Souvenirs en vrac.... Que faisions nous le 11 septembre ?
Je n’avais pas spécialement prévu de traiter ce sujet, non pas parce que j’y suis indifférent, bien au contraire, mais parce que je ne voyais pas ce que j’aurai pu trouver d’original à raconter et surtout à rajouter à tous les témoignages et commémorations médiatiques …. Et puis voilà que nombreux sont les blogs se prêtant, ce jour ou hier, à cet exercice et notamment les trois blogs amis pour lesquels j’ai mis un lien en marge : Fraise des bois, Argoul et Benjamin.
Le plus surprenant des trois est sans conteste Fraise des bois qui sort subitement de sa léthargie ou plutôt de sa retraite poétique pour raconter son 11 septembre 2001. J’apprends ainsi que Philippe était alors journaliste à « La Croix » et qu’il était en train de mettre le point final à un papier sur le Concorde. Pas de pot ! De toute évidence il fallait faire place à l’urgence et puis un article sur un avion, peut-être même la sécurité d’un avion ce jour là… il fut sans doute le premier à être escamoté. En lisant ce billet j’eu même un moment un doute : l’accident à Gonesse était-il bien antérieur au 11 septembre 2001 ? Probablement car dans son billet, Fraise parlait d'une reprise des vols transatlantiques prévue le lendemain. Une rapide vérification sur le net me confirmait que le crash du Concorde avait eu lieu le 25 juillet 2000. Ouf ! La suppression d’un article sur la sécurité du Concorde, aussi désagréable soit-elle, n’eut donc aucune incidence dramatique. Ouf, ouf !
Très intéressant billet d’Argoul, même s’il me semble l’avoir déjà lu, ou un autre très proche sur son précédent blog, du site « Le Monde ». Le 11 septembre 2001 Argoul était alors en voyage au Pakistan d’où les ordres de Ben Laden provenaient : un excellent billet expliquant qu’avant ce « choc des civilisations » il ne constatait pas de signes haineux anti occident dans le pays qu’il visitait. Il y a aussi de très beaux passages sur les différences de cultures comme la scène de ce jeune garçon qui dans l’autocar ne veut pas prendre la dernière place libre car il ne peut s’asseoir à côté d’une femme occidentale.
Enfin le plus original est le billet de Benjamin qui, lui, s’intéresse au 11 septembre 1973 au Chili et le coup d’état de Pinochet et la mort du président Salvador Allende dans son palais de la Moneda.
J’invite bien évidemment mes lecteurs à lire ces billets qui sont bien plus intéressants que la petite touche personnelle et banale que je vais apporter.
Et moi et moi donc comme disait Dutronc ! Il me faut sortir mes agendas…. C’est la vie, c’est la vie :
Pour le 11 septembre 2001 je sais que j’ai vu les images à la télévision et je crois me rappeler avoir vu le second impact sur une tour en direct et être scotché devant mon poste jusqu’au soir et l’effondrement des tours…. Et pourtant je relève sur mon agenda un déplacement à Châtellerault pour une réunion d’expertise structure-béton. Je suppose que cette réunion eut lieu en matinée et qu’en rentrant et probablement en arrivant sur Niort j’ai entendu un flash de France-info me conduisant à rentrer rapidement à la maison pour me précipiter vers mon poste de télévision.
Pour le 11 septembre 1973 j’étais en Savoie à Modane sur le chantier du tunnel du Fréjus. Je me souviens très bien d’une discussion houleuse ce jour-là, ou le lendemain, à l’annonce du coup d’état au Chili avec mon directeur régional, un connard de réac qui était heureux de la chute d’un gouvernement socialiste. J’étais ulcéré et comme j’étais en instance de départ pour un autre chantier, le barrage d’Inga au Zaïre, je n’ai pas hésité à lui mettre mon poing sur …. les i.
Je pourrai développer un peu ce billet en disant qu’avec mes antisèches (agendas) que je conserve précautionneusement et quelques efforts de mémoire je pourrais dire où j'étais, dans quel coin de la planète et pour quoi faire pour tous les 11 septembre de ma vie professionnelle mais finalement ça ne présente guère d’intérêt et à l’instar de Benjamin je préfère consacrer quelques lignes au Président Salvador Allende. Voici quelques extraits du discours radiodiffusé à son peuple du 11 septembre 1973 avant la prise du palais de la Moneda par l’armée putschiste de Pinochet :
« Compañeros que me escuchan : la situacion es critica, hacemos frente a un golpe de estado en que participan la mayoria de las Fuerzas Armadas. (Camarades qui m’écoutez : la situation est critique, nous sommes face à un coup d’Etat auquel participe la majorité des forces armées.) No tengo condiciones de mártir, soy un luchador social que cumple una tarea que el pueblo me ha dado.( Je n’ai pas l’étoffe d’un martyr, je suis un combattant de la cause sociale qui accomplit la tâche que le peuple lui a confié) I…….I dejaré La Moneda cuando cumpla el mandato que el pueblo me diera, defenderé esta revolucion chilena y defenderé el gobierno porque es el mandato que el pueblo me ha entregado. (Je quitterai la Moneda quand le mandat que m’a confié le peuple sera achevé, je défendrai la révolution chilienne et je défendrai le gouvernement parce que c’est pour cela que le peuple m’a élu). No tengo otra alternativa. Solo acribillándome a balazos podrán impedir la voluntad que es hacer cumplir el programa del pueblo. (Je n’ai pas d’autres choix. Seules les balles pourraient m’empêcher d’accomplir la mission que m’a confiée le peuple.
Je ne reproduis pas l’intégralité de ce dramatique discours. Je n'ai pas repris une partie qui est sur le blog de Benjamin mais je ne peux pas finir ce billet sans rappeler les deux dernières phrases d’adieu d'Allende.
« ¡ Viva Chile !¡ Viva el pueblo !¡ Vivan los trabajadores ! (Vive le Chili ! Vive le peuple ! Vivent les travailleurs !)
Estas son mis últimas palabras y tengo la certeza de que mi sacrificio no será en vano, tengo de certeza de que, por lo menos, serà una leccion moral que castigarà le felonia, la cobardía y la la traición. (Ce sont mes dernières paroles et j’ai la certitude que mon sacrifice ne sera pas vain, j’ai la certitude qu’il sera pour le moins une leçon morale qui frappera la félonie, la lâcheté et la trahison.)
(A suivre)
PS : Normalement je n'ai pas le droit de l'écrire mais tant pis, je transgresse l'interdit (mais en petit format pour passer inaperçu) ..... Pilou a rencontré, du moins croisé, Salvador Allende. Ce devait être en 1966 ou 1967 à l'accueil Amérique Latine de l'agence des Wagons-lits à Paris où elle travaillait à l'époque et où Allende et son épouse en voyage venaient chercher les documents et billets du séjour. Il n'était pas encore Président mais déjà Sénateur et avait déjà été par trois fois candidat à l'élection présidentielle de son pays.
Par contre il y a peu de chance que cette rencontre eut lieu un 11 septembre (1966 ou 1967) aussi ne suis je pas sûr que post scriptum apporte une quelconque plus value à mon billet.