îles avait une fonction particulière : L'île Royale abritait les services administratifs. Les relégués qui étaient détenus sur cette île étaient les plus fréquentables et pouvaient être affectés à des travaux de confiance relative.

 

Sur Royale il y avait un dispensaire, une église dont les murs ont été décorés de fresques notamment par Lagrange un détenu faussaire et artiste talentueux. Il y avait, à proximité de l'église, une maison de religieuses... mais il y avait aussi le bâtiment des condamnés à mort, pour crimes commis au bagne ; ces sentences étant rendues à Royale.

 Sur cette île on rencontre des  animaux : cochons, faisans, poules, paons, agoutis et singes...    

  L'île du diable vue de Royale, puis de l'Effraie lors d'un tour des îles avant transfert sur Saint Joseph. Pour nous sur le catamaran nous savourons le soleil et admirons les paysages où l'on discerne  la case où vécut Dreyfus. Les voiliers ne cherchent pas à s'approcher de l'île du Diable dont les abords sont les plus dangereux. Peu de prisonniers y séjournèrent ; quelques prisonniers politiques, sans astreinte de travaux forcés, (à distance des droits communs) isolés avec quelques gardiens.


   

 Après ce tour des îles, plein soleil, nous accostons à Saint Joseph. Les navettes maritimes ne desservent pas cette île, il y a donc moins de visiteurs ; même les voiliers ne s'approchent pas complètement, nous avons du débarquer en zodiac. 

 Nous étions déjà venus sur cette île en 1969 où étaient rassemblés les bagnards les plus dangereux, les criminels, les  « durs à cuire », ceux qui avaient tenté des évasions lors de leur emprisonnement sur le continent.... 

 Nous en gardions le souvenir de prisons délabrées...... 40 ans plus tard l'île semblait, a priori, plus accueillante....

  Le sentier qui permet d'en faire le tour est bien aménagé et  le cimetière (des  fonctionnaires.... car les dépouilles des prisonniers étaient jetées en mer) est très correctement entretenu (ce n'était pas le cas en 1969) ....
 Le plateau, à savoir le domaine pénitentiaire est interdit aux visites, étant considéré comme zone dangereuse (risques d'éboulements). Bravant les interdits et en absence de vidéo surveillance nos pas nous menèrent tout naturellement vers ces bâtiments de relégation... et là les fantômes de l'enfer se manifestèrent... rien n'avait été fait et le pénitentier a continué à se délabrer....  


Nous ne sommes restés que deux heures à Saint Joseph... et vers 16 H 30 nous avons rejoint l'Effraie pour un retour plus calme vers Kourou accompagnés une bonne partie du trajet par des sportifs (sans doute des cadres du CNES) qui manifestement ne craignent pas trop de rencontrer des requins............. entre enfer et paradis.

(A suivre)

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